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Le roman de Montesquieu (1689-1755)
Les Lettres persanes fut publié anonymement en 1721 sous une fausse adresse à Cologne, et augmenté de onze lettres nouvelles en 1754, ainsi que de « Quelques Réflexions sur
Les Lettres persanes ».
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Les Lettres persanes de Montesquieu
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 40
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852292680
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Lettres persanes, Montesquieu (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Le roman de Montesquieu (1689-1755) Les Lettres persanes fut publié anonymement en 1721 sous une fausse adresse à Cologne, et augmenté de onze lettres nouvelles en 1754, ainsi que de « Quelques Réflexions sur Les Lettres persanes ». L’originalité qui a assuré son succès immédiat et sa célébrité depuis plus de deux siècles tient à l’articulation d’un point de vue critique adopté par un observateur étranger sur la France du temps, d’une intrigue de sérail et de la forme épistolaire.
Montesquieu. Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu (1689-1755), portrait, 1728. École française d'après la médaille conçue par le graveur suisse Jacques-Antoine Dassier qui réalisa une série de médailles sur le thème des grands réformateurs. Huile sur toile (H. 0,63 m ;.L. 0,52.m). Musée national du château de Versailles. (Erich Lessing/ AKG)
La satire de la société contemporaine par un témoin qui arrive de l’extérieur et se trouve donc étranger aux valeurs françaises avait déjà été pratiquée par Gian Paolo Marana dans L’Espion du Grand Seigneur (1684-1689), qui relatait avec ironie les événements survenus en France depuis un demi-siècle. La forme épistolaire s’était déjà imposée avec la traduction de la correspondance d’Héloïse et d’Abélard et les Lettres portugaises de Guilleragues (1669), prétendument traduites en français. Enfin l’exotisme du sérail s’était développé avec la publication des récits de voyage en Orient et d’essais tels que le Traité des eunuques de Charles Ancillon (1707). Le grand art du jeune parlementaire qu’est alors Montesquieu a été d’aiguiser la satire par la force du style, de pimenter l’intrigue orientale par une révolte des femmes dans le sérail, de multiplier les correspondants et de jouer, dans la chronologie du roman, sur le décalage croissant entre rédaction et réception des lettres. Datées à l’aide du calendrier persan, les lettres s’échelonnent d’avril 1711 à novembre 1720, mais elles sont classées tantôt selon leur rédaction, tantôt selon leur arrivée.
Il faut en effet toutes ces années à Usbek et Rica, deux seigneurs persans, pour quitter Ispahan, gagner Smyrne, Livourne et Paris, où ils vont découvrir et approfondir la culture française. Usbek, le plus âgé, laisse derrière lui un sérail dont il confie la garde à ses eunuques, chargés de lui rendre compte des faits et gestes des femmes. Rica, le plus jeune, est plus libre dans ses jugements. L’un et l’autre s’adressent à des amis restés au pays. Usbek correspond également avec ses femmes et ses eunuques.
Si les vingt-trois premières lettres concernent le voyage, elles engagent déjà les débats religieux et politiques. L’« Histoire des Troglodytes », qui propose une fable sur les fondements du pouvoir, s’étend des lettres 11 à 14. La lettre 24 est la première de Rica : « Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement continuel [...] Paris est aussi grand qu’Ispahan. Les maisons y sont si hautes qu’on jurerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues. » La même lettre présente le roi de France et le pape comme des magiciens capables de faire accepter à leurs sujets et fidèles n’importe quelle contrevérité. La chronique de Rica continue par l’évocation du théâtre (lettre 28), de l’Église chrétienne (29), de la sotte curiosité des Parisiens qui s’écrient : « Comment peut-on être Persan ? » (30). Usbek et Rica se relaient ensuite pour parler de l’alcool et du café, de la situation des femmes et de la hiérarchie sociale, du jeu et du libertinage, des Quinze-Vingts et des Invalides, du suicide et du duel.