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En 95, Cavarix et Oxana ont été forcés de se marier pour régner sur un empire gallo-romain. Bien que la jeune femme prenne son rôle très à coeur et soit aimée de son peuple, elle ne parvient pas à attirer la sympathie de son époux. Pour se distraire de cette peine tenace, elle décide donc de se renseigner sur les origines de leur empire et, par ses recherches et les histoires d'Ambio, elle parviendra peu à peu à retracer le passé de tout un peuple. "Les rencontres faites tout au long de l'intrigue étofferont l'ouvrage et offriront au lecteur l'occasion de s'identifier facilement aux héros. Ils possèdent tous une personnalité distincte et leur diversité est le miroir de la société racontée. En effet, le réalisme du roman se situe également dans sa dimension immersive. Les décors, les coutumes, les traditions et le quotidien sont décrits avec un soin et une précision qui immerge complètement le lecteur dans cette temporalité et cette géographie. Néophytes ou amateurs d'Histoire trouveront leur bonheur dans cette quête profondément humaine. Des notions comme l'honneur ou la liberté sont abordées avec une grande authenticité : le récit devient alors intemporel, universel, pour une lecture tout à fait prenante." (Un comité de lecture)
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Seitenzahl: 294
Veröffentlichungsjahr: 2024
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À Amandine
qui m’a beaucoup aidée dans la conception plus concrète de ce roman ; à travers elle, je remercie aussi les autres participants à ce premier ouvrage.
À C. H et G. P
Votre influence plus qu’évidente dans l’histoire originelle de L’Empire de Générosix me fait dire aujourd’hui : « L’amitié c’est pour toujours et malgré tout ». Dixit Ocicat.f ;
À mes amies de dortoirs
à qui je racontais mes rêves pittoresques et qui m’encourageaient à les écrire ;
À toutes mes titulaires
du cours N-D du Rosaire où je fus durant presque huit années consécutives et qui ont supporté tout au long de mes classes mes mauvaises notes en orthographe ;
Pour terminer, à tous ceux
qui m’ont soutenue et tous ceux qui liront ce roman dont les premières lignes ont été écrites le 15 octobre 2009, j’avais 15 ans !
Aujourd’hui, dans une France qui a la volonté d’effacer son passé, j’ai décidé de m’instruire sur ce que néglige le système académique français (quoique l’antiquité ne soit pas la période historique qui "dérange" le plus). Depuis que la Renaissance s’est penchée sur ce sujet antique, l’intérêt archéologique actuel sur cette période n’est pas de petite taille ! Cela reste cependant dans un intérêt trop "anthropologique" à mon goût ! Si j’affirme avoir décidé de m’intéresser à l’Histoire, à laquelle bien souvent nous tournons le dos pour respirer l’absurdité de la Science-Fiction, c’est parce que justement, le monde actuel vit de fiction, le monde actuel nous "déconnecte" littéralement du concret et de la réalité ! Je pose la question : Qui sommes-nous ? Mais non pas à la manière des scientifiques, qui nous ont trouvé une pseudo-ascendance nommée Lucy. Je veux seulement assumer, pour ceux qui ne l’assument pas, la culture française. Que dis-je ? Assumer ?
Mais, très chère France, tout l’honneur est pour moi !
Alors voici mon humble ouvrage : hommage non seulement à mes racines latines et chrétiennes, mais aussi à la délicatesse et à la subtilité de la langue française dont, malgré tous mes efforts, mon verbe n’arrive pas à la cheville.
Quelqu’un qui ne s’intéresse pas à l’Histoire de sa Nation (ou la Nation qui l’accueille) ne peut pas être pleinement Français !
Vous connaissez Jules César, bien entendu (peut-être uniquement grâce à Astérix et Obélix…), mais savez-vous qui étaient Constantin et Théodose ? Vous connaissez peut-être Commode ou Néron ; vous connaissez certainement Henri VIII d’Angleterre, à coup sûr ! Mais oui, vous les connaissez, car l’actualité ne résume l’Histoire qu’à ces hommes fourbes, sournois et vicieux, la société d’aujourd’hui ne se nourrissant que de scandales et de perversion. La vertu ne fait plus partie de son concept ! Qui sont vraiment Roland, Duguesclin, Jeanne Hachette, Bayard, Madame de Maintenon, Surcouf, Mermoz, Agnès de Nanteuil… Les connaissez-vous ? C’est pourtant d’eux que viennent les Français ! Et quoi que l’on pense, nous vivrons toujours du passé tel un arbre de ses racines !
______________________________________________________________________
Note de l’auteur pour faciliter la lecture :
Ce signe d’une étoile centré en page :
*
signifie un saut dans l’espace et/ou le temps dans la même génération.
Ce signe de quatre étoiles :
* ***
signifie une transition temporelle d’une ou plusieurs génération(s).
