Les gardiens de la lumière - Tome II - Lisa Froeliger - E-Book

Les gardiens de la lumière - Tome II E-Book

Lisa Froeliger

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Beschreibung

De retour à Anariodor, John rejoint Helen pour une mission aussi périlleuse qu’inédite : escorter la princesse Lyla jusqu’à son royaume de Narini, afin qu’elle puisse retrouver sa mère, la reine mourante. Mais leur tâche se complique lorsqu’ils sont confrontés aux elfes de cendre et aux redoutables magiciens, déterminés à éliminer Lyla et à s’emparer du royaume. Alors qu’ils affrontent des ennemis prêts à tout pour les stopper, une question demeure : parviendront-ils à ramener Lyla chez elle, avant que les magiciens ne causent la chute de Narini ? Le danger rôde à chaque pas, et la moindre erreur pourrait être fatale.

À PROPOS DE L'AUTRICE  

Passionnée par l’univers fantastique, Lisa Froeliger a toujours nourri une imagination sans limites. Fidèle à l’esprit du premier tome publié en 2022, elle s’inspire de l’œuvre de J.K. Rowling et J.R.R. Tolkien pour donner vie à ce deuxième volet de la série "Les gardiens de la lumière".

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Veröffentlichungsjahr: 2025

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Lisa Froeliger

Les gardiens de la lumière

Tome II

L’escorte de la princesse Lyla

Roman

© Lys Bleu Éditions – Lisa Froeliger

ISBN : 979-10-422-5833-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma sœur jumelle,

À ma mère,

Et à ma Mamie Leni, qui fut pour moi

une véritable gardienne de la lumière.

Chapitre I

Dans son appartement, John se dépêcha de mettre ses affaires dans son sac à dos. Il avait 20 ans et faisait des études dans l’informatique. Il ferma sa porte à clef, puis se mit à courir pour aller le plus vite possible à son premier cours de la matinée. Le jeune homme avait vingt minutes de retard, car il avait oublié de mettre son réveil avant d’aller dormir. Il traversa quelques rues, arriva devant son école, entra, puis monta au premier étage pour aller dans la salle 104. Il poussa la porte et dit : « Bonjour ! Excusez-moi du retard ! »

John fit une drôle de tête. Il n’était pas dans sa salle de classe, mais dans une forêt verdoyante où il faisait bon. Au lieu de son professeur, il vit un grand chêne et à la place de sa bande d’amis, il vit un groupe de buissons d’où il sortit un lièvre qui s’était effrayé à cause de la subite apparition du jeune homme. John se retourna, la porte était ouverte et menait au couloir qu’il venait de quitter. Il observa cette forêt, les sourcils froncés et le front plissé, dubitatif, il connaissait cet endroit. Son visage s’illumina. Il ferma spontanément la porte en la claquant et réalisa qu’il était à Hureine. John ne put s’empêcher de sauter de joie, cela faisait tellement longtemps qu’il rêvait de pouvoir y retourner. Quatre ans de patience et le jeune homme se trouvait à nouveau à Hureine. Il se demandait s’il y avait eu beaucoup de changement, si on allait le reconnaître. Il se dit aussi que Helen avait certainement bien grandi depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, ici même dans cette forêt.

