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Des fables érotiques librement inspirées de La Fontaine.
« Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe le doux parler ne nuit point. »
« Je ne suis pas de ceux qui disent : « Ce n’est rien : c’est une femme qui se noie. » Je dis que c’est beaucoup ; et ce sexe vaut bien que nous le regrettions, puisqu’il fait notre joie. »
Ce recueil de fables, qui prend exemple sur le célèbre modèle de La Fontaine, évoque diverses relations amoureuses représentées par la mise en scène d'animaux, sur fond de mythologie, érotisme et moralité.
Laissez-vous surprendre par ce recueil de fables inspirées de La Fontaine et de la mythologie grecque, où se mêlent érotisme et morale.
EXTRAIT DE
Le perroquet et le mainate
Kâma, divinité du désir amoureux,
Était considéré le plus puissant des dieux.
Il symbolise le sexe et la tentation.
Un perroquet lui sert pour sa locomotion.
Un ara discutait avec un congénère,
Quand devant lui passa le plus beau des derrières.
Il s’excusa alors auprès de son vieux pote,
Et partit en lui empruntant une capote.
Puis il poursuivit l’oiseau, un très beau mainate
Qui n’ayant rien de visible entre les deux pattes,
Lui apparut comme une jolie demoiselle
Qu’il rattrapa vite en quelques battements d’ailes.
La belle venait de se faire une teinture
Qui rendait ses cheveux bien plus blonds que nature.
Tous deux sachant très bien imiter les humains,
Avaient bientôt trouvé un langage commun.
Les deux oiseaux qui étaient de très beaux parleurs,
Se tinrent la dragée durant plus de deux heures.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Philippe Huvet a quitté l’école très jeune, mais, gamin, son père l’a emmené voir toutes les pièces du théâtre classique à la comédie française. (Son livre de chevet est
Le Cid de Corneille). D’où son goût et une certaine facilité pour la rime et les alexandrins. Malgré un parcours scolaire tronqué, il s’est cultivé sur le tard, a beaucoup voyagé, vécu deux ans au Pérou et appris plusieurs langues étrangères (dont le chinois). Ce n’est qu’arrivé à la retraite, pour meubler sa solitude qu’il s’est essayé à l’écriture par l’intermédiaire de ce recueil de fables.
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Onan*, personnage de l’ancien testament,
Avait, c’est bien connu, un fort tempérament.
Plutôt que d’engrosser la femme de son frère,
Il préféra envoyer son sperme par terre.
En grandissant il prend soudain de l'assurance
Et ses gonades* produisent de la semence.
Juste pubère il n'est pas encore assez fort,
L'ado appelle donc sa main gauche en renfort.
Connaissant déjà des filles le doux visage,
Il découvre aussi ce qui gonfle leur corsage.
Sans se préoccuper du courroux de Yahvé,
Ni même d'être pris pour un grand dépravé,
Ne résistant pas à la montée de chaleur,
Brûlant d'impatience il y met tout son cœur,
S'allonge sur sa couche et sans faire aucun bruit,
S'astique frénétiquement toute la nuit.
À son âge nul besoin du moindre épithème*
Pour activer en lui une montée de crème.
Quand le plaisir arrive son regard se voile,
Il s’épand sur la photo d'une fille à poil.
À peine a-t-il eu le temps de devenir mou
Que son sexe se remet vite au garde-à-vous.
La tête embrumée par ses pensées érotiques,
Il reprend donc sa masturbation frénétique
Et même s'il a lâché la dernière goutte,
Il s'en retape une dernière pour la route.
L'esprit apaisé il se concentre à nouveau,
Retrouve les capacités de son cerveau.
Il peut reprendre son activité normale,
Ayant récupéré ses facultés mentales.
La masturbation n'est pas du tout un péché,
Ne le faites surtout pas culpabiliser,
Comme le faisait, il n'y a pas si longtemps,
Sans vergogne la majorité des parents.
Non, il ne deviendra certainement pas niais
Même s’il abuse de la veuve poignet.
Tant que l’on n’a pas l'âge de conter fleurette,
Il n'y a rien de tel qu'une bonne branlette
Afin de libérer l’arsenal de torpilles
Créé en nous par les charmes des jeunes filles.
C’est grâce au bon vieux serrement du jeu de paume
Qu’il va peu à peu parvenir au statut d’homme.
Ne vous en mêlez pas, c’est lui seul qui décide,
De son armée de gamètes c’est lui Le Cid.
Se donner un plaisir à nul autre pareil,
C’est beaucoup plus sain que de bayer aux corneilles.
Il était une fois une tique mystique
Qui avait remporté le concours de Miss Tique.
N’étant pas faite pour une vie monastique,
Elle aimait jouer à tous les jeux érotiques.
