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Un double meurtre sordide à Barbès. Un vol de bijoux à la maison MDP. Deux dossiers sans lien apparent, et pourtant… Chargé de l’enquête, l’inspecteur Perraut rassemble une brigade hétéroclite : Lana, impétueuse et intuitive, Jacques, un vétéran aux nerfs d’acier, et Léo, un génie du numérique. Très vite, une silhouette émerge de l’ombre : Marco Di Paolo, un magnat insaisissable, trop riche, trop puissant, presque intouchable. Certains murmurent qu’il détient un secret ancestral, un pouvoir qui lui permettrait de traverser les âges sans jamais faiblir. Mythe ou réalité ? Tandis qu’une confrérie clandestine veille sur lui et que la mafia serbe s’infiltre dans l’affaire, chaque piste devient un piège, chaque révélation entraîne l’équipe plus loin dans un cauchemar éveillé. Les morts s’accumulent, les certitudes s’effondrent, et bientôt, il ne s’agit plus seulement de résoudre une enquête… mais de survivre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien chef d’entreprise, formateur et animateur de réseaux de dirigeants,
Patrick Boué associe son expertise en management des organisations à sa passion pour la fiction. Il entremêle profondeur stratégique et vision romanesque dans une structure narrative inspirée du thriller. S’appuyant sur une base mythologique liée à l’immortalité et au concept de la pierre philosophale, il rend hommage à des figures emblématiques telles que Marco Polo, Christophe Colomb, Vidocq, Jules Verne, H. G. Wells et Pierre de Coubertin. À travers cette œuvre, il vous invite à une réflexion sur les limites de la justice humaine.
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Seitenzahl: 297
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Patrick Boué
Le secret de la pierre
Entre richesse, pouvoir et éternité
Roman
© Lys Bleu Éditions – Patrick Boué
ISBN : 979-10-422-6615-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Voltaire
1293 : Quelque part sur la mer entre Ormuz et la Perse,
sur une cogue
MARCO : Belle journée, Mercutio, n’est-ce pas ?
MERCUTIO : Temps idéal pour une discussion ?
MARCO : Oui, et c’est très confidentiel.
MARCO : Ça te fait quoi de rentrer au pays après 15 ans en Chine ?
MERCUTIO : On n’y est pas encore. Avec la mission que nous avons, il faudra plutôt compter 16 ou 17 ans.
MARCO : C’est juste, Mercutio, mais le fait est que nous rentrons en Italie après une très, très longue absence.
MERCUTIO : Je t’avoue que mes sentiments sont divisés.
D’une part, je suis heureux de retrouver la vie que nous avions avant ; d’autre part, j’ai adoré cette vie d’aventures que nous avons menée.
Grâce à ton père et à la position que tu as obtenue auprès de l’empereur, nous avons eu des voyages palpitants.
La découverte de la Chine elle-même, la Perse, où nous allons certainement séjourner de nouveau, la grande Horde1, la Corée, la Birmanie, Sumatra et ses femmes incroyables, le Cambodge et le Viêt Nam. Je t’avoue que la culture de ces deux derniers pays m’a fortement impressionné.
Le respect de leurs guerriers et la dévotion de leurs femmes au service du maître sont des choses complètement inhabituelles dans notre culture et fort séduisantes.
MARCO : Certes, mon cousin, mais tout cela doit prendre fin.
L’empereur est sur la fin de sa vie. Qui sait comment va se passer sa succession ?
Il serait dangereux pour nous de rester au palais à attendre de savoir qui va gouverner.
Tu sais que nous avons des amis, mais aussi beaucoup d’ennemis qui n’ont jamais vu d’un bon œil qu’un étranger ait les faveurs du grand Khan et puisse conduire des missions comme celles que tu viens d’évoquer.
MERCUTIO : Pourquoi ces questions, mon cher cousin ?
Envisages-tu de t’installer définitivement, sans objectif de nouveaux voyages ?
MARCO : C’est un peu plus compliqué que cela, et c’est pourquoi j’ai souhaité que nous nous entretenions seul à seul et loin d’oreilles indiscrètes.
Je tiens de Kubilaï Khan des informations sur l’incertitude de notre avenir à sa cour. Il se sait malade et m’a fortement conseillé de ne pas reparaître en Chine tant que l’on n’aura pas la certitude d’y rester en vie.
C’est pour cette raison que notre mission officielle est d’accompagner la princesse Kokejin à l’Ilkhan Arghoun d’Iran. Cela nous permet de sortir de Chine pendant cette période qui s’annonce compliquée et, en même temps, de pouvoir retourner en Italie.
Mais ce n’est pas le propos que je voulais évoquer avec toi. Je suis partagé entre revenir à Venise et continuer à sillonner le monde. Il y a tellement de choses à découvrir.
MERCUTIO : Certes, mon cousin, mais pourquoi cela exige-t-il que notre discussion soit confidentielle ?
