Le songe d'une nuit d'été - William Shakespeare - E-Book

Le songe d'une nuit d'été E-Book

William Shakespeare

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Beschreibung

"Le songe d’une nuit d’été" est une comédie légère qui se déroule en Grèce et qui raconte les mésaventures amoureuses de deux couples dont la vie est compliquée par les tours que leur jouent des êtres féériques sous les ordres de Titania et Obéron, ainsi que celles d’une troupe d’acteurs amateurs qui veulent interpréter une tragédie à l’occasion du mariage du duc. Magie et amour finissent par jouer de concert et tout se termine bien.

La pièce mène avec brio une intrigue pleine de rebondissements et berce le tout d’une réflexion légère mais réelle sur l’illusion et le théâtre. Elle est révélatrice de la liberté de l’œuvre de William Shakespeare, qui mêle les tons et les sujets avec fantaisie.

 

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table des matières

LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ

Personnages

ACTE PREMIER

SCÈNE I

SCÈNE II

ACTE DEUXIÈME

SCÈNE I

SCÈNE II

SCÈNE III

SCÈNE IV

ACTE TROISIÈME

SCÈNE I

SCÈNE II

ACTE QUATRIÈME

SCÈNE I

SCÈNE II

ACTE CINQUIÈME

SCÈNE I

SCÈNE II

Notes de bas de page

LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ

William Shakespeare

Personnages

THÉSÉE, duc d’Athènes.

ÉGÉE, père d’Hermia.

LYSANDRE, DÉMÉTRIUS, amoureux d’Hermia.

PHILOSTRATE, ordonnateur des fêtes de Thésée.

QUINCE, charpentier.

BOTTOM, tisserand.

FLUTE, marchand de soufflets.

SNOUT, chaudronnier.

SNUG, charpentier.

STARVELING, tailleur.

HIPPOLYTE, reine des Amazones, fiancée à Thésée.

HERMIA, fille d’Égée, amoureuse de Lysandre.

HÉLÈNE, amoureuse de Démétrius.

OBERON, roi des fées.

TITANIA, reine des fées. [1]

PUCK, ou ROBIN BON DIABLE, lutin.

FLEUR-DE-POIS (Pea’s-Blossom), TOILE D’ARAIGNÉE (Cobweb), PAPILLON (Moth), GRAIN DE MOUTARDE ( Mustard-Seed), fées.

PYRAME, THISBÉ, LA MURAILLE, LE CLAIR DE LUNE, LE LION, personnages de l’intermède.

Fées de la suite du roi et de la reine.

Suite de Thésée et d’Hippolyte.

La scène est dans Athènes et dans un bois voisin.

ACTE PREMIER

SCÈNE I

La scène représente un appartement du palais de Thésée, dans Athènes.

THÉSÉE, HIPPOLYTE, PHILOSTRATE, suite.

THÉSÉE. – Belle Hippolyte, l’heure de notre hymen s’avance à grands pas : quatre jours fortunés amèneront une lune nouvelle ; mais que l’ancienne me semble lente à décroître ! Elle retarde l’objet de mes désirs, comme une marâtre, ou une douairière, qui puise longtemps dans les revenus du jeune héritier.

HIPPOLYTE. – Quatre jours seront bientôt engloutis dans la nuit, et quatre nuits auront bientôt fait couler le temps comme un songe ; et alors la lune, comme un arc d’argent nouvellement tendu dans les cieux, éclairera la nuit de nos noces.

THÉSÉE. – Allez, Philostrate ; excitez la jeunesse athénienne à se divertir ; réveillez les esprits vifs et légers de la joie ; renvoyez aux funérailles la mélancolie : cette pâle compagne n’est pas faite pour notre fête. (Philostrate sort.) Hippolyte [2], je t’ai fait la cour l’épée à la main, j’ai conquis ton cœur par les rigueurs de la guerre ; mais je veux t’épouser sous d’autres auspices, au milieu de la pompe, des triomphes et des fêtes.

(Entrent Égée, Hermia, Lysandre et Démétrius.)

ÉGÉE. – Soyez heureux, Thésée, notre illustre duc !

THÉSÉE. – Je vous rends grâces, bon Égée : quelles nouvelles nous annoncez-vous ?

ÉGÉE. – Je viens, le cœur plein d’angoisses, me plaindre de mon enfant, de ma fille Hermia. – Avancez, Démétrius. – Mon noble prince, ce jeune homme a mon consentement pour l’épouser. – Avancez, Lysandre. Et celui-ci, mon gracieux duc, a ensorcelé le cœur de mon enfant. C’est toi, c’est toi, Lysandre, qui lui as donné des vers et qui as échangé avec ma fille des gages d’amour. Tu as, à la clarté de la lune, chanté sous sa fenêtre, avec une voix trompeuse, des vers d’un amour trompeur : tu as surpris son imagination avec des bracelets de tes cheveux, avec des bagues, des bijoux, des hochets, des colifichets, des bouquets, des friandises, messagers d’un ascendant puissant sur la tendre jeunesse ! Tu as dérobé avec adresse le cœur de ma fille, et changé l’obéissance qu’elle doit à son père en un âpre entêtement. Ainsi, gracieux duc, dans le cas où elle oserait refuser ici devant Votre Altesse de consentir à épouser Démétrius, je réclame l’ancien privilége d’Athènes. Comme elle est à moi, je puis disposer d’elle ; et ce sera pour la livrer à ce jeune homme ou à la mort, en vertu de notre loi [3], qui a prévu expressément ce cas.