Toujours debout au milieu de la forêt, le jeune homme était finalement bien content de ne pas être à son cours et préférait de très loin être à Hureine, car premièrement ce n’était pas un cours qu’il aimait vraiment, mais aussi et surtout parce qu’il savait qu’il allait y trouver des amis et qu’une grande aventure l’attendait et si John se trouvait ici, c’est qu’il avait une mission qui l’attendait, puis le jeune homme se souvint de la phrase d’Henry, le garde forestier, « peut-être que tu reviendras un jour quand Hureine aura besoin de toi ». Soudainement, Marie se fit entendre dans la tête de John. Elle lui souhaita la bienvenue à Hureine et lui dit que Henry n’était pas bien loin, au bout de la forêt et qu’elle resterait avec lui tout au long de son voyage, jusqu’à son départ. Surpris, cherchant par réflexe quelqu’un autour de lui, puis souriant en se souvenant qu’elle n’était pas réellement présente, mais heureux d’entendre à nouveau cette voix familière, le jeune homme suivit la direction indiquée par Marie. Sans plus attendre, John se mit à courir vers le royaume et rencontra Henry à la sortie des bois, comme l’avait dit Marie. Il n’avait pas changé et John, surexcité, le prit instantanément dans ses bras. Le garde forestier fit de grands yeux, il n’avait pas l’habitude qu’on lui fasse des accolades et n’avait même pas eu le temps de voir qui venait de lui sauter dans les bras. Le jeune homme s’éloigna d’Henry, puis lui demanda de l’accompagner au château. Le garde forestier regarda attentivement la personne qui se tenait devant lui, puis eut les yeux tout ronds et un immense sourire en reconnaissant le jeune homme.

« Mais c’est le p’tit John ! T’as grandi mon garçon, t’es un homme maintenant !

— Oui, je suis tellement heureux de te revoir Henry !
— Ah moi aussi mon garçon et bien évidemment que je vais t’accompagner jusqu’au château ! Y en a d’autres qui vont être heureux de revoir ta p’tite tête, dit-il en riant.
— Tu penses. Y en a quelques-uns que j’ai moi aussi très envie de revoir après toutes ces années. Je me demande s’ils vont me reconnaître, après j’ai pas tellement changé et si toi tu m’as reconnu alors qu’eux aussi.
— Allons-y ! »

Tout en sifflant, Henry emmena John au village. Rien n’avait changé en apparence, mais il fallait admettre qu’une certaine lourdeur pesait dans l’atmosphère, comme si quelque chose se préparait, que tout le monde savait que des temps durs commençaient et que personne n’osait en parler. Sinon, tout était comme lorsqu’il était parti. Au passage le jeune homme croisa deux chevaliers et amis. C’était Arthur et Éloi, les deux jeunes. Facilement reconnaissable du fait qu’ils étaient inséparables, qu’ils n’avaient pas vraiment changé eux non plus, hormis une petite cicatrice sur la joue gauche d’Éloi, les deux jeunes semblaient en forme. Ils discutaient ensemble quand John les interpella : « Hey ! Arthur ; Éloi ! Ça alors ! Je suis tellement content de vous revoir tous les deux ! Comment allez-vous ? Mais regarde-moi ça, Arthur, c’est le petit John !

— Qu’est-ce que tu fais ici ? Bon sang, tu es un vrai gaillard maintenant !

— Bonjour, John, ça faisait longtemps ! Ça fait combien de temps qu’on ne s’est pas vu ? Deux ans ou quelque chose comme ça. En tout cas, tout va bien pour nous et toi ? demanda Arthur.
— Moi je vais super bien puisque je suis là ! Et ça fait quatre ans qu’on ne s’est plus vu, du moins dans mon monde, pour vous ça doit faire un peu moins, répondit le jeune homme en souriant. Ça me fait plaisir de vous revoir tous les deux. Je suis désolé, je dois vous laisser.
— On sait ce que c’est, le devoir t’appelle !

C’était un plaisir ! » déclara Éloi.

Heureux d’avoir vu des têtes qu’il connaissait, le jeune homme poursuivit sa route jusqu’aux grandes portes qui menaient au château. Les gardes voyant Henry et John qui attendaient devant celles-ci, s’avancèrent vers eux en leur demandant ce qu’ils attendaient, ce à quoi Henry répondit qu’il ramenait un jeune ami de la famille royale, ami venant d’un autre monde et qui les avait déjà aidés par le passé. Il leur ouvrit donc les portes en prenant soin de les refermer tout de suite après qu’ils eurent pénétré dans l’enceinte du château. Un autre garde vint alors à leur rencontre et leur demanda quelle était la raison de leur venue, ce à quoi Henry répondit qu’il était ici pour ramener un vieil ami de la famille royale.

