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Du 21 janvier au 14 août 2015, une manifestation étonnante d’éclectisme est offerte au musée de la Halle Saint-Pierre à Paris, dirigé par Martine Lusardy, spécialiste des formes hétérodoxes de l’art, dont l’art brut et les arts singuliers. Près de 700 œuvres de 67 artistes confirment l’absolue...
À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS
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Seitenzahl: 38
Veröffentlichungsjahr: 2016
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782341011303
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Les grandes expositions sont l’occasion de faire le point sur l’œuvre d’un artiste, sur une démarche esthétique ou sur un moment-clé de l’histoire des cultures. Elles attirent un large public et marquent de leur empreinte l’histoire de la réception des œuvres d’art.
Sur le modèle des fiches de lecture, les fiches exposition d’Encyclopaedia Universalis associent un compte rendu de l’événement avec un article de fond sur le thème central de chaque exposition retenue : - pour connaître et comprendre les œuvres et leur contexte, les apprécier plus finement et pouvoir en parler en connaissance de cause ; - pour se faire son propre jugement sous la conduite de guides à la compétence incontestée.
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Du 21 janvier au 14 août 2015, une manifestation étonnante d’éclectisme est offerte au musée de la Halle Saint-Pierre à Paris, dirigé par Martine Lusardy, spécialiste des formes hétérodoxes de l’art, dont l’art brut et les arts singuliers. Près de 700 œuvres de 67 artistes confirment l’absolue subjectivité qui caractérise cette exposition portant sur différentes périodes, avec des personnalités célèbres ou inconnues, autodidactes, humoristes. Mettre en scène le dessin est une cause que Frédéric Pajak, le commissaire invité de l’exposition, défend depuis 2002, date de création des Cahiers dessinés, une maison d’édition et une revue dont le n010 correspond au catalogue.
L’exposition s’inscrit dans la suite des projets du musée, qui cherche à créer des passerelles entre des genres habituellement marginalisés. Par cette initiative, Frédéric Pajak précise sa conception du dessin comme « la langue d’une autre réalité… Il obéit à la grâce, à l’instinct, au rêve, à la vie intérieure ». Le catalogue distingue trois ensembles : « Les artistes du dessin » constitue le groupe le plus nombreux d’artistes, reconnus pour la plupart. Ensuite vient « Le langage de la rupture », où il s’agit de « dessiner pour survivre » selon Lucienne Peiry, directrice de la recherche et des relations internationales de la Collection de l’Art brut, à Lausanne. Ici, les créateurs surprennent par une étrangeté née d’états dont l’œuvre devient le support hallucinatoire, comme chez Unica Zürn (1916-1970), ou d’expérience spirites, comme chez Laure Pigeon (1882-1965) ou Raphaël Lonné (1910-1989). Enfin, avec « Dessin d’humour et dessin de presse », les images ouvrent une « soupape de nonsense ».
Ces trois approches s’entremêlent cependant, bien que leurs auteurs appartiennent à des courants aussi divers que le sont leurs techniques, qui vont du plus classique au plus insolite comme l’emploi du brou de noix ou de la suie (Victor Hugo), ou encore le papier découpé (Anna Sommer). L’exposition présente des artistes singuliers mais reconnus comme Pierre Alechinsky ou Christian Dotremont (1922-1979), dont la participation au mouvement CoBrA rappelle les fondements d’une démarche en rupture avec les codes artistiques de leur époque. Dans cette même partie se trouvent Saul Steinberg (1914-1999), Roland Topor (1938-1997) et Olivier O. Olivier (1931-2011), des artistes aux motifs bizarres, amusants ou dérangeants et qui refusent d’être considérés comme des humoristes. On y découvre également des autoportraits toujours intrigants ou lourds d’une inquiétude prémonitoire comme celui de Bruno Schulz (1892-1942), assassiné par la Gestapo, de Tal Coat (1905-1985), Stéphane Mandelbaum (1961-1986), capables selon Pajak de dévoiler « l’absolue réalité du regard intérieur ». Martial Leiter, loin du style de ses dessins de presse, surprend avec des Mouchesinsolites, une virtuosité à l’encre sur papier kraft.
Lorsque le dessin adopte le langage de la rupture, les artistes posent plus clairement le problème de l’altérité. Restés hors des codes de l’art traditionnel, ils ont souvent dessiné sur le tard. Ils furent parfois des initiés au spiritisme, comme Laure Pigeon ou Rafael Lonné. Nouveau venu dans cet espace, Marcel Bascoulard (1913-1978), un autodidacte clochard, souvent vêtu en femme, donne des œuvres qui décrivent Bourges, sa ville sans cesse arpentée, avec une précision graphique étonnante. Enfin, de la fragile Unica Zürn, compagne de Hans Bellmer et proche du milieu surréaliste, sont exposées des dentelles graphiques arachnéennes, travaillées comme ses anagrammes.