MARCO : Nous avons acquis une petite fortune pendant notre expédition, toi comme moi.
MERCUTIO : Surtout toi. Moi, je suis beaucoup moins riche (avec un sourire).
MARCO : Oui, c’est bien une des raisons de notre entretien. Ma soif d’aventures n’est pas atteinte. Nous sommes dans la force de l’âge, et nous ne connaissons rien de notre futur ni de notre espérance de vie. J’ai encore soif de découvertes, Mercutio.
Si je m’installe à Venise, je crains de devenir un riche marchand vivant de ses rentes. Le confort m’endormira, je me marierai et j’aurai des enfants que je regarderai grandir. Une vie paisible et aisée peut paraître agréable, surtout en ces temps troublés où Venise est en guerre, mais je t’avoue que cette option ne me satisfait pas pleinement.
MERCUTIO : Qu’envisages-tu, mon cousin ? Repartir très vite ? Tu as dit toi-même que notre vie pourrait être menacée si nous retournions en Chine trop vite.
MARCO : Je vais te confier un projet qui m’est venu depuis notre départ. Après ma dernière entrevue avec le Khan, j’ai ressenti une profonde tristesse à l’idée d’abandonner cette vie que nous menons. Cette mission m’a donné le temps de réfléchir et de mûrir mon projet. J’espère que tu ne vas pas me prendre pour un fou quand je vais te le décrire.
MERCUTIO : Tu attises mon intérêt, dis toujours. Je suppose que ceci doit rester sous le sceau du secret, entre nous ?
MARCO : Bien sûr. De toute façon, personne ne te croirait si tu venais à en parler.
MERCUTIO : À la bonne heure, dit Mercutio sur un ton mi-sarcastique, mi-curieux.
MARCO : Ne prends pas ombrage, mon cousin, l’idée peut paraître complètement folle. J’envisage de disparaître avant ou après mon retour.
MERCUTIO : ???
MARCO : Je ne veux pas mourir, je veux simplement pouvoir profiter d’une partie de la fortune acquise pour continuer à explorer le monde. Mais si je disparais subitement, cela créera des troubles au sein de ma famille et de la bourgeoisie vénitienne. Sans compter, l’Église très au fait de nos affaires en Chine.
MERCUTIO : Et donc ?
MARCO : Je te soumets mon projet.
Toi et moi avons pratiquement le même âge. Nous sommes partis ensemble à 16 et 17 ans.
Personne à Venise ne nous a vus depuis 17 ans. La ressemblance que nous avions enfants n’a fait que se renforcer avec le temps.
Aujourd’hui, je défie quiconque qui ne nous a pas vus depuis tout ce temps de nous discerner l’un de l’autre. Si nous ajustons nos barbes et nos tenues, nous pourrions passer l’un pour l’autre.
Mon idée est que nous nous substituions l’un à l’autre. Tu deviendrais Marco Polo.
Mercutio resta bouche bée devant l’énormité de la proposition de son cousin. Il ne savait pas s’il devait éclater de rire ou si son cousin était devenu fou.
MERCUTIO : Est-ce que j’ai bien entendu, et est-ce que tu es sérieux ?
Tu es riche, ton avenir à Venise semble prometteur. L’Église va t’encenser et te protéger. Tu vas devenir un des plus importants marchands de Venise. Et tu m’annonces vouloir renoncer à tout ça, à mon profit ?
C’est une mauvaise farce, mon cousin. Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserais que tu as dévié 2de sens.
MARCO : Attends, Mercutio. Je suis sérieux et j’ai beaucoup réfléchi à tout cela.
Ma fortune est suffisante pour que je te la laisse en prenant une partie qui me permettra de repartir. Tu n’as pas d’attaches. Tu me connais depuis toujours. Tu peux raconter nos aventures aussi bien que moi. Tu me ressembles suffisamment pour que personne ne se doute de ce changement.
Je peux jouer quelque temps ton rôle et disparaître au bout de quelques mois, personne n’y prêtera attention.
MERCUTIO : C’est impossible, cette supercherie ne peut durer dans le temps sans que la vérité éclate.
MARCO : Je comprends ta surprise. Je te demande seulement d’y réfléchir. Si tu ne le souhaites pas, nous abandonnerons cette idée.
MERCUTIO : Soit, cette idée me paraît absurde mais, par amitié pour toi, je te promets d’y réfléchir.
MERCUTIO : J’ai réfléchi, Marco. Bien que je sois dubitatif, je comprends ta soif d’aventures. De mon côté, étant donné ma position de cousin adopté, mon avenir semble plus incertain.
Explique-moi dans les détails comment tu vois les choses.
Marco expliqua à Mercutio les détails de son plan. Il fut convaincant et la substitution se fit.
Marco n’expliqua pas à Mercutio comment il comptait vivre après sa disparition.
