Leçons sur la philosophie de l'histoire de Hegel - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Leçons sur la philosophie de l'histoire de Hegel E-Book

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G. W. F. Hegel (1770-1831) a professé les Leçons sur la philosophie de l’histoire, pour la première fois à Berlin au cours du semestre d’hiver 1822-1823. Elles ont été réitérées avec de multiples changements à cinq reprises, tous les deux ans.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Leçons sur la philosophie de l'histoire de Hegel

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 52

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852296367

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Leçons sur la philosophie de l'histoire, Hegel (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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LEÇONS SUR LA PHILOSOPHIE DE L’HISTOIRE, Hegel (Fiche de lecture)

G. W. F. Hegel (1770-1831) a professé les Leçons sur la philosophie de l’histoire, pour la première fois à Berlin au cours du semestre d’hiver 1822-1823. Elles ont été réitérées avec de multiples changements à cinq reprises, tous les deux ans. Après la disparition du philosophe, hégéliens de gauche et de droite se disputeront les dépouilles d’un système qui n’aura eu pour but – par-delà les formules sur « la fin de l’histoire » ou « la ruse de la Raison » – que de montrer à l’œuvre dans l’histoire la réalisation de la raison et de la liberté. « La seule idée qu’apporte la philosophie est la simple idée de la Raison – l’idée que la Raison gouverne le monde et que, par conséquent, l’histoire universelle s’est elle aussi déroulée rationnellement. »

• La Raison à l’œuvre

C’est entendu, l’histoire est tragique : « L’histoire universelle n’est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont ses pages blanches. » Toute la question que le philosophe de l’histoire aura à résoudre sera de montrer en quoi, derrière les apparences chaotiques du devenir, règne en fait une raison universelle qui dépasse ses acteurs, transcendant leurs buts et volontés finis. Cette Raison universelle, bien distincte des raisons subjectives, ne se réalise pas de façon linéaire, comme le voulaient les philosophes des Lumières. Il lui faut emprunter des voies plus tortueuses : les passions, les désirs, les intérêts qui meuvent les individus singuliers, dans leur lutte pour se faire reconnaître, agissent non seulement pour eux-mêmes mais réalisent en même temps, à leur corps défendant, les fins cachées de la Raison. Cette double scène dont seul le philosophe est apte à déchiffrer l’unique enjeu. La Raison qui, pour devenir monde, doit emprunter les voies de son contraire (la passion), n’apparaît « rusée » que pour un entendement qui n’a pas su s’élever au niveau de l’Histoire universelle laquelle, par tous les moyens dont les hommes sont prodigues, veut inexorablement se réaliser.

Il est abusif de prétendre que la philosophie hégélienne de l’histoire se réduit à une laïcisation de l’idée de Providence, telle que Bossuet la formulait à la fin de son Discours sur l’histoire universelle (1681). Le moteur de l’histoire est immanent à son cours ; les hommes sont, en tant qu’acteurs, pleinement responsables de leur devenir, même si les formes que celui-ci doit prendre ne correspondent pas toujours – voire jamais – aux aspirations qu’ils ont cru être les leurs dans le feu de l’action. Le souci qu’a Hegel d’épouser au plus près les données fournies par les historiens (ce qui inscrit son enquête dans les limites documentaires de l’époque – et nul aujourd’hui, par exemple, ne pourrait souscrire à ses remarques sur l’Afrique !) n’est jamais séparé d’une volonté de les rapporter à une vision d’ensemble capable de les dépasser, ce qui pourra toujours sembler une violence exercée contre les faits eux-mêmes.

• Les indécisions de la question du sens

De la lecture que tente Hegel, les historiens ont critiqué la trop grande abstraction, tandis que les philosophes lui reprochaient son trop grand souci du détail empirique. Les uns et les autres manquaient là le véritable sens d’une quête qui se veut proprement rationnelle. Si l’Histoire a un sens – et comment le lui refuser sans se condamner à l’inaction ou se vouer à l’irrationalité de l’activisme ? – celui-ci doit se concrétiser dans les faits eux-mêmes. Il ne peut que transcender les particularités de la réalité dans laquelle les hommes façonnent véritablement leur devenir. L’Histoire apparaît ainsi comme l’ultime tribunal où devraient comparaître les faits et gestes d’une humanité servante d’une cause qui la dépasse. À partir de là, la philosophie hégélienne de l’histoire sera vouée à une double lecture. Idéaliste, voire théologique : la Raison y devient un avatar moderne de la Providence. Matérialiste et marxiste : la Raison apparaît comme l’incarnation des lois économiques qui président à l’autoproduction de l’humanité. Cette double lecture repose sur les ambiguïtés fécondes d’une approche qui se refuse à livrer la contingence des faits à l’arbitraire des décisions. Relue à la sombre lumière du XXe siècle, débarrassée des préjugés issus d’interprétations trop partiales, les Leçons hégéliennes devraient continuer à féconder les interrogations de ceux qui persistent à croire que la question du sens de l’histoire demeure une question valide.

Francis WYBRANDS

Bibliographie
HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire, traduction J. Gibelin, Vrin, Paris, 1946 ; La Raison dans l’histoire, traduction K. Papaioannou, 10/18, Paris, 1965.
Études
J. HYPPOLITE, Introduction à la philosophie de l’histoire de Hegel, Rivière, Paris, 1948J. D’HONDT, Hegel philosophe de l’histoire vivante, P.U.F., Paris, 1966K. PAPAIOANNOU, La Consécration de l’histoire, Champ Libre, Paris, 1983.

HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH (1770-1831)

Introduction

« Sans spinozisme, pas de philosophie », disait Hegel, et cela marque déjà l’une des orientations de sa pensée. Car, en son temps, on ne se référait pas innocemment à Spinoza. Nous pouvons maintenant affirmer : « pas de philosophie moderne sans hégélianisme ».