Connaissant le garde forestier et son honnêteté, le chevalier les mena à la salle du trône. En y entrant, John constata que rien n’avait changé et la reine Karen sur son trône, n’avait pas pris une ride. Elle était en pleine conversation avec deux femmes qui semblaient, vu leurs vêtements, être des servantes du château. En remarquant les deux arrivants, les servantes s’en allèrent pour laisser la reine avec ses invités. Il était content de la voir et, vu le sourire qu’elle affichait, elle aussi, même si elle semblait également un peu surprise de par son haussement de sourcils et ses yeux ronds. Arrivé devant elle, comme au premier jour, la reine les salua avec un sourire radieux et sincère. Balayant du regard la pièce, John remarqua soudainement Helen, près de la porte de côté, adossée à une colonne les bras croisés avec un grand sourire. Henry qui l’avait aussi remarquée, donna un petit coup de coude à John et lui montra la gardienne du menton. Helen n’avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois que John l’avait vue, les seules choses qui étaient différentes étaient son visage qui s’était affiné et qui avait mûri, le fait qu’elle avait les cheveux noués d’une tresse et qu’elle avait grandi. Sinon la gardienne de la lumière était toujours fidèle à elle-même. Elle le regarda, puis s’avança vers lui et le prit dans ses bras, heureuse de le revoir. Alors tout un tas de souvenirs de leur rencontre revint dans la mémoire des deux amis. Cette première mission d’ensemble face aux magiciens ; la Forêt Bleue ; la bataille en pleine nuit ainsi que les pouvoirs surprenants des gardiens, tout ça passa en revue dans l’esprit de John. Il se sentait vraiment bien ici, entouré de personnes qui le considéraient vraiment. Empli de joie, le jeune homme salua Helen et lui avoua qu’elle lui avait beaucoup manqué tout comme ce monde. On pourrait se dire que John et Helen ne se connaissaient pas vraiment pourtant et que leur amitié était un peu surprenante, mais non. Quand on vit autant d’aventures, de moments dangereux avec une personne, quand on passe plusieurs jours de sa vie à manger, dormir, voyager et converser ensemble ; d’en parler ensuite avec elle et de partager avec elle ses sentiments, ses différences, forcément cela rapproche beaucoup et crée un lien fort (entre deux personnes).

La reine Karen salua à son tour les deux arrivants et leur demanda comment ils allaient, ce à quoi les deux hommes répondirent qu’ils allaient bien et qu’ils étaient heureux d’être ici en leur compagnie. John raconta alors qu’il avait longtemps souhaité revenir à Anariodor pour les revoir et peut-être pour en découvrir plus sur ce monde. La reine reprit et expliqua à John qu’ils avaient un problème et qu’ils auraient besoin de son aide. Comme la dernière fois, il tombait à pic. La reine lui dit alors que lui et Helen formeraient l’escorte de la princesse Lyla, pour la ramener dans son royaume, à Narini. L’avantage était que ni les magiciens ni les elfes de cendre ne connaissaient le jeune homme et seraient donc certainement surpris de voir un jeune homme inconnu qui semble tout à fait banal.

« Je tiens à préciser que cette nouvelle mission doit être accomplie au plus vite, car la vie de la princesse en dépend, ajouta la reine. Lyla est ma nièce, donc la fille de ma sœur cadette et ainsi la cousine d’Helen. La princesse était venue à Hureine pour nous rendre visite et pour nous apporter des nouvelles de sa mère gravement malade et aujourd’hui mourante. Votre rôle sera donc de protéger Lyla des elfes de cendres et des magiciens qui veulent la tuer et semer la discorde dans le royaume de Narini pour ensuite le renverser. Il est donc très important de ramener Lyla saine et sauve, car elle est la fille unique de Karoline et donc celle qui reprendra le trône quand elle décédera. Je sais que cela met beaucoup de responsabilités sur vos épaules, j’en suis consciente, mais c’est la solution la moins risquée, la plus discrète et qui risque le moins de sacrifices. Cette idée a été mûrement réfléchie auparavant avec le Conseil du royaume, cependant il nous manquait la seconde personne qui accompagnerait mes nièces. Le fait que tu sois là John prouve bien que ceci est la bonne solution et également le moment de ramener Lyla chez elle dès aujourd’hui. C’est aussi une chance de plus de réussir cette mission qui vous est confiée. Très bien, je pense qu’il est temps de te présenter la princesse Lyla. Helen, veux-tu bien aller la chercher s’il te plaît ?

