Le Noël que je souhaitais... - Jessica MTSLA - E-Book

Le Noël que je souhaitais... E-Book

Jessica MTSLA

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Beschreibung

Dans une ville imprégnée de la féérie de Noël, Zindzi, une organisatrice d'événements fait une découverte surprenante. Par un caprice du destin, au détour d'une librairie de quartier, elle déniche une carte de voeux enchantée minutieusement dissimulée à l'intérieur d'un vieux livre d'occasion. Sur cette carte mystérieuse, est inscrite une formule magique :" Pour que la Magie s'opère", révélant ainsi un pouvoir capable de réaliser tous les souhaits avant Noël. Pensant d'abord à un jeu innocent, la jeune femme commence à innscrire ses voeux sur la carte, Cependant, elle se laisse rapidement emporter par la magie de ces actes, chaque souhait qu'elle y consigne semblant avoir une connexion avec un certain jeune homme. La carte, à l'apprence inoffensive, devient alors le catalyseur d'événements hors du commun pour la jeune femme, la poussant à repousser les limites de ses désirs et à affronter les conséquences inattendues de cette magie déconcertante.

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Seitenzahl: 232

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Sommaire

Avantpropos

Noël J-30

Noël J-29

Noël J-28

Noël J-25

Noël J-22

Noël J-20

Noël J-13

Noël J-10

Noël J-7

Noël DANS 48H

Noël DANS I2H

Noël DANS 4H

Noël Christmas

Le nouvel an!?

Avantpropos

Les étoiles, telles de brillants poèmes inscrits dans le ciel, nous murmurent des vérités universelles. Elles semblent danser seules mais ensemble elles créent une symphonie céleste qui éclaire nos nuits les plus sombres. Chacune, dans sa solitude apparente, contribue à la beauté de l'ensemble. De la même manière, chaque individu porte en lui une lumière unique, capable de dissiper les ténèbres environnantes.

Même lorsqu'on se sent isolé, notre simple présence a le pouvoir d'illuminer et de réchauffer ceux qui croisent notre chemin. Chaque acte de bonté, chaque sourire offert, chaque geste de compassion est une étoile supplémentaire qui scintille dans l'univers, apportant chaleur et lumière à ceux qui en ont besoin.

En contemplant les étoiles, rappelez-vous votre propre brillance, noyée dans une constellation à part entière, avec votre propre éclat et votre propre essence. Au seuil de ce voyage que nous entreprenons ensemble à travers les pages de ce livre, je vous adresse ma plus profonde gratitude. Votre précieuse présence, votre curiosité et votre ouverture d'esprit m'emplissent d'une immense joie et de reconnaissance.

Votre soutien en choisissant d'explorer ces pages remplit mon cœur d'une gratitude infinie. Merci du fond du cœur pour votre confiance et votre générosité en accueillant mon travail entre vos mains.

Puissiez-vous trouver dans cette analogie, la force et la certitude que chaque geste de générosité, chaque élan de bienveillance que vous exprimez, est une étincelle précieuse dans l'univers. Vous êtes une étoile parmi tant d'autres, contribuant à cette danse de lumière et d'espoir qui éclaire notre monde, même dans les moments de solitude apparente.

Avec toute ma gratitude,

Jessica

Noël J-30

À Brazzaville, l'idée qu'il ne se passe jamais rien persiste pour ceux qui n'y vivent pas, ou du moins c'est ce que l'on se dit quand notre emploi du temps ne ressemble en rien à celui de Zindzi Malanda. Dans cette ville qui semble aux premiers abords, calme en apparence, les rues semblent désertes uniquement parce que l'agitation règne à l'intérieur de ces maisons, ou de ces nouveaux immeubles qui semblaient pousser depuis un tout petit moment dans la ville. Un monde s'éveille tandis qu'un autre plonge dans l'obscurité, dissimulant des réalités souvent méconnues. Le cœur de la saison des fêtes battait son plein. Les rues étroites se métamorphosaient en véritables joyaux à ciel ouvert, illuminées par des guirlandes de perles chatoyantes, tissées avec habileté par des artisans locaux. Chaque coin de rue était une invitation à plonger dans un monde de féerie, où les couleurs vives et les motifs traditionnels étaient célébrés à travers des décorations artisanales éclatantes.

