Les Fleurs du mal - Charles Baudelaire - E-Book

Les Fleurs du mal E-Book

Charles Baudelaire.

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Beschreibung

Les Fleurs du mal est une œuvre majeure de la littérature française écrite par Charles Baudelaire, publiée pour la première fois en 1857. C'est un recueil de poèmes explorant des thèmes tels que la décadence, l'érotisme, la beauté et la condition humaine. La poésie de Baudelaire plonge souvent dans les aspects sombres de la nature humaine, et son travail a été controversé lors de sa première publication en raison de ses thèmes et de son imagerie. 

Charles Baudelaire (1821-1867) était un poète, essayiste et critique d'art français. Il est surtout connu pour son recueil de poèmes "Les Fleurs du mal", mais il a également laissé une empreinte significative dans le monde de la critique d'art avec ses essais sur des sujets tels que la modernité, la peinture, et la poésie.

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Charles Baudelaire

Les Fleurs du Mal

The Sky is the limit

ISBN: 9788893450614
Ce livre a été créé avec StreetLib Write (http://write.streetlib.com)de Simplicissimus Book Farm

table des matières

Préface

​Au Lecteur

Spleen et Idéal

​Benediction

​L’albatros

​Elevation

​Les Phares

​La Muse Venale

​L’ennemi

​La Vie Anterieure

Bohemiens en Voyage

​L’homme et la Mer

​Don Juan Aux Enfers

​Chatiment de l’Orgueil

​La Beaute

​L’ideal

Le Masque

​Hymne a La Beaute

​La Chevelure

​Sed Non Satiata

​Le Serpent Qui Danse

​Une Charogne

​De Profundis Clamavi

​Le Vampire

​Remords Posthume

​Le Chat

​Le Balcon

​Le Possede

​Un Fantome

​Semper Eadem

​Tout Entiere

​Confession

​Le Flacon

​Le Poison

​Le Chat

Le Beau Navire

​L’irreparable

​Causerie

​Chant d’Automne

​Chanson d’Apres-Midi

​Sisina

​A Une Dame Creole

​Le Revenant

​Sonnet d’Automne

​Tristesse de la Lune

Les Chats

​La Pipe

​La Musique

Sepulture d’un Poete Maudit

​Le Mort Joyeux

​La Cloche Felee

​Spleen

​Le Gout du Neant

Alchimie de la Douleur

La Priere d’un Païen

Le Couvercle

​L’imprevu

​L’examen de Minuit

Madrigal Triste

​L’avertisseur

​A Une Malabaraise

​La Voix

Hymne

​Le Rebelle

​Le Jet d’Eau

​Le Coucher du Soleil Romantique

​Le Gouffre

​Les Plaintes d’un Icare

Recueillement

​L’heautontimoroumenos

L’irremediable

​L’horloge

Tableaux Parisiens

​Le Soleil

​La Lune Offensee

​A Une Mendiante Rousse

​Le Cygne

Les Sept Vieillards

​Les Petites Vieilles

​A Une Passante

​Le Crepuscule du Soir

​Le Jeu

​Danse Macabre

​L’amour du Mensonge

​Brumes et Pluies

Le Vin

​L’ame Du Vin

​Le Vin Des Chiffonniers

​Le Vin de l’Assassin

​Le Vin Du Solitaire

​Le Vin Des Amants

​Une Martyre

​Femmes Damnees

​Les Deux Bonnes Sœurs

​Allegorie

​Un Voyage a Cythere

Révolte

​Abel et Caïn

​Les Litanies de Satan

​Priére

La Mort Des Amants

​La Mort Des Pauvres

​Le Reve d’un Curieux

​Le Voyage

Piéces Condamnées

​Les Bijoux

​Le Lethe

​A Celle Qui Est Trop Gaie

​Lesbos

Femmes Damnees

Les Metamorphoses Du Vampire

Les Fleurs du Mal

par
Charles Baudelaire
*
Préface par Henry Frichet

Préface

Charles Baudelaire avait un ami, Auguste Poulet-Malassis, ancien élève de l’école des Chartes, qui s’était fait éditeur par goût pour les raffinements typographiques et pour la littérature qu’il jugeait en érudit et en artiste beaucoup plus qu’en commerçant; aussi bien ne fit- il jamais fortune, mais ses livres devenus assez rares sont depuis longtemps très recherchés des bibliophiles.

