Les Chouans d'Honoré de Balzac - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Les Chouans d'Honoré de Balzac E-Book

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Publié en mars 1829, Les Chouans, ou la Bretagne en 1799, qui s’intitule alors Le Dernier Chouan, est le premier roman qu’Honoré de Balzac (1799-1850) signe de son patronyme.

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Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852296749

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Chouans, Honoré de Balzac (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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LES CHOUANS, Honoré de Balzac (Fiche de lecture)

Publié en mars 1829, Les Chouans, ou la Bretagne en 1799, qui s’intitule alors Le Dernier Chouan, est le premier roman qu’Honoré de Balzac (1799-1850) signe de son patronyme. Il marque donc sa véritable entrée en littérature et constitue le point de départ de La Comédie humaine. L’ouvrage ayant eu peu de succès, Balzac le remania en 1834, y introduisant davantage de nuances psychologiques et rendant plus complexe le personnage de Marie de Verneuil, présentée jusqu’alors comme une simple aventurière. En 1841, il le reprit une nouvelle fois, afin de renforcer ses liens avec d’autres titres de La Comédie humaine, et notamment avec le dernier roman qu’il écrivit, L’Envers de l’histoire contemporaine (1854). Si l’on excepte la nouvelle Une passion dans le désert, Les Chouans est le seul roman à figurer dans les Scènes de la vie militaire, alors que celles-ci devaient comprendre plus de vingt-cinq récits, dont Les Vendéens, tous restés à l’état de projets.

• Le mensonge et la trahison

En 1799, les nobles et les paysans d’Ille-et-Vilaine entrent en insurrection. Hulot, commandant de l’armée républicaine, est attaqué par les Chouans alors qu’il conduit un convoi de Bretons réquisitionnés par les Bleus. Lors du combat, il entrevoit le nouveau chef des insurgés, un jeune homme qu’on surnomme le Gars. Ayant repoussé ses assaillants, Hulot gagne Alençon. Dans une auberge, il dîne en compagnie d’une mystérieuse jeune femme, Marie de Verneuil, ainsi que d’un officier de marine, accompagné de sa mère, en qui il croit reconnaître le Gars. Il s’apprête à l’arrêter quand Marie lui ordonne de le laisser libre. Elle est chargée par Corentin, le bras droit de Fouché, d’une mission secrète qui lui donne pleine autorité : séduire le Gars, alias le marquis de Montauran, et le faire tomber dans un piège. Elle l’a bien reconnu dans le jeune officier. Mais, attirée par lui, elle oublie le but de sa mission, qu’elle n’a d’ailleurs acceptée que pour échapper à la misère.

Hulot décide néanmoins d’escorter le couple de l’auberge et Marie à Fougères. En chemin, le Gars propose au commandant de passer la nuit en son château, lui jurant que sa troupe y sera en lieu sûr. En fait, tous les chefs des insurgés s’y trouvent réunis. L’un d’eux apprend à Montauran que Marie est une courtisane et une espionne. Furieux, celui-ci l’insulte et la chasse. Malgré son serment, les soldats républicains sont massacrés, et Marie échappe de peu à la mort.

Elle désire se venger, mais comprend que Montauran a été victime de fausses informations. Pour lui prouver la pureté de ses sentiments, elle parvient à le revoir lors d’un bal. Tout malentendu est dissipé. Les jeunes gens s’avouent leur passion. Ils se marieront une fois que Montauran aura déposé les armes. C’est alors que Corentin, inquiet de voir Marie faire échouer sa mission, met entre ses mains une lettre de son fiancé où celui-ci se targue de pouvoir satisfaire « le caprice d’une nuit ». Outragée, Marie livre Montauran à Hulot. Quand elle prend conscience que la lettre était un faux, il est trop tard pour fuir. Les deux amants n’ont que le temps de s’unir, avant d’être abattus par les soldats républicains.