Ce secret n’avait pas besoin d’être expliqué.
Venise, 1295
Marco et son cousin sont méconnaissables après un quart de siècle d’absence.
Pour frapper l’imagination, ils ont offert à leurs parents et amis un grand banquet, à l’issue duquel le nouveau Marco s’est saisi des misérables vêtements tartares dont il était habillé.
Il en a défait les coutures pour en extraire des pierres précieuses en quantité.
La salle en fût éberluée et admirative.
Un an plus tard, Marco et Mercutio, chacun dans leurs nouveaux rôles, partent en guerre contre Gênes. Ils sont faits prisonniers.
Ils resteront enfermés 3 ans. Marco en profite pour relater ses expéditions par écrit.
Printemps 1299
Marco et Mercutio sont libérés. Marco épouse Donata Badoer.
Après le mariage, Mercutio disparaît sans que personne n’y prête attention.
Il prend la mer vers l’Espagne et la France.
Officiellement sans mission particulière, il doit seulement juger des possibilités d’échanges commerciaux pour l’import de la soie avec ces deux pays.
On n’entendra plus parler de lui. Les marchands penseront qu’il a disparu en pleine mer, avant d’atteindre la France.
La salle à vivre de l’empereur semblait immense. C’était un lieu emblématique au cœur du palais impérial.
Le palais de l’empereur Kubilaï Khan était un chef-d’œuvre architectural magnifique, reflétant la grandeur et la puissance de l’Empire mongol.
L’architecture était majestueuse : la salle du trône était située au cœur du palais, dans un bâtiment imposant aux dimensions monumentales.
Les murs étaient ornés de motifs complexes et de sculptures représentant des scènes épiques de la conquête mongole et de la vie impériale.
Pour accéder à la salle du trône, il fallait traverser une série de salles et de couloirs richement décorés, bordés de colonnes de marbre et éclairés par des lanternes dorées.
L’entrée principale était marquée par de grandes portes en bois sculpté, gardées par des soldats mongols en armure.
La salle du trône elle-même était vaste et somptueusement décorée. Le sol était recouvert de tapis précieux tissés à la main, ornés de motifs complexes et de symboles impériaux.
Les murs étaient revêtus de panneaux de soie brodée, représentant des scènes de chasse, de batailles et de rituels religieux.
Au centre de la salle se dressait le trône de Kubilaï Khan, un trône massif fait de bois précieux et d’or incrusté de pierres précieuses. Le dossier du trône était sculpté avec des motifs symboliques de pouvoir et de royauté, et des rideaux de soie brodée encadraient le siège, ajoutant à son aura majestueuse.
Les murs étaient ornés de tapisseries en soie, de fresques peintes à la main et de panneaux de jade et d’ivoire incrustés d’or.
Des lustres en cristal suspendus au plafond diffusaient une lumière douce et éclatante dans la salle, mettant en valeur les riches couleurs et les détails raffinés de la décoration.
Autour de la salle, des étendards ornés des emblèmes impériaux flottaient dans l’air, tandis que des gardes en armure montaient la garde avec discipline et détermination, créant une atmosphère de respect et d’autorité.
Ensemble, ces éléments faisaient de la salle du trône de Kubilaï Khan un lieu d’une beauté extraordinaire et d’une symbolique impressionnante, reflétant le prestige et la puissance de l’Empire mongol à son apogée.
Marco Polo connaissait bien les lieux, mais, ce jour-là, il était particulièrement impressionné.
Il avait été convoqué par l’empereur. Il avait des contacts réguliers avec lui.
Ses missions d’enquêteur-messager du palais impérial, de l’Empire perse et de la Horde d’or l’avaient souvent amené à lui rendre compte de ses nombreux déplacements. Il avait ainsi de longs entretiens avec lui.
L’empereur Kubilaï Khan appréciait cet étranger qui avait appris l’ouïghour pour s’imposer dans la hiérarchie politique à la cour.
Il lui avait confié plusieurs rôles politiques, notamment en représentation à l’international.
Marco s’en était acquitté avec succès.
Cela lui avait valu la reconnaissance de l’empereur et de nombreuses jalousies parmi les proches du trône. Il ne faisait pas bon être étranger à la cour de Kubilaï Khan.
Seule la protection de l’empereur lui garantissait sa survie.
Ce jour-là, cependant, la convocation avait un air plus solennel, et laissait présager une discussion essentielle.
Marco attendait dans la salle du trône lorsque Kubilaï Khan apparut.
Contrairement aux fois précédentes, il était seul. Ni émissaire chargé de sa sécurité, ni conseiller, ni traducteur chargé de bien interpréter les paroles du Khan et de son interlocuteur.
Marco s’inclina comme l’étiquette l’imposait.
KUBILAÏ KHAN : Bonjour, Marco, notre entrevue restera secrète.
Comme tu le vois, nous sommes seuls. Ce que j’ai à te confier est strictement confidentiel.
