Les Femmes savantes de Molière - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Les Femmes savantes de Molière E-Book

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Avant-dernière comédie de Molière (1622-1673), Les Femmes savantes font écho aux Précieuses ridicules (1659) qui ont ouvert la carrière parisienne de l'auteur.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Les Femmes savantes de Molière

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 51

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852295827

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Nito/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Femmes savantes, Molière (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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LES FEMMES SAVANTES, Molière (Fiche de lecture)

Avant-dernière comédie de Molière (1622-1673), Les Femmes savantes font écho aux Précieuses ridicules (1659) qui ont ouvert la carrière parisienne de l’auteur. Sur le même motif (les femmes et leur volonté de prétendre au savoir et à l’art dans une société de salon), Molière est passé d’une pièce en un acte et en prose, fondée sur des types, faisant la satire de précieuses provinciales entichées de clichés amoureux, à une comédie longue, composée en vers et disposée en cinq actes, visant des parisiennes érigées en caractères et se piquant de philosophie – science, métaphysique et arts confondus.

C’est que la revendication des salons a changé. La réforme des mœurs, des sentiments et du langage s’applique maintenant à des matières plus élevées. Si dans le salon de Mlle de Scudéry, on avait inventé le terme de « femme savante », les nouveaux salons féminins parlent désormais bien plus de la philosophie et de la science que des méandres du cœur, abondamment glosés dans le Grand Cyrus ou dans Clélie. Seule Bélise, dans Les Femmes savantes, admire encore les vieux romans, tandis que les autres, si elles ne renient rien de leur plaisir à participer au courant galant, s’intéressent à d’autres sujets. En 1668, Marguerite Buffet a publié son Éloge des femmes savantes. C’est l’époque où l’on vante, malgré les sarcasmes, l’aptitude féminine à converser librement avec les hommes des thèmes les plus divers et où l’on remarque, dans Le Cercle des femmes de Laforge et Le Mérite des femmes de Saint-Gabriel, en 1663, que le savoir peut être partagé entre les sexes, pour l’intérêt de tous. Une des reines des salons du temps, Mme de la Sablière, excelle en astronomie. Boileau s’en moque, mais l’ensemble des mondains réfléchit, admet et écoute. Ce que Molière reprend alors pour s’en moquer, selon son habitude, c’est le monde de l’excès, de la fausse honnêteté, celui de la femme qu’on croit savante alors qu’elle n’est qu’une bourgeoise de seconde zone, comme Jourdain était un bourgeois gentilhomme.

• Une galerie de portraits

Après une longue maturation – dès décembre 1670, Molière avait pris un privilège –, et une soigneuse préparation – il avait préalablement lu sa pièce chez La Rochefoucauld et chez le cardinal de Retz –, cette comédie, créée au théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672, fut un succès, ne serait-ce que pour ses clés : Trissotin désigne le vieil abbé Cotin, académicien, poète mondain auteur d’un Sonnet à la princesse Uranie sur sa fièvre et d’une épigramme Sur un carrosse de couleur amarante cités par Molière à l’acte III, et également à l’origine d’un jugement fort virulent sur les comédiens farceurs (des « païens ») durant l’affaire du Tartuffe ; quant à Vadius, il ridiculise Gilles Ménage, poète érudit et violemment attaqué par Cotin dans un pamphlet nommé La Ménagerie (1669). Ajoutons que ces deux auteurs s’étaient opposés à Molière dans le débat qui suivit Le Misanthrope.

Le schéma dramaturgique de la pièce est éprouvé : une famille est mise en désarroi par la manie de son chef qui veut à tout prix que sa fille (Henriette) épouse un ridicule parti (Trissotin) au lieu de Clitandre (l’amoureux topique de la comédie), qu’elle aime. Tout cela rappelle Tartuffe ou Le Bourgeois gentilhomme, à ceci près que l’ordre commun est « sens dessus dessous », en particulier parce que le chef, cette fois, est incarné par la mère (Philaminte, jouée par Hubert, un acteur qui avait déjà interprété le rôle de Madame Jourdain) et non le père (Chrysale, qu’interprète Molière). Saisie par le démon du savoir, cette femme supplante un mari bon bourgeois secondé par un frère raisonnable (Ariste). Pour le reste, Molière dédouble le personnel théâtral : la jeune fille est flanquée d’une sœur folle de curiosité et de savoir (Armande, on se rappelle ainsi Les Visionnaires de Desmarets de Saint-Sorlin, 1637) qui se targue d’être aimée par Clitandre ; de même, au frère de Chrysale, Molière ajoute une sœur (Bélise), précieuse sur le retour, qui s’imagine elle aussi être aimée de Clitandre.

Bien au centre, Trissotin et Vadius viennent jouer « leur » scène. Le premier, comme Tartuffe, n’apparaîtra qu’à la deuxième scène du troisième acte, afin de favoriser l’attente du spectateur. Il lira un sonnet ridicule et une épigramme, qui ne l’est pas moins, devant des femmes savantes toutes acquises à son talent, mais face à Henriette, qui reste froide. Double de Trissotin, Vadius (interprété par Du Croisy) vient à la scène suivante pour censurer le sonnet, combattre son collègue en pédant de comédie, avant de le provoquer en un duel littéraire qui se fera à grands coups de grec et de latin.

Tout cela a pour effet de mettre en place une parodique académie des femmes (la mère, la tante, la fille), accueillante aux plus fous (Trissotin, Vadius) et en polémique ouverte avec deux bourgeois (le père et l’oncle), dont l’enjeu est la jeune fille à marier et le jeune homme courtisé de toutes parts. Martine, soubrette au robuste bon sens, sera chassée pour avoir trop parlé (comme le fils d’Orgon, Damis, dans Tartuffe