Le crime de la tunique d'Argenteuil - Florence Metge - E-Book

Le crime de la tunique d'Argenteuil E-Book

Florence Metge

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Beschreibung

Un meurtre mystérieux, une relique du Christ méconnue, un événement exceptionnel. Un homme est découvert nu et crucifié dans la basilique d'Argenteuil avec un symbole mystérieux dessiné sur le torse. L'édifice religieux, situé à huit kilomètres de Paris, abrite la tunique qu'aurait porté Jésus-Christ lors de ses derniers jours, une relique majeure du christianisme. Ce meurtre suscite l'inquiétude des autorités car il survient au moment où la basilique s'apprête à organiser une exposition exceptionnelle de la tunique. Près de 500 000 pèlerins sont attendus à cette occasion. Qui a tué cet individu et pourquoi ? Alexandre Coste, de la Brigade criminelle, va mener l'enquête.

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Seitenzahl: 138

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Argenteuil : une banlieue bien ordonnée où la nature et les humains se rencontraient dans d'agréables harmonies..., un cadre qui permet aux Parisiens bourgeois de laisser les sports d'air, de lumière et de rivière apaiser les angoisses de la ville.

Robert L. Herbert

À droite, là-bas, c’était Argenteuil, dont le clocher se dressait ; audessus apparaissaient les buttes de Sannois et le Moulin d’Orgemont.

Guy de Maupassant

La campagne, pour le Parisien, c'est Meudon, Saint-Cloud, Asnières ou Argenteuil. Là il se dilate, s'amuse. Mais, si on le transportait dans la vraie campagne au milieu des champs silencieux, tranquilles, immobiles, où poussent les récoltes épaisses, où seuls, un cri d'oiseau, un mugissement de vache traversent parfois la muette solitude, il serait saisi d'inquiétude et redemanderait bien vite sa petite campagne à canotiers tapageurs, à chemins de fer et à bastringues.

Guy de Maupassant

Du même auteur :

« Du Gévaudan à Versailles : les deux bêtes »

« Du sang sur les volcans »

« La bête de l’Yveline »

« Les ombres de la Margeride »

« Meurtres en Aubrac »

« La vallée de l’Enfer »

« Meurtres en Gévaudan »

Ce livre est un ouvrage de fiction. Toute référence à des événements historiques, à des personnes ou à des lieux réels est utilisée à des fins fictives. Les autres noms, personnages, lieux et événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance à des faits réels, des lieux existants ou des personnes réelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite.

Sommaire

Chapitre 1. CRUCIFIXION

Chapitre 2. OSTENSION

Chapitre 3. LACRIM

Chapitre 4. JÉRUSALEM

Chapitre 5. LERECTEUR

Chapitre 6. CONSTANTINOPLE

Chapitre 7. LE GÉNÉTICIEN

Chapitre 8. ILLUMINATION

Chapitre 9. ARGENTEUIL

Chapitre 10. L’ÉCRIVAIN

Chapitre 11. RÉSURRECTION

Chapitre 12. PAROUSIE

Chapitre 13. LA SCIENTIFIQUE

Chapitre 14. RÉVÉLATION

PRÉFACE

Depuis l’an 800, la basilique Saint-Denys d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, à huit kilomètres de Paris, abrite la sainte tunique, le vêtement qu’aurait porté Jésus-Christ lors de ses deux derniers jours. Offerte en cadeau à Charlemagne, elle a résisté aux vicissitudes de l’histoire et elle est tombée plusieurs fois dans l’oubli. Signe de sa présence dans la ville, la tunique est représentée sur le blason d’Argenteuil.

Depuis 2016, l’Église catholique tente de faire revivre le culte de cette relique sacrée. Habituellement conservée dans un reliquaire, elle est exposée dans la basilique d’Argenteuil tous les cinquante ans. Cependant, des ostensions exceptionnelles peuvent être décidées. Le vêtement sacré a ainsi été déroulé et exposé au public en 2016. À l’occasion du jubilé décrété par le Pape François, l’évêque de Pontoise, gardien de la sainte tunique, a choisi de dévoiler celle-ci duvendredi saint 18 avril au 11 mai 2025. Plus de 400 000 pèlerins sont attendus à cette occasion.

