Les couleurs du bonheur - Anne-Laure Drouard Chanel - E-Book

Les couleurs du bonheur E-Book

Anne-Laure Drouard Chanel

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Beschreibung

Sagesse de vie "Arc-en-ciel"

“Comme chacun d’entre vous, j’ai « plusieurs vies », je navigue sous plusieurs casquettes. Je suis à la fois épouse, mère, formatrice, coach, voisine, engagée dans une association… Beaucoup de casquettes pour ma petite tête. Ce que je recherche, c’est la manière de vivre ces différentes réalités sans me perdre et sans m’épuiser. Trouver le lien qui relie et unit mes différentes réalités, celui qui donne du sens à ma vie. À partir de son expérience et d’une pédagogie qui relie ciel et terre et s’appuie sur les couleurs de l’arc-en-ciel, l’auteur, Anne-Laure Drouard, ouvre son cœur et sa pratique pour orienter chacun vers son essentiel propre, ses priorités de vie et trouver les ressorts d’une motivation durable. Les couleurs du bonheur est un ouvrage plein de vie, de témoignages et d’encouragements pour mettre de la couleur et du dynamisme dans sa vie, tout en se respectant profondément.

Découvrez un ouvrage plein de vie, de témoignages et d’encouragements pour mettre de la couleur et du dynamisme dans sa vie, tout en se respectant profondément !

EXTRAIT

Cheminer vers plus d’équilibre se concrétise par le soin que nous apportons à mettre du beau dans les pièces à l’intérieur desquelles nous vivons, nous travaillons, dans les jardins que nous entretenons. Pour atteindre un plus grand équilibre dans notre vie, il faudrait que nos maisons, nos appartements, nos bureaux soient simples et beaux comme la nature, comme un concentré pur de beauté. Pour que notre vie soit plus unifiée, le style de notre lieu de vie, de notre décoration d’intérieur devrait correspondre à nos goûts, refléter notre état d’esprit, nos idéaux, nos valeurs. Que nous choisissions une décoration épurée pour témoigner notre choix de vivre la sobriété heureuse ou une décoration plus garnie et plus créative pour exprimer notre sens de l’esthétisme ou notre grain de folie, l’objectif, si nous voulons mettre du bleu dans nos vies, est que notre maison ne soit ni pauvre, ni riche, ni trop sobre, ni trop ostentatoire. Peu importe que nous habitions un palace ou un petit appartement, un gratte- ciel ou une petite maison à la campagne, pourvu que le lieu que nous habitons soit accueillant pour tous : qu’une personne aisée ne s’y sente pas mal à l’aise et qu’une personne modeste ne reste pas sur le pas de la porte. Peu importe le nombre d’objets dont nous disposons, pourvu que ces objets soient disposés de manière harmonieuse et de façon à satisfaire le goût de chacun.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Anne-Laure Drouard Chanel est formatrice et coach et intervient notamment sur le thème de l’équilibre de vie. Son but est de transmettre et de permettre aux personnes et aux groupes qu’elle accompagne de cheminer vers un plus grand épanouissement personnel, professionnel et relationnel. Elle est mariée et mère de cinq enfants.

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À Benoît,grâce à qui je suis aujourd’hui plus vivante.

INTRODUCTION

« Harmonie ». Depuis toute petite, ce mot résonne en moi à la fois comme une douce mélodie mais aussi comme un appel profond. Un appel à la rechercher sans cesse. Un appel à la mettre au cœur de ma vie, de tous les aspects de ma vie : mon quotidien, mes relations, mon organisation, mon lieu de vie…

Pourquoi ? Parce que lorsque l’harmonie est là, tout semble se transformer, tout devient joyeux, beau et léger, tout prend du sens et devient lumineux. Lorsque je la ressens, j’ai l’impression d’être plus vivante, plus présente, je me sens à la fois sereine et pleine d’énergie. Tout me paraît possible.

Je pourrais aussi vous parler d’« équilibre ». De cet état de grâce où je me sens à ma place, tranquille et habitée, en lien et en paix avec la réalité et le monde qui m’entourent.

Si l’harmonie et l’équilibre nous attirent tant, c’est sans doute parce qu’ils représentent à eux deux la voie du juste milieu, celle de la tempérance qui est source d’une joie profonde et durable. Or qui ne cherche pas la joie ?