Dans ce pays au climat équatorial, Noël est célébré avec autant de passion et de ferveur que n'importe où ailleurs dans le monde, démontrant ainsi que la magie de cette fête transcende les différences climatiques pour réchauffer les cœurs de chacun, peu importe l'endroit où l'on se trouve. Les habitants rivalisaient de créativité pour embellir leurs maisons modestes, leurs toits recouverts de branches d'acacia, de feuilles de palmier et de lumières étincelantes.

Les fenêtres étaient agrémentées de décorations faites à la main, des sculptures en argile représentant des scènes bibliques de l'histoire de Noël, apportant une dimension culturelle profonde à cette célébration. Les marchés de Noël regorgeaient de délices sucrés, de produits artisanaux uniques, allant des tapis tissés avec des motifs traditionnels aux figurines en bois sculptées à la main, chacun racontant une histoire de talent local et de savoir-faire transmis de génération en génération. Les parfums enivrants de plats traditionnels s'échappaient des cuisines, mêlant cannelle, coco et épices exotiques dans un festin qui réunissait les cœurs et les papilles. Les étals colorés, installés tout le long du pont de la corniche, longeant le fleuve Congo, qui faisait face à sa capitale jumelle Kinshasa, débordaient de friandises sucrées, de fruits exotiques joliment présentés et d'épices parfumées, évoquant des parfums envoûtants rappelant les festivités de Noël. Sous le ciel étoilé, les réverbères semblaient diffuser une lueur plus douce et bienveillante pendant cette période de l'année. Des spectacles de danse traditionnelles et de musique remplissaient les rues, chaque rythme et chaque pas évoquant une histoire ancienne, offrant un éclat festif à cette saison.

On voyait les familles se réunir pour partager des repas festifs composés de mets locaux savoureux et de plats traditionnels, célébrant l'esprit de générosité et de partage de Noël. Les enfants jouaient, riants et portant des vêtements aux couleurs éclatantes, attendant avec impatience l'arrivée du Père Noël, ici représenté sous des traits africains, prêts à distribuer des cadeaux et des friandises aux plus jeunes. Au-delà de la magie éphémère, des décorations et des festivités, régnait une ambiance de paix et de fraternité, où la diversité des cultures se mêlait dans une célébration unificatrice de la saison des fêtes, rappelant à tous le véritable esprit de Noël.

Dans ce tableau en perpétuelle évolution, Zindzi Malanda, une jeune femme dynamique au regard vif, clôturait une journée trépidante avec un objectif précis en tête : terminer le grand Sapin à vœux disposé devant les tours jumelles de la capitale. Passionnée par les festivités, elle avait eu l'idée magistrale d'installer un gigantesque arbre à vœux pour le compte de la compagnie pour laquelle elle travaillait, une entreprise spécialisée dans l’événementiel et l'organisation de spectacles. Mais pour marquer encore plus les esprits, elle souhaitait proposer à son directeur, Monsieur Eugène, de recréer le conte du Casse-Noisette au cœur du hall des tours, servant de lobbies communs aux entreprises qui y logeaient. C'était l'un de ses contes de Noël préférés, découvert lors de ses voyages en Europe grâce à son père, Monsieur Malanda, un papa poule passionné par les festivités de Noël de l'enfance de Zindzi. Noël représentait une tradition sacrée pour la famille Malanda ! Pourtant, cette année, Zindzi avait choisi de le célébrer dans son pays natal, dont elle était retombée amoureuse et où elle avait décidé de se réinstaller depuis plus de deux ans. Après des études prestigieuses à l'université d'Oxford à Londres, elle avait fait le choix de revenir s'installer dans la capitale congolaise afin d'y apporter sa pierre à l'édifice. Elle voulait réellement participer au développement de son pays, même si sa part ne représenterait peut qu'une goutte d'eau dans la mer, tel le petit colibri. Au téléphone avec sa mère alors qu'elle accrochait la dernière étoile au sommet du sapin qu'elle décorait, elle s'expliquait sur les raisons de son choix auprès de sa famille, toujours installée à Londres pour des raisons professionnelles, afin de s'excuser de ne pas les rejoindre pour les fêtes.