L’ostension de 2025 offre l’opportunité de découvrir ce vêtement sacré méconnu, objet de méditation spirituelle sur les souffrances du Christ et trésor inestimable du patrimoine religieux français. Pour l’Église, la tunique d’Argenteuil représente un cheminement vers le mystère de la foi.

« Le crime de la tunique d’Argenteuil » lève le voile sur la tunique d’Argenteuil, une relique méconnue qui est pourtant comparable au célèbre linceul de Turin. Il révèle son étonnante histoire ainsi que les polémiques et dérives qu’elle suscite.

PROLOGUE

Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre ; puis, s'approchant de lui, ils disaient : « Salut, roi des Juifs ! ». Et ils lui donnaient des soufflets.

Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : « voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. »

Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l'homme. »

Lorsque les principaux prêtres et les huissiers le virent, ils s'écrièrent : « Crucifie ! Crucifie ! »

Pilate leur dit alors : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve point de crime en lui ».

Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une loi ; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait fils de Dieu. »

Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. Il rentra dans le prétoire.

— D'où es-tu? demanda Pilate.

Mais Jésus ne lui donna point de réponse.

— Est-ce à moi que tu ne parles pas ? demanda Pilate. Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher ?

— Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut, répondit Jésus. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.

Dès ce moment, Pilate chercha à le relâcher.

— Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César, criaient les Juifs. Quiconque se fait roi se déclare contre César.

Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, en hébreu Gabbatha. C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure.

— Voici votre roi, annonça Pilate aux Juifs.

— Ôte, ôte, crucifie-le ! s'écrièrent-ils.

— Crucifierai-je votre roi ? demanda Pilate.

— Nous n'avons de roi que César, répondirent les principaux prêtres.

Alors Pilate le leur livra pour être crucifié.

Les prêtres prirent donc Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne qui se nomme en hébreu Golgotha. C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté et Jésus au milieu.

Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi écrite : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs [INRI] ». Beaucoup de Juifs lurent cette inscription parce que le lieu où Jésus fut crucifié était situé près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin.

— N'écris pas « Roi des Juifs », dirent les principaux prêtres des Juifs à Pilate. Mais écris qu'il a dit : « Je suis roi des Juifs ».

— Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit, répondit Pilate.

Après avoir crucifié Jésus, les soldats prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux :

— Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.

S'accomplît alors ce qui avait été annoncé par le prophète : « Ils se sont partagés mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. »

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.

Jésus, voyant sa mère et, auprès d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voilà ton fils. »

Puis il déclara au disciple « Voilà ta mère. » Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie : « J'ai soif. »

Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.

Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : « Tout est accompli. »

Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.

Évangile selon saint Jean, chapitre 19

1. CRUCIFIXION

Argenteuil (Val d’Oise), hiver 2025

Énimie Chardaire se réveille lentement alors que les premières lueurs de l’aube percent l’obscurité hivernale recouvrant la ville. La lumière pâle dissipe peu à peu les ténèbres de son studio situé au quatrième étage d’un immeuble en béton datant des années 1970. Elle se redresse dans son lit, ses longs cheveux noirs en bataille et ses yeux en amande cernés. Elle tend son bras vers la table de chevet pour attraper son smartphone. Elle désactive l’alarme programmée pour sonner dans un quart d’heure. La jeune femme de vingt-trois ans prend une douche rapide, s’habille et avale un pain au chocolat et une tasse de café. Quand elle sort de son appartement, constatant que l’ascenseur est occupé, elle se dirige vers l’escalier, dévale les quatre étages, passe devant plusieurs rangées de boîtes aux lettres puis sort de son immeuble. La rue est déjà encombrée d’automobiles.

Énimie marche cinq minutes jusqu’à son arrêt de bus. Ce matin, le ciel pluvieux s’étend en de nombreuses nuances de gris qui s’assombrissent à l’ouest. La météo demeure désespérante. Les jours sans soleil s’enchaînent depuis des semaines. L’anonymat et la rugosité de la ville angoissent la jeune femme. Elle ne se sent pas bien ici ; elle ne se sent pas à sa place. L’humidité, le gris, le béton, la solitude… Énimie regrette d’avoir quitté sa Lozère natale il y a quelques mois. Elle est passée d’un département rural comptant 76 500 habitants au Val d’Oise qui ne compte pas moins de 1 250 000 habitants. Si elle a déménagé, c’est parce qu’elle ne trouvait pas de travail dans sa région d’origine. Énimie est le prototype de la jeune femme bûcheuse et consciencieuse, toujours plongée dans des bouquins ou sur Internet. Après son diplôme de journalisme, elle a eu peur d’atterrir, comme beaucoup de ses camarades de promo, dans la communication d’entreprise. Ce n’est pas évident de trouver un emploi de journaliste à la sortie de l’école quand on n’a pas de connaissance dans le milieu. Grâce à sa mère, elle a trouvé une autre voie, plutôt atypique.

