Les Joyeuses Bourgeoises de Windsor (The Merry Wives of Windsor in French) - William Shakespeare - E-Book

Les Joyeuses Bourgeoises de Windsor (The Merry Wives of Windsor in French) E-Book

William Shakespeare

0,0
0,91 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Comédie Shakespeare, traduit en français. Selon Wikipedia: "The Merry Wives of Windsor est une comédie de William Shakespeare, publiée pour la première fois en 1602, mais qui aurait été écrite avant 1597. Elle présente le gros chevalier Sir John Falstaff, et est la seule pièce de Shakespeare vie contemporaine de la classe moyenne anglaise élisabéthaine. "

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB

Seitenzahl: 141

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



LES JOYEUSES BOURGEOISES DE WINDSOR, COMÉDIE PAR WILLIAM SHAKESPEARE, TRADUCTION DE M. GUIZOT

published by Samizdat Express, Orange, CT, USA

established in 1974, offering over 14,000 books

Other Shakespeare comedies in French translation (by M. Guizot):

Tout Est Bien Qui Finit Bien    

Comme Il Vous Plaira    

La Comédie Des Méprises    

Peines D'Amour Perdues

Mesure Pour Mesure

Le Marchand De Venise

Le Songe D'une Nuit D'Été

Beaucoup De Bruit Pour Rien

La Méchante Femme Mise À La Raison

Le Jour Des Rois Ou Ce Que Vous Voudrez

Les Deux Gentilshommes De Vérone

feedback welcome: [email protected]

visit us at samizdat.com

Ce document est tiré de: OEUVRES COMPLÈTES DE SHAKSPEARE

NOUVELLE ÉDITION ENTIÈREMENT REVUE AVEC UNE ÉTUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PIÈCE ET DES NOTES

PARIS A LA LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER ET Cie, LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1863

NOTICE SUR LES JOYEUSES BOURGEOISES DE WINDSOR

PERSONNAGES

ACTE PREMIER

SCÈNE I, A Windsor, devant la maison de Page.

SCÈNE II,  Au même endroit.

SCÈNE III,  Une chambre dans l'hôtellerie de la Jarretière.

SCÈNE IV,  Une pièce de la maison du docteur Caius.

ACTE DEUXIÈME

SCÈNE I,  Devant la maison de Page.

SCÈNE II,  L'hôtellerie de la Jarretière.

SCÈNE III,  Dans le parc de Windsor

ACTE TROISIÈME

SCÈNE I,  Dans la campagne, près de Frogmore.

SCÈNE II,  La grande rue de Windsor.

SCÈNE III,  Une pièce dans la maison de Ford.

SCÈNE IV,  Une pièce dans la maison de Page.

SCÈNE V,  Une chambre dans l'hôtellerie de la Jarretière.

ACTE QUATRIÈME

SCÈNE I,  La rue.

SCÈNE II  Une pièce dans la maison de Ford.

SCÈNE III,  Une pièce dans l'hôtellerie de la Jarretière.

SCÈNE IV,  Une pièce dans la maison de Ford.

SCÈNE V, Une pièce dans l'hôtellerie de la Jarretière.

SCÈNE VI,  Une autre pièce dans l'hôtellerie de la Jarretière.

ACTE CINQUIÈME

SCÈNE I,  Une pièce dans l'hôtellerie de la Jarretière.

SCÈNE II, Le parc de Windsor.

SCÈNE III,  La grande rue de Windsor.

SCÈNE IV,  Le parc de Windsor.