Il me semble que la femme est particulièrement attirée par l’harmonie. Elle la recherche et la désire dans tous les aspects de sa vie car elle sent qu’elle y trouve cohérence et unité de vie. Cela s’explique sans doute parce qu’elle est, dans sa nature profonde, poésie, beauté et harmonie. La femme est investie de la mission spécifique de mettre de l’harmonie là où il en manque.

L’homme, quant à lui, est souvent plus sensible à la notion d’équilibre. Il cherche davantage à équilibrer ses différents engagements personnels, familiaux, professionnels, sociaux, amicaux pour plus de bien-être personnel et relationnel. L’homme n’a pas pour mission d’apporter l’harmonie, mais l’équilibre pour plus de stabilité et de sécurité.

Que nous soyons homme ou femme, nous aspirons tous à l’harmonie et à l’équilibre, dans le sens d’une plus grande unité de vie. Unité des différentes facettes de notre vie et unité de nos relations.

Je suis mariée avec Simon, artisan au grand cœur, j’ai quatre filles sur terre, Élise, Adèle, Eugénie et Mathilde, et un fils, Benoît, au paradis. Comme chacun d’entre vous, j’ai « plusieurs vies », je navigue sous plusieurs casquettes. Je suis parfois juste moi et cela me suffit, parfois épouse, mère, ménagère, fille, sœur, formatrice, conférencière, auteure, amie, voisine, vice-secrétaire du bureau de l’association locale… Beaucoup de casquettes pour ma petite tête. Ce que je recherche, c’est la manière de vivre ces différentes réalités sans me perdre et sans m’épuiser. C’est le lien qui relie et unit mes différentes réalités, celui qui donne du sens à ma vie.

Quelle que soit la casquette que je porte, je suis avant tout une chercheuse de sens qui possède un profond désir de transmettre. Je ne suis ni philosophe, ni psychologue, mais curieuse de tout ce qui peut contribuer à l’harmonie et l’équilibre personnels et relationnels. Et lorsque je découvre une idée, une voie qui m’enthousiasme et qui fonctionne, je ne peux faire autrement que de la partager autour de moi, à ceux qui, comme moi, sont des chercheurs…

Alors si vous aussi, vous êtes un chercheur ou une chercheuse d’harmonie, d’équilibre, d’unité, de joie, de bonheur, je suis heureuse d’écrire pour vous ce livre sur ce que j’appellerai la sagesse de vie « arc-en-ciel ». Je suis heureuse de vous partager cette lecture profonde et originale de notre vie personnelle et relationnelle, basée sur la métaphore de l’arc-en-ciel, qui vise à donner du sens et à unifier les différents domaines de notre vie.

Je me suis longtemps posé la question de l’opportunité d’écrire ce livre. Pourquoi écrire un énième livre sur l’équilibre de vie ? Les étagères des librairies et des bibliothèques regorgent d’ouvrages de développement personnel.

Ce livre ne vient en aucun cas les concurrencer. Je ne vais pas vous présenter la méthode miracle, celle que vous attendiez depuis toujours et qui va révolutionner votre vie… Encore que…

Je dois être honnête, la sagesse de vie « arc-en-ciel » a bien quelque chose à nous raconter, à apporter à nos vies.

Ce livre, je l’ai mûri pendant cinq ans. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me lancer dans sa rédaction et surtout un peu d’audace. Je crois que j’attendais d’être fin prête ou d’être légitime. Peut-être même d’avoir trouvé l’harmonie et l’équilibre dans ma vie, une fois pour toutes ! Vous vous en doutez, j’y travaille encore, inlassablement ! Alors si j’attends d’être prête pour écrire ce livre et partager avec vous en quoi la lecture de vie aux couleurs de l’arc-en-ciel éclaire et illumine ma vie et celle de beaucoup d’autres, je risque de ne jamais le faire, et donc de ne jamais pouvoir transmettre les fruits de ce style de vie rayonnant.

Prête ou pas, je vous invite donc à voyager dans un univers coloré et lumineux… Celui de votre vie.

Sept couleurs pour illuminer et unifier nos vies

La sagesse de vie « arc-en-ciel », je ne l’ai pas inventée. Je l’ai découverte et expérimentée sous toutes ses coutures. Aujourd’hui, je continue de l’approfondir et je suis heureuse de la transmettre. Elle s’inspire de l’intuition d’une mystique italienne chrétienne, Chiara Lubich (1920-2008), femme de dialogue qui a œuvré toute sa vie pour l’unité dans tous les aspects de nos vies : unité entre les personnes et unité de vie. Elle a fondé le mouvement des Focolari, qui rassemble des personnes de plus de 140 pays, de toutes convictions religieuses, croyantes et non croyantes, qui cherchent à vivre et à promouvoir la fraternité universelle.