• Le débat d’une ère nouvelle

Les Chouans est d’abord une grande histoire d’amour – un amour qui ne peut s’accomplir que dans la mort. Très influencé par Walter Scott, dont la vogue dans la France de la Restauration était immense, mais aussi par Shakespeare, ce roman réunit tous les éléments du drame romantique. Comme Roméo et Juliette, Marie et Montauran sont attirés l’un vers l’autre par une passion irrésistible, malgré leur appartenance à deux camps ennemis qu’ils vont chacun devoir trahir. Leur courage ne les sauvera pas d’un destin qu’ils ont en partie provoqué : « Dieu m’a trop bien exaucée », s’écrie Marie, comprenant que le « jour sans lendemain » qu’elle a souhaité sera celui de ses noces. Le récit, qui sera adapté deux fois à la scène, emprunte beaucoup aux techniques théâtrales, avec ses revirements soudains, ses scènes en huis clos (la réunion des conjurés, le bal, le mariage secret) et ses personnages secondaires très typés (Francine, la confidente de Marie ou le traître Corentin, ce « tigre à visage humain »).

L’histoire d’amour se double d’une fresque historique, que Balzac a voulu bâtir sur des faits vrais, notamment l’histoire du vicomte d’Asché, pilleur de voiture postale trahi par une espionne. Il a donc longuement enquêté sur le lieu de l’action, notant la topographie de l’endroit et les expressions patoisantes, afin de donner toute leur véracité aux descriptions du bocage ou du promontoire de Fougères, et aux dialogues des chuins Marche-à-Terre, Pille-Miche ou Galope-Chopine. « Ici le pays est le pays, les hommes sont les hommes, les paroles sont les paroles mêmes », note-t-il dans la préface de 1829.

Ce souci de réalisme ne donne que plus d’acuité à l’étude de mœurs. Balzac a voulu saisir le moment où basculent un siècle, et avec lui les valeurs qui l’accompagnent. 1799 n’est pas 1789 ou 1793. La Révolution s’achève, en même temps que l’ère des grands idéaux collectifs, dont Hulot, « une image vivante de cette énergique République », et Montauran, « une gracieuse image de la noblesse française », sont les derniers emblèmes. S’ouvre le règne des intérêts et des ambitions personnels.

Aussi Les Chouans est-il un roman où chacun se dissimule et intrigue. D’un côté le machiavélisme d’un Corentin, de l’autre la vénalité des conjurés, pour lesquels « le roi est une proie à dévorer », ou encore la cupidité d’un d’Orgemont, enrichi par le trafic des biens nationaux. Au milieu, des êtres instrumentalisés et manœuvrés : la masse des paysans bretons analphabètes, attardés et fanatisés, ou encore Marie, bâtarde d’un duc contrainte de se vendre au nouveau pouvoir. Les trois coups de la « comédie humaine » viennent d’être frappés. Ses personnages sont en place. Certains seront encore là dans ses dernières scènes : Hulot, devenu maréchal d’Empire et comte de Fortzheim, apparaîtra dans La Cousine Bette (1848) ; Corentin combattra Vautrin dans Splendeurs et misères des courtisanes (1839-1847). Ce sont les fondations de son grand édifice romanesque que Balzac jette en signant son « premier » ouvrage.

Philippe DULAC

Bibliographie
H. DE BALZAC, Les Chouans, in La Comédie humaine, t. VIII, L. Frappier-Mazur éd., Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1978 ; Les Chouans, C. Bernard éd., Le Livre de poche classique, no 705.
Études
C. BERNARD, Le Chouan romanesque. Balzac, Barbey d’Aurevilly, Hugo, P.U.F., Paris, 1989A. VANONCINI, Figures de la modernité. Essai d’épistémologie sur l’invention du discours balzacien, Corti, Paris, 1984.
Pistes
H. de Balzac, Histoire de la grandeur et de la décadence de César BirotteauH. de Balzac, Histoire des TreizeH. de Balzac, Illusions perduesH. de Balzac, La Comédie humaineH. de Balzac, La Cousine BetteH. de Balzac, La Peau de chagrinH. de Balzac, La RabouilleuseH. de Balzac, Le Cousin PonsH. de Balzac, Le Père GoriotH. de Balzac, L’Envers de l’histoire contemporaineH. de Balzac, Louis LambertH. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes Victor Hugo, Quatrevingt-Treize

BALZAC HONORÉ DE (1799-1850)

Introduction

Prométhée, Protée, homme à la robe de bure, créateur halluciné immortalisé par Rodin, Balzac a suscité toutes les imageries et toutes les gloses. L’œuvre immense vit, de réédition en réédition : elle est traduite et lue dans le monde entier et la télévision lui a redonné, plus que le cinéma, peut-être, une nouvelle fortune.