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La Professeure Parak, archéologue spatiale, analyse les photos de la planète Manikhaïos à la recherche de nouveaux sites de fouilles pour compléter les archives historiques. Elle finit par trouver une anomalie dans la Plaine de l'Illusion et y fait envoyer une mission d'exploration pour vérifier sur place. Leurs certitudes vont-elles être ébranlées par leur aventure ?
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Seitenzahl: 177
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Pour mon fils Charlie, ma lumière dans les ténèbres. Merci à mon père pour son soutien et ses encouragements. Merci à mes amis qui m’ont soutenue dans ce projet. Et un immense merci à l'équipe d'Asian Files pour son aide précieuse.
La dure réalité de l'exploration
Une mission pourtant si simple
Un recrutement hors norme
Voyage vers les Terres Sauvages
A l'aventure, compagnons !
Surprenante découverte et mauvaise rencontre
Un retour précipité
A découverte inédite, moyens inédits
Toute une expédition
Des fouilles en milieu hostile
Un résultat inattendu
Au cœur d'une vaste forêt de chênes et de hêtres, se trouve le temple de la magie et de l'alchimie. C'est un sanctuaire, un lieu de vie et de repos, mais également une école pour les mages, les druides et les alchimistes. Au sud, la forêt est bordée par la mer. Au nord de cette forêt, coule le fleuve Magus qui prend sa source dans les montagnes d'Erthaglir. Pour une raison que l'on ignore, ses eaux sont chargées en mana propice au développement de la magie, et enchantent toute la forêt. Bienvenue dans Sylralei. De nombreuses créatures féeriques y vivent.
Nous sommes en automne. Les arbres se parent de rouge vif, de jaune et d'orange. Le vent fait danser dans l'air, les feuilles qui se détachent des branches, et viennent se poser délicatement aux pieds des arbres. Une pluie fine est tombée toute la nuit, et l'air embaume l'humus. En cette heure matinale, un soleil timide vient doucement réchauffer la terre. On croise, au détour d'un chemin, un druide en train de ramasser des champignons et des herbes médicinales. Plus loin sur les sentiers étroits, on découvre un petit étang. Le lieu dégage une grande sérénité propice au recueillement. C'est à son bord que sont assises deux personnes en pleine discussion. Le ton est maussade et on lit une grande détresse sur leurs traits tirés. L'humain porte un pantalon de cuir noir, et une robe de mage bleu foncé ouverte, laissant voir les fines cicatrices qui couvrent son torse imberbe. Un bâton sculpté fini par une petite sphère également bleue est posé à côté de lui. Liquis est aquamage. Il approche de la quarantaine. Ses cheveux bruns lui tombent sur les épaules, il porte la barbe qui se finit en pointe. Une grande tache bleue pâle couvre un quart de son visage au niveau de son œil gauche qui est blanc, séquelle d'un sort mal lancé. L'autre œil est marron. Il porte son élément tatoué à la base de sa gorge. On ne peut deviner son 1,75m tant le poids des récents événements pèse sur ses épaules. L'elfe à sa gauche est tout aussi affligé. Presque aussi grand que Liquis, Caemsha porte un chapeau Traveller posé sur ses longs cheveux châtains attachés en catogan. Il est vêtu d'une chemise blanche avec un pantalon beige à coupe droite, une version elfique d'un célèbre archéologue. Une veste élimée en cuir marron traîne derrière lui. Ses yeux verts affichent une immense tristesse. Il porte un cercle alchimique tatoué sur la main droite indiquant sa formation. Tous deux ont le teint tanné preuve du temps qu'ils passent sur les routes.
Cela fait plusieurs semaines qu'ils sont revenus à Sylralei. Après quelques jours restés enfermer dans leurs chambres, ils se sont enfin décidés à échanger sur ce qu'il s'est passé dans les Terres Sauvages. Leur dernière expédition a été un vrai fiasco. Ce sont des aventuriers-explorateurs habitués aux coups durs, mais là, c'était plus qu'ils ne pouvaient en supporter. Malgré leurs nombreuses missions sur ces dix dernières années, ils n'avaient jamais affronté la mort de façon aussi brutale.