Dédicace
Avant-propos
1
ère
partie – LE RECIT
Annexes en image
I –
Alea jacta est
II – Souveraine
III – Le récit
IV – Histoires de femmes
V – Soirées
VI – Seul face à ses victimes
VII – « Il faut que je parte à présent… »
VIII – Une agonie réparatrice
IX – Renoncements
X – La cité fantôme
2
ème
partie – MARIS ET FEMMES
XI – Vers la Dacie
XII – Naissances
XIII – Adriana
XIV – Mauvais sorts
Lexique
La famille créée par l’auteur (incomplète pour ne pas tout révéler…) :
10 janvier de l’an 49 av. J.-C.
« Caninius ! »
« Oui, César ? »
« Je viens de terminer la rédaction de mes commentaires sur cette longue guerre… Je n’ai pas réussi à aller plus loin que ma victoire sur Vercingétorix… Comprends-tu ? »
« Bien sûr, César ! »
« Personne, Caninius, personne ne doit jamais savoir ce qui s’est passé à Uxellodunum. »
« Nous avons prêté serment, général ! Et Lucterios l’a recueilli par écrit ! »
Caïus Iulius Caesar fut secoué d’un petit rire nerveux.
« Qu’importe ce papier ! Pompée et le Sénat m’ont assez provoqué pour justifier la position que j’ai aujourd’hui ! Non… Il s’agit d’honneur. Toi-même tu devras oublier ! »
« C’est ma seule alternative, César car je suis en partie responsable… »
D’un geste net, le général arrêta son légat :
« Je suis seul responsable de ce que j’ai laissé derrière moi. Mais ce matin, tu dois assumer de me suivre ou tu mourras ! »
Pour rien au monde le légat Laïus Caninius Rébilus* ne fut surpris par les paroles du consul qu’il adulait :
« Ma vie vous appartient, ainsi que celle de tous ces hommes qui vous suivent depuis dix ans ! Sans cela, nous ne serions pas là à vos côtés, sur le point de franchir le Rubicon ! »
César afficha un léger sourire dans lequel son légat lut une pointe de regret. Sa prochaine dictature devait être sans tache, et son commentaire sur la guerre des Gaules était son curriculum vitae1 ! Caninius connaissait son supérieur et savait que dans les derniers temps de l’affrontement, il avait montré plus d’hésitation à combattre, dans la pensée que plus il avait remporté de victoires, moins il devrait courir la chance, et que le succès ne lui vaudrait rien d’aussi précieux que ce qu’il pouvait perdre par une défaite2. Sans doute ces pensées l’avaient inconsciemment affaibli. Et pour faire table rase du seul petit point noir de sa campagne, il devait rentrer dans Rome la tête haute.
Le consul faisait face au cours d'eau, où luisaient les premiers rayons du soleil. Comme il faisait bon sentir cette lumière caresser les visages frigorifiés de la légion ! La réverbération forçait à plisser les yeux mais Jules César gardait ceux-ci grand ouverts. Il voyait dans la lumière le présage des dieux. Le Sénat, malgré les multiples conquêtes de César – et probablement même, à cause de ces conquêtes – lui refusait le renouvellement de son consulat. Pompée était allé trop loin en lui faisant parvenir un décret qui l’obligeait à se démettre de son commandement ! Au vu des événements, Uxellodunum ne comptait plus. Le coup d’état était inévitable. Alors, se redressant fièrement sur sa monture qu’il chérissait, Caïus Iulius Caesar hurla :
« Alea jacta est ! »
Et dans une spectaculaire projection d’eau, le général romain s’élança, la tête toujours découverte et le cœur ouvert à une vie nouvelle.
* ***
Janvier de l’an 20 ap. J.-C.
Mon fils,
Il semblerait désormais que plus rien ne te retienne en la ville éternelle. Tu as désormais vingt-deux ans et j’ai demandé ta promotion au titre de tribun laticlave3.
Tu dois savoir que c’est non sans mal que j’ai eu l’accord de notre divin empereur Tibère, car Séjan* ne nous aime guère et il exerce sur notre souverain une influence néfaste. Cependant, les dieux nous protègent et malgré les insistances de Séjan, j’ai été promu legatus Augusti propraetore4de la province Aquitaine où j’exerçais déjà au poste de propréteur5.
Ma nouvelle charge me donne beaucoup plus de pouvoir et cela me convient assez, je dois l’avouer.
Rome a besoin de toi en Gaule et j’ai obtenu de Tibère que tu mènes une campagne de contre-révolte.
Ce sont deux anciens notables gaulois romanisés, Iulius Florus et Iulius Sacrovirus, qui ont orchestré un soulèvement. Le premier chez les Trévires6. Les légats des districts militaires de Germanie inférieure et de Germanie supérieure ont jugé utile de dépêcher deux légions pour s'opposer à leur progression. Quant au second, il a profité de l’exaspération de quelques barbares pour soulever le peuple Eduens7.