— «Je pense que je serais plus efficace ici, Monsieur Eugène a besoin de moi dans ces périodes de "rush", maman » expliqua-t-elle à sa mère, qui lui demandait pour la énième fois si elle ne pouvait pas prendre le dernier avion pour Heathrow.

— « cela fait très longtemps que nous ne t'avions pas vu, et nous aurions espéré que tu sois là avec nous, Zi », répondit sa mère au bout du fil

— Je sais, rétorqua Zindzi, mais je veux célébrer ce Noël ici, avec mes nouveaux amis, et goûter à l'effervescence de la ville, et mamie est ici avec moi aussi...

Une vraie passionnée, vous me direz. Cependant, derrière cette ambition noble se cachait aussi en réalité une certaine vilenie. Zindzi redoutait les réunions familiales. Elle savait déjà comment cela aurait pu se dérouler... Sa mère lui demanderait pourquoi elle n’avait pas encore trouvé un mari aimant, comme si

c'était quelque chose qu'elle pouvait décider unilatéralement, et sa propre volonté. Son père lui reprocherait de ne pas avoir poursuivi une carrière dans la finance, comme si les chiffres étaient sa véritable passion... Quant à ses deux grands frères jumeaux, ils intimideraient quiconque s'approcherait d'elle, comme s'ils étaient ses gardes du corps. Sa petite sœur, la dernière de la fratrie, ne faisait en réalité l'objet d'aucun reproche de sa part, mais simplement le rappel d'un de ses plus grands souhaits : devenir maman. La simple pensée de ce vœu la plongerait dans une mélancolie qu'elle ne voulait pas ressentir en cette période...

"Non !" se fit-elle la réflexion alors que sa mère continuait à parler dans le fond du combiné de son telephone. "Cette année, je veux un Noël qui m'appartient et selon mes termes !"

Plongée dans ses réflexions, elle ne remarqua même pas quand sa collègue et meilleure amie, Maya, s'approcha d'elle, agitant la main pour attirer son attention.

— "Zi ? C'est ta maman ?" chuchota-t-elle..

Zindzi leva les yeux au ciel. Elle acquiesça d'un mouvement de tête, mais se réjouit de pouvoir mettre fin à la conversation en prétextant que Maya avait besoin d’elle.

— "Maya a besoin d'aide maman, je dois raccrocher. Tu fais de gros bisous à tout le monde, embrasse Kevin, Zola et Elikia. Bisous, bisous..."

— "Mais je n'ai pas fini de..."

Sa mère ne termina pas sa phrase qu’elle avait déjà raccroché et s'empressait de redescendre pour rejoindre son amie.

— "Dire que tu vas passer Noël avec nous et le Vieux Eugène ici... Eh bien," plaisanta Maya.

— "Oh, tu connais ma mère. Je ne veux pas me lancer là-dedans cette année. Je vais rester ici avec vous et prendre en charge l'organisation du du spectacle..."

—"...que tu n'as toujours pas proposé."

— "C'est vrai, mais Monsieur Eugène apprécie toujours mes idées. Je ne pense pas qu'il s'y opposera."

— "Casse-Noisette à Brazzaville selon Zindzi Malanda ? Non, je ne pense pas," répondit-elle avec humour. "Pourtant, je suis surprise que tes parents t'aient laissé continuer en tant que chargée de projet d'événementiel tout ce temps. Chercher un miracle de Noël à la loupe alors que cet exploit, avec tes parents qui contrôlent absolument tout, vaut déjà beaucoup..."