THÉSÉE. – Que répondez-vous, Hermia ? Charmante fille, pensez-y bien. Votre père devrait être un dieu pour vous : c’est lui qui a formé vos attraits : vous n’êtes à son égard qu’une image de cire, qui a reçu de lui son empreinte ; et il est en sa puissance de laisser subsister la figure, ou de la briser. – Démétrius est un digne jeune homme.

HERMIA. – Lysandre aussi.

THÉSÉE. – Il est par lui-même plein de mérite ; mais, dans cette occasion, faute d’avoir l’agrément de votre père, c’est l’autre qui doit avoir la préférence.

HERMIA. – Je voudrais que mon père pût seulement voir avec mes yeux.

THÉSÉE. – C’est plutôt à vos yeux de voir avec le jugement de votre père.

HERMIA. – Je supplie Votre Altesse de me pardonner. Je ne sais pas par quelle force secrète je suis enhardie, ni à quel point ma pudeur peut être compromise, en ici mes sentiments en votre présence. Mais je conjure Votre Altesse de me faire connaître ce qui peut m’arriver de plus funeste, dans le cas où je refuserais d’épouser Démétrius.

THÉSÉE. – C’est, ou de subir la mort, ou de renoncer pour jamais à la société des hommes. Ainsi, belle Hermia, interrogez vos inclinations, considérez votre jeunesse, consultez votre cœur ; voyez si, n’adoptant pas le choix de votre père, vous pourrez supporter le costume d’une religieuse, être à jamais enfermée dans l’ombre d’un cloître pour y vivre en sœur stérile toute votre vie, chantant des hymnes languissants à la froide et stérile lune. Trois fois heureuses, celles qui peuvent maîtriser assez leur sang, pour supporter ce pèlerinage des vierges : mais plus heureuse est sur la terre la rose distillée que celle qui, se flétrissant sur son épine virginale, croît, vit, et meurt dans un bonheur solitaire.

HERMIA. – Je veux croître, vivre et mourir comme elle, mon prince, plutôt que de céder ma virginité à l’empire d’un homme dont il me répugne de porter le joug, et dont mon cœur ne consent point à reconnaître la souveraineté.

THÉSÉE. – Prenez du temps pour réfléchir ; et à la prochaine nouvelle lune, jour qui scellera le nœud d’une éternelle union entre ma bien-aimée et moi, ce jour-là même, préparez-vous à mourir, pour votre désobéissance à la volonté de votre père ; ou bien à épouser Démétrius, comme il le désire ; ou enfin à prononcer, sur l’autel de Diane, le vœu qui consacre à une vie austère et à la virginité.

DÉMÉTRIUS. – Fléchissez, chère Hermia. – Et vous, Lysandre, cédez votre titre imaginaire à mes droits certains.

LYSANDRE. – Vous avez l’amour de son père, Démétrius, épousez-le ; mais laissez-moi l’amour d’Hermia.

ÉGÉE. – Dédaigneux Lysandre ! C’est vrai, il a mon amour ; et mon amour lui fera don de tout ce qui m’appartient : elle est mon bien, et je transmets tous mes droits à Démétrius.

LYSANDRE. – Mon prince, je suis aussi bien né que lui ; aussi riche que lui, et mon amour est plus grand que le sien : mes avantages peuvent être égalés sur tous les points à ceux de Démétrius, s’ils n’ont pas même la supériorité ; et, ce qui est au-dessus de toutes ces vanteries, je suis aimé de la belle Hermia. Pourquoi donc ne poursuivrais-je pas mes droits ? Démétrius, je le lui soutiendrai en face, a fait l’amour à la fille de Nédar, à Hélène, et il a séduit son cœur ; elle, pauvre femme, adore passionnément, adore jusqu’à l’idolâtrie cet homme inconstant et coupable.

THÉSÉE. – Je dois convenir que ce bruit est venu jusqu’à moi, et que j’avais l’intention d’en parler à Démétrius ; mais surchargé de mes affaires personnelles, cette idée s’était échappée de mon esprit. – Mais venez, Démétrius ; et vous aussi, Égée, vous allez me suivre. J’ai quelques instructions particulières à vous donner. – Quant à vous, belle Hermia, voyez à faire un effort sur vous-même pour soumettre vos penchants à la volonté de votre père ; autrement, la loi d’Athènes, que nous ne pouvons adoucir par aucun moyen, vous oblige à choisir entre la mort et la consécration à une vie solitaire. – Venez, mon Hippolyte. Comment vous trouvez-vous, ma bien-aimée ? – Démétrius, et vous, Égée, suivez-nous. J’ai besoin de vous pour quelques affaires relatives à notre mariage ; et je veux conférer avec vous sur un sujet qui vous intéresse vous-mêmes personnellement.

ÉGÉE. – Nous vous suivons, prince, avec respect et plaisir.

(Thésée et Hippolyte sortent avec leur suite ; Démétrius et Égée les accompagnent.)

LYSANDRE. – Qu’avez-vous donc, ma chère ? Pourquoi cette pâleur sur vos joues ? quelle cause a donc si vite flétri les roses ?

HERMIA. – Apparemment le défaut de rosée, qu’il me serait aisé de leur prodiguer de mes yeux gonflés de larmes.

LYSANDRE. – Hélas ! j’en juge par tout ce que j’ai lu dans l’histoire, par tout ce que j’ai entendu raconter, jamais le cours d’un amour sincère ne fut paisible. Mais tantôt les obstacles viennent de la différence des conditions…

HERMIA. – Oh ! quel malheur, quand on est enchaîné à quelqu’un de plus bas que soi !

LYSANDRE. – Tantôt les cœurs sont mal assortis à cause de la différence des années…

HERMIA. – Ô douleur ! quand la vieillesse est unie à la jeunesse.