Même si les racines de la sagesse de vie « arc-en-ciel » sont chrétiennes, je fais le vœu que vous vous sentiez rejoints par la dimension laïque de cette lecture de vie, accessible à tous et à chacun, quelles que soient ses convictions personnelles et religieuses.

Découvrons à présent la genèse de cette lecture de vie aux couleurs de l’arc-en-ciel. En 1949, alors que Chiara Lubich se promène dans la nature, elle aperçoit la lumière du soleil qui se reflète dans une petite goutte d’eau. Apparaissent alors sept magnifiques couleurs, les sept couleurs de l’arc-en-ciel. Chiara Lubich pressent alors que notre vie est à l’image de cette goutte d’eau. Notre vie est petite, fragile, mais lorsqu’elle se laisse envahir par la lumière du soleil, par l’amour, ses multiples facettes se révèlent et rayonnent autour d’elle.

Petit à petit, l’intuition première de Chiara Lubich se précise, notamment lorsque celle-ci tombe par hasard sur cette phrase où Salomon dit : « La Sagesse s’est construit une maison ; elle a taillé sept colonnes1. » Sept, le chiffre parfait, en relation étroite avec l’histoire de l’humanité (les sept merveilles du monde), la symbolique des religions (les sept jours de la semaine, les sept péchés capitaux) et la science (les sept systèmes cristallins, les sept unités de base du système international).

Son intuition se précise davantage encore, lorsqu’elle réalise qu’elle vit alors en communauté avec sept amies, qui cherchent comme elle à mettre l’amour au cœur de la vie, dans le contexte difficile de la Seconde Guerre mondiale. Chiara Lubich constate que leur vie commune s’organise autour de leurs talents respectifs. En regardant vivre chacune de ses amies, elle identifie alors sept « desseins », qui représentent les sept expressions fondamentales de notre vie. Les sept couleurs de la « sagesse de vie arc-en-ciel » étaient nées. Elles s’incarnaient dans la réalité.

Comme l’arc-en-ciel qui se décline en rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, ainsi notre vie s’exprime à travers plusieurs facettes, à travers sept expressions concrètes faisant partie d’un même tout harmonieux :

Rouge : travail et vie matérielle.

Orange : rayonnement et vie affective.

Jaune : spiritualité et vie intérieure.

Vert : nature et vie physique.

Bleu : harmonie et milieu de vie.

Indigo : sagesse et vie intellectuelle.

Violet : communication et vie d’unité.

Ces sept couleurs représentent chacune un aspect fondamental de notre vie dont nous avons à prendre soin, et se déploient ensuite en plusieurs nuances que nous découvrirons tout au long de ce livre.

Le mélange de toutes les couleurs du spectre chromatique donne le blanc. De la même manière, ces couleurs, lorsqu’elles sont toutes vécues harmonieusement, de manière équilibrée, favorisent l’unité. Elles unifient nos vies personnelles et relationnelles. Ces couleurs, dans leur rapport l’une avec l’autre et prises toutes ensemble, créent une dynamique, une lumière qui transforme nos vies et nos relations.

Choisir une vie rayonnante…

J’ai découvert cette « lecture de vie » basée sur la métaphore de l’arc-en-ciel il y a plusieurs années, mais c’est seulement en 2012 qu’elle s’est imposée à moi comme une voie possible vers plus de joie.

Et cette nouvelle découverte, je l’ai faite à un moment particulier de ma vie, sept ans après le décès brutal et inattendu de mon deuxième enfant, Benoît.

Après une longue et douloureuse période froide, vide, sans vie, j’ai petit à petit osé emprunter le chemin du consentement à ma réalité de maman endeuillée. J’ai choisi de taire mon habituel « Cela aurait pu être autrement » qui me faisait tant souffrir, pour le remplacer par un simple « C’est ».

À cette époque, je me rappelle très bien avoir été frappée par les mots d’une jeune femme, veuve et maman d’un enfant handicapé, qui soulignait l’importance de « consentir » à sa vie, telle qu’elle est. Elle avait trouvé le mot qui sonnait juste à mon cœur. Il ne s’agissait pas, comme je l’entendais souvent, d’accepter (personne ne peut accepter la souffrance ou la mort), ni de faire le deuil (qui signifie « renoncer à »). Consentir voulait dire pour moi accueillir le manque, sans pour autant tomber dans son gouffre. Cela voulait dire accueillir le peu de vie qui m’était encore donné et que je voulais continuer à donner. Cela voulait dire quitter la route qui tournait en circuit fermé autour de moi-même et de ma souffrance, pour aller vers le circuit ouvert et infini de la vie2.