— Oui, tout de suite, ma reine.

Helen disparut par la porte de côté et revint une dizaine de minutes plus tard avec sa cousine. La gardienne se plaça à côté de John et la princesse face à lui. Lyla était très différente de la gardienne de la lumière malgré leur lien de parenté. Elle ressemblait plus à sa tante Karen. Les cheveux brun foncé, ondulés et longs, le teint clair, des joues rosées et des yeux bleu clair que John ne cessait de fixer. Elle était grande et fine et portait une longue robe mauve ornée de broderies fines et argentées à l’extrémité des manches, au pan de sa robe ainsi qu’à la ceinture. Elle semblait être la douceur incarnée, selon John. Son regard, ses cheveux, sa peau et ses lèvres semblaient si doux que le jeune homme en oublia de se présenter, complètement hypnotisé par la princesse. C’était la première fois que cela lui arrivait et il commença à rougir, gêné de lui-même.

— Lyla, je te présente John. Il sera des nôtres dans notre voyage jusqu’à Narini ; déclara Helen. John, je te présente la princesse Lyla du royaume de Narini.
— Enchanté ! s’exclama la princesse de sa douce voix.
— De même, dit le jeune homme.
— Ainsi, reprit la reine Karen, vous connaissez la tâche qui vous est confiée, j’espère que tout se passera bien durant votre voyage, mais Lyla est entre de bonnes mains. Au revoir, ma nièce, soyez vaillante ! Maintenant je vais vous laisser vous préparer. Bon courage à vous trois ! »

Une fois les au revoir faits, les trois jeunes gens partirent, Helen et John avaient changé d’habits, avaient pris une épée avec leur fourreau et John avait troqué son sac de cours contre un sac plein de matériel et de provisions. Quant à Helen, elle avait en plus de sa tenue de gardienne, c’est-à-dire un pantalon, des bottes, son haut en cuir épais marron, le haut d’une armure argentée faite sur-mesure où il était forgé un soleil au centre et du lierre tout autour, le tout dissimulé sous une large cape sombre, un sac de voyage. John s’était habillé comme un garçon de ferme, simplement avec des bottes, un pantalon et une chemise. Quand tous deux eurent fini de se préparer, ils sortirent dans la petite cour avant du château pour attendre la princesse. Elle arriva peu de temps après, dans une robe bleue avec le devant de la jupe blanc, de style « paysanne » qui lui tombait juste au-dessus des chevilles et dissimulait dans une poche presque invisible, un couteau pour se défendre au cas où les choses tourneraient mal. Une fois au complet, Helen, Lyla et John quittèrent le château et commencèrent leur périple. Ils suivirent Helen qui connaissait le chemin à prendre pour ce premier jour de mission ayant par avance débattu et planifié le chemin le plus sûr et le plus court avec le Conseil, en ayant songé aux routes peu fréquentées, mais sécurisées pour rejoindre Narini en moins d’une semaine et demie environ, si tout se passe sans encombre. Encore une fois, cette mission se déroulerait à pied, comme souvent Hureine favorisait la discrétion plutôt que la hâte. Il valait mieux dans ces conditions être discret, organisé et prévoyant au détriment d’être rapide au risque de tomber dans un piège des magiciens ou des elfes de cendre.