Alors qu’elle sortait d’un salon d’esthétique
Pour conserver une irréprochable plastique,
Rencontrant une mite pas très sympathique,
Au premier abord notre belle tique, tique.
Cette mite était un mâle, un vrai, authentique,
Un ancien champion du monde de gymnastique.
La tique aimant beaucoup son grand corps athlétique,
Le trouva soudain un peu moins antipathique.
Mais comme il l’aborda sur un ton très caustique,
Une union entre eux paraissait problématique,
Un séjour au lit, d’autant plus hypothétique.
C’était un beau mite errant dans la politique,
Aux nombreux intérêts et aux goûts éclectiques.
Tout le contraire d’un personnage hermétique
Et doté d’un regard d’un gris-bleu magnétique.
La tique alors changea complètement d’optique,
Choisit d’adopter une nouvelle tactique.
Elle relâcha ses muscles zygomatiques
Pour une ambiance un peu moins mélodramatique.
Le mite, étant depuis toujours un fan à tiques,
Eut une attitude à la sienne mimétique.
Ils prirent une position acrobatique
Et craignant qu’un peu du liquide prostatique
Du mite, coule de sa nappe phréatique,
Elle lui donna un condom* prophylactique
Pour d’une grossesse déjouer les pronostics.
Il n’était pas du tout du style lymphatique,
Elle n’était pas non plus du genre statique
Et avait l’entre-jambes plutôt élastique,
Tant mieux, car il était mieux monté qu’un moustique.
Ils eurent tous deux un orgasme galactique,
Un plaisir tout autant psycho que somatique.
J’attends maintenant les critiques des critiques
Dont l’impitoyable analyse sémantique
Sur les mythes et tics des mites et des tiques
Va faire de ma fable un échec médiatique.
Pour eux, cela n’est peut-être qu’anecdotique.
Ils sont très souvent dépourvus de toute éthique.
En d’autres temps j’aurais été un hérétique
Pour oser parler des mythes et tics des tiques
Mais je ne m’en fais pas, je reste flegmatique,
Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, qu’ils la décortiquent,
Leur acrimonie, pour moi, est symptomatique :
Ils savent bien que ma fable sera mythique.
Il était un animal nuisible, un gros rat
Qui étant à la recherche de sa geisha,
Un beau jour, enfin, une chatte rencontra.
Ce rongeur sur lequel Albert Camus plancha,
Aussitôt qu’il aperçut la chatte Angora,
Devant la beauté de la fille alors flasha.
Il est bien connu pour sa longue queue, le rat
Et c’est à sa vue que la féline accrocha.
Tous les deux sont dotés d’un puissant odorat,
Alors la belle devant lui se déhancha.
Puis de lui faire un cunni elle l’implora.
Sans hésiter le rat donna sa langue au chat,
Et les meilleurs à ce jeu buccal c’est les rats.
Son diamant au milieu des pétales il chercha
Et bien sûr le trouva, ce petit scélérat.
Devant tant d’expertise, elle se dépêcha
À son tour de prendre en bouche la queue du rat.
Et après lui avoir fait quelques entrechats,
Il désira tester tout le Kama soutra.
Pour terminer, la belle ensuite il chevaucha
Et fit couler le reste de son mascara.
Absolument rien elle ne lui reprocha,
Ne lui demanda de signer aucun contrat.
Entre eux, finalement, rien du tout ne clocha
Et ils vécurent heureux, à bon chat, bon rat.
Si on rate son coup, on a point de rachat.
Eschyle*conte, dans la mythologie grecque,
Que ne voulant pas que son aventure avec
Io soit perçue par son épouse Héra,
Zeus, en génisse la belle alors transforma.
Héra, découvrant le leurre, envoya un taon
Persécuter sa rivale qui juste à temps,
S’enfuit en Égypte et rencontre Prométhée
Qui à un gros rocher se trouvait enchaîné.
Lui, voyant en elle sa future victoire,
S’adressa à Io pour lui faire savoir
Qu’elle retrouverait, à coup sûr, un beau jour,
Sa forme humaine et pourrait refaire l’amour.
En attendant, cette jeune et jolie génisse
N’avait pas encore eu un mâle entre les cuisses.
Pour elle c’était période de vaches maigres,
Elle cherchait un beau taureau vif et allègre,
Bouillant, fringant, enfin un solide gaillard
Qui pourrait dépuceler son petit pétard.
Ce jour-là il pleuvait comme vache qui pisse,
Impossible d’en trouver un qui l’assouvisse.
Mais ça ne découragea pas la belle taure
Qui se souvint que les absents ont toujours tort.
Un courageux arrive et bientôt la flagorne,
Elle n’attend qu’une chose c’est qu’il l’encorne.
Par chance, ce taureau était vachement doué
Et au septième ciel vite la fit grimper.