Désormais capable de diriger mon énergie dans le sens de la vie, je me suis alors mise résolument à la recherche de tout ce qui pouvait favoriser cette vie.

Grâce à un indispensable travail thérapeutique, j’ai retrouvé la force d’ouvrir mon « champ de conscience », c’est-à-dire mon esprit et mon intelligence, et je me suis passionnée pour le développement personnel, la libération émotionnelle, le fonctionnement de notre cerveau. Je me suis intéressée au zen, à la « pleine conscience3 », à la psychologie positive… En lien avec mon activité professionnelle, je me suis formée à différentes techniques de thérapie brève, à la programmation neurolinguistique. J’ai lu une large partie de la littérature proposée sur ces sujets visant à l’épanouissement de soi.

Tout cela était passionnant, encourageant, dynamisant. Je trouve encore aujourd’hui beaucoup de ressources dans la « pleine conscience », sans laquelle je ne pourrais plus vivre, et dans la psychologie positive. Pourtant, ces approches, aussi intéressantes puissent-elles être, ne répondaient pas en profondeur à mon besoin de redonner de l’ampleur et du sens à toutes les facettes de ma vie. Il me fallait réexplorer profondément tous les contours de ma vie. La revisiter dans son ensemble pour mieux l’accueillir, la transformer et ainsi mieux la donner.

C’est à ce moment précis que la vie imprégnée des couleurs, que je connaissais pourtant depuis longtemps, m’est apparue comme une réponse, une voie possible… J’ose même dire, une évidence.

Depuis que cette sagesse de vie colorée, que vous allez découvrir tout au long de ces pages, s’est imposée à moi, les couleurs ne m’ont plus quittée. Elles m’ont tellement relevée que j’ai eu envie de les voir rayonner encore plus autour de moi… Alors j’ai commencé à les diffuser…

Les sessions et formations arc-en-ciel ont vu le jour, de nombreuses personnes ont découvert comment mettre ces couleurs au cœur de leur vie. Ce livre est une étape supplémentaire dans cette grande aventure colorée.

Alors, si vous le voulez bien, allumons la lumière et mettons de la couleur dans nos vies !

1. Proverbes 9,1.

2. Bernardette LEMOINE, Le secret de la vraie réussite, Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 2009.

3. La « pleine conscience » consiste à porter intentionnellement attention aux expériences internes (sensations, émotions, pensées, états d’esprit) ou externes du moment présent, sans porter de jugement de valeur. C’est Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine américain, qui a introduit en 1994 le concept de « pleine conscience », issu initialement du bouddhisme, en médecine et en psychologie occidentale.

Première partie

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PRÉALABLES À LA SAGESSE DE VIE ARC-EN-CIEL

Vous vous apprêtez à découvrir ce que recouvrent les sept couleurs de l’arc-en-ciel et la manière dont elles s’incarnent concrètement dans notre vie personnelle et relationnelle. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble essentiel de préciser les fondements de la sagesse de vie arc-en-ciel, les trois piliers sur lesquels elle s’appuie.

Notre vie, éclairée par la métaphore de l’arc-en-ciel, se situe au cœur d’une « dynamique triangulaire ». Elle repose sur l’idée que, pour être équilibrée et harmonieuse, et mieux encore, unifiée, notre vie a besoin de respecter ses trois dimensions constitutives : le désir, la relation et l’amour, trois réalités qui nous animent et nous tiennent tout simplement en vie. Nous sommes en effet des hommes et des femmes de désir, de relation et d’amour. Prenons donc le temps d’approfondir ces trois dimensions fondamentales de notre être.

1NOUS SOMMES DES ÊTRES DE DÉSIR

L’homme et la femme sont fondamentalement des « êtres de désir ».

Le désir est entendu ici, non pas comme « plaisir », mais comme « promesse et force de vie ». En effet, je ne souligne pas ici le désir qui est suscité par l’extérieur et qui, comme le précisent les bouddhistes, est l’une des causes de nos souffrances, mais le désir qui vient de l’intérieur et qui ressemble à un courant de forces qui nous attire, nous guide et nous pousse à aller de l’avant. Lorsque nous dirigeons consciemment ce courant de forces dans la bonne direction, vers la vie, il favorise notre action, notre transformation et notre épanouissement.