Sous l’abribus, Énimie commence à avoir froid malgré son épaisse doudoune noire. Comme d’habitude, son bus a du retard. D’ailleurs, maintenant, la RATP ne prend même plus la peine d’afficher les horaires de passage : « un bus toutes les quinze minutes »… La jeune femme se félicite d’avoir pris un peu de marge afin d’arriver à l’heure. C’est elle qui est responsable de l’ouverture aujourd’hui. Elle jette un œil à l’intérieur de son sac à main pour vérifier qu’elle n’a pas oublié les clefs. Des trombes d’eau s’abattent soudain sur le bitume formant bientôt des flaques d’eau sur la chaussée. Une voiture serrant d’un peu trop près le trottoir éclabousse le petit groupe qui s’est formé sous l’abribus. Énimie échappe de peu à l’arrosage grâce à un homme baraqué qui s’est imposé devant elle. C’est lui qui se retrouve trempé ; c’est bien fait !

Le bus 272, bondé, arrive enfin. Énimie suit la file qui peine à monter. Quand elle valide son pass Navigo, elle constate qu’il n’y a aucune place assise. Pire, les passagers debout dans le couloir ont pris racine, les yeux rivés sur leurs téléphones portables ; ils ne bougent pas d’un pouce pour faire de la place aux nouveaux arrivants. Devant tant d’indifférence, le chauffeur se résout à diffuser une annonce enregistrée les invitant à se diriger vers le fond du bus. Au bout de plusieurs minutes, le conducteur peut enfin fermer les portes du véhicule et démarre. Serrés comme des sardines, dégoulinant de pluie, les passagers prennent leur mal en patience. Certains tentent désespérément de conserver l’équilibre en se raccrochant à quelque chose. Énimie partage une barre métallique pleine de microbes avec un homme sans masque qui tousse sans se soucier de ses voisins. Le bus s’englue bientôt dans un embouteillage qui paralyse l’avenue Jean Jaurès. Dès qu’il pleut, la circulation devient difficile. Des coups de klaxons rageurs se font entendre. De nouveau, la tentation de renoncer s’empare de la jeune femme : fuir la banlieue. Cependant, elle se réconforte en se disant que son calvaire ne devrait pas durer plus de six mois, le temps de sa mission. Mètre par mètre, le bus se traîne lamentablement dans Argenteuil. À travers les vitres pleines de buée, la jeune passagère parvient à distinguer les enseignes lumineuses des commerces. Sous la grisaille et coincée dans ce trafic automobile dense, Énimie a beaucoup de mal à imaginer qu’Argenteuil fut autrefois un lieu de villégiature très prisé grâce à ses bords de Seine. Les peintres Monet, Manet, Caillebotte et Sisley l’ont peinte. Claude Monet lui a même consacré plus de 150 tableaux ! Argenteuil s’expose dans les plus grands musées du monde. Aujourd’hui, c’est la quatrième ville d’Île-de-France avec plus de 109 000 habitants. L’urbanisation galopante l’a rendue méconnaissable ; les années 1960 l’ont en partie défigurée. Aujourd’hui, on met au jour des vestiges de sa riche histoire. Après une bonne demi-heure de trajet, la jeune femme arrive enfin à destination.

Avec sa grande clef d’un autre âge, Énimie déverrouille les battants d’une porte massive en bois. Comme chaque fois, elle est frappée par le silence et la paix qui règnent en ces lieux : un calme religieux, loin des tumultes urbains. C’est comme si elle quittait brusquement la ville pour rejoindre un autre monde. La clarté perce les vitraux, inondant l’édifice de lumière. La jeune femme avance dans la grande nef de la basilique Saint-Denys, profitant de ce moment paisible, quand soudain quelque chose d’anormal attire son attention.