Marco ne répondit pas. Il devait attendre que le Khan l’autorise à parler.
KUBILAÏ KHAN : Je vais bientôt mourir, Marco. Cela prendra peut-être un mois, peut-être une année, mais l’issue est inéluctable.
Tu vas donc être en danger. Il faut que tu quittes la cour. Je vais te confier une mission pour qu’officiellement tu puisses rentrer chez toi après être passé par la Perse.
Mais avant, je voudrais te remercier pour ton engagement auprès de moi.
Tu as pu constater que le royaume est riche. Je n’ai jamais eu de problèmes pour financer mes nombreuses conquêtes.
Une des sources de ma richesse vient d’un objet que l’on m’a amené il y a de très nombreuses années.
Plus personne ne sait rien de cet objet. Tous ceux qui savaient sont morts, j’y ai veillé personnellement quand j’ai découvert la puissance de cet objet.
Marco frissonna à la révélation que venait de lui faire l’empereur. Il connaissait la réputation de l’empereur et sa cruauté, mais cet aveu soudain l’avait mis mal à l’aise. Il craignit soudain cette révélation.
KUBILAÏ KHAN : Tu sais que notre pays est immense.
Dans certaines régions désertiques immenses, il arrive que des pierres tombent du ciel.
On ne sait rien de l’origine de ces pierres. Nos savants les appellent des météorites.
Il semblerait que ce soient des bouts d’étoiles qui nous viennent de la sphère céleste3.
Nous les étudions et certaines ont des propriétés inconnues sur cette planète.
Une de ces pierres m’a été amenée au début de mon règne.
Elle a deux particularités :
La première est d’améliorer notre santé et notre vitalité.
La seconde consiste en…
Je vais te montrer, cela sera plus simple.
Sur ces mots, le Khan découvrit une boîte qui était installée proche de son trône.
Après avoir enlevé une étole de soie de cette boîte, il leva le couvercle, et rabattit les deux côtés qui tenaient par 2 crochets en or.
Apparut alors une pierre aux yeux de Marco, un gros caillou.
Elle mesurait environ 50 centimètres sur 50, de couleur bleue et, dorée, avec des teintes de rosé et de vert. Elle avait des reflets brillants, ce qui lui conférait un aspect majestueux et magique. Plus étrange, la pierre semblait en mouvement, elle s’éclatait en plusieurs morceaux, puis se reformait comme un magma vivant. Elle semblait plus être un animal qu’un minéral.
Le Khan invita Marco à la toucher. Marco, bien que méfiant devant ce phénomène, n’osa pas se soustraire à l’invitation. Il toucha la pierre et immédiatement celle-ci lui parut dure et sembla s’échauffer. Par réflexe, Marco retira sa main rapidement.
Surpris, Marco ne disait toujours rien, car il n’avait pas été invité à le faire par le Khan.
Il regardait patiemment ce que faisait ce dernier. Celui-ci sortit alors de la poche de ses vêtements enfouie sous une armure légère, une « bourse ».
Le Khan l’ouvrit et en sortit une fiole qui contenait de l’eau de mercure, que Marco identifia immédiatement. Puis, l’empereur étala devant la pierre, un morceau de charbon, un morceau de verre siliceux, et des morceaux de ce qui semblait être un alliage de fer avec lesquelles on fabriquait des armes et des outils.
L’empereur prit soin de coller tous ces éléments en contact avec la pierre.
KUBILAÏ KHAN : Nous avons du temps devant nous avant que je puisse te montrer le résultat de cette opération.
Il referma la boîte et la couvrit comme elle l’était.
Puis, il frappa dans ses mains.
Aussitôt, des serviteurs apparurent suivis des gardes du Khan.
KUBILAÏ KHAN : Amenez-nous un déjeuner avec les meilleurs mets qui soient, xiànzài4.
Prenons le temps de partager un verre en attendant.
Le Khan frappa de nouveau dans ses mains, et on leur apporta de la bière.
Marco était sensible à cette démarche. C’était une bière spéciale destinée à l’usage exclusif du Khan. Le fait qu’il lui propose de la partager était un grand honneur.
Ils appréciaient leurs bières pendant que les premiers plats arrivèrent.
Marco reconnut un plat à base de saumon, servi avec de la gelée de nids d’hirondelles.
S’ensuivit un plat de homard au curry, accompagné de coquillages et de gingembre.
Après avoir dégusté ces excellents plats, Marco vit arriver un ragoût de cerf et un faisan grillé.
L’empereur goûta un peu de tout, mais pas en grande quantité. Marco fit de même. Il devait montrer qu’il appréciait les plats et l’honneur qui lui était fait. Tous deux déclinèrent le cuissot de phacochère, pourtant riche en arômes de safran et de cannelle.
