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Beschreibung

Décryptez Les Misérables de Victor Hugo avec l’analyse du PetitLitteraire.fr !

Que faut-il retenir des Misérables, un des classiques les plus populaires de la littérature française ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette œuvre dans une fiche de lecture complète et détaillée.

Vous trouverez notamment dans cette fiche :
• Un résumé complet
• Une présentation des personnages principaux tels que Jean Valjean (alias Monsieur Madeleine et Monsieur Leblanc) et Cosette (alias Euphrasie et Mademoiselle Lenoir)
• Une analyse des spécificités de l’œuvre : la situation politique en France de 1789 aux misérables, une vision hugolienne de l'histoire et les thèmes de l'amour, la mort et la religion

Une analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l’œuvre.

LE MOT DE L’ÉDITEUR :
« Dans cette nouvelle édition de notre analyse des Misérables (2014), avec Hadrien Seret, nous fournissons des pistes pour décoder ce chef d’œuvre incontournable de la littérature française. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de l’œuvre et d’aller au-delà des clichés. » Stéphanie FELTEN

À propos de la collection lePetitLitteraire.fr :
Plébiscité tant par les passionnés de littérature que par les lycéens, LePetitLittéraire.fr est considéré comme une référence en matière d’analyse d’œuvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numérique, ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs combinent théories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire découvrir et redécouvrir les plus grandes œuvres littéraires. 
Le PetitLittéraire.fr est reconnu d'intérêt pédagogique par le ministère de l'Éducation.

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Victor Hugo

Poète, dramaturge et romancier français

Né en 1802 à BesançonDécédé en 1885 à ParisQuelques-unes de ses œuvres :
Hernani (1830), pièce de théâtreNotre-Dame de Paris (1832), romanLes Misérables (1862), roman

Victor Hugo (1802-1885) est souvent considéré comme l’écrivain par excellence du XIXe siècle. Chef de file du courant romantique français, ses prises de position politiques (qui lui vaudront d’être exilé entre 1851 et 1870), ainsi que ses succès littéraires lui confèrent une influence immense en France.

Polygraphe talentueux, Hugo est l’auteur de plusieurs ouvrages devenus aujourd’hui des classiques et répartis entre plusieurs genres, notamment la poésie (par exemple, Les Châtiments, 1853, ou Les Contemplations, 1856), le théâtre (citons Cromwell, 1827, dont la préface pose les principes du romantisme, et Hernani, 1830 dont la représentation fit un tel scandale qu’elle tourna à la rixe) et le roman (Notre-Dame de Paris, 1832 ; Les Misérables, 1862 ; L'Homme qui rit, 1869, etc.).

Les Misérables

Une fiction réaliste aux multiples facettes

Genre : romanÉdition de référence :Les Misérables, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1956, 1808 p.1re édition : 1862Thématiques : pauvreté, amour, mort, religion, rédemption, révolte

Les Misérables constituent un roman de cinq tomes publié en 1862. Très dense, la trame de cet ouvrage se centre sur le personnage de Jean Valjean, un ancien forçat condamné aux galères, et sa quête vers la rédemption. Le héros fait de multiples rencontres qui sont autant de prétextes à la description de la misère qui accable le peuple, le tout sur fond de reconstitution historique.

Succès phénoménal à sa sortie, Les Misérables s’est imposé aujourd’hui comme l’une des œuvres les plus fécondes et les plus lues de la littérature française.

RÉSUMÉ

TOME I – FANTINE

Après de nombreuses années passées au bagne pour avoir volé un pain et tenté plusieurs fois de s’évader, le forçat Jean Valjean est finalement libéré. Alors qu’il arrive à Digne à la recherche d’un logement pour la nuit, son ancien statut de prisonnier lui ferme toutes les portes sauf celle de Mgr Myriel, l’évêque du village, qui lui offre gite et couvert. Mais Jean Valjean s’enfuit dans la nuit en volant de l’argenterie et deux candélabres. Il est repris par la police et conduit devant l’ecclésiastique. Ce dernier lui pardonne son méfait et l’engage à faire le bien. Après un dernier délit, il suit le conseil de l’évêque.