Chapitre II

Jour 1 de voyage

Lyla, Helen et John sortirent d’Hureine. Le chemin prévu jusqu’à Narini devait prendre environ 5 à 6 jours dans le meilleur des cas. Ils allaient devoir passer par plusieurs petites forêts et plaines en prenant tout à fait à l’est jusqu’à arriver au royaume de Narini où Lyla serait en sécurité et où, normalement, leurs ennemis ne pourraient plus rien faire contre eux.

Les trois jeunes gens passèrent par la forêt que John avait quittée il y a moins d’une heure, croisèrent Henry au passage, puis marchèrent dans cette forêt toute la matinée. Quand vint midi, John, perdu dans ses pensées, entendit Marie intervenir dans son esprit. Elle lui conseilla d’apprendre à se battre et à se défendre correctement et pour cela, il devait demander de l’aide à la gardienne. Il se rendit compte qu’en effet, il serait difficile de protéger la princesse et lui-même, s’il ne savait toujours pas comment manier l’épée. Il demanda alors à Helen de lui apprendre cela dès qu’ils auraient un peu de temps, ce qu’elle accepta. Il était l’heure du repas, les trois voyageurs s’arrêtèrent pour manger, puis Helen donna la première leçon d’épée au jeune homme. Elle lui apprit les bases pour bien savoir prendre et manier son arme. Une fois compris, John reproduisit les mouvements d’Helen jusqu’à ce qu’ils soient parfaits. Pendant ce temps-là, Lyla était assise non loin d’eux et les regardait attentivement. C’était l’occasion pour elle d’apprendre quelques astuces pour mieux se défendre avec le couteau qu’elle cachait, même si elle espérait ne jamais en avoir recours, il valait mieux être prudent. De plus, la princesse observait avec admiration le dévouement de John qui montrait son sérieux vis-à-vis de cette mission, mais aussi sa volonté de s’adapter à ce monde et son fonctionnement. Une fois le cours terminé, Helen rangea son épée et John jeta la branche qu’il avait prise pour s’entraîner. Quand il serait plus confiant et expérimenté, le jeune homme pouvait passer à l’épée, mais devait d’abord savoir correctement les bases et les premières techniques de combat. John, curieux, demanda à Lyla si elle savait un peu se défendre, ce à quoi la princesse répondit que oui, mais plutôt maladroitement. Elle sortit alors son petit couteau caché dans sa robe, à la surprise de John qui n’avait même pas remarqué la fente soigneusement dissimulée dans les plis de la robe et ajouta que s’il y avait vraiment une attaque, alors, elle ne serait pas d’une grande aide.

