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Julien Gracq a magnifiquement évoqué la « tranquille insurrection intellectuelle et affective » qui s’empare de quiconque ouvre
Le Rouge et le Noir. Grand classique du roman du XIXe siècle, le livre dépasse largement le cadre du réalisme qui semble le caractériser alors même que Stendhal (1783-1842), proche des désinvoltes et des burlesques (Fielding, Sterne ou Diderot), s’adressait directement à son lecteur quand il prétendait écrire une « Chronique de 1830 », et traitait les grandes questions du temps – l’argent, la promotion sociale – « sur le pur mode des contes de fées » (J. Gracq).
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Le Rouge et le Noir de Henri Beyle, dit Stendhal
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852293557
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Le Rouge et le Noir, Stendhal (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Julien Gracq a magnifiquement évoqué la « tranquille insurrection intellectuelle et affective » qui s’empare de quiconque ouvre Le Rouge et le Noir. Grand classique du roman du XIXe siècle, le livre dépasse largement le cadre du réalisme qui semble le caractériser alors même que Stendhal (1783-1842), proche des désinvoltes et des burlesques (Fielding, Sterne ou Diderot), s’adressait directement à son lecteur quand il prétendait écrire une « Chronique de 1830 », et traitait les grandes questions du temps – l’argent, la promotion sociale – « sur le pur mode des contes de fées » (J. Gracq).
Il inventait ainsi ce que Georges Blin a justement appelé un « réalisme subjectif » dont Le Rouge et le Noir offre l’exemple le plus abouti, en faisant se marier l’égotisme ou l’intrusion de l’auteur avec une charge politique et sociale d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne de la création de personnages inoubliables, qui ont l’élégance de ne pas se figer dans la glu d’un type ou d’un caractère.
L’œuvre prend sa source dans La Gazette des Tribunaux dont Stendhal est un fervent lecteur. Le romancier mêlera deux affaires : celle d’Antoine Berthet, malheureux jeune homme exécuté à Grenoble en 1828 alors qu’il n’avait fait que blesser sa victime – mais en tirant pendant la messe, lui l’ancien séminariste, et celle de l’ébéniste Lafargue, qui ne fut condamné qu’à cinq ans de prison après avoir indéniablement fait passer de vie à trépas son infidèle maîtresse – mais Lafargue était un héros « positif » et populaire, et le crime passionnel bénéficiait à nouveau, après la parenthèse révolutionnaire, de véritables circonstances atténuantes. Héros du Rouge et le Noir, Julien Sorel empruntera au premier sa triste destinée et au second une gloire posthume savamment orchestrée par un écrivain qui se prépare à n’être lu qu’en 1880.
Stendhal situe l’action sous la Restauration, à Verrières, petite ville de Franche-Comté. Dans son milieu natif, comme plus tard dans ceux qu’il traversera, Julien apparaît comme une « personne déplacée ». Le jeune homme aux « grands yeux noirs » n’a décidément rien de commun avec son père, le « scieur de planches » qui déplore sa fragile constitution et sa passion de la lecture – Le Mémorial de Sainte-Hélène est le bréviaire de Julien, enfant bercé par les conquêtes napoléoniennes, qui doit se résoudre à entrer dans les ordres. M. de Rênal, maire ultra de Verrières, décide d’engager le jeune séminariste comme précepteur de ses enfants. Julien s’impose rapidement dans ses nouvelles fonctions : « Les enfants l’adoraient, lui ne les aimait point ; sa pensée était ailleurs. » Mme de Rênal est vivement impressionnée par Julien dès leur première rencontre. À Vergy, résidence de campagne de la famille, l’intrigue se noue : Julien sera l’amant de Mme