Comme la révolte s’étend à travers toutes la Gaule chevelue8, nous avons dû organiser une rencontre entre tous les légats des Gaules. Il nous fallait un jeune chef prêt à en découdre pour prendre la tête des légions de Gaule. Ton nom a été retenu. Notre nom ! Celui de la famille des Glaucus ! Ton heure est venue de faire honneur à notre lignée. Tu devras rejoindre les légats de Germanie au plus tôt après la réception de ce courrier car les deux légions mobilisées ont besoin d’un jeune chef de guerre pour cette première importante confrontation contre Florus. Aussi, la gloire de Rome n’attend point !
Tu n’auras qu’une première cohorte9qui te sera particulièrement rattachée. Les autres seront mis sous ta responsabilité selon tes déplacements.
Après ta victoire, tu devras te rendre avec ta cohorte là où tu le jugeras nécessaire. Cela se fera selon les demandes qui te seront attribuées par les différents légats des Gaules, le but étant que tu diriges leurs hommes au combat.
Je te vois d’ici ! Ton cœur n’est pas hésitant à cause de Rome, mais à cause de la perte que tu viens de connaître. N’imagine pas que je sois insensible. J’aimais ta mère. Mais elle était malade depuis si longtemps que je suis plutôt soulagé de savoir que ses souffrances ont pris fin. Ta place est désormais à mes côtés, mon fils ! Pour Rome, pour notre divin Tibère !
Ave.
Ton père, Glaucus Vibius.
* ***
Janvier de l’an 95 ap. J.-C
Dans ce vaste empire qui s’étend de l’Océan Atlantique jusqu’au Pont-Euxin et qui couronne le nord de la Mer Intérieure10, une capitale s’est dressée.
C’est une ville fortifiée bâtie sur une petite colline du centre de la Gaule Aquitaine. La "Cité du Generosus", de son ancien nom Uxellodunum, a été construite sur les corps de ceux qui permirent l’existence de cet empire gallo-romain. Elle est entourée d’un énorme rempart d’environ cent pieds de haut et six de large, faite d’un parement en opus mixtum11, recouvrant et soutenant des levées de terre, et encadrée en chaque coin de quatre tours rondes de vingt-sept pieds12 de haut.
Aucune ouverture ne donne sur l’extérieur des remparts, et seuls les sommets des tours sont grossièrement coupés en crémaillères, car les éventuels envahisseurs ne sont jamais à négliger. La rudesse de l’aspect de cette forteresse, érigée en hommage aux bâtisseurs d’une nouvelle ère de paix, n’empêche pourtant point la Cité d’être en pleine effervescence. Aux pieds des remparts, d’immenses étendues de terres sont cultivées, permettant à la région de ne manquer de rien. Blé, seigle : la terre est riche et les moissons sont fructueuses.
Le soir tombe lorsqu’une grande et mince personne, blottie dans un chaperon couleur prune, traverse lentement toute la Cité en direction d’un haut mur, intérieur accolé aux fortifications de la ville. Moins massif que celui de l’enceinte, il délimite le palais de l’empereur des Nouvelles Terres. Ses parois sont percées de fenêtres donnant une agréable vue sur l’animation du village, et les créneaux y sont fins et décorés.
Saluée par les habitants, la personne s’arrête devant quelques baraques en bois et s’émerveille de l’ouvrage. Elle aime à regarder les étalages des boutiques et admire les artisans à l’œuvre : la force du maréchal-ferrant, la souplesse dans le travail du cuir, la patience dans le textile, le filage puis le tissage de la laine, la finesse dans la joaillerie, la délicatesse dans la manipulation de la céramique ; tous ces villageois œuvrant pour faire tourner le commerce avec d’autres zones d’activités artisanales voisines.
L’ombre se dessine devant le palais et s’engage sur le parvis du portail : seule porte, gigantesque, faite en bois sculpté en deçà d’un imposant arc plein-cintre.
À la vue de l’arrivante, les gardiens sourient et s’inclinent. Malgré le froid, les couleurs restent vives ! Tout est coloré, depuis les étoffes des villageois jusqu'aux uniformes de la garde de l'empereur : les armures sont constituées d'une légère côte de maille qui recouvre un haut blanc rehaussé d'un pantalon rouge vif. Sur leurs épaules pèse un large et long manteau vert sapin. Dans cette même couleur se dessine le haut bouclier, taillé en ellipse dans un bois renforcé d’une coque métallique. Il est orné des attributs de l’empire : le glaive du Generosus rix dont la pointe est cachée par des motifs floraux, symbole de l’implantation de cet empire florissant, croisé d’une tresse de femme. Sur leur tête, les gardes portent le casque de type italo-celtique, équipé de paragnathides13 articulées à trois disques. Ce couvre-chef est en outre doté d’une faible élévation d’où jaillit une magnifique crête rouge vif. Devant les yeux de la personne s’ouvre la large porte donnant accès à un long couloir extérieur. Celui-ci semble diviser deux villas romaines, toutefois l’on n’y pénètre guère par l’atrium – comme il est d’usage – mais par une allée séparant deux jardins. C’est un style tout nouveau. À l’extrême droite, contre les murailles, se trouvent les logements des serviteurs et les réserves de nourriture, tandis qu’à l’opposé sont les écuries.