À Paris vit une jeune femme nommée Fantine. Abandonnée par son compagnon qui l’a mise enceinte, elle ne peut bientôt plus faire face financièrement aux soins que lui demande sa fille, Cosette. Elle se résigne alors à quitter la capitale française pour Montreuil-sur-Mer où elle espère trouver du travail. Se rendant compte que l’enfant sera un frein énorme à son projet, elle décide de la confier aux Thénardier, un couple d’aubergistes louches, qui acceptent de prendre Cosette à leur charge moyennant un paiement mensuel.

Fantine revient dans sa ville natale et constate que tout a bien changé : en effet, un industriel, M. Madeleine, a relancé l’économie de la région. La jeune femme parvient à trouver un emploi pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, malgré les hausses de prix régulières pratiquées par les Thénardier pour des motifs fallacieux. Malheureusement, les autres ouvrières, jalouses de Fantine et découvrant qu’elle est fille-mère, parviennent à la faire renvoyer sur un soi-disant ordre de M. Madeleine. Au bord du désespoir, la mère de Cosette finit par se prostituer afin de faire face aux exigences financières toujours plus importantes du couple d'aubergistes.

Un jour, une altercation avec un bourgeois provoque son arrestation par Javert. Malgré ses suppliques, l’inspecteur la condamne à six mois de prison. Mais la sentence est contestée par M. Madeleine, devenu entretemps maire. Devant les insultes de Fantine qui le tient pour responsable de son malheur, il comprend le vilain tour qui lui a été joué et décide de réparer la méprise : il lui promet de payer les dettes qu’elle doit aux Thénardier et de ramener Cosette à Montreuil. Il fait également hospitaliser Fantine dont la santé est déclinante.

En voyant que la jeune femme arrive à régler ses dettes, les Thénardier tentent de lui extorquer davantage d’argent tout en refusant de céder Cosette, devenue une véritable mine d’or. Alors qu’il se résout à aller chercher l’enfant lui-même, le maire est mis au courant par Javert d’une étrange affaire : on a arrêté un certain Champmathieu qui s’avérerait être en réalité le terrible Jean Valjean : le criminel sera jugé le lendemain à Arras. M. Madeleine sait en lui-même que ce n’est pas vrai car il est le véritable Jean Valjean. Après de nombreuses hésitations, il décide de se rendre au procès afin de se livrer et d'éviter une erreur judiciaire.

Étant parvenu à Arras, il annonce lors du jugement sa vraie identité qu’il authentifie à l’aide de détails connus de lui seul. Le prévenu est innocenté et Jean Valjean retourne en trombe à Montreuil au chevet de Fantine, qui est mal en point. Peu après, Javert vient l’arrêter à l’hôpital et révèle à la jeune femme la véritable nature de M. Madeleine. Comprenant qu’elle ne reverra jamais Cosette, Fantine meurt de chagrin.

Emprisonné, Jean Valjean s’évade, puis ayant repris tous ses avoirs financiers et quelques effets personnels, il s’enfuit grâce à un mensonge de sa servante.

TOME II – COSETTE

Après être passé par Waterloo (une occasion pour l’auteur de se remémorer la célèbre bataille) et avoir longuement erré, Jean Valjean est repris. Alors qu’il s’apprête à monter sur L’Orion, la galère où il a été condamné à ramer, il est autorisé par son surveillant à sauver un marin du navire en danger de mort. S’il y parvient, il tombe néanmoins dans la mer et ne reparait plus : on le considère alors comme mort.