Alors qu'ils longeaient la jungle Janaya en direction de l'océan, ils avaient monté le camp pour la nuit à proximité d'un petit point d'eau. Tout avait été calme jusque-là, mais par sécurité ils avaient établi des tours de garde. Au second quart, c'est leur équipier de longue date qui devait assurer le tour. Gunvarg était un nain robuste et un aventurier chevronné. Au petit matin, Liquis se réveilla en sursaut. Il n'avait pas pris son quart. Il alla secouer Caemsha, avant d'aller voir leur équipier pour lui demander des explications. Mais depuis leur réveil, une sensation étrange leur oppressait le cœur. En contournant les tentes, ils découvrirent avec horreur le corps à moitié dévoré de leur collègue. Une créature d'environ un mètre de haut leur tournait le dos, elle finissait son repas. Moitié femme moitié mante orchidée, l'animal présentait des traits magnifiques, mais de toute évidence était également redoutable et mortel. Combinant leur capacité respective, le pouvoir de l'eau pour Liquis et celui de la terre pour Caemsha, ils envoyèrent une vague de boue sur ce qu'ils nommeraient plus tard une vivora. N'étant plus que deux, ils durent renoncer à exécuter la mission. Alors, avant que d'autres créatures ne sortent de la jungle, ils remballèrent leurs affaires, mirent les restes de leur défunt coéquipier sur l'un des chevaux et repartir en direction de Tamagoska, unique cité aventurière aux pieds des montagnes dans les Terres Sauvages et seul passage pour rejoindre le territoire de Blaicia. Ça faisait plusieurs années qu'ils travaillaient avec Gunvarg. Sa perte était difficile à encaisser. Ils n'arrivaient pas à comprendre comment il avait pu se laisser avoir. C'était un aventurier extrêmement prudent. Pourtant il fallait accepter la réalité, il s'était fait avoir par cette créature que personne n'avait jamais rencontré auparavant. Janaya recèle encore bien des mystères.
À présent, ils méditent, essayant de trouver une explication. Et surtout comment faire face à cet échec, eux qui se vantaient de toujours mener à bien leur mission quel que soit le danger. Péniblement, ils se lèvent pour retourner au temple, et prennent le chemin que nous avons emprunté plus tôt en sens inverse. Ils rencontrent le druide qui cueille encore quelques herbes. Le duo s'arrête deux minutes pour échanger quelques mots avec lui. À son retour au sanctuaire, il leur préparera avec sa récolte, une potion pour soulager leur mal-être. Ils le remercient, et poursuivent leur route. Au bout de quelques minutes, ils entrent dans le temple. En réalité, il s'agit plus d'un village composé de huttes de différentes tailles, sur les portes desquelles sont gravés des symboles indiquant la fonction du bâtiment. Au centre de ce village, une fontaine déverse ses eaux cristallines dans un grand bassin, au milieu d'une place. Les anciens prétendent qu'elle est la source de la magie dans ces lieux et qu'elle est sacrée. Toutes les générations d'élèves qui se succèdent dans le sanctuaire ont bu une gorgée de cette eau le jour de leur arrivée, comme le veut la tradition. Liquis et Caemsha croisent en ce lieu Tanguy, leur professeur d'étude des textes anciens. Comme à son habitude, ce dernier est plongé dans la lecture d'un vieux grimoire. Le vieil homme lève la tête pour saluer ses anciens élèves avant de replonger le nez dans son livre. Il porte un costume bien taillé qui jure avec les lieux. Malgré son grand âge, il reste plein de charmes. Il a le regard vif. Rien en lui n'annonce qu'il est druide. Il est vrai qu'il a arrêté l'étude de la botanique et des arts pharmaceutiques, il y a bien longtemps, préférant de loin se plonger dans l'étude des grimoires. On le comparerait plus facilement à un rat de bibliothèque, surtout avec son apparence de conservateur de musée.