NOTICE SUR LES JOYEUSES BOURGEOISES DE WINDSOR

Selon une tradition généralement reçue, la comédie des Joyeuses Bourgeoises de Windsor fut composée par l'ordre d'Élisabeth, qui, charmée du personnage de Falstaff, voulut le revoir encore une fois. Shakspeare avait promis de faire mourir Falstaff dans Henri V[1] mais sans doute, après l'y avoir fait reparaître encore, embarrassé par la difficulté d'établir les nouveaux rapports de Falstaff avec Henri devenu roi, il se contenta d'annoncer au commencement de la pièce la maladie et la mort de Falstaff, sans la présenter de nouveau aux yeux du public. Élisabeth trouva que ce n'était pas là tenir parole, et exigea un nouvel acte de la vie du gros chevalier. Aussi paraît-il que les Joyeuses Bourgeoises ont été composées après Henri V, quoique dans l'ordre historique il faille nécessairement les placer avant. Quelques commentateurs ont même cru, contre l'opinion de Johnson, que cette pièce devait se placer entre les deux parties de Henri IV; mais il y a, ce semble, en faveur de l'opinion de Johnson qui la range entre Henri IV et Henri V, une raison déterminante, c'est que dans l'autre supposition l'unité, sinon de caractère, du moins d'impression et d'effet, serait entièrement rompue.

[Note 1: Voyez l'épilogue de la deuxième partie d'Henri IV.]

Les deux parties de Henri IV ont été faites d'un seul jet, ou du moins sans s'écarter d'un même cours d'idées; non-seulement le Falstaff de la seconde partie est bien le même homme que le Falstaff de la première, mais il est présenté sous le même aspect; si dans cette seconde partie, Falstaff n'est pas tout à fait aussi amusant parce qu'il a fait fortune, parce que son esprit n'est plus employé à le tirer sans cesse des embarras ridicules où le jettent ses prétentions si peu d'accord avec ses goûts et ses habitudes, c'est cependant avec le même genre de goûts et de prétentions qu'il est ramené sur la scène; c'est son crédit sur l'esprit de Henri qu'il fait valoir auprès du juge Shallow, comme il se targuait, au milieu de de ses affidés, de la liberté dont il usait avec le prince; et l'affront public qui lui sert de punition à la fin de la seconde partie de Henri IV n'est que la suite et le complément des affronts particuliers que Henri V, encore prince de Galles, s'est amusé à lui faire subir durant le cours des deux pièces. En un mot, l'action commencée entre Falstaff et le prince dans la première partie, est suivie sans interruption jusqu'à la fin de la seconde, et terminée alors comme elle devait nécessairement finir, comme il avait été annoncé qu'elle finirait.

Les Joyeuses Bourgeoises de Windsor offrent une action toute différente, présentent Falstaff dans une autre situation, sous un autre point de vue. C'est bien le même homme, il serait impossible de le méconnaître; mais encore vieilli, encore plus enfoncé dans ses goûts matériels, uniquement occupé de satisfaire aux besoins de sa gloutonnerie. Doll Tear-Sheet abusait encore au moins son imagination; avec elle il se croyait libertin; ici il n'y songe même plus; c'est à se procurer de l'argent qu'il veut faire servir l'insolence de sa galanterie; c'est sur les moyens d'obtenir cette argent que le trompe encore sa vanité. Élisabeth avait demandé à Shakspeare, dit-on, un Falstaff amoureux; mais Shakspeare, qui connaissait mieux qu'Élisabeth les personnages dont il avait conçu l'idée, sentit qu'un pareil genre de ridicule ne convenait pas à un pareil caractère, et qu'il fallait punir Falstaff par des endroits plus sensibles. La vanité même n'y suffirait pas; Falstaff sait prendre son parti de toutes les hontes; au point où il en est arrivé, il ne cherche même plus à les dissimuler. La vivacité avec laquelle il décrit à M. Brook ses souffrances dans le panier au linge sale n'est plus celle de Falstaff racontant ses exploits contre les voleurs de Gadshill, et se tirant ensuite si plaisamment d'affaire lorsqu'il est pris en mensonge. Le besoin de se vanter n'est plus un de ses premiers besoins; il lui faut de l'argent, avant tout de l'argent, et il ne sera convenablement châtié que par des inconvénients aussi réels que les avantages qu'il se promet. Ainsi le panier de linge sale, les coups de bâton de M. Ford, sont parfaitement adaptés au genre de prétentions qui attirent à Falstaff une correction pareille; mais bien qu'une telle aventure puisse, sans aucune difficulté, s'adapter au Falstaff des deux Henri IV, elle l'a pris dans une autre portion de sa vie et de son caractère; et si on l'introduisait entre les deux parties de l'action qui se continue dans les deux Henri IV, elle refroidirait l'imagination du spectateur, au point de détruire entièrement l'effet de la seconde.