Cela fait désormais cinq ans que Cosette est à la solde des fourbes Thénardier. Maltraitée par ces derniers, elle s’acquitte des tâches les plus pénibles de l’auberge. Un jour, alors que la nuit tombe, elle est envoyée par ses bourreaux à la rivière pour puiser de l’eau. Transie de peur, elle parvient néanmoins à accomplir sa corvée. Alors qu’elle peine à rentrer à l’auberge, un homme l’aide à porter son fardeau et l’amène à bon port : c’est un voyageur à la recherche d’un abri. Arrivé à la taverne, ce dernier empêche les Thénardier de maltraiter Cosette et, mieux encore, comble la fillette de présents, au grand dam des aubergistes. Le lendemain, le voyageur négocie la libération de Cosette contre paiement. Ainsi, la fille de Fantine quitte l’établissement avec son mystérieux bienfaiteur qui n’est autre que Jean Valjean.

Tous deux arrivent à Paris. Jean Valjean loue une chambre dans une vielle bâtisse, la masure Gorbeau, afin de s’y cacher avec Cosette. Ils y mènent une vie simple et paisible. Très vite, l'ancien prisonnier se fait une réputation de généreux donateur. Une miséricorde qui interpelle, surtout lorsqu'il demande régulièrement à sa concierge de lui changer des billets de mille francs, signe d'une richesse qui contraste avec son aspect misérable. Ce mystère arrive aux oreilles de l’inspecteur Javert qui décide de mener sa petite enquête. Conscient d’être surveillé, Valjean décide de fuir. Mais il est piégé par le policier qui, par une habile réflexion, a compris à qui il avait affaire. Après une course-poursuite dans les rues de la capitale, le bagnard et la fillette parviennent à lui échapper en atterrissant dans le jardin du couvent Picpus.

Dans ce lieu, Valjean est reconnu en tant que M. Madeleine par Fauchelevent, un ancien commerçant devenu jardinier auquel le maire avait jadis sauvé la vie. Ce dernier accepte d’aider le bagnard et sa fille : il pourra les faire entrer au couvent en les faisant passer pour son frère et sa fille. Le problème, c’est que les deux nouveaux venus doivent franchir symboliquement la porte du couvent pour y être acceptés. Si faire sortir Cosette du cloitre ne sera pas compliqué, ce sera en revanche beaucoup plus difficile pour Jean Valjean. Heureusement, le décès d’une sœur qu’on veut enterrer illégalement sous l’autel facilite les choses : le forçat prendra sa place dans le cercueil qui sortira officiellement du couvent. Fauchelevent étant ami avec le fossoyeur du cimetière, il s’arrangera pour faire sortir l’ancien bagnard avant de reboucher la fosse.

Tout se passe comme prévu malgré un contretemps. Après avoir repris Cosette, logée non loin de là, Jean Valjean et elle entrent au couvent où ils mènent une existence passible.

TOME III – MARIUS

Gavroche, un gamin misérable errant dans les rues de Paris, rend visite à ses parents, les Jondrette, qui habitent la masure Gorbeau. À côté de la chambre qu’ils occupent vit un jeune homme pauvre dénommé Marius. Ce dernier est le fils du colonel Pontmercy, un ancien soldat de Napoléon sauvé par hasard à la bataille de Waterloo par Thénardier, qui tentait de le détrousser.

Déchu de tous ses titres à la chute de l’Empire, le colonel Pontmercy épouse la fille du riche bourgeois Gillenormand qui meurt en donnant la vie à Marius. Grâce à une menace de déshéritement, M. Gillenormand s’accapare l’enfant tout en interdisant au père d’essayer de le voir. L’ancien colonel transgresse cependant souvent cette règle en allant observer quelques secondes son fils sur le chemin de l’église. Se rendant peu après dans le bâtiment sacré, il confie son destin tragique au père Mabeuf.