Mais revenons à nos deux compères déprimés. Caemsha et Liquis se connaissent depuis l'enfance. Ils ont grandi dans le même village, sont allés à l'école ensemble. Toutes les occasions étaient bonnes pour imaginer des aventures extraordinaires. Les deux enfants étaient inséparables, unis comme des frères. Et c'est naturellement qu'après leurs études, ils sont partis ensemble sur les routes à la recherche de leur apprentissage. En pénétrant dans Sylralei, Caemsha s'est tout de suite senti chez lui, et a voulu rester. Il n'était pas très doué ni pour la magie ni pour la botanique, il s'est donc tourné vers l'alchimie. Liquis, qui ne voulait pas quitter son ami, passa les différents tests et se révéla très doué pour la magie de l'eau. C'est ainsi que tous deux s'engagèrent dans de longs apprentissages. Après plusieurs années passées dans le sanctuaire, leurs diplômes en poche, ils décidèrent de devenir aventuriers-explorateurs. C'était le métier qu'ils rêvaient de faire depuis qu'ils étaient tous petits, et c'est celui qu'ils exercent depuis près de 10 ans maintenant. Ils sont toujours allés jusqu'au bout de leurs missions. Mais aujourd'hui, ils ont renoncé, abattus par la perte de leur collègue, et également pour avoir échoué dans une quête, ils sont démoralisés. Pourtant il faudra bien repartir et finir ce qui a été commencé.
Après avoir passé la fin de la matinée à discuter dans l'une de leur chambre, ils rejoignent la hutte cantine. Ils y retrouvent le druide vu dans la forêt. Ce dernier leur donne la potion promise, puis les regarde attentivement, une sorte de mépris se lit dans son regard, ou de déception.
- Cette potion n'est que provisoire. Elle ne guérit ni les blessures de l'âme, ni celles du cœur. Si vous n'êtes pas capables de faire votre deuil, d'autres exécuteront la mission à votre place, leur dit-il sèchement.
- Maître ! Larmoient les deux explorateurs.
- Nous sommes tous affectés par votre situation, et elle n'a que trop duré. Est-ce là ce que votre ami aurait voulu voir de vous ?
- Non, Maître...
- Quel honneur ? Quelle fierté peut-on voir dans les déchets que vous êtes aujourd'hui ?
- Maître ! Vous allez un peu loin ! Réplique Caemsha qui commence à être en colère face au ton employé par le druide.
- Ah oui ? Nargue leur ancien maître devant cette réaction. Prouve-moi que j'ai tort, jeune elfe ! Dit-il en braquant ses yeux bleus électriques dans les yeux verts. L'alchimiste ne répond pas, mais ne baisse pas les yeux pour autant.
- C'est ainsi que vous nous voyez ? Demande Liquis à toutes les personnes réunies dans la salle. Des lâches ?
- Vous avez perdu plus que votre collègue cette fois, répond quelqu'un dans le fond la salle.
- C'est vrai ! Où est passée votre joie de vivre, vous qui prétendiez toujours mener à bien une mission, en rajoute un autre.
Liquis se tourne vers Caemsha, une détermination nouvelle les anime. Ils vont voir tous de quel bois ils sont faits. Pour leur honneur et celui de Gunvarg, ils vont la finir cette mission maudite. En tant que membres du temple, ils ont appris cette règle depuis longtemps déjà, mais semble l'avoir oublié : il n'y a pas d'échec, que des apprentissages. Face aux difficultés, il faut relever la tête et réfléchir à la meilleure solution pour les surmonter. Il est grand temps pour les garçons de reprendre du poil de la bête. À Sylralei, le duo est connu pour sa gaieté, la maladresse de Caemsha, l'ingéniosité de Liquis, et leur incapacité à rester plus de cinq minutes en place. C'est un choc pour tout le monde de les voir aujourd'hui se morfondre sur leur sort. Sous le coup de la remontrance, les deux anciens élèves se lèvent blessés dans leur orgueil et, sortent de la hutte la tête haute et l'air résolu, en lançant au cuisinier un « désolés de ne pas finir nos assiettes, on a un voyage à préparer ». Ce n'est pas un échec, c'est un apprentissage. Ils doivent retourner dans les Terres Sauvages, et accomplir leur mission. Tous applaudissent, mais qui ? Les aventuriers qui relèvent la tête ? Ou le maître druide qui a su trouver la faille pour les piquer au vif ? Cela n'a aucune importance, car tout le monde se réjouit de ce retour à la normale.
Le duo passe donc tout l'après-midi et les jours qui suivent, à élaborer un nouveau plan de bataille. Lors de leur prochain voyage dans les Terres Sauvages, ils doivent être prêts à affronter n'importe quel danger. Ils ont retrouvé leur combativité. Les années ont passé, mais ils restent toujours aussi fougueux quand il s'agit de partir à l'aventure.