Bien que cette raison paraisse suffisante, on en pourrait trouver plusieurs autres pour justifier l'opinion de Johnson. Ce n'est cependant pas dans la chronologie qu'il faudrait les chercher. Ce serait une oeuvre impraticable que de prétendre accorder ensemble les diverses données chronologiques que, souvent dans la même pièce, il plaît à Shakspeare d'établir; et il est aussi impossible de trouver chronologiquement la place des Joyeuses Bourgeoises de Windsor entre Henri IV et Henri V, qu'entre les deux parties de Henri IV. Mais, dans cette dernière supposition, l'entrevue entre Shallow et Falstaff dans la seconde partie de Henri IV, le plaisir qu'éprouve Shallow à revoir Falstaff après une si longue séparation, la considération qu'il professe pour lui, et qui va jusqu'à lui prêter mille livres sterling, deviennent des invraisemblances choquantes: ce n'est pas après la comédie des Joyeuses Bourgeoises de Windsor, que Shallow peut être attrapé par Falstaff. Nym, qu'on retrouve dans Henri V, n'est point compté dans la seconde partie de Henri IV, au nombre des gens de Falstaff. Il serait assez difficile, dans les deux suppositions, de se rendre compte du personnage de Quickly, si l'on ne supposait que c'est une autre Quickly un nom que Shakspeare a trouvé bon de rendre commun à toutes les entremetteuses. Celle de Henri IV est mariée; son nom n'est donc point un nom de fille; la Quickly des Joyeuses Bourgeoises ne l'est pas.

Au reste, il serait superflu de chercher à établir d'une manière bien solide l'ordre historique de ces trois pièces; Shakspeare lui-même n'y a pas songé. On peut croire cependant que, dans l'incertitude qu'il a laissée à cet égard, il a voulu du moins qu'il ne fût pas tout à fait impossible de faire de ses Joyeuses Bourgeoises de Windsor la suite des Henri IV. Pressé à ce qu'il paraît par les ordres d'Élisabeth, il n'avait d'abord donné de cette comédie qu'une espèce d'ébauche qui fut cependant représentée pendant assez longtemps, telle qu'on la trouve dans les premières éditions de ses oeuvres, et qu'il n'a remise que plusieurs années après sous la forme où nous la voyons maintenant. Dans cette première pièce, Falstaff, au moment où il est dans la forêt, effrayé des bruits qui se font entendre de tous côtés, se demande si ce n'est pas ce libertin de prince de Galles qui vole les daims de son père. Cette supposition a été supprimée dans la comédie mise sous la seconde forme, lorsque le poëte voulut tâcher apparemment d'indiquer un ordre de faits un peu plus vraisemblable. Dans cette même pièce comme nous l'avons à présent, Page reproche à Fenton d'avoir été de la société du prince de Galles et de Poins. Du moins n'en est-il plus, et l'on peut supposer que le nom de Wild-Prince demeure encore pour désigner ce qu'a été le prince de Galles et ce que n'est plus Henri V. Quoi qu'il en soit, si la comédie des Joyeuses Bourgeoises offre un genre de comique moins relevé que la première partie de Henri IV, elle n'en est pas moins une des productions les plus divertissantes de cette gaieté d'esprit dont Shakspeare a fait preuve dans plusieurs de ses comédies.

Plusieurs nouvelles peuvent se disputer l'honneur d'avoir fourni à Shakspeare le fond de l'aventure sur laquelle repose l'intrigue des Joyeuses Bourgeoises de Windsor. C'est probablement aux mêmes sources que Molière aura emprunté celle de son École des Femmes; ce qui appartient à Shakspeare, c'est d'avoir fait servir la même intrigue à punir à la fois le mari jaloux et l'amoureux insolent. Il a ainsi donné à sa pièce, sauf la liberté de quelques expressions, une couleur beaucoup plus morale que celle des récits où il a pu puiser, et où le mari finit toujours par être dupe, et l'amant heureux.