— "Je sais, mais je veux rester ici, avec toi et toute la bande... J'aimerais voir vos visages émerveillés lorsque le hall des tours sera animé par la magie de mon spectacle, et que toute la ville sera éblouie, ne retenant que le nom de « Genius Event ». Vous me remercierez quand Monsieur Eugène nous récompensera tous ! Et j’espère également trouver mon prince charmant, ce Noël..."

— "Ne ressors pas le récit de Zindzi la rêveuse, celle qui attend son prince charmant, prêt à se battre corps et âme pour sa belle princesse. Chaque année, c'est la même histoire."

Les deux amies esquissèrent un léger sourire moqueur.

— "tout de même, j'aurais aimé que ma mère soit encore là... Tu as de la chance, Zi... Moi, je ne sais même pas où se trouve mon père... On ne se parle presque plus depuis la mort de maman."

Zindzi ne put s'empêcher de réconforter son amie et l'enlaça.

—"Je suis là, Maya, et toi et moi, nous formons une sorte de début de famille..."

Les deux femmes échangèrent un sourire complice avant de se diriger vers le bureau de Monsieur Eugène. Soudain, un fracas assourdissant retentit dans les environs comme si une rangée entière d’étagères s'était effondrée dans un tumulte chaotique. Prises de panique, les deux femmes se précipitèrent vers le bureau de leur supérieur. Un état de confusion régnait, personne ne semblait

identifier la source de ce bruit inquiétant. Puis, l'angoisse les submergea lorsqu'elles découvrirent Monsieur Eugène, allongé au sol, son boubou froissé, inconscient. Puis, la panique prit le dessus lorsque les deux femmes découvrirent Monsieur Eugène étendu au sol, son boubou froissé, inconscient.

Maya, prenant les devants, s'approcha pour vérifier le pouls de Monsieur Eugène qui, fort heureusement, respirait toujours. Un soupir de soulagement échappa aux deux jeunes filles, qui, désormais animées par un sens d'urgence, se mirent immédiatement à alerter tout le monde et à appeler la sécurité pour qu'ils envoient une assistance médicale. Zindzi entrouvrit délicatement la fenêtre de son bureau, laissant entrer un filet d'air frais dans la pièce en attendant l'arrivée des infirmiers pour administrer les premiers soins. Monsieur Eugène était allongé sur le vaste canapé de l'open space de leur bureau. Tous les regards étaient fixés sur lui, inquiets et emplis d'anxiété. Une infirmière arriva rapidement, appelant tout le monde à s'écarter pour pratiquer un léger massage cardiaque. Une tension palpable flottait dans la pièce. Pour les employés, cet homme d'une soixantaine d'années était comme un père. Monsieur Eugène avait toujours fait preuve de bonté envers ses employés et toutes les personnes croisant son chemin. Malgré sa richesse et le pouvoir qu'il détenait dans l'industrie de l'événementiel, il restait humble et était admiré de tous. Il se battait sans relâche pour offrir le meilleur à ses employés, trouvant notamment les meilleurs logements de la ville à des prix avantageux grâce à ses relations avec le maire. Il avait mémorisé chacun des noms de ses employés et accordait à chacun le même traitement, sans égard pour leur rang ou leur position au sein de l'entreprise. Également connu pour sa générosité, il était comme un Père Noël présent au quotidien.

La détresse envahissait les employés alors qu'ils voyaient leur patron suffoquer sur le sol, l'inquiétude grandissant dans la pièce. L'infirmière sortit un stéthoscope pour vérifier son pouls tout en continuant doucement le massage cardiaque. Elle demanda si un défibrillateur était disponible dans l'immeuble. Un des gardiens acquiesça et se précipita aussitôt pour le récupérer. Cependant, cela s'avéra inutile car Monsieur Eugène reprit connaissance. Un soupir collectif de soulagement parcourut la pièce alors que l'angoisse se dissipait progressivement. L'urgentiste prit la parole d'un ton calme mais ferme :

— "Nous devons quand même l'emmener aux urgences. Il semble qu'il ait besoin de soins spécifique et une observation prolongée"

La petite foule qui s'était rassemblée commençait à se disperser lentement, l'atmosphère se détendait peu à peu.