Le désir est essentiel à la vie. Le sentiment qu’il suscite peut être discret ou puissant. Ce qui est certain, c’est qu’il habite chaque être humain et qu’il participe à notre « élan de vie ». Il est à la fois la source de notre élan de vie (il nous donne « en vie ») et l’accomplissement de cet élan (il est ce à quoi nous aspirons). Il est comme l’alpha et l’oméga de notre vie.

Cet « élan » est vital au sens strict du terme. Il est comme l’air que nous respirons, indispensable à notre existence. Sans l’élan de vie révélé par notre désir, notre vie perd sa saveur, sa profondeur, son sens. Parfois même, elle s’arrête.

Pour différentes raisons, nous avons pu étouffer, éteindre, renoncer à nos désirs. Parfois aussi, nous vivons à partir du désir des autres et non du nôtre. Nous ne tenons pas toujours compte de nos désirs, nous contentant de satisfaire ceux des autres.

Les épreuves petites ou grandes que nous traversons peuvent également altérer notre ressenti du désir. Le désir, source de vie, est pourtant toujours là, telle une petite flamme vacillante tapie tout au fond de nous-mêmes. Nous ne distinguons peut-être plus cette source de lumière, nous ne sentons plus sa chaleur car elle est cachée derrière le tumulte des événements, des émotions ou des souffrances qui nous submergent. Pourtant, le fait même d’en souffrir signifie que l’élan de vie n’est pas éteint, puisque le désir du désir existe. Cette petite lumière, parfois infime, est celle qui nous tient tout simplement en vie.

Allons donc à la rencontre de notre désir intérieur. Osons le regarder, le respecter, le révéler pour donner tout son sens à notre existence.

Depuis le début de ce chapitre, je vous parle du désir au singulier. En réalité, nous pourrions dire qu’il existe plusieurs types de désir, et plus exactement quatre niveaux de désir, du plus pragmatique au plus profond.

Le premier niveau de désir est très « terre à terre ». Il contient les notions de nécessité, de consommation, liées à nos besoins vitaux : le besoin de se nourrir, de se vêtir, de dormir, de se réchauffer, de se loger… Ces besoins répondent à notre désir de vie et tiennent compte de notre réalité humaine et corporelle. Ce sont les premiers besoins à satisfaire. Ils sont pratiques et permettent notre survie.

Ce premier niveau est indispensable pour tout être humain. Nous voyons bien les conséquences désastreuses de leur non-respect : isolement, solitude, précarité… Indispensable, il n’est cependant pas suffisant à notre épanouissement. Nous sommes en effet appelés à découvrir le sens de notre vie, qui est au-delà de la survie, et qui est autre que le désir de consommer.

Le deuxième niveau de désir se révèle à travers des besoins qui s’échelonnent à des degrés d’importance divers et qui demandent du temps, du travail, une recherche. Il s’agit par exemple du désir de fonder une famille, de trouver un travail, d’avoir une vie équilibrée, d’atteindre un objectif… Ces désirs sont concrets et nécessitent une démarche de notre part, une mise en projet. Ils sont innombrables et varient d’une personne à une autre. En découvrant et en orientant ces désirs, nous nous permettons de vivre notre différence, notre unicité.

Le troisième niveau de désir rassemble l’ensemble des désirs partagés par tous les êtres humains : le désir de joie, de solidarité, d’enthousiasme, de dynamisme, d’équilibre, d’harmonie, de prise de conscience, d’amitié, d’amour… et beaucoup d’autres encore. Je vous encourage à vous amuser à écrire votre propre liste. Ces désirs sont de l’ordre des valeurs existentielles qui nous rendent profondément heureux, qui favorisent ce que nous pourrions appeler notre contentement profond. Ce sont les phares qui éclairent et jalonnent notre existence, ce à quoi nous aspirons, ce vers quoi nous souhaitons tendre. Ce sont nos boussoles, nos repères. Ce qui différera d’une personne à une autre, ce sera l’intensité de chacun de ces désirs et leur hiérarchie les uns par rapport aux autres.

Enfin, notre désir possède un quatrième niveau, plus profond et plus universel : le désir infini de vivre dans l’amour.