Cette comédie paraît avoir été composée en 1604.

PERSONNAGES

SIR JOHN FALSTAFF.

FENTON.

SHALLOW, juge de paix de campagne.

SLENDER, cousin de Shallow.

M. FORD.   HÔTE deux propriétaires, habitants

M. PAGE.   } de Windsor.

WILLIAM PAGE, jeune garçon, fils de M. Page.

SIR HUGH EVANS, curé gallois[2].

LE DOCTEUR CAIUS, médecin français.

L'HÔTE DE LA JARRETIÈRE.

BARDOLPH,       }

PISTOL,         }  suivants de Falstaff.

NYM.            }

ROBIN, page de Falstaff.

SIMPLE, domestique de Slender.

RUGBY, domestique du docteur Caius.

MISTRISS FORD.

MISTRISS PAGE.

MISTRISS ANNE PAGE, sa fille, amoureuse de Fenton.

MISTRISS QUICKLY, servante du docteur Caius.

Domestiques de Page, de Ford, etc.

La scène est à Windsor et dans les environs.

[Note 2: Il paraît que le titre de sir fut longtemps donné aux membres du clergé inférieur.]

 ACTE PREMIER

 SCÈNE I, A Windsor, devant la maison de Page.

Entrent LE JUGE SHALLOW, SLENDER et sir HUGH EVANS.

 SHALLOW.--Tenez, sir Hugh, ne cherchez pas à m'en dissuader. Je veux porter cela à la chambre étoilée. Fût-il vingt fois sir John Falstaff, il ne se jouera pas de Robert Shallow, écuyer.

SLENDER.--Écuyer du comté de Glocester, juge de paix et coram.

SHALLOW.--Oui, cousin Slender, et aussi Cust-alorum[3].

[Note 3: Cust-alorum, abréviation de custos rotulorum, garde des registres.]

SLENDER.--Oui, des ratolorum! gentilhomme de naissance, monsieur le curé, qui signe armigero dans tous les actes, billets, quittances, citations, obligations: armigero partout.

SHALLOW.--Oui, c'est ainsi que nous signons et avons toujours signé sans interruption ces trois cents dernières années.

SLENDER.--Tous ses successeurs l'ont fait avant lui et tous ses ancêtres le peuvent faire après lui, ils peuvent vous montrer, sur leur casaque, la douzaine de loups de mer[4] blancs.

SHALLOW.--C'est une vieille casaque.

EVANS.--Il peut très-bien se trouver sur une vieille casaque une douzaine de lous-lous blancs[5]. Cela va parfaitement ensemble, c'est un animal familier à l'homme, un emblème d'affection.

SHALLOW.--Le loup de mer est un poisson frais[6]; ce qui fait le sel de la chose, c'est que la casaque est vieille.

[Note 4: White luce (brochets). Il a fallu changer le brochet en loup de mer, pour conserver quelque chose du jeu de mots que fait ensuite Evans entre luce (brochet), et louse (pou). Loulou est un mot populaire et enfantin pour désigner cette espèce de vermine.]

[Note 5: Le Gallois Evans parle un jargon qu'il nous a paru difficile de rendre en français. Ce genre de plaisanterie, souvent fatigant dans l'original, est à peu près impossible à faire passer dans une autre langue.]

[Note 6: The luce is fresh fish; the salt fish is an old coat. Les commentateurs n'ont pu rendre raison du sens de cette phrase, en effet difficile à expliquer. Il paraît probable que poisson frais (fresh fish) était une expression vulgaire pour désigner une noblesse nouvelle, et que Shallow veut dire que ce qui indique l'ancienneté de sa maison, et ce qui en fait un poisson salé (salt fish), c'est l'ancienneté de la casaque.]

SLENDER.--Je puis écarteler, cousin?

SHALLOW.--Vous le pouvez sans doute en vous mariant.