— "Est-ce que quelqu'un souhaiterait m'accompagner ? Nous avons besoin d'une personne lors de son transfert à l'hôpital", ajouta l'infirmière.

— "je veux bien que Zindzi m'accompagne", murmura Monsieur Eugène avec peine, sa voix s'éteignant peu à peu, "je voulais également te parler."

— "Vous devez économiser vos forces, monsieur", reprit l'infirmière en aidant le vieil homme à se redresser.

— "Ça ne me dérange pas, allons-y", répondit Zindzi

— "Je vais prendre en charge le reste de la décoration et la fermeture des bureaux. Tiens-nous au courant, Zi," ajouta Maya avant qu'ils ne partent.

Sur le chemin de l'hôpital, Zindzi ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui était arrivé à son patron. Elle réalisait qu'en dehors des interactions professionnelles, on ne savait rien de sa vie personnelle. Pourquoi était-il toujours seul ? Personne ne semblait connaître ni sa conjointe ni aucun membre de sa famille. Pourtant, à Brazzaville est une ville où les rumeurs et les commérages abondent. Elle se demandait bien ce qui allait arriver.

Arrivé à l'hôpital, Monsieur Eugene fut conduit dans une salle privée pour se préparer aux premiers examens. Zindzi prit en charge les formalités d'hospitalisation. L'infirmière qui l'accompagnait l'escorta ensuite vers la chambre où il allait être hospitalisé.

— "Quelle situation cocasse ! Faire un malaise à l'approche des fêtes," dit-il d'un ton songeur, teinté d'humour.

— "Vous pensez que ça ira ?" s'enquit Zindzi.

— "Oui, ma fille, ce n'est rien. A mon âge, j'ai connu bien pire. Mais je suis quand même inquiet pour le spectacle de fin d'année. Cette période est le moment où nous réalisons notre plus gros chiffre d'affaires..."

— "Je pense que nous nous en sortirons, ne vous inquiétez pas. Pensez d'abord à vous reposer pour que vous nous revenez vite."

— "Hmm."

Bien que l'atmosphère se soit progressivement détendue, le fait de voir Monsieur Eugene seul dans sa chambre attristait légèrement Zindzi et lui rappelait étrangement son propre père.

— "Il y a quelque chose que j'aimerais te demander. En fait, c'est la raison pour laquelle je voulais que tu viennes", continua Monsieur Eugene

Il reprit son souffle.

— "Tu vois, si j'ai eu ce moment de malaise, c'est parce que mon fils arrive demain. Alors, je ne sais pas si c'est l'émotion qui m'a affecté à cet instant. Il revient de Londres, et j'aimerais qu'il s'intéresse davantage à l'entreprise. Je me fais vieux, j'espère sincèrement qu'il pourra s'investir davantage dans nos activités. Je me disais que tu pourrais préparer le spectacle de fin d'année avec lui."

Zindzi fut surprise.

— "votre fils ? Je ne savais pas. Et vous aimeriez qu'il s'investisse davantage dans l'entreprise... Demain !?" s'étonna-t-elle.

— "mon fils Jérémiah. Pourrais-tu lui faire visiter les locaux ? Et d'ailleurs, qu'avez-vous prévu pour le spectacle de cette année ?" poursuivit Monsieur Eugene.

— "Je ne suis pas sûre que ce soit le meilleur endroit pour discuter de travail, Monsieur Eugene, mais j'avais en tête une représentation grandeur nature du conte de Casse-Noisette et..."

-"J'adore cette idée," l'interrompit-il. "J'espère que vous mènerez à bien cette mission. Jeremiah est un peu particulier mais je compte sur toi pour lui transmettre cette joie de vivre dont toi seule as le secret."

L'infirmière fit un geste à Zindzi pour lui indiquer de quitter la chambre et laisser Monsieur Eugene se reposer.

— "Vous pourrez revenir demain. Nous sommes dans l'obligation d'interrompre les visites pour aujourd'hui", expliqua-t-elle.