Mais l’acte fini, elle retrouve aussitôt
L’apparence et les formes de la belle Io.
Pour elle c’était une belle journée, mais
Lui, furieux d’être pris pour une vache à lait
Et aussi très déçu que la belle ne l’ait
Pas, par avance, mis au courant de ce fait,
Se mit à ruminer sa terrible vengeance
Et voulut sans plus tarder lui mettre une danse.
Mais Io, par le dieu Zeus, sauvée juste à temps,
Put reprendre son rôle d’amante d’antan.
Le taureau, quant à lui, la trouva vraiment vache
Et chercha une autre belle qui s’amourache
De lui, mais cette fable ne raconte pas
Comment finalement a réagi Héra
Quand elle sut qu’Io rejoignait son mari.
Pour elle ça restera une vacherie.
Si avec ce qui se passe en votre logis,
Vous trouvez dans cette fable une analogie,
Je vous laisse consulter la mythologie
Ou encore un grand docteur en psychologie.
Mais que ça ne perturbe pas votre cerveau,
Il serait vache qu’on vous prenne pour un veau.
Une lente, cet insecte ectoparasite*,
Rencontra un beau taon qui était en transit
Sur la tête d’un pauvre vagabond pouilleux
Et tomba en amour devant ses jolis yeux.
Cet insecte qui donne la pédiculose*,
Alors se dévergonde et sans plus tarder ose
Se saisir du vit de ce bel hématophage*
Et l’engloutit jusqu’au fond de son œsophage.
La belle s’occupa si bien de ce beau taon
Qui, à l’origine, n’en espérait pas tant,
Qu’il eut bientôt envie de lui planter son dard
Dans les profondeurs de son beau petit pétard.
Mais notre lente n’était pas du tout pressée
Et pendant de longs moments voulait continuer
De déguster calmement les préliminaires
Pour provoquer l’activation de ses ovaires.
Puisqu’il avait bien profité qu’elle le suce,
Elle lui demanda un long cunnilingus.
Le taon prit son temps pour satisfaire la belle,
La fit plusieurs fois monter au septième ciel.
Ce n’est qu’après ces préludes qu’elle applaudit
Quand sa langue quitta enfin son clitoris
Pour la marteler de ses va-et-vient sauvages,
Jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un marécage.
Comme l’a dit La Fontaine, il y a longtemps,
Dans une fable au désormais célèbre adage,
Il est connu que patience et longueur de temps,
Assurément font plus que force ni que rage.
La raison des bandeurs est toujours la meilleure,
Je vais tacher de vous en convaincre sur l’heure.
L’agnelle se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Arriva un loup qui recherchait l’aventure
Et que l’odeur de sexe en ces lieux attirait.
« Quels sont ces deux beaux fruits qui gonflent ton corsage ? »
Demanda à l’agnelle l’animal sauvage.
« Sire», dit l’agnelle, « que Votre Majesté
Aille, un petit peu plus loin, sa chance tenter.
Parce qu’assurément vous n’êtes pas très sage,
Ne voyez-vous que de l’amour je n’ai point l’âge ?
Ma laine est vierge, je suis à peine pubère
Et pour vous je n’ôterai jamais ma brassière.
Je constate que vous avez la queue en l’air,
Allez donc en quête d’une autre partenaire ».
« En mettant sous mon nez ton joli petit fion »,
Répondit le loup, « Tu as troublé ma raison.
Maintenant il te faut calmer mon érection !
À part toi, je n’ai aucune autre solution.
De plus, on m’a dit que, depuis maintes années,
Tu rêvais, par mes soins, de te faire sauter ».
-« C’est impossible puisque je n’étais pas née »,
Dit l’agnelle, « je sors juste de la tétée ».
-« Si ce n’est pas toi, alors c’est que c’est ta mère ! »
-« Je suis orpheline, et je n’ai ni sœur, ni frère ».
-« Assez parlé », dit le loup, « ouvre tes gambettes,
Que je puisse en toi éjaculer mes gamètes ».
Là-dessus le loup, en prenant toutes ses aises,
Grimpe sur le dos de l’agnelle et puis la baise.
Depuis l’agnelle est devenue une brebis
Et les béliers n’ont besoin d’aucun alibi
Pour s’introduire dans son adorable fion,
Sauf, bien entendu, s’ils sont devenus moutons.
La nature fait souvent très bien ce qu’elle fait.
Inutile de chercher loin dans l’univers,
Il suffit d’étudier notre plus bel attrait :
Les deux boules, le gland et cette tige altière.
Un homme, observant combien ses deux testicules
Sont gros et par contre sa tige ridicule,
Se demanda à quoi songeait le créateur,
Si de cette anomalie c’était lui l’auteur,
Lorsqu’il lui accrocha ces deux énormes billes.