À petits pas, la forme s’avance, légère. Au tiers du parcours, elle laisse derrière elle les jardins pour passer entre deux basses et fines arcades parallèles séparant deux nouveaux mondes. Derrière l’arcade orientale se trouve une domus ecclesiae14 ronde à absidioles dont le sommet est pointu, tandis que derrière l’arcade occidentale se trouve la grande salle du Conseil. Après avoir franchi cet espace, l’ombre s’arrête à un croisement et semble hésiter. Là sont les appartements princiers. Celui du roi celte s’expose au levant, tandis que celui de son épouse offre sa plus belle vue à la tombée du jour. Les deux bâtisses sont construites exactement de la même manière. C’est la symétrie parfaite, la forme extérieure présentant deux carrés ouverts sur de gigantesques péristyles qui font tout le tour des habitats.
La neige commence à tomber et il faut prendre une décision. Pelotonnée dans sa cape, la silhouette s’engage vers la demeure du roi et longe le bâtiment par senestre, prête à bondir sous le péristyle de l’autre appartement si quelque personne venait à la surprendre. Sur les dalles froides du petit palais, les pas de l’ombre vont en rythme. Quelques flocons daignent se reposer sur sa cape, portés par un vent du nordouest. Elle avance doucement. Au bout du corridor, elle ouvre délicatement une petite porte en bois dont les paumelles en fer poussent des grincements stridents. Le plus discrètement possible, elle referme derrière elle. À la lueur du chandelier s’éclaire une pièce quadrangulaire dont les murs sont recouverts d’étagères où reposent des manuscrits. Avec délicatesse, elle s’empare de l’un d’eux, s’assoit à une petite table, et pose sur le papier son index qui court le long des lignes. La lecture semble être un vrai plaisir pour cette mystérieuse personne familière des lieux. Mais son regard évasif l’emporte au-delà du papier, et son doigt, suivant l’extrémité du parchemin, glisse jusqu’à se poser sur l’objet qui l’intrigue. Il s’agit de la relique de cet entrepôt d’écrits. Le petit parchemin a été placé dans une partie incurvée de la table, encadré par deux fines lames de bois dont le rôle originaire était d’aplanir le document ondulé. Au-dessus, nivelant ainsi la table, une verrière protège le tout. Il s’agit de verre moulé. Cette substance dure inconnue, au départ, de l’intruse, mêlée à ses faibles connaissances de la langue celtique, l’avait longuement retenue pour déchiffrer l’écrit. Mais aujourd’hui, sa voix douce s’élève comme si le matériau à demi transparent avait disparu :
« Mon ami,
Tu es le seul qui peut faire durer le plus longtemps possible le combat et à la fois attirer et garder l’attention dans l’arène. Fais seulement attention, n’épuise pas tes forces inutilement car Protius, un ancien combattant, annonce un gladiateur unique en son genre qui se fait nommer "El Tigre". Courage, tiens-toi prêt, bientôt tu seras chez toi. »
Le souffle coupé, la voix s’arrête. Soudain, elle fronce légèrement les sourcils, s’approche au point de coller ses yeux à la verrière, avance la main, hésite… Il lui semble avoir vu quelque chose que jamais auparavant elle n’était parvenue à distinguer. Décidée, elle range tous les manuscrits et fait basculer la table. Quel vacarme dans ses oreilles qui se mettent à grésiller de concert avec son cœur battant la chamade ! Là, il y a une signature, à demi cachée par le biseau inférieur. Ce nom est la clef et elle n’en voit que la moitié. La jeune personne se met à gesticuler, cherchant tous les angles de vue possibles… si seulement elle pouvait faire bouger le manuscrit ou le sortir. Soudain, elle voit ! Son esprit s’est ouvert au contexte, concentré sur la graphologie. Tout devient limpide : La majuscule désigne la lettre A, sans aucun doute, et cette boucle, pas plus loin qu’une lettre après le A, c’est celle d’un l, d’un b ou d’un k ? Mais la raison, la logique ne voient que le b, et les sommets des autres lettres s’accordent si bien avec ce nom : Ambio !
« Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ! Ambio, voilà la personne qui pourra me conter l’histoire ! »
Emmitouflé dans une couverture en laine, et se balançant sur une chaise à bascule située près du foyer, un vieillard ferme les yeux pour prêter une oreille plus attentive à l’air qu’un enfant lui chantonne. Ses longs cheveux gris se confondent avec une barbe bien coupée et qui semble argentée sous la lumière chancelante des flammes. Le souffle paisible, il sent le sommeil venir. Doucement, la voix se transforme en un écho lointain pour s’effacer en rêverie. Quand le jour illumine son visage et que les rayons lui ouvrent les paupières, il sent le parfum d’une présence inhabituelle des lieux. Près de lui, une jeune femme s’avance et lui tend un bol de lait chaud en souriant. Le vieillard ouvre grand les yeux et cherche à dégager ses mains pour débarrasser la nouvelle venue.
— Madame…
Il tend enfin ses maigres doigts, prend le bol, le pose sur son épaisse fourrure et avance à nouveau ses mains ridées pour prendre celles de sa souveraine et les baiser.
— Ambio, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
— Vieux, ma reine. Mais mieux, toutefois, car vous êtes un rayon de soleil que je regrette de ne point voir assez souvent !
— Je devrais venir vous rendre visite plus régulièrement en effet !
— Mais vous vous préoccupez de tant d’autres ! Quel est donc l’heureux motif de votre venue dans mon humble séjour ?
— Vous seul êtes le sujet de cette démarche. Si vous permettez, j’aimerais vous citer une phrase qui m’intrigua longuement mais qui, après en avoir découvert l’auteur, me fit réaliser que son histoire m’était accessible !
— Ah ! Je suis certainement le plus vieil homme de la Cité, mais j’ai bien toute ma tête. Et je crois savoir de quoi vous voulez me parler.
— Vous étiez l’ami du fondateur de cet empire, Ambio ! Est-ce bien cela ?
— Il n’a pas suffi d’un homme pour le construire. Mais en effet, j’étais proche de l’un d’eux en particulier, et j’ai vu se construire cette alliance. C’est pour cette raison que ma famille et celle de notre chef ont toujours été très proches !
— Ambio, mon ami, je me languis au palais et n’ai trouvé d’excitation que dans la recherche des origines de cet empire dont je suis désormais la souveraine. Cela va faire un an que l’hyménée m’a unie à Cavarix, et il n’a encore jamais posé le regard sur moi… Et Dieu sait pourtant combien moi je l’admire.
— Cette union entre nos deux grandes nations n’a pas fait que des heureux visiblement. Mais un jour il vous verra, ma reine, et il découvrira combien vous êtes une femme extraordinaire.
— Qu’importe, Ambio, je me suis habituée à cette solitude, et j’y ai pris goût en cherchant à connaître l’histoire de ce bel empire. Les légendes recueillies auprès du peuple ne me suffisent plus… Je suis envahie par l’émoi en réalisant que désormais je vais pouvoir vivre en sachant qui je représente !
— Alors vous ne pouviez pas mieux tomber en venant me voir. Mes ans sont comptés et je crois bien que la mort la plus paisible se doit bien d’être précédée par le récit de ce qui a construit ma vieille histoire… et qui constitue maintenant la vôtre.
Avalant une dernière gorgée, le vieux guerrier s’installe dignement. Il murmure un temps dans sa barbe, comme s’il se demandait par où commencer. Puis ses yeux s’illuminent. Il faut remonter loin pour contextualiser l’apogée du Generosus rix.
— Nous pourrions dire, je pense, que tout a commencé entre l’an 699 et l’an 700 de l’ère romaine1.
Le général Caïus Iulius Caesar avait fait assassiner un grand chef Celte, Dumnorix, bien que la région ait été en paix. Cet affront, ajouté à une désastreuse récolte de blé, conduisit à un mécontentement envers l’occupant. C’est lors de ce soulèvement que se démarqua un certain Ambiorix, chef des Éburons.*
— Le roi Ambio ? Seriez-vous de sa famille ?
Le vieillard tourne la tête doucement vers la belle femme et lui sourit.
— Chaque chose en son temps, Madame. Je vous promets de vous dévoiler des choses étonnantes si vous vous sentez la patience de les écouter.
Répondant à la malice du vieil homme, la jeune femme lui sourit à son tour.
Alors qu’elle dégrafe son manteau et le suspend, elle invite le narrateur à reprendre son récit, en lui promettant un silence religieux.
* ***
Ambiorix entraîna par sa ruse la XIVe légion dans un guetapens. Pas un Romain n’y survécut. Il assiégea ensuite le camp de Quintus Cicéron, mais Jules César intervint assez tôt pour délivrer ses troupes. Ayant reçu trois légions en renfort, il entreprit une campagne d'extermination, contraignant Ambiorix à la fuite. Cela n’était pas sans irriter le grand général romain qui, au fil du temps, en devint presque admiratif. Il le traqua plus d’un an*.
Mais le Celte, détaché de ses fidèles Éburons, avait décidé de disparaître, le temps de trouver à qui prêter main-forte pour se retrouver à nouveau face au général Jules César.