Zindzi salua respectueusement Monsieur Eugene et quitta la pièce, un peu perturbée par le service que son patron lui demandait. Elle était surprise qu'il ait un fils. Malgré cela, elle espérait simplement que tout se passerait bien pour lui. D'un autre côté, elle se réconfortait en sachant qu'elle avait maintenant son aval pour la réalisation du spectacle.

Le lendemain, alors qu'elle se rendait au travail, Zindzi se laissait aller à imaginer à quoi pouvait bien ressembler le fils de Monsieur Eugene. Chaque détail qu'elle avait pu observer jusqu'à présent nourrissait son imagination alors qu'elle tentait de brosser mentalement le portrait du jeune homme et esquisser une image plus précise. Elle supposait qu'il devait être bienveillant comme son père, peut-être grand de taille également, s'inspirant de la stature imposante de Monsieur Eugene. Mais une question persistait : qu'entendait-il par "particulier" ? Cependant, elle remit cette réflexion à plus tard, préférant se concentrer sur l'immédiat. En attendant, elle se dirigea vers la boutique de beignets installé au pied de la tour, cherchant un réconfort sucré avant d'affronter sa journée.

A ce moment précis, son attention fut captivée par un incident. Son regard captura la scène où Oncle Tigo, l'habile vendeur de beignets, se trouvait en pleine altercation avec un jeune homme à la silhouette aussi élégante que svelte. La prestance de ce dernier semblait conférer une domination naturelle à l'espace qu'il occupait. Affublé d'une chemise d'un blanc éclatant, taillée avec précision, et d'un pantalon de veste impeccablement ajusté, il émanait une aura à la fois sophistiquée et autoritaire. Son visage, telle une œuvre gelée dans le temps, exhibait une impassibilité à couper le souffle. Cette immobilité contrastait vivement avec la chaleur palpable de l'environnement environnant et la vitalité foisonnante du paysage qui les entourait. Chaque ligne de son expression figée semblait narrer une histoire insondable, révélant une maîtrise absolue de ses émotions et, une froideur presque déconcertante.

Zindzi, saisie par ce spectacle intrigant, se rapprocha de la scène.

— "Comment osez-vous me voler ?", lança-t-il d'un ton hautain. "Vous installez votre stand ici et vous êtes incapable de me rendre la différence ? Savez-vous seulement compter ?"

Étonnée par ces échanges discourtois et condescendants, Zindzi s'interposa immédiatement entre les deux hommes pour soutenir Oncle Tigo, qui fut lui-même pris au dépourvu par le comportement intimidant du jeune homme, persistant dans son attitude.

— "Monsieur, est ce donc une façon de s'adresser à ses aînés?", rectifia Zindzi en intervenant dans la scène.

Le jeune homme la toisa avec mépris avant d'ajouter :

— "Et vous, qui êtes-vous ?"

— "Madame Zindzi, ne vous en faites pas. Ce jeune homme m'a donné un billet de 10.000 CFA, malheureusement, je n'ai pas de monnaie à lui rendre. Je voulais simplement lui demander d'attendre pendant que j'allais en chercher, mais il a commencé à perdre patience. Je vais juste lui rendre son argent", expliqua-t-il.

— "Effectivement, c'est la meilleure chose à faire. Organisez-vous un peu... Quel genre de pays est-ce ?", rétorqua le jeune homme,

Cette petite réflexion irrita Zindzi.

— "Vous êtes incroyablement malpoli ! En quoi ce petit incident concerne-t-il le pays ? Et qui paie avec un billet de 10 000 CFA pour des friandises à 200 CFA ?", s'exclama-t-elle, exaspérée.

— "Je ne vous ai pas sollicitée, mademoiselle. Excusez-moi, on m'attend. Je suis pressé", répliqua le jeune homme avant de partir.

Zindzi se tourna alors vers Oncle Tigo pour le réconforter et le rassurer.

— "Vous allez bien, Oncle Tigo ? C'est incroyable ..." dit-elle.

—"Ça m'affecte un peu pour la journée...", répondit Oncle Tigo.