Chacun finit son repas et rangea le matériel de cuisine, puis se mit en route. Helen, Lyla et John semblaient s’entendre à merveille et le jeune homme sentait qu’il allait encore une fois vivre de bons moments à Anariodor avec la princesse et la gardienne de la lumière. Après tout, cette agréable atmosphère était assez évidente puisque Lyla et Helen étaient cousines et qu’elles étaient aussi proches que des sœurs ; et que John était déjà ami avec la gardienne. Même si la princesse et le jeune homme venaient à peine de se rencontrer, les deux jeunes gens s’entendaient bien, apprenaient à se connaître petit à petit, mais étant donné la grande gentillesse de Lyla, John ne voyait pas comment il aurait pu en être autrement. C’était une bonne chose que le petit groupe s’apprécie sinon la mission aurait été pesante et ennuyante. Ensuite, Helen annonça qu’ils auraient beaucoup de chemin à travers la forêt et une plaine. Évidemment, lors de la traversée de la plaine, ils feraient très attention aux magiciens et aux elfes de cendre qui risquent d’être dans les parages et surtout par ce qu’ils seraient à découvert. Pour Helen, cette mission était un peu particulière, car sa famille y était mêlée, sa tante Karoline, mais surtout sa cousine Lyla. De ce fait, cette mission rendait Helen d’autant plus inquiète que lors d’autres missions, mais en même temps, en tant que gardienne, il ne fallait pas qu’elle laisse ses sentiments prendre le dessus lors des décisions importantes à venir. Ainsi, elle appréhendait davantage les possibles dangers qu’ils rencontreraient, surtout que la vie de sa cousine et le destin de Narini étaient en jeu. John faisait très attention, depuis leur entrée dans la forêt et guettait les potentiels pièges qu’ils auraient pu cacher. Le jeune homme les avait rencontrés et savait à quel point ils étaient rusés et vicieux. Helen avait aussi prévenu le jeune homme que les elfes de cendre pouvaient se cacher dans le coin et qu’ils étaient très doués pour apparaître et disparaître sans laisser de traces. John avait dû beaucoup se concentrer, se calmer de l’excitation qu’il avait eue en venant, car il était désormais en mission et ainsi il ne pouvait laisser ses émotions le submerger. Il fallait se contrôler, rester concentré sur son objectif tout en faisant attention à ce qui l’entourait. Le jeune homme devint alors calme et mentalement prêt pour sa mission. Tout le long du trajet, personne ne prononça un mot jusqu’à la fin de la journée. Tout était calme sans ennemis à l’horizon ou problème sur le chemin au plus grand soulagement de Lyla, assez anxieuse pour ce premier jour. Comme la nuit était pratiquement tombée, le petit groupe installa le campement dans un lieu bien dissimulé entre les bois, de façon à ne pas être trop repérable. Helen fit un tour autour du camp pour s’assurer qu’il n’y avait personne, puis revint avec du bois pour faire un repas et pour se tenir chaud. Après avoir mangé, les trois jeunes gens parlèrent un peu pour faire plus ample connaissance, ainsi John apprit que la princesse avait 20 ans, tout comme lui, et que Helen en avait désormais 17, ce qui l’étonna au début, jusqu’à ce que la gardienne lui rappelle que Anariodor avait une temporalité différente par rapport à son monde, d’où l’écart d’âge différent par rapport à sa première visite. En effet, lorsque John venait à Anariodor, la temporalité de son monde était presque à l’arrêt tandis que le temps s’écoulait normalement dans ce royaume. Mais une fois revenu chez lui, la temporalité dans le monde de John revenait à la normale. Le temps était plus rapide sur Terre qu’à Anariodor, car il s’était passé quatre ans pour John depuis sa première mission lorsque cela faisait deux ans pour Helen et les autres. Après cela, le jeune homme et la princesse partirent dormir tandis que Helen faisait un tour de garde. Avant de parvenir à dormir, John contempla le feu qui dansait à quelques mètres de lui et à ce moment-là il réalisa que tout cela n’était pas un rêve, qu’il était bel et bien à nouveau à Anariodor et qu’en se réveillant le lendemain matin, il ne se trouverait pas dans son lit douillé dans son appartement, mais par terre avec des couvertures et la forêt autour de lui. Il allait devoir se réhabituer au style de vie de ce monde, s’accoutumer à la différence de confort et aux étranges lieux d’Anariodor. Cela allait prendre un certain temps, mais comme pour la première fois, il y parviendrait. Finalement, John s’endormit, s’imaginant les aventures qui pouvaient l’attendre, sans perdre de vue sa mission évidemment.

Chapitre III

Jour 2 de voyage

Réveil dans les environs de six heures, d’après la position du soleil, Helen était déjà debout et Lyla venait de se réveiller quand le jeune homme émergea. Rapidement et sans un mot, John mangea et remballa ses affaires. Le jeune homme, qui n’avait pas tout à fait les yeux en face des trous, n’avait pas l’habitude de se lever si tôt ni d’être si actif de bon matin, du moins plus depuis sa première mission avec les chevaliers et Azgur qui aimait bien partir à l’aube. Soudainement, Lyla se mit à rire doucement, ce que John ne comprit pas. Elle lui expliqua alors qu’elle riait, car il n’avait pas besoin de se presser ainsi puisque le groupe n’allait pas partir tout de suite. John fut étonné, il pensait que Helen prendrait le moins de temps possible pour que sa cousine soit au plus vite en sécurité, mais apparemment elle ne misait pas sur la rapidité. La princesse précisa alors qu’il valait mieux prendre un peu plus de temps et être sûr de ce l’on fait afin de ne pas laisser de traces pour les ennemis qui rôdent. Le jeune homme s’assit par terre en rougissant, l’air gêné tandis que Lyla se remit à rire de lui.