Un jour, Marius reçoit une lettre de son père lui indiquant qu’il est mourant et qu’il voudrait le revoir une dernière fois. Gillenormand consent à cette visite, mais Marius arrive trop tard. Peu après, lors d’une messe, ce dernier apprend la vérité sur son père de la bouche du père Mabeuf. C’est un choc pour le jeune homme qui, après de nombreuses recherches, découvre la nature de son géniteur. Il décide de l’adorer, se fait désormais appeler Marius de Pontmercy et cherche aussi la trace du sauveur de son père, un certain Thénardier. Lorsque son grand-père apprend cela, une dispute éclate au terme de laquelle le jeune homme quitte la maison familiale.

Marius débarque alors à Paris sans le sou. Très vite, il se lie d’amitié avec les membres des Amis de l’ABC, un groupuscule prorépublicain. Trois ans plus tard, sa situation financière se stabilise : il occupe une chambre de la masure Gorbeau et parvient à vivre convenablement malgré ses petits moyens. Il rend souvent visite au père Mabeuf qui habite non loin de là et profite de son temps libre pour se balader dans les Jardins du Luxembourg.

Dans ce parc, le jeune homme rencontre une jeune fille accompagnée d’un vieil homme qu’il croit être son père. Il les nomme M. Leblanc et Mlle Lenoir. Tombant éperdument amoureux de cette étrange promeneuse, Marius se rend tous les jours aux Jardins afin de l’apercevoir. Puis, un jour, le couple espace ses visites jusqu’à ne plus venir du tout, ce qui afflige énormément le fils de Pontmercy. Il tente en vain d’obtenir leur adresse.

Quelques semaines plus tard, Marius observe ses voisins, les Jondrette, à travers une cloison de fortune et ne peut que constater leur extrême pauvreté. Il s’aperçoit que ceux-ci reçoivent la visite de bienfaiteurs dans lesquels il reconnait la fille et l’homme âgé des Jardins du Luxembourg. Ces derniers promettent à la famille de revenir à 6 heures pour leur donner de l’argent. Alors que le couple quitte la chambre, Marius entend que Jondrette a l’intention de piéger M. Leblanc à son retour afin de le dépouiller de ses biens. Effrayé, le jeune homme va se confier à Javert et, ensemble, ils montent un plan : Marius sera muni de deux pistolets et observera la scène depuis sa cachette. Lorsque les choses tourneront mal, il devra faire feu : à ce signal, l’inspecteur et ses hommes interviendront.

Plus tard, alors que M. Leblanc pénètre dans la chambre des Jondrette, il est accueilli par le maitre des lieux accompagné d’un groupe de bandits. Très vite, malgré une résistance surprenante, il se retrouve ligoté. Jondrette révèle alors sa véritable identité : il s’agit de Thénardier. Il exige de M. Leblanc, comme réparation à un vol d’enfant commis huit ans plus tôt, deux-cent-mille francs. Pour s’assurer sa docilité, Thénardier le force à lui communiquer son adresse afin que les bandits puissent prendre sa fille en otage. Mais l’adresse est fausse. Voulant se venger, il est surpris par le vieil homme qui a mis à profit le laps de temps écoulé pour se libérer partiellement. Il se rend ensuite à ses bourreaux qui ne peuvent l’achever car Javert intervient. Tout le monde est arrêté et emprisonné sauf M. Leblanc, qui n'est autre que Valjean et a profité du tumulte pour s’enfuir.

TOME IV – L’IDYLLE DE LA RUE PLUMET

Jean Valjean, connu désormais sous le nom d’Ultime Fauchelevent, a quitté le couvent pour s’installer rue Plumet avec Cosette et une servante. Il a également acheté deux autres appartements où il séjourne en alternance pour éviter d’éveiller les soupçons sur sa personne.

Cosette est devenue une fille ravissante, et est très heureuse de demeurer auprès de celui qu’elle considère comme son père.

Marius, quant à lui, est encore bouleversé par les évènements de la veille et l’arrestation de cet homme qu’il a tant cherché : Thénardier. Il quitte la masure Gorbeau. Dans la rue, le peuple gronde à cause des mesures prises par le roi Louis-Philippe et commence à se préparer pour une éventuelle révolution.