—"Ça va aller, mais je vais vous remonter le moral ! Et avec de la petite monnaie en prime", ajouta-t-elle en souriant.

Elle acheta les délicieux beignets, les saisit et se dépêcha pour se rendre sur son lieu de travail. En traversant le hall d'entrée de la tour, elle jeta un bref coup d'œil au sapin qu'elle avait terminé de décorer la veille, ressentant un léger sentiment de fierté. Poursuivant son chemin, elle prit l'ascenseur en direction du neuvième étage où se trouvaient les bureaux de la société Genius. Impatiente de partager avec son équipe la bonne nouvelle quant à l'organisation du spectacle de Casse-Noisette, elle s'empressa de rejoindre le box dans lequel elle avait son bureau. Le spectacle était à organiser le plus vite possible, en moins d’un mois. À peine arrivée, Maya lui fit remarquer son retard en pointant son doigt vers son poignet. Elle s'approcha de la jeune femme pour s'enquérir de l'état de santé de Monsieur Eugène.

— "Et Monsieur Eugène alors, comment va-t-il ?" demanda Maya.

— "Oui, tout va bien dans l'ensemble. J'ai cependant une bonne nouvelle...

— "Oh ! Attends, il y a un bel homme qui est arrivé ce matin, il est en réunion avec le comité de direction".

— "Un bel homme ? de quoi parles tu Maya" ?

Zindzi se souvint alors que le fils de Monsieur Eugène était probablement déjà présent.

— "Jeremiah !" s'exclama-t-elle.

Soudain, on vit les membres du comité de direction arriver vers l'open space où se trouvaient les bureaux de la jeune fille. Ils convoquèrent tout le personnel qui se rassembla au centre de la pièce quand tout à coup, Zindzi se retrouva face au jeune homme avec qui elle s'était disputée plus tôt ce matin.

— "Oh non..." murmura-t-elle.

Noël J-29

La secrétaire adjointe du comité de direction, Madame Da Silva, s'avançait avec assurance, attirant l'attention de tous les employés présents dans la salle. Elle était une femme d'une élégance discrète, vêtue d'un tailleur impeccable, arborant fièrement des locks noires qu'elle avait rassemblées en un chignon impeccable, mettant en valeur leur texture naturelle et leur élégance et encadrant un visage sérieux mais bienveillant. Elle prit la parole d'une voix claire et professionnelle, captivant immédiatement son audience :

— "Comme vous le savez tous, nous allons être privés de la présence de Monsieur Eugène, et nous avons besoin de renforts. Je vous présente Jeremiah, qui va remplacer son père le court instant où il sera hospitalisé." dit Madame Da Silva

À l'énonciation de ces paroles, des murmures surpris parcoururent l'assemblée. Les regards curieux et intrigués convergèrent vers le jeune homme qui se tenait aux côtés de Madame Da Silva. Jeremiah, d'une prestance remarquable, affichait une certaine assurance mêlée à une légère nervosité devant l'attention soudaine portée sur lui. Il faut dire que personne ne s'attendait à découvrir de cette façon le fils de leur patron.

— "C'est lui ! Il est tellement beau," chuchotait Maya à Zindzi, incapable de dissimuler son admiration pour Jeremiah.

— "Oh non..." souffla Zindzi, laissant transparaître dans son murmure une émotion complexe mêlant surprise, inquiétude et peut-être même une pointe de déception.

Le jeune homme s'aperçu de Zindzi dans le troupeau d'employés

— "Vous !?" dit-il

— "Vous vous connaissez ?" rajouta Madame Da Silva

— "C'est-à-dire que..." répondit Jeremiah surpris

— "Monsieur Eugène m'a parlé de lui hier, quand je lui ai escorté à l'hôpital. Jeremiah, vous êtes Jeremiah, votre père a dû vous parler de moi..." répondit Zindzi

—"Non, pas du tout, il ne m'a pas parlé de vous", répondit sèchement Jeremiah.