Pendant que la princesse et la gardienne réglaient les derniers détails avant de partir, John guetta les alentours, attentif aux moindres bruits. Une fois prêts, ils reprirent la route, commençant une nouvelle journée de marche. Le deuxième jour de voyage débuta, les trois jeunes gens marchaient dans la forêt sans un bruit, personne ne parlait. Les seuls sons qu’on pouvait attendre étaient le chant des oiseaux, les coups des pics verts, des branches qui craquaient, des bruits de la nature. Helen, comme un prédateur cherchant une proie, était attentive et surveillait les environs. Soudainement, elle distingua un bruit furtif de branches qui bougeaient sur sa gauche. C’était deux magiciens qui les suivaient, mais que depuis peu, car jusque-là, Helen ne les avait jamais aperçus. La gardienne ne dit rien, ne prévint personne, elle garda son calme et resta concentrée sur ce qui se passait autour d’eux. Apparemment, John et Lyla ne semblaient pas les avoir remarqués. C’est Marie qui fit remarquer au jeune homme qu’ils n’étaient plus seuls. John inspecta tout autour de lui et vit au loin un magicien en tunique violette s’éloigner peu à peu en courant. Afin d’en avoir le cœur net, John interpella Helen en lui montrant du doigt la personne habillée en violet qui fuyait. La gardienne de la lumière acquiesça et lui confirma qu’il s’agissait bien d’un magicien. Le jeune homme fut surpris, Helen ne faisait rien, cela ne semblait même pas l’inquiéter. John se posait des questions « Elle ne compte pas réagir ? Elle fait comme si de rien n’était. C’est peut-être pour ne pas inquiéter Lyla ? » Il n’avait pas l’esprit tranquille désormais qu’il savait que des ennemis rôdaient dans les parages. Les magiciens pouvaient aussi les attendre plus loin pour une embuscade ou peut-être qu’ils auraient posé un piège sur le chemin, puis le jeune homme se dit qu’Helen devait avoir un plan, qu’elle avait déjà pris en compte les possibles actions que leurs ennemis pouvaient faire.

Deux heures de marche après, la gardienne annonça qu’ils faisaient une pause pour s’hydrater, ce que chacun fit. En même temps, sans que la princesse ne s’en aperçoive, Helen glissa à l’oreille de John qu’elle avait laissé intentionnellement les magiciens partir, mais qu’elle les surveillait, ainsi que les alentours et qu’elle gardait bien à l’esprit la possibilité d’un piège ou d’une attaque plus loin sur leur route. De ce fait, le jeune homme rassuré se remit à boire l’eau de sa besace en faisant mine de rien, pour ne pas éveiller les soupçons chez Lyla et ainsi éviter qu’elle ne se fasse un sang d’encre. John partit ensuite s’asseoir sur un tronc d’arbre couché et Lyla le rejoignit et commença à discuter avec lui :

« Ça va ? Pas trop fatigué ? demanda Lyla.

— Non, je vais bien et vous ?
— Je ne suis pas très habituée à marcher autant avec si peu de personnes à mes côtés, mais je vais bien et j’apprécie même beaucoup le fait qu’il n’y ait pas une horde de personnes autour de moi. Cette situation est assez étrange pour moi, mais c’est pour ma sécurité et je ne crains rien puisque Helen veille sur moi.
— Oui, vous ne pouvez pas avoir meilleure protection.
— Oui, c’est normal. C’est notre gardienne de la lumière. D’ailleurs tu peux me tutoyer.
— Oh d’accord. Je sais bien que Helen est très importante, mais j’avoue ne pas savoir grand-chose sur les gardiens de la lumière. Les seules choses que je sais, c’est qu’ils sont très puissants et importants.
— Au-delà de cela, ils sont nécessaires à l’équilibre de ce monde, ils sont tout de même un cadeau du Soleil. »