Plutôt que de les suspendre à cette brindille,
Il aurait sans doute été bien plus avisé
De demander d’abord conseil aux jeunes filles
Qui se moquent que leur amant soit bien burné.
Donnant leur avis, elles auraient fait savoir
Au grand horloger qu’elles préféraient de loin
Un homme doté d’un immense promontoire,
Deux petites olives en guise d’appoint.
Il eut souhaité pour pénis avoir un chêne,
Des petits testicules faisant son affaire,
Juste pour orner le bas de son abdomen,
Comme les fruits d’un très bel arbre, pour bien faire.
« C’eût été beaucoup mieux, car, enfin, mais pourquoi
Mon gland qui est à peine plus gros que mon doigt,
Au lieu de mes couilles ne pend à cet endroit ?
En tous cas ça aurait, certes, été mon choix.
En me regardant, je ne puis que constater
Qu’au niveau proportions le bon dieu s’est trompé.
Mais bon, le mal est fait, il me faut faire avec,
Essayer de montrer que je suis bien un mec.
En injectant dans ma tige du collagène,
À défaut de chêne, j’aurai au moins un frêne ».
Fatigué de pratiquer souvent l’onanisme*,
Le hasard de la vie fait qu’il rencontre un jour
Une fille qui, atteinte de vaginisme,
Ne pouvait pas normalement faire l’amour.
Tous les hommes qu’elle avait jusque là connus
Ne pouvaient s’introduire que dans son anus.
Mais lui, grâce à son minuscule pédoncule,
Put enfin lui donner un plaisir vaginal.
En plus elle était dingue des gros testicules,
Ces fruits gorgés du bon liquide séminal
Dont elle aimait, quand en période de menstrues,
Se délecter à en aspirer le bon jus.
L’homme qui, jusque-là, le ciel avait maudit,
Ressentit au fond de lui une joie immense :
En fait Dieu l’avait installé au paradis.
Depuis chaque jour en se levant il commence
Par louer le Seigneur de lui avoir donné,
En guise de pénis, ce petit bâtonnet.
Comme l’a dit Rabelais dans « Pantagruel » :
Tout vient à point, fait donc toujours confiance au ciel.
Dès l’instant que tu peux naviguer dans ses reins,
Ne chante jamais la complainte du mandrin.
Qu’est-ce qui est poilu et plutôt très fragile
Et dont ne parlent pas du tout les évangiles,
Mais qu’on utilise pour faire la tambouille ?
C’est cet animal qu’au Pérou on nomme cuy*.
Les mâles de l’espèce ayant souvent la trique,
Ce mammifère rongeur est très prolifique.
C’est notamment dans la cordillère des Andes
Que cette petite bête fantasme et bande.
D’aspect massif et à l’ossature solide,
Il diffuse à foison ses spermatozoïdes.
Il s’y prend tellement bien, ce petit cobaye,
Que dans son lit les femelles jamais ne baillent.
Étant pourvus de soyeux et longs poils, les cuys
Apprécient beaucoup qu’on leur fasse des papouilles.
Parfois de taille modeste, parfois énormes,
On trouve de tout car il n’y a pas de norme.
Sachez que deux cuys ne sont jamais identiques
Et varient très souvent selon la génétique.
Détestant être seuls, on les trouve par paires.
Dans le cas contraire, c’est bien involontaire.
Quand ils sont oisifs et qu’à la cave ils glandouillent,
Toute la maisonnée alors sent bas les cuys.
Quand un méchant met un coup de pied dans les cuys,
Les pauvres choses très sérieusement dérouillent,
Se rabougrissant lorsqu’on leur fout bien la trouille.
Bienvenue dans le monde merveilleux des cuys.
Afin de les connaître, observez ces fripouilles
Et caressez-les car c’est vraiment doux des cuys.
Si vous n’aimez pas, ne leur cherchez pas d’embrouille,
Je ne supporte pas que l’on casse les cuys.
Si pour les cuys tu as de la mansuétude,
Jeune fille, va en Amérique du sud,
Au Pérou t’auras la révélation subite
Que rien n’est plus fascinant que les cuys l’habitent.
Au cours des hivers rigoureux,
Les ragondins voient que leur queue
Ne peut pas résister au froid,
Cela à leur grand désarroi.
Leur quenouille, quand elle gèle,
S’étiole en gangrène mortelle.
La fille castor, au contraire,
Est très fière que ses ovaires
Défiant du gel toutes les lois
Ne restent jamais sans emploi.
Une castor, un beau matin,
S’amourache d’un ragondin.
Mais nous étions en plein hiver,
Le ragondin n’est donc pas fier
De ne pouvoir lui exposer,
Avant les chaleurs de l’été,
Que ce minuscule appendice
À lui glisser entre les cuisses.