Le Khan fit amener les desserts : des corbeilles de fruits exotiques, des sorbets et des pâtisseries à base de miel et de fruits secs.
Marco en prit une large part, accompagnée d’un thé d’exception, le grand Yunnan impérial.
Après ce festin, le Khan invita Marco à se diriger vers une salle de repos et de méditation attenante à la pièce où ils se tenaient.
En frappant à nouveau dans ses mains, Kubilaï Khan fit préparer deux pipes d’opium.
Marco avait déjà succombé à cette pratique, mais il se tenait éloigné des « opiums dens », ces lieux où la consommation de l’opium était courante.
L’état second était agréable, mais il connaissait le danger de l’accoutumance.
Il fut étonné que le Khan lui propose de partager un tel moment, mais il n’osa pas refuser.
Le Khan lui expliqua qu’il utilisait l’opium à des fins médicales pour soulager de graves douleurs.
Le Khan expliqua à Marco que l’opium faisait aussi partie intégrante de certaines religions.
Marco connaissait l’origine mongole du Khan.
À ce titre, il l’imaginait adepte du Tengrisme (le Tengrisme impliquait la vénération des esprits de la nature, des ancêtres et des forces cosmiques).
Il savait aussi que l’empereur montrait un intérêt particulier pour le bouddhisme tibétain. Le Khan avait même été influencé par les enseignements du moine bouddhiste tibétain Phagspa Lama.
Sous son règne, le bouddhisme a bénéficié de son soutien et de sa protection, ce qui a contribué à l’expansion et à la diffusion du bouddhisme en Chine.
Kubilaï Khan était d’une grande tolérance envers toutes les croyances.
Il avait montré du respect pour les pratiques et les croyances taoïstes et confucéennes, reflétant ainsi la diversité religieuse et culturelle de son empire.
C’est vers cette dernière philosophie taoïste qu’il se tournait depuis quelque temps.
Marco restait dubitatif sur l’utilisation de l’opium dans la philosophie taoïste. Mais il laissa le Khan lui expliquer le lien entre les deux.
Depuis quelque temps, le Khan sentait sa fin prochaine.
Le Taoïsme établit un Cycle de la vie et de la mort : il considère la nature comme cyclique, avec des cycles de vie et de mort qui se répètent continuellement.
Dans cette perspective, il y a une notion de flux constant et de transformation, où les formes physiques et les énergies se transforment et se renouvellent sans cesse.
Une partie importante du taoïsme est la recherche de l’immortalité ou de la transcendance des limites du corps physique.
Cela peut être interprété comme une forme de transformation ou de continuité de l’existence au-delà de la mort physique.
Il semblait à Marco que le Khan recherchait une forme d’immortalité, plus spirituelle que physique.
Kubilaï Khan révéla alors à Marco qu’il savait qu’il allait prochainement retrouver sa première épouse. Le Khan avait eu de nombreuses femmes et encore plus de maîtresses. Mais ce jour-là, il avoua à Marco ne s’être jamais remis de la mort de sa première épouse, Tegülün Khatun, morte après la naissance de son fils.
Il espérait, grâce au Taoïsme, gagner une forme de vie éternelle, et pouvoir ainsi rejoindre sa première épouse.
Marco était surpris de tant de révélations. Il s’interrogeait sur les liens possibles entre ces aveux du Khan, les réunions d’aujourd’hui, la pierre et l’immortalité du Taoïsme.
KUBILAÏ KHAN : J’ai beaucoup parlé, Marco, reposons-nous et profitons de ce moment de méditation. Nous avons encore beaucoup de choses à voir ensemble.
Marco s’exécuta, fuma et ne dérangea pas le Khan, qui plongea dans son sommeil opiacé.
Plusieurs heures plus tard, le Khan le réveilla alors qu’il avait lui-même succombé à cet intermède de rêveries.
Kubilaï Khan fit venir des servantes pour des ablutions, puis se tourna vers Marco.
KUBILAÏ KHAN : Tout ce que je t’ai expliqué aujourd’hui n’est rien à côté de ce que tu vas découvrir.
Kubilaï rouvrit la boîte de la grosse pierre.
Marco resta bouche bée devant ce qu’il découvrit.
La pierre était toujours là, mais à côté, il n’y avait plus de charbons de pierre ou de ferrailles, ni d’eau de mercure.
KUBILAÏ KHAN : Approche et touche, Marco. Dis-moi ce que tu vois.
Le mercure s’était transformé en or, le charbon en diamant, et les autres pierres en émeraudes, saphirs et rubis ; tous d’une pureté éclatante, émettant des éclats lumineux.
MARCO : Quel est ce miracle ? C’est de l’or et des pierres précieuses ! s’exclama-t-il.
Est-ce vrai ?
KUBILAÏ KHAN : C’est très réel, Marco, et c’est le secret que je souhaitais te confier.