— Doux Jésus ! s’écrie-t-elle.

À droite du chœur, une silhouette est attachée à la grande croix en bois. Énimie sent son cœur s’emballer. Le visage de l’homme, entièrement nu, est en partie caché par de longs cheveux bruns. Énimie réprime un haut-le-cœur ; la nausée l’envahit. Les yeux grands ouverts de l’individu semblent la fixer. Ses mains et ses pieds sont ensanglantés. Crucifié ! La jeune femme sait qu’elle ne pourra plus entrer dans la basilique sans que cette vision d’horreur ne revienne la hanter. Elle ne pourra jamais oublier cette image. Une vague de frisson la parcourt. Le mal s’est insinué jusque dans la maison de Dieu… Elle fouille dans son sac à la recherche de son téléphone.

Quarante minutes plus tard, sous la pluie battante, Alexandre Coste tente de remonter la rue Paul-Vaillant Couturier à Argenteuil. Il est coincé dans les bouchons. Les essuie-glaces peinent à évacuer les flux de pluie sur le pare-brise. Le métier d’Alexandre, âgé d’une quarantaine d’années, consiste à enquêter sur les cadavres mais les morts ont la fâcheuse tendance d’empiéter sur sa vie personnelle. Ses nuits sont de plus en plus peuplées de fantômes. Le policier de la brigade criminelle aperçoit enfin le clocher de la majestueuse basilique Saint-Denys, dominant la ville d’une cinquantaine de mètres. Il parvient à garer son véhicule à proximité de l’édifice en forme de croix latine.

Alexandre s’approche du triple porche monumental de la basilique et y entre avec une assurance déconcertante. Tout, dans son allure et dans son attitude, indique chez lui le professionnel expérimenté et compétent. Il n’a pas besoin de chercher longtemps : les bandes de Rubalise délimitent déjà une large zone dans la grande nef centrale éclairée de vitraux. La scène lui semble irréelle. Dans la lumière, une silhouette se détache, comme une ombre gothique. Un médecin légiste est en train d’examiner le corps d’un homme nu attaché à une grande croix autour de laquelle des techniciens s’activent. Bonté divine ! On dirait le Christ ! Sauf qu’il a le sexe à l’air ! Sauf qu’il a un étrange tatouage sur le torse. Ce n’est pas un décès banal. C’est sans doute l’une des morts les plus choquantes qu’Alexandre ait affrontée. Qui a pu faire une chose pareille ? Malgré sa longue expérience de flic, c’est la première fois qu’il assiste à une telle mise en scène macabre. On en voit davantage dans les films et les séries télé que dans la vraie vie. Le spectacle est saisissant, ça dépasse l’entendement : un Christ souffrant mais impudique, seul sur sa croix, le visage déformé par la douleur, abandonné de Dieu… L’espace d’un instant, le policier croit que le supplicié va descendre de sa croix. C’est un crime sidérant, dérangeant. Le meurtrier a-t-il le goût du blasphème ou cette mise en scène morbide a-t-elle une signification ? C’est aussi une provocation pour la police. Suite à des actes récents de vandalisme, les autorités ont renforcé la sécurité autour de la basilique, avec une présence policière accrue. Ça n’a pas dissuadé le meurtrier. Alexandre espère que ce crime atroce va avoir une répercussion sur sa carrière et sur son existence. Cette enquête va-t-elle réussir à le sortir de la réalité morose de sa vie et lui injecter un flux d’adrénaline ?

2. OSTENSION

Alexandre Coste aperçoit une grande jeune femme brune à proximité de la scène de crime. Elle tourne le dos au cadavre et semble mal à l’aise. Vêtue d’un jean, de baskets bleu vif et d’une doudoune noire, elle possède une allure sportive. C’est la parfaite « girl next door » comme diraient les Américains.

— C’est vous qui avez trouvé le corps ? lui demande-t-il.

L’expression sévère d’Alexandre intimide la jeune femme.

— Oui, répond-elle.

— Quel est votre nom ?

— Énimie Chardaire.

— Que faisiez-vous à la basilique ?

— Je travaille ici. J’étais chargée d’ouvrir les portes ce matin.