Les Écrivains devant l'impressionnisme de Denys Riout - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Les Écrivains devant l'impressionnisme de Denys Riout E-Book

Encyclopaedia Universalis

0,0

Beschreibung

Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Si les principaux peintres à qui l'on doit la naissance de la peinture moderne en France – Paul Cézanne, Edgar Degas, Édouard Manet, Claude Monet, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley – commencent à renouveler la pratique et l'esthétique picturale au début des années ...

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Les Écrivains devant l'impressionnisme de Denys Riout.

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

À PROPOS DE L'ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 51

Veröffentlichungsjahr: 2017

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341006149

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Écrivains devant l'impressionnisme, Denys Riout (Les Fiches de lecture d'Universalis).

Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

LES ÉCRIVAINS DEVANT L’IMPRESSIONNISME, Denys Riout (Fiche de lecture)

Si les principaux peintres à qui l’on doit la naissance de la peinture moderne en France – Paul Cézanne, Edgar Degas, Édouard Manet, Claude Monet, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley – commencent à renouveler la pratique et l’esthétique picturale au début des années 1860, ce n’est qu’à l’occasion de l’exposition de la Société anonyme des artistes en 1874, boulevard des Capucines, que le critique du Charivari, Louis Leroy lance, dans un article virulent, le terme d’« impressionnisme » à propos du tableau de Monet Impression, soleil levant. À cette date, alors que nombre d’œuvres importantes avaient déjà été produites, le public est encore majoritairement hostile aux impressionnistes, et ce n’est que lorsque apparaît le néo-impressionnisme en 1886 qu’il commence à accepter la tendance précédente. De 1874, date de la naissance officielle du groupe impressionniste, à 1886, date de sa dernière exposition, des écrivains comme Stéphane Mallarmé, Émile Zola, Joris-Karl Huysmans, Jules Laforgue, Octave Mirbeau, Émile Verhaeren, Guy de Maupassant, ainsi que des critiques d’art ont défendu, régulièrement pour certains d’entre eux, ce qu’ils nommaient l’« art contemporain », milité vaillamment contre le rire de la foule, le mépris des artistes en place et le refus continuel des Salons d’exposer des toiles résolument modernes. C’est un choix de leurs principales interventions qu’a opéré l’historien d’art Denys Riout en 1989 en rassemblant, dans Les Écrivains devant l’impressionnisme, les textes de vingt-deux écrivains et critiques d’art, textes pour la plupart rédigés entre 1874 et 1886 (Édouard Manet de Zola datant de 1868).

• Le combat commun des peintres et des écrivains

L’académisme régnait, les Salons des lieux institutionnels étaient tout-puissants, les peintres et les sculpteurs qui ne suivaient pas les codes plastiques en vigueur se voyaient tout simplement écartés de la vie artistique officielle. Le réseau des galeries ou de lieux d’exposition publics indépendants des circuits officiels étant inexistant, il était impossible pour un artiste de montrer son travail. Si d’autres enjeux et d’autres procédures avaient cours dans le monde littéraire, la plupart des écrivains qui ont soutenu le groupe impressionniste rencontraient les mêmes difficultés. Le fait que ces écrivains étaient eux-mêmes engagés dans un travail artistique en phase avec la modernité n’était sans doute pas étranger à leur volonté de défendre dans l’impressionnisme une sorte d’équivalent pictural de leurs fictions littéraires. C’est ainsi que Huysmans, par exemple, fit le rapprochement entre la Nana de Manet – ce dernier étant considéré comme le chef de file des impressionnistes alors qu’il ne fit jamais partie du groupe – et deux romans de Zola, L’Assommoir et Nana. Toutefois, ce ne sont pas de simples raisons stratégiques qui poussèrent les écrivains à faire l’éloge du groupe impressionniste, mais la conscience qu’ils avaient d’un projet commun, celui de représenter le monde contemporain – sujet banni dans les écoles d’art comme dans les lieux d’exposition agréés par les instances officielles. Ainsi mirent-ils en avant l’idée de modernité chez les impressionnistes, dans leurs écrits, – une modernité déjà théorisée, mais sous un autre angle, par Charles Baudelaire (Le Peintre de la vie moderne, 1863) – ainsi que les nouveaux procédés plastiques accompagnant cette vision picturale inédite de la société ou de la nature.

• Représenter la « réalité moderne »

Tout au long de ces textes, et quelle que soit leur approche, l’accent est très souvent mis sur le projet systématiquement dénigré par l’art officiel, celui de montrer la réalité quotidienne, de dépeindre les choses et les êtres tels qu’ils sont perçus, de représenter la campagne ou la ville dans leur apparence immédiate. Les auteurs, écrivains ou critiques d’art, ont à cet égard parfaitement compris que l’enjeu était fondamentalement pictural et non pas lié à quelque concurrence avec la photographie, nouveau médium jugé alors comme plus objectif pour rendre la réalité d’un visage, d’une rue, d’une gare ou d’une forêt. Tous reconnaissent l’importance du plein air, du contact direct avec le sujet, et saluent l’éclaircissement de la palette des peintres. L’omniprésence dans ces textes des approbations concernant la représentation de la « réalité moderne » et la clarté de la palette permet de mesurer à quel point l’impressionnisme a révolutionné les conventions de la peinture, voire la banale perception des choses mêmes ; ne fut-il pas d’ailleurs également dénommé l’« école des yeux » ou l’« école des taches » ? Soulignons que le mot d’« impressionnisme », lancé par dérision en 1874, parmi d’autres termes aussi péjoratifs – « nihilisme, byzantinisme, lugubrisme » proposa même un critique – fut adopté par les intéressés à partir de 1877, et les écrivains-critiques eux-mêmes parvinrent à renverser le sens du mot et à l’imposer grâce à l’évocation qu’il autorisait de la sensation, de la lumière, des couleurs, des textures. Ils cherchent même à rivaliser dans leurs textes avec le traitement pictural qu’ils analysent, comme le montrent certaines descriptions de Huysmans ou de Mallarmé. Ce dernier publie, en avril 1874, dans La Renaissance littéraire, la critique de trois tableaux de Manet, dont Les Hirondelles