EVANS.--Il gâtera tout[7], s'il écartèle.

[Note 7: It is marring indeed, if he quarter it. Shallow lui a dit qu'il pouvait écarteler en se mariant (marrying). Evans lui répond qu'en effet écarteler (quarter) est le moyen de tout gâter (marring). Ce jeu de mots était impossible à rendre; il a même été nécessaire de changer la réplique d'Evans. If he has a quarter of your coat, there is but three skirts for yourself. «S'il a un quart de votre casaque, vous n'en aurez que trois quarts.»

Quarter signifie également quart, quartier et écarteler.]

SHALLOW.--Pas du tout.

EVANS.--Par Notre-Dame, s'il écartèle votre casaque il la mettra en pièces; vous n'en aurez plus que les morceaux. Mais cela ne fait rien; passons; ce n'est pas là le point dont il s'agit.--Si le chevalier Falstaff a commis quelque malhonnêteté envers vous, je suis un membre de l'Eglise: et je m'emploierai de grand coeur à faire entre vous quelques raccommodements et arrangements.

SHALLOW.--Non, le conseil en entendra parler: il y a rébellion.

EVANS.--Il n'est pas nécessaire que le conseil entende parler d'une rébellion: il n'y a pas de crainte de Dieu dans une rébellion. Le conseil, voyez-vous, aimera mieux entendre parler de la crainte de Dieu, que d'une rébellion. Comprenez-vous? Prenez avis de cela.

SHALLOW.--Ah! sur ma vie, si j'étais encore jeune, ceci se terminerait à la pointe de l'épée.

EVANS.--Il vaut mieux que vos amis soient l'épée et terminent l'affaire, et puis j'ai aussi dans ma cervelle un projet qui pourrait être d'une bonne prudence.--Il y a une certaine Anne Page qui est la fille de M. George Page, et qui est une assez jolie fleur de virginité.

SLENDER.--Mistriss Anne Page? Elle a les cheveux bruns et parle doucement comme une femme.

EVANS.--C'est cela précisément; c'est tout ce que vous pouvez désirer de mieux; et son grand-père (Dieu veuille l'appeler à la résurrection bienheureuse!) lui a donné, à son lit de mort, sept cents bonnes livres en or et argent, pour en jouir sitôt qu'elle aura pris ses dix-sept ans. Ce serait un bon mouvement si vous laissiez là vos bisbilles pour demander un mariage entre M. Abraham et mistriss Anne Page.

SLENDER.--Son grand-père lui a laissé sept cents livres?

EVANS.--Oui, et son père est bon pour lui donner une meilleure somme.

SHALLOW.--Je connais la jeune demoiselle; elle a d'heureux dons de la nature.

EVANS.--Sept cents livres avec les espérances, ce sont d'heureux dons que cela.

SHALLOW.--Eh bien! voyons de ce pas l'honnête M. Page.--Falstaff est-il dans la maison?

EVANS.--Vous dirai-je un mensonge? Je méprise un menteur comme je méprise un homme faux, ou comme je méprise un homme qui n'est pas vrai. Le chevalier, sir John, est dans la maison, et, je vous prie, laissez-vous conduire par ceux qui vous veulent du bien. Je vais frapper à la porte pour demander M. Page. (Il frappe.) Holà! holà! que Dieu bénisse votre logis!

(Entre Page.)

PAGE.--Qui est là?

EVANS.--Une bénédiction de Dieu, et votre ami, et le juge Shallow, et voici le jeune monsieur Slender qui pourra, par hasard, vous conter une autre histoire, si la chose était de votre goût.

PAGE.--Je suis fort aise de voir Vos Seigneuries en bonne santé. Monsieur Shallow, je vous remercie de votre gibier.

SHALLOW.--Monsieur Page, je suis bien aise de vous voir. Grand bien vous fasse. J'aurais voulu que le gibier fût meilleur. Il avait été tué contre le droit.--Comment se porte la bonne mistriss Page? et je vous aime toujours de tout mon coeur, là, de tout mon coeur.

PAGE.--Monsieur, je vous remercie.