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Le 25 juin 1857, lorsque
Les Fleurs du mal sont publiées chez Poulet-Malassis, Charles Baudelaire (1821-1867) n’est alors connu que comme critique d’art (Salons de 1845 et 1846) et traducteur d’Edgar Poe (
Histoires extraordinaires, 1856).
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Seitenzahl: 41
Veröffentlichungsjahr: 2015
Cet ouvrage a été réalisé par les services éditoriaux et techniques d’Encyclopædia Universalis
ISBN : 9782341001311
© Encyclopædia Universalis France, 2016
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire.
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Le 25 juin 1857, lorsque Les Fleurs du mal sont publiées chez Poulet-Malassis, Charles Baudelaire (1821-1867) n’est alors connu que comme critique d’art (Salons de 1845 et 1846) et traducteur d’Edgar Poe (Histoires extraordinaires, 1856). Ses poèmes n’ont fait l’objet que de rares publications dont la plus célèbre est celle des Fleurs du mal dans la Revue des Deux Mondes (1er juin 1855). Ce recueil va ainsi rassembler une œuvre pour moitié inédite et dont la maturation s’est étendue sur plus d’une quinzaine d’années. Cette publication, souvent annoncée, a connu plusieurs titres successifs : Les Lesbiennes (1845), Les Limbes (1848), avant que Les Fleurs du mal s’impose en 1855.
Aussi ce recueil a-t-il été longtemps médité dans sa composition. « Ce n’est pas un pur album » écrira Baudelaire à Alfred de Vigny, en ajoutant « il a un commencement et une fin ». Les Fleurs du mal se composent de six parties et son « architecture secrète » a donné lieu à de nombreuses interprétations. De l’édition de 1857, dont six pièces sont condamnées pour outrage à la religion et aux bonnes mœurs, à l’édition de février 1861, où Baudelaire recompose son recueil, introduit trente-cinq nouveaux poèmes et la partie « Tableaux parisiens », Les Fleurs du mal offrent un itinéraire qui épouse un voyage intérieur.
« Spleen et idéal » décrit la tension tragique du poète pris entre une existence vouée à l’ennui et l’aspiration à un monde idéal. « Tableaux parisiens » inscrit cette dépossession dans l’ambivalence de la ville moderne et l’univers des foules. « Le Vin » est une tentative de libération où se réunissent dans une même quête d’ivresse le peuple des barrières et la galanterie. « Fleurs du mal » développe le thème de la chair et de la luxure. « Révolte » est l’avant-dernière étape dans cette tentative de dépasser le réel, et « La Mort » dit la quête d’une rédemption pour échapper à un ennui existentiel et métaphysique. Cette dernière partie se conclut sur les célèbres vers du « Voyage », invocation à la mort : « Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !/ Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,/ Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?/ Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ! » Outre ce mouvement narratif, Baudelaire introduit au sein de ses poèmes des échos qui en redoublent la profonde et secrète unité.
Alors que le champ littéraire est partagé entre le déclin du romantisme, les théories du réalisme et de l’Art pour l’Art, Charles Baudelaire sort des impasses du romantisme en le radicalisant. Le sujet lyrique atteint ici l’universel. Il rompt le pacte poétique qui relie poésie et nature. Ce refus de la nature est refus du romantisme et de la création. Tout au contraire, c’est dans le négatif, le mal, le transitoire, le délaissé de la société moderne qu’il va tenter de rejoindre l’infini. « Des poètes illustres s’étaient partagés depuis longtemps les provinces les plus fleuries du monde poétique. Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal », écrit Baudelaire dans un projet de Préface, qui ne verra finalement pas le jour.
En choisissant l’artifice, l’univers de la ville, le « nouveau », Baudelaire s’est fait le poète de la vie moderne. Mais ce n’est pas là pour autant un modernisme au sens où certains le pratiqueront. Si la vie moderne est tout à la fois épiphanie de l’insolite, du bizarre, d’un merveilleux, elle se monnaye simultanément en dégoût et en haine. Dégoût face à l’hypocrisie d’une société marchande antipoétique. Haine face aux valeurs de ce monde. Le dandysme de Baudelaire, position éthique et esthétique, trouve dans l’imagination, dans un « surnaturalisme », dans la duplicité de la femme et de la ville, un univers d’allégories qui composent un ordre poétique réglé par les analogies et les « correspondances » : « Paris change ! Mais rien dans ma mélancolie/ N’a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs/ Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,/ Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs » (Le Cygne).
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