Pour cette mission, ils ont besoin d'un nouvel équipier. Gunvarg était un nain engagé à Rundielle, la cité naine au cœur des montagnes d'Erthaglir. Cette fois, ils aimeraient recruter un démon. Ils sont réputés pour leur robustesse et leur combativité. Et pour ça, ils doivent aller à Manikéa, la cité des Instances Célestes et Infernales. Démonus, l'élu infernal, devrait pouvoir les renseigner sur les recrues susceptibles d'être intéressées pour partir à l'aventure. Ils envoient donc une missive à ce dernier pour anticiper leur venue. Celle-ci reste sans réponse jusqu'au jour de leur départ mais ils supposent que Démonus attend simplement leur venue.
Pendant leurs préparatifs, beaucoup passent les voir, pour leur proposer leur aide, leur prodiguer des conseils, ou simplement les encourager dans leur démarche. Cet élan de solidarité caractéristique des habitants du temple leur fait chaud au cœur. Ils accueillent chacun avec joie.
Liquis et Caemsha commencent à rassembler leurs affaires pour un nouveau départ. Ils passent voir les druides pour récupérer quelques potions qui sont toujours utiles, ne serait-ce que pour les premiers soins. Puis à la caisse générale, pour récupérer un peu d'argent pour les frais de voyage. Liquis se rend auprès de son mentor, pour recueillir les derniers conseils d'usage. Même si ce dernier estime que son ancien élève n'en a plus vraiment besoin. Il se contente donc de lui rappeler les règles de base en magie aquatique : toujours avoir une gourde d'eau sur soi, laisser son instinct le guider vers les sources naturelles. Caemsha, de son côté, va voir Tanguy au cas où ce dernier aurait trouvé de nouveaux livres d'alchimie, dont l'elfe est très friand. L'alchimie n'est pas de la magie, c'est une science qui s'apprend dans des livres souvent codés. La principale loi à connaître est celle de l'échange équivalent : « pour chaque chose reçue, il faut en abandonner une autre de même valeur ».
Ils doivent trouver le moyen de combattre ces vivoras, afin de ne plus en être les victimes. Dans le feu de l'action, ils n'ont pas pris le temps d'analyser la créature. Il y avait plus urgent. Ils en ont discuté avec les membres du temple, en donnant le peu de détails dont ils se souviennent. Peut-être que quelqu'un aura une idée lumineuse qui leur échappe pour faire face à ces bestioles. Le site qui les intéresse étant à la lisière de Janaya, ils doivent prendre en compte la forte possibilité d'être face à d'autres créatures qui y vivent, comme les apèpes, serpents géants ailés au venin mortel. Liquis a pris le temps de réviser ses sorts. Et Caemsha s'est plongé dans ses livres d'alchimie. Ils ont également passé toute une journée à s'entraîner au combat ensemble. Un jour, une jeune apprentie vient les trouver pour leur proposer une solution originale pour les vivoras. Puisque ce sont des femmes-mantes, leurs victimes de prédilections doivent être les mâles. Peut-être devraient-ils engager une femme qui ne se laissera pas influencer par les charmes de la vivora et n'hésitera pas à la combattre, ou au moins un être qui ne s'intéresse pas à la gent féminine. L'idée paraît saugrenue, mais ils vont y réfléchir car ce n'est pas si idiot que ça dans le fond. Au lieu d'un démon, c'est une démone qu'il leur faudrait alors. Ils verront bien ce que Démonus leur proposera.
À présent que les derniers préparatifs ont été faits, le duo se dirige vers la lisière de la forêt pour rejoindre la ville de Manikéa. Cette dernière jouxte Sylralei, et il ne leur faudra que quelques heures pour y arriver. Aucun véhicule motorisé n'est toléré dans la forêt afin de ne pas déranger la tranquillité des êtres qui y vivent et la sérénité des lieux. Aussi c'est à pied que nos deux compères atteignent les abords de la ville où ils prennent un bus pour rejoindre le siège de l'Instance Infernale.