Les poésies de Baudelaire disséminées un peu partout dans les petits journaux d’avant-garde comme le Corsaire et jusque dans la grave Revue des Deux-Mondes, n’avaient point encore, en 1857, été réunies en volume. Poulet-Malassis, que le génie original de Baudelaire enthousiasmait, s’offrit de les publier sous le titre de Fleurs du Mal, titre neuf, audacieux, longtemps cherché et trouvé enfin non point par Baudelaire ni par l’éditeur, mais par Hippolyte Babou.
Les Fleurs du Mal se présentaient comme un bouquet poétique composé de fleurs rares et vénéneuses d’un parfum encore ignoré. Ce fut un succès — succès d’ailleurs préparé par la Revue des Deux- Mondes qui, en accueillant un an auparavant quelques poésies de Baudelaire, avait mis sa responsabilité à couvert par une note singulièrement prudente. De nos jours une pareille note ressemblerait fort à une réclame déguisée:
« Ce qui nous paraît ici mériter l’intérêt, disait-elle, c’est l’expression vive, curieuse, même dans sa violence, de quelques défaillances, de quelques douleurs morales, que, sans les partager ni les discuter, on doit tenir à connaître comme un des signes de notre temps. Il nous semble, d’ailleurs, qu’il est des cas où la publicité n’est pas seulement un encouragement, où elle peut avoir l’influence d’un conseil utile et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en élargissant ses voies, en étendant son horizon. »
C’était se méprendre étrangement que de compter sur la publicité pour amener Baudelaire à résipiscence; le parquet impérial ne prit pas tant de ménagements. Le livre à peine paru, fut déféré aux tribunaux. Tandis que Baudelaire se hâtait de recueillir en brochure les articles justificatifs d’Edmond Thierry, Barbey d’Aurevilly, Charles Asselineau, etc . . ., il sollicitait l’amitié de Sainte-Beuve et de Flaubert (tout récemment poursuivi pour avoir écrit Madame Bovary), des moyens de défense dont les minutes ont été conservées et dont il transmettait la teneur à son avocat, Me Chaix d’Est-Ange. Sur le réquisitoire de M. Pinard (alors avocat général et plus tard ministre de l’Intérieur), le délit d’offense à la morale religieuse fut écarté, mais en raison de la prévention d’outrage à la morale publiques et aux bonnes moeurs, la Cour prononça la suppression de six pièces: Lesbos, Femmes damnées, le Lethé, A celle qui est trop gaie, les Bijoux et les Métamorphoses du Vampire, et la condamnation à une amende de l’auteur et de l’éditeur (21 août 1857).
Le dommage matériel ne fut pas considérable pour Malassis; l’édition était presque épuisée lors de la saisie.
Tout d’abord, Baudelaire voulut protester. On a retrouvé dans ses papiers le brouillon de divers projets de préfaces qu’il abandonna lors de la réimpression à la fois diminuée et augmentée des Fleurs du Mal en 1861. Cette mutilation de sa pensée par autorité de justice avait eu pour résultat de rendre les directeurs de journaux et de revues très méfiants à son égard, lorsqu’il leur présentait quelques pages de prose ou des poésies nouvelles; sa situation pécuniaire s’en ressentit. Il travaillait lentement, à ses heures, toujours préoccupé d’atteindre l’idéale perfection et ne traitant d’ailleurs que des sujets auxquels le grand public était alors (encore plus qu’aujourd’hui) complètement étranger.
Lorsque Baudelaire posa en 1862 sa candidature aux fauteuils académiques laissés vacants par la mort de Scribe et du Père Lacordaire, il était, dans sa pensée, de protester ainsi contre la condamnation des Fleurs du Mal. L’insuccès de Baudelaire à l’Académie n’était pas douteux. Ses amis, ses vrais amis, Alfred de Vigny et Sainte-Beuve, lui conseillèrent de se désister, ce qu’il fit d’ailleurs en des termes dont on apprécia la modestie et la convenance.
On a beaucoup parlé de la vie douloureuse de Baudelaire: manque d’argent, santé précaire, absence de tendresse féminine, car sa maîtresse Jeanne Duval, une jolie fille de couleur qu’il appelait son « vase de tristesse », n’était qu’une sotte dont le cœur et la pensée étaient loin de lui. Son seul esprit, son méchant esprit était de tourner en ridicule les manies de son ami. Cependant elle était charmante, nous dit Théodore de Banville, « elle portait bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d’une chevelure violemment crespelée et dont la démarche de reine pleine d’une grâce farouche, avait à la fois quelque chose de divin et de bestial ». Et Banville ajoute: « Baudelaire faisait parfois asseoir Jeanne devant lui dans un grand fauteuil; il la regardait avec amour et l’admirait longuement; il lui disait des vers dans une langue qu’elle ne savait pas. Certes, c’est là peut-être le meilleur moyen de causer avec une femme dont les paroles détonneraient, sans doute, dans l’ardente symphonie que chante sa beauté; mais il est naturel aussi que la femme n’en convienne pas et s’étonne d’être adorée au même titre qu’une belle chatte. »