Zindzi s'efforça de dissimuler son embarras tandis que Madame Da Silva reprenait la parole :

— " Eh bien, cela tombe bien, car Zindzi Malanda que vous voyez ici est notre employée la plus compétente, et elle a également la charge de l'organisation du spectacle de Noël prévu pour cette fin d'année... Et c'est avec elle que vous devrez collaborer. "

—"Intéressant !" répondit Jeremiah d'un ton quelque peu condescendant.

Zindzi, quelque peu gênée, ajouta :

— "Oui, et pour ce faire, j'ai personnellement reçu l'autorisation de la part de Monsieur Eugène pour organiser notre spectacle de fin d'année sur le thème de Casse-Noisette. D'ailleurs, j'espère que cette nouvelle vous ravira autant que moi."

— "Casse-Noisette !? Qu'est-ce que cela ? Vous voulez organiser un spectacle de Casse-Noisette à Brazzaville ? Quelle stupidité !" s'exclama Jeremiah, exprimant ouvertement son mécontentement.

Zindzi, indignée par sa réaction, s'apprêtait à riposter, mais fut interrompue par Madame Da Silva, qui s'approcha d'elle pour calmer la situation qui partait un peu hors de contrôle.

— "Je crains qu'il y ait eu un malentendu concernant 'Casse-Noisette'. Jeremiah, en tant que directeur par intérim, a suggéré que nous devrions envisager une comédie plus en phase avec les traditions et les expériences authentiques de la population locale. Il a proposé quelque chose comme 'Noël dans le village de Kirikou', pensant que cela correspondrait mieux à l'atmosphère de Brazzaville. Je pensais que c'était ce dont il était question," expliqua Madame Da Silva.

Zindzi, stupéfaite par cette révélation, resta sans voix. Jeremiah, ne se démontant pas, continua :

— "Malheureusement, Mademoiselle Malanda n'a aucun sens de la créativité ou des affaires. Organiser la représentation d'un conte occidental, complètement éloigné de notre réalité, dans un pays tropical... cela ne me surprend pas venant de vous, quelle idée farfelue !" déclara-t-il.

— "Mais c'est truffé de clichés, Noël dans le village de Kirikou ? Vraiment !?" répliqua Zindzi.

— "En fait, Zi, 'Casse-Noisette' n'est pas non plus un conte familier pour nous. Je pense que les idées peuvent se mêler et que nous pourrions arriver à quelque chose de plus authentique pour 'Génius'" ajouta Maya.

— "Personne ne mettra en doute mon idée," reprit Jeremiah.

La tension monta, la foule présente commença à murmurer, et Zindzi, essayant de contenir sa colère, se sentit à la fois désorientée et indignée par les propos de Jeremiah. Les autres employés autour, commencèrent à parler bruyamment. Madame Da Silva tenta de calmer tout le monde.

— "Nous n'avons pas encore finalisé nos plans. Je suggère que vous preniez en considération l'avis de Jeremiah ou que vous essayiez de travailler ensemble pour vous coordonner," dit-elle.

— "Madame Da Silva, avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas que vous ayez quelque chose à ajouter. Si Mademoiselle veut bien me rejoindre dans mon bureau pour que nous commencions ..."

Jeremiah retourna alors à son bureau, les anciens locaux qui avaient autrefois appartenu à son père. Madame Da Silva, troublée par la scène qui venait de se dérouler, était également préoccupée pour Zindzi. Elle s'approcha de la jeune femme, visiblement stupéfaite par tous ces changements soudains. Elle l'interrompit alors qu'elle était en train de ranger ses affaires sur son bureau.

— "Mademoiselle Malanda, je suis profondément désolée pour cette situation, mais vous allez réellement devoir trouver un terrain d'entente avec le 'nouveau directeur'. En réalité, Monsieur Eugene et son fils ne sont pas en bons termes, et sa présence ici est une sorte de préparation pour qu'il lui succède à son père. Nous discutons de cela depuis des mois, et nous redoutons également ces changements. Cela signifie beaucoup pour lui. Je crois que son fils sera avec nous pour un long moment. Il serait bénéfique pour tout le monde que vous trouviez un accord..."