Dans sa première méditation sur la beauté, François Cheng1 écrit à propos du désir : « À l’intérieur de la présence de chaque être, et de présence à présence, s’établit un complexe réseau d’entrecroisement et de circulation. Au sein de ce réseau se situe, justement, le désir que ressent chaque être de tendre vers la plénitude de sa présence au monde. »

Guy Corneau, psychanalyste jungien, écrit aussi : « La vie est un élan irrépressible vers la lumière, vers l’union, vers la communion2. »

Ce désir de présence à soi, aux autres et au monde, ce désir fondamental d’amour, est celui qui sous-tend tous les autres. C’est celui que nous avons tous au plus profond de nous-mêmes, quelles que soient nos convictions personnelles et religieuses.

La sagesse de vie arc-en-ciel que vous vous apprêtez à découvrir prend au sérieux tous les niveaux de notre désir, de manière concrète et profonde. Elle s’intéresse aussi bien au niveau superficiel qu’au niveau profond de notre désir.

Vous imaginez donc le potentiel de cette approche. Une manière de vivre qui permette de répondre à tous nos besoins, des plus simples aux plus profonds. Une approche qui cherche à nous combler parce qu’elle vise avant tout à répondre à notre désir infini de vivre dans l’amour, de soi et des autres.

1. François CHENG (écrivain, poète et calligraphe), Cinq méditations sur la beauté, Paris, Albin Michel, 2006.

2. Guy CORNEAU, Le meilleur de soi, Paris, Robert Laffont, 2007.

2NOUS SOMMES DES ÊTRES DE RELATION

Aucun être humain ne peut vivre et grandir sans relation, sans lien affectif avec les autres. Nous avons besoin les uns des autres pour vivre, grandir, nous accompagner, nous construire…

Notre vie en tant que telle est relation. Elle est tissée de nombreux « liens », et ce, depuis le sein de notre mère.

La recherche d’un sentiment profond et durable d’équilibre et d’harmonie, et plus précisément d’« unité », n’est pas étrangère à cette question de la relation dans notre vie. En effet, ces sentiments de bien-être sont en grande partie le fruit de la qualité de nos relations. Mais de quelles relations parle-t-on ?

Lorsque j’anime des sessions de formation sur l’équilibre de vie « arc-en-ciel », je commence toujours par demander aux participants de représenter leur vie relationnelle sous forme de schéma et de préciser leurs priorités relationnelles. Deux constats me frappent régulièrement. Le premier est que parfois, les personnes oublient de se représenter elles-mêmes, comme auto-relation. Le deuxième est l’altruisme généreux de la majorité des personnes ! La plupart du temps, lorsqu’elles ont des enfants, ce sont leurs enfants qui ont la première place dans l’échelle de leurs priorités, en particulier pour les femmes. Parfois aussi ce sont leur conjoint, leurs parents ou leurs amis qui arrivent en première position. Bref, ce sont presque toujours les autres qui ont la priorité. Beaucoup d’entre nous ont sans doute été encouragés, depuis leur plus jeune âge, à prendre avant tout soin des autres, à commencer par écouter les besoins des autres, par altruisme, et alors seulement, et éventuellement, les siens.

Évidemment – et je ne cesserai de le rappeler tout au long de ce livre – les personnes qui nous entourent sont essentielles à notre épanouissement, dans la mesure où nous sommes des êtres de relation, et que nous avons besoin d’elles pour enrichir notre vie. Toutefois, est-ce que nous ne risquons pas de trop nous oublier, si nous plaçons les autres toujours devant nous ? Comment être bien avec les autres, comment être capables de rejoindre nos « frères et sœurs en humanité » dans ce qu’ils vivent, si nous ne sommes pas capables de rejoindre le premier être humain que nous rencontrons chaque matin, et qui n’est autre que nous-mêmes ? Comment répondre aux besoins de nos proches, si nous n’avons pas d’abord conscience de nos propres besoins ?

Au risque d’énoncer une vérité qui résonne désormais presque comme une banalité, « charité bien ordonnée commence par soi-même » comme le dit le proverbe. Osons donc la première relation qui nous est confiée : la relation à nous-mêmes. Osons nous accorder de l’importance… pour ensuite donner de l’importance aux personnes qui nous entourent.

La sagesse de vie arc-en-ciel a la particularité d’être un style de vie « dynamique », qui provoque et entraîne un mouvement.

Ce mouvement commence par aller vers soi, puis sort de soi pour aller rejoindre les autres. Autrement dit, en prenant soin de moi, en respectant les différentes expressions fondamentales de ma vie, je crée en moi une onde positive qui résonne ensuite autour de moi. Ainsi, j’éclaire ma vie et celles des autres.