Baudelaire n’aima qu’elle et il l’aima exclusivement pour sa beauté, car depuis longtemps, peut-être depuis toujours, il avait senti qu’il était seul auprès d’elle, que les hommes sont irrévocablement seuls. Personne ne comprend personne. Nous n’avons d’autre demeure que nous- mêmes. Tout son dandysme fut fait de ce splendide isolement. Toutefois sa sensibilité était d’autant plus profonde qu’elle semblait moins apparente. Rien ne la révélait. Il avait l’air froid, quelque peu distant, mais il subjuguait. Ses yeux couleur de tabac d’Espagne, son épaisse chevelure sombre, son élégance, son intelligence, l’enchantement de sa voix chaude et bien timbrée, plus encore que son éloquence naturelle qui lui faisait développer des paradoxes avec une magnifique intelligence et on ne saurait dire quel magnétisme personnel qui se dégageait de toutes les impressions refoulées au-dedans de lui, le rendaient extrêmement séduisant. Hélas! toutes ces belles qualités ne le servirent point — du moins financièrement — il ignorait l’art de monnayer son génie. Ainsi, pratiquement du moins, comme tant d’autres, il se trouva desservi par sa fierté, sa délicatesse, par le meilleur de lui-même.
Baudelaire habitait dans l’île Saint-Louis, sur le quai d’Anjou, en ce vieil et triste hôtel Pimodan plein de souvenirs somptueux et nostalgiques. Il avait choisi là un appartement composé de plusieurs pièces très hautes de plafond et dont les fenêtres s’ouvraient sur le fleuve qui roule ses eaux glauques et indifférentes au milieu de la vie morbide et fiévreuse. Les pièces étaient tapissées d’un papier aux larges rayures rouges et noires, couleurs diaboliques, qui s’accordaient avec les draperies d’un lourd damas. Les meubles étaient antiques, voluptueux. De larges fauteuils, de paresseux divans invitaient à la rêverie. Aux murs des lithographies et des tableaux signés de son ami Delacroix, pures merveilles presque sans importance alors, mais que se disputeraient aujourd’hui à coups de millions les princes de la finance américaine.
Au temps de Baudelaire, c’est-à-dire vers le milieu du dix-neuvième siècle, l’île Saint-Louis ressemblait par la paix silencieuse qui régnait à travers ses rues et ses quais à certaines villes de province où l’on va nu-tête chez le voisin, où l’on s’attarde à bavarder au seuil des maisons et à y prendre le frais par les beaux soirs d’été à l’heure où la nuit tombe. Artistes et écrivains allaient se dire bonjour sans quitter leur costume d’intérieur et flânaient en négligé sur le quai Bourbon et sur le quai d’Anjou, si parfaitement déserts que c’était une joie d’y regarder couler l’eau et d’y boire la lumière.
Un jour, Baudelaire, coiffé uniquement de sa noire chevelure, prenait un bain de soleil sur le quai d’Anjou, tout en croquant de délicieuses pommes de terre frites qu’il prenait une à une dans un cornet de papier, lorsque vinrent à passer en calèche découverte de très grandes dames amies de sa mère, l’ambassadrice, et qui s’amusèrent beaucoup à voir ainsi le poète picorer une nourriture aussi démocratique. L’une d’elles, une duchesse, fit arrêter la voiture et appela Baudelaire.
—« C’est donc bien bon, demanda-t-elle ce que vous mangez là?
— Goûtez, madame, dit le poète en faisant les honneurs de son cornet de pommes de terre frites avec une grâce suprême. »
Et il les amusa si bien par ce régal inattendu et par sa conversation qu’elles seraient restées là jusqu’à la fin du monde.
Quelques jours plus tard, la duchesse rencontrant Baudelaire dans le salon d’une vieille parente à elle, lui demanda si elle n’aurait pas l’occasion de manger encore des pommes de terre frites.
—« Non, madame, répondit finement le poète, car elles sont, en effet, très bonnes, mais seulement la première fois qu’on en mange. »
Cette petite anecdote racontée par les historiens du poète est devenue classique; mais nous n’avons pu résister au plaisir de la répéter ici.
Baudelaire, plus ou moins pauvre, car la fortune laissée par son père avait été dévorée rapidement, fut toujours plein de délicatesse et doué de cet esprit de finesse fait de belle humeur et d’ironie souriante. Cependant ses embarras d’argent devenus chroniques, aussi bien que son état maladif, rendirent lamentables les dernières années du poète. Frappé de paralysie générale, ayant perdu la mémoire des mots, après une longue agonie, il s’éteignit à quarante-six ans. Sa mère et son ami Charles Asselineau étaient à son chevet. Ses œuvres lui ont survécu, mais la place d’honneur qu’il méritait par son génie parmi les romantiques ne lui fut vraiment accordée qu’à l’aube de ce siècle. On l’avait tenu jusqu’alors pour un très habile ciseleur de phrases, le Benvenuto Cellini des vers, mais c’était presque un incompris, un névrosé.
Il commença, dit-on, par étonner les sots, mais il devait étonner bien davantage les gens d’esprit en laissant à la postérité ce livre immortel: les Fleurs du Mal.
Henry FRICHET.

​Au Lecteur

La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches,
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaîment dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d’une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,
N’ont pas encore brodé de leurs plaisants desseins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C’est que notre âme, hélas! n’est pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C’est l’Ennui! — L’œil chargé d’un pleur involontaire,
Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur — mon semblable — mon frère!

Spleen et Idéal

​Benediction

[...]