Ce n’est, certes, pas anodin
Que notre mâle ragondin
Veuille, à tout prix, à la castor,
Faire étalage du trésor
Qu’il détient entre les gambettes
Et qui est tout plein de gamètes
Qui rêvent toujours et encore
De remplir sa petite amphore.
C’est alors sur un ton badin,
Que notre ami le ragondin
Demande à la belle castor
Qu’elle veuille faire l’effort
De lui offrir son joli corps
Et ôte donc son justaucorps.
Notre castor comprenant bien
Que son ami le ragondin
Ne pouvant pas, plut-il au ciel,
Offrir un plaisir démentiel,
Réchauffa son petit mandrin
En le frottant entre ses seins.
Cette cravate du notaire
Permit à son destinataire
De développer un engin
Enfin digne d’un ragondin.
En conséquence le gredin
Put se servir de son gourdin
Pour procurer à la rongeuse
Des sensations très voluptueuses.
En réchauffant son vit gelé,
Sa vie elle avait donc sauvé.
Chez les mâles d’espèce humaine,
Il y a des énergumènes
Dont le sexe, à cause du froid,
Plonge les belles dans l’effroi.
Dans ce cas garde ton sang-froid,
Ne cède pas au désarroi.
Il faut te montrer très retors,
Cours donc acheter au drugstore
Un truc à réveiller un mort.
T’as dans tous les autres cas tort
En fouillant un peu dans les histoires anciennes
On apprend, dans la mythologie égyptienne,
Que le fils né des œuvres du dieu Osiris
Et, à titre posthume, de sa mère Isis
Qui pour les pharaons était reine mythique,
Déesse funéraire de l’Égypte antique,
Le dieu faucon, plus connu sous le nom d’Horus,
Étant doté d’un incomparable phallus,
Se débarrassa de son oncle, le vieux Seth
Et prendra ensuite de l’Égypte la tête.
Horus, bien que grande divinité cosmique,
Est néanmoins enclin aux ébats érotiques.
Ce faucon pèlerin, très robuste rapace,
Responsable du fait que l’oncle Seth trépasse,
Est le digne ancêtre de la fauconnerie,
Et je ne vous raconte pas de conneries.
Le faucon, donc, cet animal plutôt balaise
Et qui, c’est bien connu, niche dans les falaises,
S’énamoura un jour d’une belle fauconne
Qui de son grand faucon fit sa nouvelle icône.
Pour la séduire il lui fit des acrobaties
Que cette jolie célibataire endurcie
Apprécia et c’est dans doute à très juste titre
Qu’elle accepta de recevoir des hectolitres
De cet élixir, même en ce haut lieu très saint,
Qui rend la majorité des mâles divins.
Mais il se trouva que cette petite conne,
Hélas était dépourvue du moindre neurone.
Destinée à pénétrer dans le panthéon
Très particulier du monde des pharaons,
Elle avait déjà reçu de l’Egypte ancienne
La promesse qu’un jour elle deviendrait reine.
Mais négligeant son physique de mannequin
Et perdant peu à peu son sourire coquin
Tout en devenant de plus en plus acariâtre
Et le harcelant vingt-quatre heures sur vingt-quatre,
Elle poussa le faucon à chercher ailleurs
Une belle qui réveillerait son ardeur.
En fait c’est auprès de sa propre mère, Isis,
Qui par la suite accoucha de ses quatre fils,
Qu’Horus finalement alla trouver refuge
Sans qu’Osiris ne décèle le subterfuge.
Toujours est-il que cette idiote de fauconne,
Promise à l’origine au port de la couronne,
En ne se montrant pas un peu plus clairvoyante,
Avait laissé s’échapper la coiffure pschent*.
Chez les humains cela est assez différent.
Au contraire d’Horus qui l’avait su à temps,
Les hommes ne découvrent qu’après le mariage,
De celle qu’ils aimaient alors le vrai visage.
Adieu le maquillage et les tenues sexy,
Bonjour le survêtement et les bigoudis.
Elle expose aussi enfin son vrai caractère,
Devient hystérique au moindre pet de travers.
Inutile de dire qu’une fois en cloque,
On ferait mieux d’être pédés comme des focs.
Avec elles plus ça va plus nous suffoquons.
Elles nous prennent, en fait, tous pour de vrais cons.
Dans l’immense désert du Namib en Afrique,
Il est un petit animal très prolifique
Qui aime se tenir debout sur ses deux pattes
Arrière et que l’on appelle le suricate.
Un jeune mâle de cette famille un jour
Rencontre une mangouste et il tombe en amour.
Cette belle était une grande solitaire,
Lui vivait en colonie avec tous ses frères.