Alors que ce dernier poursuivait sa conquête des Gaules, Vercingétorix, roi des Arvernes, déposait les armes à Alésia. Cette capitulation entraîna la soumission de presque toutes les peuplades de la Gaule. Vercingétorix était prisonnier, mais la Gaule n’était toujours pas réduite à l’impuissance. Les vaincus se ressaisirent bien vite et décidèrent d’attaquer désormais les Romains par petits groupes et sur plusieurs points à la fois. César eut à combattre successivement les Bituriges, les Carnutes, les Bellovaques, les Trévires, et enfin les Pictons, qui furent massacrés dans la région de Lemonum2. Plus de 12 000 Gaulois furent tués. Enfin, ce fut Uxellodunum, place forte où des troupes gauloises, comprenant des rescapés celtes assiégés par les légions de Jules César, livrèrent la dernière bataille pour la liberté.*
Trois années s’étaient déjà presque écoulées depuis la déroute d’Ambiorix, quand celui-ci entendit par les routes qu’un homme souhaitait le rencontrer. Toutes ces informations passaient secrètement par les druides qui servaient aussi bien de soutiens religieux que de messagers. Celui qui cherchait à s’allier à Ambiorix était un dénommé Lucterios, un des deux chefs de la ville d’Uxellodunum.
La ville était, à ce moment-là, en proie à un siège, supervisé par le légat Laïus Caninius Rébilus. Alors que Lucterios et Drappès, les deux chefs de la cité, avaient rusé pour ressourcer l’oppidum d’Uxellodunum3, Caninius était parvenu à mettre la main sur les pourvoyeurs. Lucterios avait réussi à s’enfuir mais n’avait pu rejoindre le camp, ce qui avait conduit les Romains à la réussite de la capture de Drappès. Après cette affaire si rondement menée, Caninius informa César sur le sort des deux chefs d’Uxellodunum. Comme il le renseignait aussi sur l’obstination des résistants, le général romain décida de se rendre lui-même sur place accompagné d’une poignée d’hommes.*
Toutes ces informations conduisirent Ambiorix et Lucterios à former une alliance inattendue. À Uxellodunum se trouvait leur pire ennemi : Caïus Iulius Caesar ! Cet oppidum constituait la dernière place forte depuis laquelle le général romain souhaitait tirer un exemple frappant. Alors que les Romains sentaient qu’Uxellodunum était sur le point de capituler, Jules César envoya un messager prévenir le Sénat que toutes les Gaules étaient désormais soumises à la République de Rome. Le messager était parti.
« C’est à ce moment que se déroula une bataille dont jamais personne n’eut écho mais qui pourtant, fut celle qui inaugura le couronnement des Gaules libres. Ambiorix et Lucterios étaient là, avec cinq mille guerriers. Ils attaquèrent tous les camps de siège au même moment, ne laissant aucune chance aux Romains de contre-attaquer. Jules César était en proie à la plus grande stupéfaction, reconnaissant parmi les assaillants l’adversaire qu’il avait poursuivi jusque dans la forêt d’Ardenne sans en retrouver la trace ! Il n’en revenait pas que le chef d’Uxellodunum, lui-même porté disparu, ait pu faire appel au fantôme qu’il était devenu !
Pire que cela, le grand général sentait sa vie réellement menacée. Son légat Caninius se battait aussi au prix de sa vie. Il n’était point question de fuir ou de se rendre. Cependant, les deux chefs de guerre celtes en avaient décidé autrement. Une fois les Romains totalement encerclés, c’était soit la capitulation, soit la mort. Ambiorix était gravement blessé et ce fut Lucterios qui se retrouva seul face à Jules César et son légat :
« Qu’est-il advenu de mon ami Sénon Drappès ? »
Surpris par cette première question, César fit signe à Caninius de répondre.
« Mon prisonnier s’est abstenu de nourriture pendant plusieurs jours et s’est laissé mourir de faim* »
S’étant recueilli quelques instants, Lucterios reprit :
« Je reconnais bien la valeur de mon compagnon qui a voulu partager le sort des habitants de la ville sur laquelle il avait devoir de protection… »
Puis, se tournant franchement vers le général ennemi, il poursuivit :
« Qu’auriez-vous fait, César, si Uxellodunum était tombée ? »
« J’aurais fait couper les mains de tous ceux qui ont porté les armes, leur laissant la vie pour mieux attester du châtiment réservé aux alliés déloyaux4. »
D’un geste autoritaire, Lucterios fit avancer un soldat prisonnier. Le mettant à genoux devant son général, il lui trancha la tête sans hésitation. Celle-ci vint rouler aux pieds du général. Alors que celui-ci pensait qu’il s’agissait du sort réservé à tous les prisonniers, le Celte reprit la parole :
« Voici le dernier mort du siège d’Uxellodunum. Je ne suis pas dépourvu de cervelle, César, comme vous semblez le croire de tous les Gaulois ! Prendre votre vie conduirait à des représailles d’une cruauté que je n’ose imaginer. Mais vos vies ont le prix d’un écrit. Ce document restera secret tant que vous le respecterez. Sans cela, je me ferai un plaisir de le faire parvenir à Pompée. »
Après avoir respectueusement écouté le vainqueur, Jules César vit son adversaire rejoindre ses soldats. Les portes d’Uxellodunum purent enfin être ouvertes. Les survivants étaient si faibles qu’ils ne parvinrent point à trouver le courage de faire ovation à leur libérateur. Ce dernier se pencha sur la misère de ses congénères, donnant lui-même à boire et à manger aux cadavériques habitants.
