Le Cousin Pons d'Honoré de Balzac - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Le Cousin Pons d'Honoré de Balzac E-Book

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Dernier roman achevé et publié par Balzac (1799-1850), Le Cousin Pons paraît en feuilleton de mars à mai 1847. Une première ébauche en a été rédigée un an plus tôt, alors que l’auteur vient de traverser une période difficile où, pour la première fois dans sa vie d’écrivain, il a connu la panne d’inspiration.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Le Cousin Pons d'Honoré de Balzac

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852294448

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Le Cousin Pons, Honoré de Balzac (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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LE COUSIN PONS, Honoré de Balzac (Fiche de lecture)

Dernier roman achevé et publié par Balzac (1799-1850), Le Cousin Pons paraît en feuilleton de mars à mai 1847. Une première ébauche en a été rédigée un an plus tôt, alors que l’auteur vient de traverser une période difficile où, pour la première fois dans sa vie d’écrivain, il a connu la panne d’inspiration. Miné physiquement par les atteintes de la maladie et moralement par les volte-face de Mme Hanska, le grand amour de sa vie, qui hésite à répondre à sa demande en mariage, il termine des récits laissés en suspens et note quelques idées de romans futurs. En perte de vitesse auprès des critiques et du public, il a conscience qu’un sursaut est nécessaire.

En juin 1846, il s’attelle à un récit qui lui fait retrouver le goût d’écrire : « C’est pour moi un de ces chefs-d’œuvre d’une excessive simplicité qui contiennent le cœur humain. » Très vite achevé, ce récit, conçu comme une simple nouvelle intitulée tour à tour Le Bonhomme Pons, Le Vieux Musicien, Le Parasite, Les Deux Musiciens, va être publié dans Le Constitutionnel. Mais, relisant les épreuves, Balzac, insatisfait, décide de suspendre la parution. Il se consacre alors à La Cousine Bette, deuxième volet de l’ensemble des « Parents pauvres ». Puis, ayant eu l’idée du trésor d’œuvres d’art amassé par son héros, et de ses ressorts dramatiques, il reprend Pons en l’agrandissant à la dimension d’un roman.

• Le démon de la collection

Vieux musicien parisien, jadis auteur d’airs à succès, Sylvain Pons a obtenu, sous l’Empire, le grand prix de Rome. De son séjour en Italie, il a rapporté le goût des antiquités et des belles choses d’art qu’il collectionne avec passion, en sachant dénicher dans les bric-à-brac des trésors qu’il achète à vil prix. En 1844, il a amassé dans son salon, véritable musée, près de deux mille chefs-d’œuvre dont la valeur est insoupçonnée de tous. Il partage sa vie avec Schmucke, pianiste allemand du même âge que lui, pour lequel il s’est pris d’une amitié vite partagée. Les deux « casse-noisettes », comme on les surnomme en raison de leur physique, travaillent dans un orchestre et mènent une existence paisible grâce aux soins de la Cibot, l’« ancienne belle écaillère » devenue « portière à moustaches », qui, concierge de leur immeuble, s’occupe de leur ménage.

Outre sa manie de collectionneur, Pons éprouve une passion pour la bonne chère. Pour assouvir ce vice qu’il ne peut s’offrir, il joue les pique-assiettes chez de riches et lointains parents : les Camusot, les Cardot et surtout les Camusot de Marville, dont la fille est sa cousine. Subissant les avanies des maîtres et des domestiques, il est un jour si humilié qu’il décide de rester dîner chez lui. Vite atteint de « nostalgie gastrique », il se raccommode avec ses parents. Pour rester leur hôte, il imagine d’arranger le mariage de sa cousine avec Fritz Brunner, jeune allemand fortuné ami de Schmucke. Au moment où cette union va se conclure, celui-ci se désiste. Déconsidérés, les parents de Pons lui interdisent leur porte.

« Ici commence le drame ». Pons, foudroyé par son bannissement, tombe malade et dépérit. La Cibot, qui le soigne, rêve alors d’être couchée sur son testament, d’autant que Rémonencq, un brocanteur de l’immeuble, lui a révélé la valeur de sa collection. Celle-ci est confirmée par Elie Magus, grand marchand d’art sans scrupules, qui visite clandestinement le musée Pons dont il convoite les richesses. Par ailleurs le docteur Poulain a parlé de son patient à son ami Fraisier, homme de loi qui ambitionne d’être juge de paix. Celui-ci propose un marché aux Camusot qui se sont appauvris en dotant leur fille : il s’engage à les faire hériter de Pons en échange de leur appui.