Il l’invita à faire un tour dans son terrier
Avec dans la tête plein d’arrière-pensées,
Sous prétexte de lui présenter sa famille,
Ce qui mit en confiance cette jeune fille.
Après quelques vagues présentations d’usage,
Tout en ayant les yeux rivés sur son corsage,
Il s’isola avec elle dans un recoin :
Pour ce qu’il désirait, pas besoin de témoin.
La mangouste se montre, au début, très fébrile
Car elle n’ignore pas ce qui se profile.
Elle voit bien que ce coquin de suricate
S’intéresse moins à sa tête qu’à sa chatte.
Elle n’est certes pas non plus folle la guêpe,
Comprend bien qu’il veut la sauter comme une crêpe.
Mais il s’y prend si bien ce malin suricate,
Tant les gamètes s’agitent dans sa prostate,
Qu’il dégrafe rapidement son soutien-gorge.
Les spermatozoïdes qui en lui regorgent
Ne laissent pas à son envie une autre issue :
Il faut absolument qu’il lui grimpe dessus.
Le suricate possède une queue agile,
Alors sous un sombre prétexte puéril,
Il la pénètre et tandis que la belle feint
D’avoir grâce à lui eu un orgasme divin,
Afin de s’en reprendre un coup dans les gambettes,
S’arrange pour qu’il fasse le plein de gamètes.
Une fois que ses batteries sont rechargées,
Retrouvant sa vigueur, il veut la fourrager.
Mais elle le prie de se montrer bien plus doux,
De ne pas négliger son petit roudoudou.
Par pudeur, elle ne dit pas « cunnilingus ».
Pas con, le suricate saisit bien l’astuce,
Comprend qu’il a encore des choses à apprendre
Et s’applique alors à être beaucoup plus tendre,
Puis descend à la cave chercher à manger.
Elle explose enfin quand il trouve son point G.
Les hommes ne sont pas tous malheureusement
Aussi doués que la sentinelle du désert.
Beaucoup trop d’entre eux finissent piteusement,
L’abandonnant frustrée, dans l’âme un goût amer.
Car il ne suffit pas de bander comme un cerf
Pour donner le sourire à ses petites fesses.
Pour qu’elle ne soit pas tentée par l’adultère,
N’oubliez jamais qu’elle a besoin de tendresse,
Rappelez-vous que vous pouvez toujours mieux faire
Pour l’envoyer faire un tour dans la stratosphère.
Si vous ne voulez pas qu’elle se carapate,
Arrêtez de faire ça comme un automate,
Traitez-la en douceur, elle est si délicate,
Retenez la leçon, comme le suricate.
Dans l’Amérique latine précolombienne,
Sous Pachacutec qui étendait son domaine
De Cuzco jusqu’aux bords du lac Titicaca
Et au nord atteignant même Cajamarca,
Une guanaco, très avide de richesse,
Était décidée à faire don de ses fesses
A son nouvel ami, un beau mâle vigogne
Qui en avait assez d’utiliser sa pogne
Pour se faire, jour après jour, tout seul plaisir,
Ne pouvant contrôler sa montée de désir.
À côté de sa toison, le doux cachemire
Parait rêche et la fille sut s’en souvenir.
La guanaco, étant plutôt genre vénale,
Désirait s’offrir une livrée impériale.
Alors elle proposa son corps sans vergogne,
Afin de séduire ce très riche vigogne.
Espérant bien que lui ayant donné son cul,
Il penserait, le jour où il serait tondu,
À lui faire de sa laine un petit cadeau
Qui lui ferait découvrir son Eldorado.
Pourtant à l’époque on ne croyait pas encore
Au fameux mythe colombien des cités d’or.
Ce fut d’ailleurs, là, l’erreur de la guanaco :
Croyant qu’il suffisait de sucer l’asticot
Du vigogne et montrer un peu son abricot
Pour que ce camélidé à l’allure altière
Fasse d’elle sa seule et unique héritière.
Car le vigogne est un célèbre polygame
Et ne se contente pas d’une seule dame.
En guise de récompense à son stratagème,
Il lui fit juste une place dans son harem.
Notre guanaco fut envahie par la haine
Quand elle dut partager son beau bas de laine.
Sa portion ne lui permit pas de se parer,
Comme dans ses rêves, de la belle livrée.
Toi non plus ne te montre pas trop exigeant
Comme le font malheureusement bien des gens.
À convoiter plus que ce dont on a besoin,
On se retrouve un jour ou l’autre mal-en-point.
Lamartine, dans un poème nous relate
Tout ce qu’il faut savoir sur la mort de Socrate.
Ce penseur grec, pour de la mort se montrer digne,
Avait lui-même dit ce qu’est le chant du cygne.