Avant de se retirer sur cette humiliante défaite, Jules César fit transmettre ce message au chef celte vainqueur :
"Par ce présent document, moi, Caïus Iulius Caesar, général des armées en Gaule et consul, je jure de ne conduire aucune répression contre les combattants d’Ambiorix et Lucterios, en contrepartie de l’ignorance des gens d’Uxellodunum sur le sujet de ma défaite devant leurs murs. Cet accord, connu de nous seuls, met un point final à la guerre que je mène à travers les Gaules.
À titre personnel, je reconnais en mon adversaire Lucterios, le "Generosus" ! Ce qui signifie, en notre langue : l’homme noble, l’homme illustre, car son concept de la paix est aussi généreux qu’il ne l’est lui-même.
Salve"
Tout cela n’empêchait évidemment pas Jules César de se sentir profondément humilié par cette unique défaite… Si le sénat entendait "échec à Uxellodunum", cela impliquait un retour à Rome sans honneur, tandis que la "chute d’Uxellodunum" aurait mis Rome à ses pieds. Le général était devenu soucieux. Il voulait réellement rentrer à Rome sans apprendre au Sénat qu’il avait été vaincu ; mais quelle que soit la manière dont cela se serait produit, sa chute serait parvenue aux oreilles de la plèbe. Alors le général Caïus Iulius Caesar aurait été démis de ses fonctions consulaires, voire pire.
Son orgueil ne pouvait souffrir un tel traitement. Ce serait une des grandes raisons qui le poussèrent à franchir le Rubicon5 et à entreprendre ainsi un coup d’État.
Le triumvirat rompu, Jules César fut seul au pouvoir. Assassiné par son fils Marcus Junius Brutus, lui succéda une nouvelle république jusqu’à ce qu’Octave reprenne les rênes du pouvoir. Petit-neveu et fils adoptif de Jules César, il forma avec Antoine et Lépine un célèbre triumvirat avant d’écarter ses rivaux et de se proclamer imperator, c’est-à-dire : chef des armées. Il parvint à laisser à la postérité l’image du restaurateur de la paix, de la prospérité et des traditions. Auguste mort, son beau-fils Tibère lui succéda.*
— Auguste ? Ne me parliez-vous pas d’Octave ?
— Il s’agit du même personnage. Le premier empereur romain. C’est le sénat qui lui a donné ce titre d’Auguste. Titre qui est désormais toujours affilié à la position d’imperator.
— Comme le nom de Generosus rix ?
— C’est tout à fait cela. Depuis César, nos rois se nomment Generosus. Mais ce titre-là n’est porté que par droit d’aînesse.
— Alors le fameux Tibère s’est appelé Tiberius Caesar Augustus, j’imagine ?
— Tout à fait ! Plus précisément Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus.
— Divi ? Ah ! Oui, on m’avait déjà parlé de cette nature divine que s’étaient appropriée les empereurs romains.
— Cette essence divine avait été déjà attribuée à Jules César après sa mort. Ce dernier avait lui-même prétendu être le descendant de Vénus et d’Enée. Sa divinisation fut officialisée par Auguste en personne, raison de l’affiliation du titre de Caesar à celui d’Augustus. La divinisation fut systématique avec le titre d’empereur après Auguste à cause d’une prétendue vision de l’empereur défunt lors de sa crémation. Tibère, beau-fils d’Octave puis adopté par ce dernier, porta ainsi le plus prestigieux des noms. Cependant, il renonça très rapidement à cette considération divine !
— Ambio, comment connaissez-vous tous ces détails burlesques ?
— « Apprends à connaître ton ennemi pour mieux le combattre ! » J’ai vécu à Rome durant presque dix-sept ans.
— Vraiment ? Dites-moi, comment était-ce ?
— Grandiose…
Alors qu’Ambio se perd dans ses pensées, un petit garçon surgit au pas de la porte, un gros pain sous le bras. Ses joues sont encore toutes rouges de froid, et c’est à peine si l’on voit le petit nez enfoui sous un gros bonnet de laine. Il vient de lancer un ironique « Ave, l’aïeul ! » lorsqu’il réalise que le fameux aïeul n’est pas seul. Il montre alors toutes ses dents dans un sourire angélique et s’incline. D’un geste très doux, la souveraine soulève le menton de l’enfant qui se découvre.