Un jour, Éponine, une des filles de Thénardier, vient trouver Marius en lui disant qu’elle a retrouvé l’adresse de Mlle Lenoir. Le jeune homme s’y rend et dépose une lettre à l’attention de Cosette. Cette dernière a beaucoup évolué : consciente de sa beauté, elle prend gout à s’afficher dans les rues de Paris, au grand dam de Jean Valjean qui a l’impression que sa fille se détache de lui. En outre, il se méfie grandement de Marius.

Peu après, Cosette découvre la lettre du fils de Pontmercy. Leurs sentiments étant réciproques, ils parviennent à se voir de nuit dans le jardin de la maison. Une idylle nait. Le temps passant, Marius compte demander la main de sa fille à M. Leblanc, mais il sait qu’il ne pourra y arriver sans la bénédiction et la fortune de M. Gillenormand. Malheureusement, si ce dernier est heureux de revoir son petit-fils, il refuse de l’aider à obtenir un mariage. Dégouté, Marius rentre chez lui pour apprendre que Cosette va partir en Angleterre sous l’impulsion de Jean Valjean, qui a remarqué l'attirance réciproque des deux tourtereaux. Il écrit alors une ultime missive à sa bien-aimée dans laquelle il annonce qu’il mourra puisqu’il ne peut plus la revoir.

Pendant ce temps, Gavroche, après avoir appris l’arrestation de sa famille, erre dans la rue en cherchant de la nourriture. Sa situation précaire ne l’empêche pourtant pas de recueillir deux bambins jetés sur les routes et de les prendre sous son aile. Afin de pouvoir subvenir à leurs besoins, Gavroche aide un ami bandit à faire évader Thénardier.

Plus tard, une émeute éclate et une barricade est mise en place. Très vite, Gavroche, le père Mabeuf et Marius rejoignent les Amis de l’ABC dans leur lutte. Les combats font rage entre la police et les révolutionnaires. Éponine meurt en protégeant Marius qu’elle aimait secrètement. Javert, qui s’était infiltré parmi les contestataires pour les espionner, est arrêté et ligoté. Le père Mabeuf est tué.

Jean Valjean a reçu la dernière lettre de Marius et comprend qu’il ne pourra rien faire contre son amour pour Cosette. Il décide alors de se rendre aux barricades et de sauver le jeune homme.

TOME V – JEAN VALJEAN

Malgré la virulence des canons, la barricade tient encore bon, mais le temps est désormais compté : les révolutionnaires subissent de lourdes pertes, Gavroche est tué sous une pluie de balles et les Amis de l’ABC succombent les uns après les autres.

À cause de ses prouesses, Jean Valjean obtient le droit d’exécuter Javert. Il l’emmène à l’écart mais ne l’achève pas et le libère, tout en tirant un coup de feu en l’air pour qu’on croie le policier mort. Revenant sur le champ de bataille, il voit Marius qui s’évanouit, touché par une balle. Il profite de la confusion générale pour s’emparer du corps et s’enfuir dans les égouts de Paris. Quant à la barricade, elle a définitivement cédé et ses instigateurs sont fusillés.

Après une progression éreintante dans le sous-sol de la capitale, Jean Valjean parvient à sortir des égouts avec l’aide de Thénardier qui ne l’a pas reconnu. Mais il se trouve ensuite nez à nez avec Javert qui s’empare de lui. Se croyant prisonnier pour de bon, il obtient la faveur de ramener Marius chez les Gillenormand afin qu’il soit soigné. Cependant, une fois cela fait, l'inspecteur se volatilise et Valjean est libre. Plus tard, pris de remords pour cet acte, le policier se suicide.