Dès lors se met en place une implacable machination dont la Cibot est la cheville ouvrière et les deux « casse-noisettes », coupés du monde, innocents comme des enfants, les victimes sans défense. Pons, miné par les contrariétés qu’on lui fait subir et la conscience d’être volé, meurt en faisant de Schmucke son légataire universel. Mais Fraisier fait attaquer le testament. Schmucke, débouté de ses droits, chassé du logis de Pons, ne survivra guère à son ami. Camusot de Marville devient député, Fraisier juge de paix et Rémonencq, qui a épousé la Cibot après avoir empoisonné son mari, antiquaire. Telle est « la comédie terrible de la mort d’un célibataire livré par la force des choses à la rapacité de natures cupides qui se groupent à son lit ».

• Un testament balzacien ?

C’est sur une vision totalement pessimiste de la société que se clôt l’épilogue de La Comédie humaine. L’homme est bien un loup pour l’homme et, comme lui, chasse en meute, toutes classes sociales confondues. « Crimes d’en haut » et « crimes d’en bas » ne présentent qu’une différence d’échelle, non de nature, et se rejoignent dans une même vénalité, écrasant inexorablement les faibles, les naïfs, les idéalistes et ceux qui n’ont pas constitué de lignée.

Les critiques ont souvent donné à ce pessimisme des explications autobiographiques : Balzac, lui-même collectionneur passionné d’œuvres d’art, se sentant victime d’un complot tramé par sa mère pour l’empêcher de connaître le bonheur avec Mme Hanska, se serait projeté dans le personnage de Pons. Si désespoir il y eut, jamais celui-ci en tout cas n’avait rendu si manifeste le bonheur d’écrire ; jamais peut-être Balzac n’avait mis une si évidente jubilation à faire vivre des personnages, jusqu’à presque donner, dans cette œuvre consacrée pour moitié à la seule exposition des éléments du drame, la primauté au descriptif sur le narratif. En cela, il annonce directement Flaubert. Difficile en effet de ne pas entrevoir dans le spencer de Pons, et même dans son portrait, la casquette de Charles Bovary. Tout comme on peut distinguer dans le couple Pons-Schmucke les ombres de Bouvard et Pécuchet : « En 1835, le hasard vengea Pons de l’indifférence du beau sexe, il lui donna ce qu’on appelle, en style familier, un bâton de vieillesse. Ce vieillard de naissance trouva dans l’amitié un soutien pour sa vie, il contracta le seul mariage que la société lui permît de faire, il épousa un homme, un vieillard, un musicien comme lui. »

Plus encore que le bonheur de la description, ce qui caractérise le dernier Balzac, c’est le plaisir d’individualiser les personnages grâce à leurs particularismes langagiers. L’accent germanique de Schmucke, qu’on trouvait déjà, aussi littéralement retranscrit, chez le banquier Nucingen, le charabia de l’Auvergnat Rémonencq, les cuirs de la Cibot qui parle en N (« Je vous en tirerai n’à moi seule »), autant d’idiolectes qui accentuent la caricature déjà présente dans le portrait de ces personnages tout comme l’illusion de leur réalité (c’est là, on le sait, un procédé que magnifiera Marcel Proust). Est-ce à dire que la fiction, par la liberté et la fantaisie qu’elle permet, l’emporte sur la vraie vie ? En tout cas, ce n’est pas sur de profondes considérations sociales ou historiques que se conclut l’ultime roman de Balzac, mais sur une pirouette : « L’Auvergnat, après s’être fait donner par contrat de mariage les biens au dernier vivant, avait mis à portée de sa femme un petit verre de vitriol, comptant sur une erreur, et sa femme, dans une intention excellente, ayant mis ailleurs le petit verre, Rémonencq l’avala. Cette fin, digne de ce scélérat, prouve en faveur de la Providence que les peintres de mœurs sont accusés d’oublier, peut-être à cause de dénouements de drames qui en abusent.

Excusez les fautes du copiste ! ».

Philippe DULAC

Bibliographie
H. DE BALZAC, Le Cousin Pons, in La Comédie humaine, tome VII, P.-J. Castex dir., Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1976 ; Le Cousin Pons, A. Lorant éd., coll. Folio, no 380, Gallimard.
Étude
A. WURMSER, La Comédie inhumaine, Gallimard, Paris, 1970.

BALZAC HONORÉ DE (1799-1850)

Introduction

Prométhée, Protée, homme à la robe de bure, créateur halluciné immortalisé par Rodin, Balzac a suscité toutes les imageries et toutes les gloses. L’œuvre immense vit, de réédition en réédition : elle est traduite et lue dans le monde entier et la télévision lui a redonné, plus que le cinéma, peut-être, une nouvelle fortune.