— Bonjour Marcellin.
— Vous connaissez mon arrière-petit-fils ?
— Bien sûr. Il m’a aidée de multiples fois à porter des vêtements à quelques gens du village dont le commerce n’est pas assez fructueux en cette saison. Il ne cesse de me parler de sa maman qui l’aurait quitté trop tôt, comme la mienne. Votre petite-fille avait l’air d’une femme merveilleuse.
— En effet, elle a suivi les enseignements médicinaux que nous nous transmettons depuis quelques générations et a découvert de nouveaux remèdes. Son frère est le médecin personnel de notre grand chef. C’est lui le tuteur de cet enfant. Je suis si fier d’eux. Et mon petit Marcellin a voulu continuer sur la voie de sa mère. Il n’a pas neuf ans qu’il veille sur moi jour et nuit.
Silencieusement, l’enfant rompt le pain pour en proposer à sa reine.
— Garde ce pain mon enfant, je ne suis là que pour un petit moment.
Se tournant vers Ambio, elle ajoute :
— Je ne veux pas être trop insistante. Accepteriez-vous de me recevoir de temps en temps pour continuer à me conter le récit ?
— Avec la plus grande joie. Passez quand vous le désirez. Vous savez, ma vie monotone me laisse tellement de temps que je ne sais comment l’écouler. Ce serait presque à moi de vous prier de venir m’écouter. Mais vous avez des obligations.
Remerciant le vieil homme, la souveraine s’encapuchonne et n’a pas eu le temps de toucher le loquet que déjà Marcellin lui ouvre la porte et lui baise la main.
*
La neige s’est arrêtée de tomber cette nuit, et le sol est couvert d’un tapis blanc. Le son craquant des flocons sous ses pas fait sourire la jeune femme. Les rayons qui percent réchauffent son visage qu’elle découvre pour respirer la fraîcheur à plein nez. Elle a la peau blanche et des yeux d’un bleu limpide. Ses cils sont si épais que l’on pourrait croire à un maquillage abondant, bien qu’elle n’y ait recours qu’en de très grandes occasions. Elle a un nez plutôt fin et long, une bouche des plus communes. Ses petites oreilles sont cachées par sa coiffure qui semble contenir une masse incroyable de cheveux très noirs. Son visage s’éclaire. Elle se sent comblée… ou presque. Un trot de chevaux se fait entendre. Nettement, elle reconnaît le son du jeune Calabrais croisé d’un pur-sang espagnol qui vient de s’écarter du reste du groupe. C’est le cheval le plus fou du pays et c’est celui du grand chef. Il l’a lui-même dompté et l’animal ne se laisse monter par aucun autre. Derrière une colonne, la souveraine se blottit. Il y a un an – elle avait seulement seize ans – son père, le roi de Dacie6, l’avait donnée en mariage à ce jeune prince afin de pérenniser une nouvelle Alliance. L’empire de Générosix était bien trop important, il valait mieux ne pas être son ennemi. Aussi, le commerce entretenu avec cet empire était nettement apprécié, car les Daces ne produisaient en grande partie que de la laine et des céréales.
Le jour de son départ reste gravé dans sa jeune mémoire. Elle avait été parée de ses plus beaux habits et portée par six serviteurs dans une litière royale. À la frontière, une armée entière attendait le cortège royal pour accompagner la jeune princesse jusqu’à son futur époux. Avec eux se trouvait la mère de son fiancé. Elle savait de lui que huit ans les séparaient, qu’il était vénéré et respecté. Elle savait aussi que ce mariage avait été coordonné par l’empereur parce que celui-ci était atteint d’un mal très grave et sentait que la mort allait bientôt l’emporter. Ne voulant pas que son œuvre soit divisée, il avait demandé que son fils aîné fût reconnu par tous ses suivants comme son héritier en tout. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que le jeune fils ne voulait pas se marier, et encore moins par arrangement, disant qu’il serait un assez bon successeur pour faire des alliances sans utiliser l’hyménée.
Ces jours de discussion avaient ébranlé la Cité car le père et le fils s'étaient obstinés à ne communiquer que via des paroles véhémentes. C'est alors que l'empereur avait frôlé la mort à la suite d'une crise. Le fils avait donc accepté ce mariage, jurant toutefois qu'il ne poserait jamais le regard sur cette intruse.
Il avait grandi avec les enfants de sa Cité et avait été particulièrement proche d’une des petites-filles du fameux Ambio. Comprenant qu’il n’avait pas le droit de l’aimer, il lui avait demandé de quitter la Cité et de se marier. Ce qu’elle fit.