Pendant que John et Lyla discutaient, Helen, non loin d’eux, était en train de tailler une forme sur une petite rondelle de bois avec un couteau. Pour le moment, il n’était pas possible de savoir ce qu’elle sculptait sur ce petit bout de bois, mais cela ne pouvait pas être quelque chose de grand vu la taille du support. Helen était à peu près en face de Lyla et de John et les observa un moment, plongés dans leur conversation. Ils s’entendaient bien et le courant passait même très bien entre eux, ce qui était un avantage selon la gardienne, car le jeune homme ferait ainsi tout son possible pour protéger son amie.

« Je pense que l’on devrait reprendre notre chemin, suggéra la princesse.

— Tu as raison, intervient sa cousine. Ne perdons pas trop de temps, avançons tant qu’il fait encore bien jour. »

Ainsi, tous se levèrent, rangèrent leur gourde et reprirent la route. Pendant une heure, ils traversèrent la forêt et se trouvèrent désormais dans les sous-bois. La végétation y était moins dense, ils étaient donc plus visibles, alors Helen préféra guider le petit groupe assez près de la forêt au cas où les choses tournaient mal. La gardienne de la lumière connaissait bien cette forêt et ses environs, elle connaissait donc les meilleurs chemins, les meilleures cachettes et les meilleurs endroits pour camper. Après une autre heure de marche, le ciel devint doucement orange et les nuages violets, mauves et le soleil n’allait pas tarder à se coucher. De ce fait, Helen établit le camp et chacun s’installa. Lyla alluma un feu et prépara à manger, une sorte de pot-au-feu. Alors qu’elle cuisinait, John et Helen firent leur deuxième cours d’épée. Il apprenait encore à bien manier son arme sans la perdre au cours d’un combat, à l’utiliser avec agilité et fluidité sans gestes superflus, malgré sa longueur et son poids. Quand la princesse eut fini, les deux autres s’assirent, mangèrent et discutèrent tranquillement de la pluie et du beau temps. Helen demanda à John de prendre le premier tour de garde, ce que le jeune homme accepta. Lyla et Helen partirent dormir tandis que John se mit de côté et inspecta les environs. Cette fois-ci, la gardienne voulait vraiment une surveillance de nuit, maintenant que les magiciens les suivaient, alors, le jeune homme prit cela très au sérieux et fit attention au moindre bruit, à la moindre chose qui bougeait. Au bout d’un moment, pour ne pas s’endormir, Marie s’adressa à John :

« Alors, comment tu te sens ? demanda-t-elle dans la tête du jeune homme.

— Oui, pour l’instant tout va bien, le voyage est un peu fatigant, mais je suis bien entouré.
— Oui, tu as la gardienne de la lumière des royaumes humains et la princesse de Narini, alors tu n’as pas besoin de t’en faire pour quoi que ce soit !
— Oui, c’est vrai. En plus, la princesse est vraiment très gentille et sympathique malgré le fait que je sois un étranger pour elle, ce qui rend le voyage plus agréable.
— Tu l’apprécies déjà.
— Oui, c’est quelqu’un de bien et on peut bien parler avec elle.
— Fais tout de même attention, John, l’avertit Marie. C’est une princesse et bientôt elle sera reine, tu ne devrais pas trop t’attacher à elle. Tu es et resteras un jeune homme courageux d’un autre monde pour elle. Et puis quand tu rentreras chez toi, tu ne la reverras peut-être plus.
— Je sais bien, mais…

À ce moment-là, John se mit à réfléchir sur son départ, la probabilité qu’il ne revienne plus jamais à Anariodor s’il s’en allait. Il ne voulait pas que cela arrive, il aimait être ici, ce monde et certaines personnes qui y vivent.