Biva, cité des Arts et des Sciences, est une ville futuriste avec de hauts immeubles entièrement végétalisés, permettant de garder un climat tempéré toute l'année à l'intérieur de la cité. En levant les yeux depuis la rue, on peut voir une multitude de passerelles qui relient les bâtiments entre eux. Les oiseaux sont nombreux à nicher dans cette canopée artificielle. Cela donne une ambiance tropicale à la ville. Sur les toits, on peut apercevoir des boules de verre assez imposantes, ce sont des sféralums. C'est une technologie développée pour capter les rayons de Lugania, l'étoile de la planète, mais également la lumière de Sélarté, la lune de Manikhaïos. Grâce à cette invention, il n'y a plus besoin de réseau électrique filaire. Pas de câble signifie absence de coupure d'électricité... sauf par une nuit totalement noire. Ce n'est pas négligeable quand on sait que la cité est située en bord de mer, et doit subir, l'hiver, l'assaut des tempêtes venues du large. Les trams et les vélos sont les seuls véhicules autorisés dans la ville. L'air y est agréable. L'ambiance générale de la ville est assez paisible, et même reposante.
C'est ici que sont regroupés les grands secteurs scientifiques. Tous les services travaillent ensemble. Le partage des données a permis en quelques générations un boum technologique sans précédent. De nombreux druides travaillent pour les laboratoires pharmaceutiques et les centres médicaux. Les ingénieurs de différents domaines élaborent les technologies de demain, que ce soit dans le transport, l’immobilier, l'astrophysique ou encore le milieu médical. C'est aussi là que l'on trouve les services de surveillance par satellite. En effet plusieurs appareils ont été envoyés en orbite autour de la planète pour la communication, réseau téléphonique et internet, et quelques-uns pour faciliter l'exploration de la planète. Ainsi avant d'envoyer un groupe d'aventuriers en expédition, on localise les points d'intérêt sur les images satellites.
Revenons à nos deux aventuriers plusieurs mois avant qu'on ne les découvre à Sylralei. C'est dans l'observatoire de Biva, situé tout en haut de l'immeuble du centre de recherches spatiales, que nous les retrouvons. Ils sont assis dans le cabinet de l'archéologue spatiale, le Pr Parak. La pièce est de taille moyenne, éclairée davantage par l'ordinateur que par la lumière du jour. Plusieurs écrans diffusent en temps réel les images prises depuis l'espace. Les murs et le bureau sont couverts de photos annotées, et de cartes. La spécialiste est une femme de taille moyenne au teint bleuté, affichant ses origines océaniques. C'est une mayi, un peuple aquatique qui peut vivre aussi bien sous l'eau que sur la terre ferme. Ses cheveux, couleur bleu-vert, sont rassemblés en un chignon serré à l'arrière de sa tête. Ses yeux sont cernés, trace des longues heures passées à scruter et analyser les photos. Elle a posé ses lunettes sur sa tête pour se frotter les yeux. Depuis plusieurs semaines, elle étudie une zone en particulier dans la Plaine de l'Illusion. Elle pense avoir repéré une anomalie géologique à cet endroit. Nos deux amis ont beau être habitués au langage un peu spécial des scientifiques, ils ne comprennent pas tout des termes techniques employés par le Pr Parak. Mais voici ce qu'ils ont retenu. Loin dans les Terres Sauvages, à la lisière de la jungle Janaya, se trouve un point d'intérêt. Il y a la possibilité de traces d'une civilisation, ce qui serait inédit pour cette zone, mais ce n'est peut-être qu'une concrétion géologique.
- A-t-on observé des mouvements dans la zone permettant de confirmer la présence de vie ? Demande Liquis.
- Humm... Et bien pas exactement... Suivez-moi. Je vais vous montrer les derniers clichés que nous avons reçus d'un de nos satellites, à partir desquels je base mes suppositions, annonce le Pr Parak en se levant.
Elle les amène dans une salle à côté de son bureau. Là aussi les murs et les tables sont couverts de photos satellites. La scientifique cherche parmi les clichés étalés sur un bureau pour montrer de très légers nuages de poussières visibles sur certaines images et pas sur d'autres.
- Cela peut provenir de déplacements d'animaux, de groupes nomades comme les hommes-girafes ou d'un dragon. Mais également de vents violents dans le secteur. A-t-on vu un dragon dans le secteur, d'ailleurs ? Demande Liquis.
- Les Hommes-Girafes ne nous ont jamais parlé de peuplades sédentaires vivant dans la plaine, fait remarquer Caemsha.
- On ne les a jamais interrogés sur le sujet, non plus, réplique le mage en souriant à son acolyte.
- Humm... C'est vrai... Faudra penser à discuter d'avantage avec eux la prochaine fois, dit pensivement l'alchimiste.
- Aucun dragon n'a été répertorié à proximité du site, finit par répondre le Pr Parak.