Prétendant que cela était sans doute un leurre
De croire que c’est à cause de la douleur
Que cet oiseau, quand il ressent qu’il va mourir,
Chante plus fort afin de voir Dieu s’attendrir.
En fait, pour lui, c’était plutôt tout le contraire.
C’est la joie d’aller au ciel qui leur faisait faire,
Avant que de trépasser, ce chant séculaire.
Dans la mythologie, la déesse Aphrodite
Soumet toutes les oies blanches à la vindicte.
Ne cédant en rien à la mythique Héra,
C’est elle qui déclencha la guerre de Troie
Au cours de laquelle elle se fera blesser
En secourant le fils du beau Pâris, Enée.
La mythologie nous parle aussi de Léda
À qui Zeus montra son petit anaconda
Et prit, pour la séduire, la forme d’un cygne
Pour de cette belle femme se montrer digne.
Cette union entre le roi des dieux et sa reine
Donnera plus tard naissance à la belle Hélène.
Une oie blanche qui certes n’était pas maligne,
S’intéressa de près à son voisin, un cygne.
Ces oiseaux se nourrissent dans l’eau et sur terre
En général ils mangent seulement du vert.
Cette oie, se montrant pour le moins un peu naïve,
Approcha ses petites fesses de la rive
Et demanda à ce petit coquin de cygne :
« Mon beau mâle, si tu m’aimes, fais-moi un cygne »
Regarde, c’est pour toi que je garde la ligne,
S’il te plait, plante en moi une petite pigne »
Le cygne, se les gelant dans le lac de Tignes,
Pour se réchauffer accepta cette consigne.
S’avançant alors à ses côtés sur la berge,
Dans l’intimité de l’oie enfonça sa verge.
Mais sa femme arrivant sur ces faits se fâcha
Et fit passer son mari de vie à trépas,
Lui réservant de la sorte une mort indigne :
Il n’avait pu interpréter le chant du cygne !
Si toi aussi un de ces jours tu égratignes
Le contrat de mariage, document insigne,
Au même destin faudra que tu te résignes,
Loi qui vaut pour tous ceux qui persistent et signent.
Si tu t’en sors en faisant de la croix le signe,
Cela m’intéresse, s’il te plait, fais-moi signe
Associée à Horus, le dieu faucon cosmique,
Adorée aussi dans la Basse-Égypte antique,
La musaraigne était, dans ces temps reculés,
Symbole du chaos d’où toute chose est née.
Le même peuple croyait que le hérisson
Assurait de ses morts la haute protection.
Les musaraignes ont pourtant des mœurs bizarres,
Ré ingérant ce qui sort le leur gros pétard
Afin de ne rien perdre des bons nutriments
Que contiennent encore leurs propres excréments.
Une belle représentante de l’espèce,
En ce jour de printemps avait le feu aux fesses.
Au milieu d’une clairière elle eut le frisson
Pour son lointain cousin, un très beau hérisson.
Chacun fit alors le tour de son partenaire,
Reniflant les odeurs sortant de son derrière.
Ce manège prit fin lorsque la musaraigne,
Ne voyant pas du hérisson les deux châtaignes,
S’inquiéta de savoir si on l’avait castré
Et s’il pourrait, malgré tout, faire jouir sa raie.
Devant la question il faillit se mettre en boule,
Puis, se ravisant, l’informa que ses deux boules
Se trouvant bien à l’abri dans son abdomen,
Il n’y avait pas de raison qu’elle ait la haine.
Rassurée, la belle l’attira sur sa couche
Et sans perdre une seconde le prit en bouche.
Leur union sexuelle dura un long moment,
Le hérisson s’avérant un très bon amant.
Mais dès que prirent fin leurs ébats érotiques,
Bien qu’ayant avec lui pris un pied fantastique,
Elle fut déçue quand son complice sexuel
La quitta pour rechercher une autre femelle.
Elle ignorait ce trait des mâles hérissons
Que l’on ne peut jamais garder à la maison.
Toi aussi ma douce et belle petite reine,
J’espère que je ne te ferai pas de peine
Si après notre union je m’en vais vers une autre
Et qu’avec elle sur sa couche je me vautre.
Je sais que ma fable déplait au Vatican
Mais avouez qu’elle ne manque pas de piquant.
Pour ce qui concerne les ébats érotiques,
Rappelez-vous bien que qui s’y frotte s’y pique.
En Égypte Osiris, sous sa forme animale
Représenté par un lièvre je vous signale,
Fut découpé par Seth en quatorze morceaux,
Symboles d’un demi-mois lunaire en verseau.
Isis, son épouse, déesse de la lune,
Le remembra alors de manière opportune
En vingt-sept jours et le vingt-huitième en surplus
Elle lui confectionna un nouveau phallus.
Osiris a retrouvé son intégrité,
Dieu complet il peut donc penser à procréer.