Cette pierre a d’énormes vertus. Elle a assuré ma richesse. Mais tu vas découvrir que c’est peut-être la moindre de ses qualités. Pose tes mains sur la pierre pendant quelques instants.
Marco s’exécuta. Dès qu’il le fit, la pierre commença à briller intensément. Une chaleur incroyable parcourut les mains, les bras, puis tout le corps de Marco. Il prit peur, mais ne lâcha pas la pierre. Une force inexplicable l’empêchait de le faire. Il resta ainsi de longues minutes. Il sentait comme une énergie indescriptible le parcourir. Il se sentait plein de vie, revigoré et indestructible.
Au bout de quelques minutes, la pierre perdit de son éclat, et Marco relâcha son emprise.
Il ne comprenait rien à ce qui venait de se passer, mais se sentait incroyablement bien.
KUBILAÏ KHAN : Ce que tu viens de vivre est un moment d’immortalité. Cette pierre renforce ton énergie vitale. Tu viens sûrement de gagner quelques années de vie.
Marco n’en revenait pas.
Il prit peur.
MARCO : Pourquoi, Seigneur, me montrer tout ceci ?
KUBILAÏ KHAN : Parce que je souhaite te faire don de cette pierre. Elle est trop puissante pour la laisser aux mains de mes successeurs, qui vont déjà s’entretuer pour récupérer le trône de Chine.
Tu vas rentrer chez toi, avec cette magnifique pierre. Je te conseille de n’en révéler le secret à personne. Ta vie ne vaudrait plus rien. Tu vas devenir riche, et vraisemblablement immortel, au sens de la durée de nos vies terrestres. Immortel, mais pas invulnérable : seul ton corps va se régénérer vers une éternelle jeunesse.
MARCO (abasourdi) :Pourquoi un tel cadeau ? Pourquoi ne pas l’utiliser pour vous, altesse ?
KUBILAÏ KHAN : Cette pierre m’a été amenée après le décès de ma première épouse. Je n’ai jamais réussi à faire taire mon chagrin. J’ai utilisé cette pierre un temps, ce qui m’a permis quelques victoires sur les champs de bataille. Mes généraux ne comprenaient pas d’où me venait cette énergie. Un d’entre eux, un jour, l’a découverte. Il a aussitôt essayé de l’utiliser à son profit et a tenté de me renverser. Il est mort dans d’atroces souffrances.
Je n’ai pas besoin de prolonger mon existence au-delà de ce qui me reste à vivre. J’ai pris cette décision il y a longtemps. Par ailleurs, je suis malade. Si j’utilisais cette pierre, elle développerait également les tumeurs dans mon organisme. Cette pierre fonctionne sur un corps sain.
Prends-la, Marco, et fais-en bon usage. Tu useras des richesses procurées et de ta vie quasiment éternelle comme bon te semblera. Je te sais sage. Cette pierre t’apportera beaucoup, mais pas tout. Elle a un défaut. Quand je l’ai eue, elle était plus grande. Nous l’avons étudiée avec un alchimiste de ma cour. Au fur et à mesure qu’on l’utilise, elle se réduit. Elle aura donc une fin. L’échéance dépendra de l’usage que tu en feras.
Ainsi s’achève notre journée, Marco. Je te ferai porter cette caisse bien fermée sur ton bateau. Je te souhaite une très longue et très riche existence. Tu peux faire le bien comme le mal, à toi de choisir.
Marco ne dit plus rien. Il était stupéfait de ce qu’il venait de découvrir, de la valeur du présent que lui faisait le Khan. Sa tête était pleine d’interrogations. Il passa une nuit remplie de rêves et de cauchemars.
36, rue du Bastion, 75017 Paris, nouveau siège de la police judiciaire.
Edward Perraut est à son bureau. Il savoure un café acheté chez « O Coffee », pur plaisir. Il a craqué pour le Banana Bread, véritable tuerie. Un moyen pour lui de fêter sa nouvelle promotion.
Il venait d’être nommé Capitaine de police. Il connaissait bien l’origine de cette promotion. Il avait géré une enquête pendant les Jeux olympiques, une affaire sensible, et le pouvoir en place lui avait donné des directives précises. Étaient en jeu les relations commerciales et diplomatiques avec le Togo.
Edward s’était officiellement comporté en bon soldat, et les remerciements n’avaient pas tardé. Il prenait ce jour possession de son nouveau bureau et de ses nouvelles fonctions.
Il appréciait cette situation. Il s’était arrangé pour obéir aux directives et trouvé le moyen pour que justice soit faite de façon informelle. Il avait été partiellement aidé par les membres de son équipe. La journée méritait d’être fêtée. Il avait des annonces à faire. Il avait également apporté différentes pâtisseries de chez O Coffee, en vue de sa réunion hebdomadaire, qui aujourd’hui aurait une teneur et une saveur particulière.
Edward avait fixé la réunion à 9 heures.