Six mois passent. Marius se rétablit et cherche en vain la mystérieuse personne qui l’a sauvé dans les barricades. Entretemps, M. Gillenormand, rempli de joie par le retour de son petit-fils, accorde sa bénédiction pour l’union de Marius et Cosette. « M. Leblanc » fait de même et offre au couple toute la richesse accumulée du temps où il était « M. Madeleine » et qu’il avait conservée soigneusement. Le mariage est célébré en grande pompe. Mais Jean Valjean ne peut participer à l’allégresse générale car il a le sentiment d’avoir perdu Cosette pour toujours. Cette dernière s’intéresse en effet de moins en moins à lui malgré leurs entrevues régulières.

Pour éviter à Marius d’avoir des problèmes, Jean Valjean lui révèle sa véritable identité et son statut d’ancien forçat. Abasourdi, le fils de Pontmercy le chasse de la demeure. Le bagnard s’enferme dans la sienne et commence à dépérir.

Peu après, Thénardier se présente chez Marius, étant porteur d’une information de la plus grande importance : Jean Valjean est un ancien forçat et un meurtrier. Si le jeune homme est au courant de la première partie de la sentence, la seconde le laisse plus perplexe. Pour appuyer ses propos, Thénardier lui montre un bout d’étoffe arraché à la victime du bagnard. Mais Marius reconnait le morceau manquant à la veste qu’il portait le jour de la barricade : il comprend dès lors que son sauveur n’est autre que Jean Valjean.

Ayant chassé Thénardier, il se rend avec Cosette au domicile de celui qui fut M. Madeleine. Cependant ce dernier est déjà à l’agonie. Après avoir fait la lumière sur les derniers mystères en suspens et pardonné le couple, Jean Valjean s’éteint.

ÉTUDE DES PERSONNAGES

Comme le titre l’indique, Les Misérables dresse le portrait de différents personnages qui ont tous en commun d’être frappés par la misère, qu’elle soit matérielle ou psychologique. Cependant, en analysant de plus près le destin des différents protagonistes principaux, on peut les classer en trois catégories.

LES PERSONNAGES QUI PARVIENNENT À SORTIR DE LA MISÈRE

Jean Valjean (alias M. Madeleine et M. Leblanc)

Ancien prisonnier condamné aux galères, Jean Valjean se pose d’emblée comme le fil rouge qui réunit les différents tomes des Misérables. Ce personnage, omniprésent dans l’intrigue, est le père adoptif de Cosette. Il entretient également des relations d’inimitié avec Thénardier et Javert.

Fils de paysans, enfant, Jean Valjean est contraint de voler un pain afin de nourrir sa fratrie. Pour cet acte, il est condamné et incarcéré pendant un peu moins de vingt ans. Bourru et sérieux à l’origine, il devient complètement impassible au terme de deux décennies d’enfermement.

Sorti de prison, il commet encore quelques méfaits. Mais sa rencontre avec l’évêque de Digne arrive à lui faire prendre conscience de la transformation que la misère a opérée sur lui : il s’engage désormais à faire le bien. Une longue opération de rédemption jalonnée de sacrifices commence alors pour l’ancien bagnard.

En effet, Jean Valjean devient M. Madeleine, un industriel discret et taciturne qui combat la pauvreté en relançant l’emploi et en créant de nombreuses institutions d’utilité publique (par exemple des hôpitaux). Il redistribue une grande partie de ses richesses en aumône ou en œuvres de charité. Une manifestation de cette lutte contre l’indigence est la prise sous sa protection de Fantine dont il promet d’améliorer le sort en payant ses dettes et en rapatriant sa fille Cosette.

Cependant, malgré la bonté de sa nouvelle identité, le passé de galérien de Jean Valjean le rattrape vite. Mais contrairement à avant, il décide d’assumer ce qu’il est et de se sacrifier : on le voit ainsi renoncer à sa tranquillité pour éviter un procès injuste à un innocent. Arrêté peu après par l’inspecteur Javert, il insiste impuissant à la mort de Fantine qui a perdu l’espoir qu'elle avait placé en lui.