Cette dynamique n’est toutefois pas seulement à sens unique. À travers l’amour concret et coloré que je donne aux autres, je reçois beaucoup et ainsi j’enrichis ma vie, je l’illumine.

Il existe donc deux chemins distincts mais complémentaires pour accéder à un sentiment profond et durable d’unité dans sa vie.

Le premier chemin d’accès à l’unité est un chemin vers soi, un chemin de connaissance et de consentement à soi, un chemin qui nourrit la relation à soi.

Le second chemin est un chemin vers l’autre, un chemin d’amour et d’ouverture à l’autre pour avancer ensemble dans notre voyage coloré.

Ces deux chemins que je vous propose d’approfondir se rejoignent lorsque nous sommes capables de nous décentrer, de nous détacher. Nous y reviendrons largement au fil des couleurs.

Je prends soin du cœur

Empruntons d’abord le premier chemin qui mène à l’unité, celui du consentement à soi.

Lorsque je propose aux personnes, dans le cadre des formations que j’anime, de « se choisir comme priorité », je suis souvent témoin de réactions partagées. Certains écarquillent les yeux, et se disent en eux-mêmes, sans le dire ouvertement, que « c’est un peu égoïste de dire qu’on est sa propre priorité », d’autres prennent une mine déconfite et soupirent : « Oui, ce n’est pas faux, mais franchement, je ne vois pas comment c’est possible », d’autres encore (le plus souvent, des hommes d’ailleurs !) esquissent un petit sourire satisfait en se disant : « J’ai donc bien raison de prendre du temps pour moi »…

Pour réconcilier tout le monde, formulons notre vœu en nous proposant ceci : il s’agit de nous accorder de l’importance, mais une importance ajustée.

Beaucoup d’approches de développement personnel insistent sur le fait de prendre soin de soi pour vivre une vie plus épanouie. Certains, comme Thomas d’Ansembourg1, disent qu’il s’agit même de « développement social durable ». Je partage son point de vue, car si je prends soin de moi, je peux ensuite prendre soin de mes relations et ainsi améliorer le monde. Vaste programme, plein d’optimisme !

Cultiver, sans culpabilité, un « égoïsme sain » est donc nécessaire, voire urgent.

Pour convaincre ceux qui douteraient encore de l’urgence qu’il y a à s’accorder de l’importance, je vous propose de creuser un peu la question de l’amour de soi.

La première chose, je crois, c’est de bien faire la différence entre l’amour de soi et l’amour-propre. Revenons sur ce point à l’analyse que fait Rousseau2, dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Il distingue en effet l’amour de soi et l’amour-propre. L’amour de soi porte chaque personne à s’accueillir telle qu’elle est, à se respecter et à prendre soin d’elle. L’amour-propre, quant à lui, est une « passion éminemment sociale » qui naît de la comparaison avec les autres et vise à assouvir une soif de paraître, de domination ou de pouvoir. L’amour de soi vient de l’intérieur, naît de notre instinct primitif de conservation et nous invite au détachement. L’amour-propre vient de l’extérieur et nous fait souffrir en nous forgeant une idée de nous-mêmes à laquelle nous nous attachons. L’amour-propre nous détruit alors que l’amour de soi nous construit en nous poussant à prendre soin de notre vie et à progresser jour après jour.

Pour continuer de préciser ce que nous entendons par « amour de soi », nous pourrions aussi parler d’estime de soi, ce sentiment qui se développe lorsque je me sens « aimable ». Mais la question qui se pose alors est la suivante : sur quoi fondons-nous notre estime personnelle ? Est-ce sur notre connaissance de nous-mêmes ou bien sur le regard des autres, c’est-à-dire sur le fait de plaire, ou au moins de ne pas déplaire ? Est-ce sur la conviction profonde que nous sommes chacun aimables, juste pour ce que nous sommes ? Vous aurez bien compris que notre estime personnelle n’est solide que lorsqu’elle prend racine à l’intérieur de nous-mêmes et non à l’extérieur. Elle se développe lorsque nous grandissons dans la connaissance de nous-mêmes, de nos sentiments, de nos besoins, de notre élan de vie. Je précise sur ce point qu’il ne faut pas confondre l’estime de soi avec la confiance en soi qui se développe lorsque nous nous sentons « capables ».