Il voulait être le premier et savourer un moment de silence et de concentration afin de peaufiner son discours. La plupart de ses collègues se doutaient d’une annonce importante. Les nouvelles circulaient vite dans les bruits de couloir du 36.
Edward avait passé plusieurs heures dans le bureau de son chef, Antoine Bourrel, et cela n’était pas passé inaperçu.
Dans ces cas-là, c’est soit pour une promotion, soit pour une mutation. Rien ne justifiait qu’Edward soit envoyé en province dans une ex-ville de garnison, vers un poste sans saveur et sans avenir.
La dernière opération pendant les J.O. avait été menée conformément aux vœux du pouvoir en place. Un meurtre sur la Seine, dont on n’avait pas arrêté le coupable, bien que l’enquête menée par Edward eût identifié les principaux intervenants.
Les éléments fournis au ministère avaient permis au ministre de l’Économie et à Emmanuel Macron de peser sur des échanges économiques favorables à l’État français. Les accords finalisés, Edward était en droit d’être récompensé.
Seule ombre au tableau : Mediapart avait lancé une alerte sur le Docteur Groués, instigateur présumé de ce meurtre, pour des recherches illégales sur le clonage humain.
Ces informations venaient d’être dévoilées au grand public, sans que l’on ait pu établir un lien avec l’enquête qu’avait menée Edward. Et, en tout état de cause, il était trop tard pour revenir sur les décisions prises au sein de la P.J. Edward se retrouvait donc dans la peau du promu, mais sous haute surveillance, avec un brin de méfiance de la part du ministère. Être intelligent et honnête peut représenter un danger dans certaines opérations.
Quoi qu’il en soit, Edward devait régler les derniers détails de sa réunion.
Seront présents :
Lana Laforêt, la capitaine avec qui Edward avait mené cette enquête
Cette jeune femme de 28 ans, à la blondeur nordique et aux yeux bleus pétillants, est dotée d’une autorité naturelle et d’un professionnalisme impeccable. Elle a parfaitement secondé Edward dans la dernière affaire.
Le Lieutenant Jacques Carmin, adjoint d’Edward
Policier de 50 ans, rompu à tout type d’enquêtes, homme de terrain, opiniâtre et jovial. Il est un atout important dans la conduite traditionnelle des enquêtes de terrain. C’est un flic à l’ancienne qu’on imaginerait facilement dans l’équipe de Maigret ou de Navarro5.
Léo Wozniak, informaticien, Léo est un vrai Geek
Il est technicien informatique, 32 ans, dans la police pour être utile. Ses compétences informatiques sont à l’opposé de sa timidité. Il est introverti et redoutable avec un ordinateur à la main. Il a permis à Edward de comprendre les profils psychologiques des suspects de sa dernière enquête. Ses recherches dans le Deep et le Dark Web ont permis de résoudre l’affaire. Il est aussi à l’origine de la publication de Mediapart qui a mis à jour les travaux du docteur Grouès sur le clonage humain.
Ces trois protagonistes allaient former la garde rapprochée d’Edward.
Edward avait aussi invité, ce matin, les sergents Garcia, Michel Durand et Marcel Lucas qui lui avaient aussi donné un bon coup de main précédemment.
9 heures
Tout le monde est présent, sauf Michel Durand. Edward n’est pas étonné. Il connaît l’homme.
Edward invite tout le monde à se servir en café et pâtisseries. Cela permet la détente du matin et à Michel Durand d’arriver.
Edward prit la parole :
— Bonjour et merci d’être là. Vous vous en doutez, j’ai quelques nouvelles à vous donner.
Sourires dans l’assistance, mais le silence de l’équipe restait de mise.
— Les bruits de couloir circulent vite. Je vais y aller directement.
À la suite de l’affaire du meurtre sur la Seine, à laquelle vous avez tous participé, j’ai un certain nombre d’annonces à faire.
Premièrement, je suis officiellement nommé capitaine de police, et non plus faisant fonction de.
Les applaudissements fusèrent accompagnés de larges sourires. Pour tout le monde, cette promotion était largement justifiée.
Deuxièmement, la capitaine Lana Laforêt devient mon adjointe officielle.
Applaudissements un peu plus mitigés, il y avait une certaine frustration, notamment chez Jacques Carmin.
Elle occupera ce poste à égale charge avec Jacques. Ce dernier sourit.
Léo passe de technicien, à ingénieur, ce qui lui confère aussi un grade d’inspecteur. Sans lui, on n’aurait pas résolu l’affaire dans des délais aussi courts.
Michel, Marcel et toi, sergent Garcia, je vous ai obtenu des distinctions avec augmentation de salaire.
Voilà pour l’essentiel. Des questions ou remarques ?
— Merci patron, dit Lana, je suis très sensible à cette promotion.
— Idem pour moi, dit Jacques, Lana et moi, on devient John Steed et Emma Peel, et toi, Mère-Grand.