Profondément choqué par ce décès, Jean Valjean met en œuvre ses talents de forçat pour servir sa cause : il s’échappe, retrouve Cosette et parvient à l’arracher aux Thénardier. Ils se réfugient dans un couvent où le héros développe une grande tendresse pour cette gamine qui le considère comme un père et qui illumine sa vie. Cette affection devient sa raison de vivre et il s’accapare peu à peu l’attention de Cosette de manière exclusive. Il n’en oublie néanmoins pas ses principes de charité et continue d’utiliser sa richesse restante pour aider les pauvres.

Lorsque Marius fait irruption dans la vie de Cosette, Jean Valjean éprouve de la jalousie (sentiment inconnu pour lui jusqu’à alors) et de la crainte à l’idée de perdre sa fille. Il essaie d’éloigner le jeune homme de sa source de bonheur, mais il comprend qu’il perdra Cosette en faisant cela : il décide de se sacrifier à nouveau.

Il se rend alors à la barricade et sauve Marius en s’enfuyant par les égouts. Ensuite, il célèbre amèrement la noce du couple : dans son cœur, il a le sentiment d’avoir perdu Cosette pour toujours. Cette impression se confirme avec le désintérêt de la fille de Fantine pour sa personne et son expulsion par Marius lorsqu’il lui révèle sa véritable identité. Détruit par son passé et mesurant avec horreur le prix élevé de son sacrifice (la disparition de ce qui faisait sa joie), sa foi vacille et il dépérit.

Lorsque Marius et Cosette arrivent en trombe dans sa chambre, il agonise. Mais il pardonne au couple ses fautes et, ayant retrouvé son bonheur et accompli son repentir, il meurt en paix.

Cosette (alias Euphrasie et Mlle Lenoir)

Cosette, de son vrai nom Euphrasie, est l’enfant de Fantine et, par la suite, la fille adoptive de Jean Valjean. Elle est parfois surnommée « l’alouette » à cause de l’aspect farouche et chétif qu’elle possédait lors de son séjour chez les Thénardier.

Pour ce personnage, la misère commence dès la naissance : elle est en effet le fruit (non désiré) d’une brève union. Très vite orpheline de père, Cosette connait un début de vie difficile : sa mère ne pouvant subvenir à ses besoins, elle la confie aux Thénardier avec l’espoir que le couple d’aubergistes s’occupera bien de sa fille jusqu’à ce que sa situation lui permette de reprendre son enfant à sa charge.

Malheureusement, cette nouvelle famille la maltraite, la méprise, l’humilie (elle est vêtue de haillons, mange avec les chiens, vit et dort sous une table) et lui fait effectuer les tâches les plus pénibles. Cosette, qui ne comprend pas l’origine de cette méchanceté dont elle est victime, se contente de s’accommoder à ses dures conditions de vie et d’obéir aux moindres ordres de ses bourreaux.

Son calvaire prend fin lorsque Jean Valjean l’arrache aux Thénardier et fuit avec elle jusqu’au couvent Picpus. Là, durant quelques années, elle jouit d’une existence tranquille, se forgeant une éducation auprès des sœurs et s’épanouissant auprès de son sauveur.

Lorsqu’ elle quitte le cloitre pour la vie parisienne, Cosette adopte une attitude réservée et se met entièrement au service de Jean Valjean, préférant sa compagnie au monde extérieur. Cependant, elle se rend vite compte de sa beauté et tombe amoureuse de Marius de Pontmercy. Cette découverte de l’amour l’amène à adopter des habitudes plus coquettes et à prendre petit à petit son indépendance vis-à-vis de son père adoptif, qui tente à tout prix de la reprendre sous son giron. Si l’idylle se concrétise finalement, elle est source de souffrances pour Cosette, tiraillée entre son affection pour Jean Valjean et sa passion pour Marius.