Si le fait de prendre soin de nous est essentiel, il faut toutefois être attentifs au chemin que nous empruntons. Il peut y avoir en effet une forme d’ambiguïté que Matthieu Ricard, moine bouddhiste et neurobiologiste, décrit bien : « Si ce développement (personnel) s’opère uniquement dans la bulle de notre ego, on va le nourrir, le polir, l’embellir avec des idées réconfortantes, mais ce sera toujours dans une optique très étriquée, et on passera à côté du but, car la recherche de la plénitude ne peut s’accomplir que par la bienveillance et l’ouverture aux autres3. »

Autrement dit, il s’agit de s’accorder de l’importance, de travailler sur soi, de prendre du temps pour soi pour apprendre à se transformer en profondeur, non pas seulement pour soi-même, mais se transformer pour offrir le meilleur de soi, pour se mettre au service : au service de nos talents, au service des personnes qui nous sont confiées et qui nous entourent, au service de la société et plus largement du monde. C’est ainsi que la joie que nous ressentons en étant bien avec nous-mêmes devient plénitude, parce que diffusée, donnée, partagée.

À l’image du cœur qui bat et fait vibrer tous les organes et donc tout le corps, si je mets l’amour au cœur de ma vie en commençant par m’aimer tel que je suis, avec ma part de lumière et ma part d’ombre, si je réponds à mon désir profond et infini de vivre dans l’amour en incarnant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, je deviens alors un cœur qui rayonne, qui aime et donne vie autour de lui : vie à mes projets, vie à mes relations, « vie à ma vie ».

J’élargis mon cœur et je le laisse rayonner

Poursuivons notre réflexion en empruntant le deuxième chemin qui mène vers plus d’unité dans notre vie : celui de l’ouverture à l’autre.

En effet, si nous avons su prendre soin de nous-mêmes, nous sommes désormais disponibles, prêts à prendre soin des autres et à transmettre l’amour autour de nous.

J’aimerais, dans ce chapitre, faire surtout le point sur la notion de « priorité relationnelle » et sur notre manière d’appréhender nos relations.

La plupart des approches permettant un meilleur équilibre de vie relationnelle nous proposent une lecture « classique », hiérarchique, de l’ordre de nos priorités relationnelles. Certains, comme Holly Pierlot, auteure de Manuel de survie d’une mère de famille4, schématisent nos relations sous la forme d’une pyramide en haut de laquelle nous trônons, juste en dessous de Dieu si nous avons la foi :

Cette représentation a le mérite de mettre nos relations dans un ordre logique et constructif, mais je vous avoue qu’elle ne me satisfait pas pleinement. Elle présente le risque de nous placer au-dessus des autres et de nous enfermer dans notre tour d’ivoire. Et comme le dit avec humour Alexandre Jollien, philosophe, « cela sent le renfermé dans la bulle de notre ego5 ! »

J’aimerais donc vous inviter à changer de regard, voire à prendre le sujet à l’envers ! Imaginez plutôt une pyramide renversée dans laquelle nous gardons le même ordre de priorités :

Je ne me positionne plus au-dessus des autres, mais en dessous… Attention, je n’ai pas dit que je « m’écrasais » sous les autres ! Disons simplement que je ne me positionne plus comme la personne qui « chapeaute » l’ensemble, mais plutôt comme une personne qui se met « au service » des autres.

Lorsque dans mes formations, je présente cette pyramide renversée, certains se visualisent en dessous de la pyramide, les bras ouverts comme s’ils la portaient. Ils me disent alors : « Oui, mais là, ça fait un peu lourd pour mes petites épaules, je ne peux pas porter tout ce petit monde… » En effet, ils n’ont pas complètement tort, l’image montre bien à quel point cela peut être lourd d’être au service de tous ceux qui nous entourent. C’est donc qu’il doit encore manquer quelque chose à mon image…

Certains me rétorquent également que cette représentation sous forme pyramidale leur semble trop fermée. Je partage leur point de vue, car le propre de la relation est justement d’être ouverte. Alors pourquoi représenter nos relations dans une pyramide fermée ? Je préférerais une représentation ouverte et large.

Enfin, si vous êtes fin observateur ou tout simplement pragmatique, vous me diriez à juste titre que ma pyramide ne risque pas de tenir la pointe en bas, que mon histoire est un peu bancale et vous auriez bien raison ! Ma pyramide, telle qu’elle est avec la pointe en bas, risque fort de s’écrouler ou de tourner sur elle-même comme une toupie folle si rien ne la soutient.