Edward sourit, ainsi que les anciens, seule Lana, qui n’avait pas la réf, se fendit d’un sourire un peu coincé.
— C’est top, patron, dit Léo, j’ai vraiment l’impression de préparer le prochain volet de « Mission impossible » avec les doublures Tom Cruise, Ving Rhames et Simon Pegg.
L’équipe éclata de rire à l’évocation de Tom Cruise, même Edward.
— OK, j’espère que vous êtes conscient que nous allons former l’équipe la plus chère du 36.
Vous allez générer des jalousies, mais cela ne nous empêchera pas de faire du bon boulot ensemble. J’ai le sentiment que les affaires sensibles et incongrues vont nous tomber dessus à la vitesse grand V.
Sur ce, bonne matinée et à très vite.
Edward ne pensait pas si bien dire.
Dès que tout le monde eut quitté son bureau, il reçut un appel de son patron, Antoine Bourrel.
5 minutes plus tard, dans le bureau du Commandant de police, Antoine Bourrel.
— Bonjour Antoine.
— Bonjour, Edward, tu as fait tes annonces ?
— Oui, c’est fait, ils vous remercient tous.
— Laisse tomber, Edward. Je sais comment ça fonctionne. Merci quand même.
— J’ai une nouvelle affaire pour toi, et ton équipe.
Commence peut-être en équipe réduite, Lana et Jacques. Les affaires post-J.O. monopolisent pas mal les équipes.
— OK, on parle de quoi ?
— Un double meurtre, un homme et une femme. Tous les deux trouvés morts dans un appartement à Barbès.
— Directement pour nous ?
— Les corps ont été trouvés hier soir. L’enquête de commissariat qui a commencé dans la foulée a mis en évidence des points qui nécessitent que nous reprenions directement l’affaire.
Dans la chambre, on a trouvé une cachette avec des pierres précieuses : des diamants, des rubis et des émeraudes pour une valeur de plusieurs dizaines de milliers d’euros. On a identifié les victimes.
A priori, ils n’ont pas l’envergure de gros braquages. On suppose que ce sont des exécutants qui ont été éliminés par des pointures plus importantes à la suite de braquage de joaillerie. Le fait que l’on ait trouvé des bijoux indique que le ou les meurtriers n’ont pas eu le temps de fouiller la pièce. Tout porte à croire que les sommes trouvées ne sont qu’une partie du butin global. L’alerte a été donnée immédiatement par des voisins. Vous verrez pourquoi en vous rendant sur place.
— Essaie de trouver d’où peuvent venir ces pierres, on a eu depuis quelques années plusieurs braquages de joailleries, notamment dans le Triangle d’or. Tout n’a pas été élucidé, loin de là. Bien sûr, vite et bien, Edward !
— Bien sûr, Antoine, avec des comptes-rendus réguliers.
De retour dans son bureau, et après un petit temps de réflexion, Edward convoqua Lana, Jacques et Léo.
Printemps 1370, Paris
Un magnifique hôtel particulier. Une fête qui célèbre le mariage de Nicolas Flamel, un écrivain public, copiste et libraire, juré, et de Dame Pernelle. Personne ne la connaît sous un autre nom, pas de nom de famille, elle a déjà été mariée 2 fois, et 2 fois veuve.
Elle jouit d’une réputation sulfureuse, de sorcière. Elle est magnifique. Elle a 10 ans de plus que Nicolas, mais elle semble avoir 10 ans de moins que lui.
Grande, brune, des yeux immenses et noirs au-dessus de pommettes qui rappellent un type caucasien, elle impressionne.
Visiblement, Nicolas est subjugué. C’est un mariage de riches bourgeois.
Pernelle possède des biens immobiliers à la suite de ses deux précédents mariages, et Nicolas bénéficie aussi d’une certaine réussite dans la spéculation immobilière. Il profite des périodes de guerres troubles pour acheter des immeubles et les améliorer. Son patrimoine immobilier est déjà conséquent.
La fête est à l’avenant. Des centaines d’invités, des mets prestigieux et un service irréprochable donnent la sensation d’une immense richesse de Nicolas.
De fait, il est déjà riche.
Parmi les invités, Mercutio. Il devrait être un vieillard. Il ne paraît pas plus de 30 ans, alors qu’il en a plus de 120.
À Paris, il a entendu parler d’un jeune et brillant scribe et libraire, Nicolas Flamel, connu pour son intérêt pour les manuscrits rares et les connaissances ésotériques. Il n’a eu aucun mal à se faire inviter. Bien qu’inconnu de la bourgeoisie parisienne, sa fortune qui semble considérable lui a ouvert les portes de ce mariage.
Il se rapproche de Nicolas. Il veut lui parler Alchimie et transmutation des métaux.
Les deux hommes sympathisent rapidement et Mercutio devient un fidèle de la maison Flamel.