De son organe vital à nouveau pourvu,
Il permet à Isis de mettre au monde Horus.
En ce vingt-cinquième jour du mois de pluviôse*,
Un beau lièvre est atteint par la myxomatose.
Une hase qui passe dans les environs
Offre ses services pour une fellation.
Ayant peur de lui transmettre sa maladie,
Le lièvre feint d’ignorer la belle et s’enfuit.
Mais la hase, en période de reproduction
Et n’ayant rien pour bouquiner* à la maison,
Séduite par ce très intéressant bouquin*,
Ne veut pas laisser s’échapper son beau rouquin*,
Court après lui qui a détalé comme un lièvre
Car il lui faut de sa lune éteindre la fièvre.
La hase, dotée de trois paires de mamelles
Et deux matrices, est un cas exceptionnel,
Pouvant être engrossée en superfétation*
Tout comme les femelles blaireau et vison.
Acceptant parfois la double pénétration,
C’est donc rare qu’un mâle rate l’occasion.
Même si, comme nous, pauvres de nous, les hommes,
On constate en lui l’absence de baculum*.
Elle lui fait toucher une patte de lièvre
Qui le guérit, puis d’un doux baiser sur les lèvres
Et d’une caresse sur le cou du lapin,
Elle le rend d’un seul coup fou comme un lapin*.
La nuit on voit sur la lune des taches sombres
Où l’on devine un lièvre, ou bien du moins son ombre.
La lune étant symbole de fécondité,
La hase se laisse par le lièvre sauter.
Après quatre saillies, retombe enfin sa fièvre
Et elle est très fière d’avoir levé un lièvre
Qui, en plus de l’avoir fait grimper aux rideaux,
Lui a mis quatre graines pour quatre levrauts.
De mignons et espiègles petits galopins
Et les a accueillis sur son petit lopin.
Lui, s’était occupé comme un dieu de sa lune.
Elle, l’avait bien guéri de son infortune.
Il était à nouveau en parfaite santé
Et pouvait chaque jour tenter de l’encloquer.
Ayant en même temps pu panser sa myiase*,
Le lièvre pouvait récompenser sa mie hase.
Toi, petit lapin, dis, cite-moi une hase
Qui traite ainsi ton appendice et n’est pas nase.
Et qui en te suçant, grâce à son amylase*,
Te prouve qu’elle est bien ta meilleure amie, l’hase.
Dieu créateur, roi de la foudre et des tempêtes
Et adoré au Pérou avant la conquête
Par les Espagnols du royaume des Incas
Où cohabitaient vigognes et alpacas,
Viracocha tirant le monde du sommeil,
Du lac Titicaca fit surgir le soleil.
Il créa aussi la lune et puis les étoiles.
Mettant un dernier coup de pinceau à sa toile,
Il donna vie à un immense oiseau de proie
Qui de la cordillère des Andes est le roi.
Ce rapace, à la tête et au cou déplumés,
Est d’une belle couleur rouge sombre mais
Qui suivant l’état émotionnel de l’oiseau,
Par exemple quand il aperçoit l’abricot
D’une de ses belles congénères femelles,
Change de ton selon l’excitation sexuelle.
Un très beau spécimen de ce vrai charognard,
Lorgnant d’une condorette le beau pétard,
Fut excité de ses serres jusqu’à sa crête
Et d’un seul coup le sang lui monta à la tête.
Il lui proposa d’aller faire un petit tour
Avant que son éternel rival, le vautour,
N’ait en tête pour seule et unique pensée
Que de lui ravir sa superbe dulcinée.
La belle lui demanda : « Mais as-tu un nid ? »
Ce à quoi le condor répondit « Que nenni !
Si tu as vraiment le désir que je te baise,
On peut bien faire cela contre la falaise».
La fille désirant un peu d’intimité,
Lui dit que quitte à ainsi se laisser sauter,
Autant le faire dans la cité de Cuzco
À l’abri du regard de tous les guanacos*.
Étant romantique, cette sexy woman
Voulait être honorée près de Sacsayhuaman.
Le condor rétorqua : « je voudrais bien mon chou,
Mais ce serait profaner le Machu Picchu ».
Et elle eut beau le supplier en vieux quechua*,
Intransigeant, il ne lui laissa pas le choix.
Alors, du haut de ces rochers inaccessibles,
Le condor prit la condorette comme cible
Et en bien moins de temps qu’il ne faut pour dire « ouf »
Planta son long cordon dans sa petite touffe.
Cet oiseau qui d’habitude aime les carcasses
Et dont le bel appétit jamais ne se lasse,
Avait obtenu que la jeune condorette
Pour lui, uniquement, ouvre grand ses gambettes.
Pour, tel le condor, connaître une joie unique,