Le Tartuffe de Molière - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Le Tartuffe de Molière E-Book

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Le 12 mai 1664, au dernier jour des Plaisirs de l’Ile enchantée, cette grande fête donnée dans les jardins de Versailles, Molière joua Le Tartuffe, ou l’imposteur, devant le roi. Dans cette comédie initialement en trois actes et qu’il remaniera ensuite, Molière s’était trop découvert en visant de prétendus faux dévots.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Le Tartuffe de Molière

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Cet ouvrage a été réalisé par les services éditoriaux et techniques d’Encyclopædia Universalis

ISBN : 9782852294455

© Encyclopædia Universalis France, 2016

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Couverture : © Nito/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Le Tartuffe de Molière.

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Le Tartuffe

Le 12 mai 1664, au dernier jour des Plaisirs de l’Ile enchantée, cette grande fête donnée dans les jardins de Versailles, Molière joua Le Tartuffe, ou l’imposteur, devant le roi. Dans cette comédie initialement en trois actes et qu’il remaniera ensuite, Molière s’était trop découvert en visant de prétendus faux dévots. Les vrais, – la compagnie du Saint-Sacrement, au premier chef –, s’y reconnurent et proclamèrent que l’auteur protégé du roi n’était qu’un irrespectueux libertin. Le roi hésita, mais plia devant un parti en déclin dont il attendait la disparition prochaine, comme celle de sa mère Anne d’Autriche (1666), qui le soutenait. La pièce fut donc interdite.

C’était le début d’une affaire qui dura cinq ans, entrecoupée d’attaques virulentes contre Molière et de placets pour sa défense, scandée par Dom Juan (1665), et par d’autres rebondissements. La seconde version de Tartuffe est jouée l’été de 1667 au théâtre du Palais-Royal : Tartuffe y est nommé « Panulphe » et son habit, religieux en 1664, devient laïque, mais reste austère et dévot. Nouvelle interdiction. Il faudra attendre 1669, après de nombreuses lectures et représentations privées, pour que, le 5 février, Molière triomphe enfin officiellement au Palais-Royal. Ces cinq années sont au centre de la production dramatique de Jean-Baptiste Poquelin, et l’on a cru d’ailleurs un peu vite qu’il s’en était repenti, une fois l’interdiction levée, en abandonnant son athéisme de combat. Il semble au contraire que Molière n’ait jamais abdiqué, ni baissé de ton, ni évidemment renié son libertinage philosophique.

• Dans l’attente du « dévot personnage »

Le rideau se lève sur l’irruption tumultueuse d’une famille en désordre, comme emportée dans un carnaval terrible mené par un absent. Car Tartuffe ne vient pas. On en parle, on le décrit avec minutie, on l’admire, on le hait, on le craint, mais personne ne le voit encore. Le père entre. C’est Orgon alors interprété par Molière. Bouleversée, sa famille le voit soumis à une passion aveugle et destructrice, pris dans un état permanent d’exaltation, prisonnier de son choix, incapable de reconnaître Tartuffe, qu’il a installé chez lui, pour un imposteur. Faut-il rire de cette fantaisie ou pleurer de ce ridicule ? S’il ne croyait plus en Tartuffe, comme on croit en Dieu avec la foi du charbonnier, ou comme on aime d’amour, l’univers entier d’Orgon s’écroulerait. La pièce semble donc tourner autour du père de famille et de sa passion pour une ombre grasse, goinfre et rougeaude. Les deux premiers actes sont tout entiers consacrés à l’attente de Tartuffe. Au premier acte, chacun échange des arguments pro et contra. Les jeunes gens se disputent au deuxième, comme s’il fallait faire patienter le public, mais les spectateurs ne voient toujours pas le personnage scandaleux. La comédie renoue alors avec sa tradition : le père est intransigeant et colérique et veut marier sa fille (Mariane) à un homme qu’elle ne désire pas (Tartuffe) ; elle en aime un autre, plus jeune et plus vertueux (Valère). La servante Dorine s’en mêle, les jeunes gens se disputent, la servante les réconcilie.

Enfin, à la deuxième scène du troisième acte, descendant avec éclat l’escalier d’une maison qu’il semble déjà posséder, Tartuffe pénètre sur scène. Personne ne se trompe sur son hypocrisie, sauf Orgon et sa vieille mère, Mme Pernelle, interprétée en 1669 par le vieux Béjart. Tartuffe correspond exactement au portrait qu’on a fait de lui. Davantage, il déborde ce portrait : il veut tout, le pouvoir, l’argent, les femmes. Pas seulement Mariane, mais aussi Elmire, la femme d’Orgon.