Les nouvelles d'un ciel troublé - Florence Albertani - E-Book

Les nouvelles d'un ciel troublé E-Book

Florence Albertani

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Beschreibung

L'ouvrage de Florence Albertani, "Les nouvelles d'un ciel troublé", propose une série de récits explorant la complexité des relations humaines, les passions et les conflits intérieurs. À travers une variété de personnages, l'auteur aborde des thèmes tels que l'amour, la jalousie, les traumatismes du passé, et la quête de soi. Les histoires dévoilent des moments charnières où les protagonistes se confrontent à leurs choix, aux conséquences de leurs actions, et aux vérités souvent douloureuses de leur existence. Les intrigues, teintées de mystère et de tensions émotionnelles, offrent une réflexion sur la nature humaine, la moralité et le poids des secrets.
Les récits incarnent la lutte entre désirs cachés et réalité inévitable, accompagnés d'une prose poétique qui capte les émotions les plus intenses des personnages, soulignant la fragilité de leurs vies et l'impact des décisions qui les mènent à la lumière ou à l'obscurité.

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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Les nouvelles d’un ciel troublé 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Éditons L’Écharpe d’Iris, 2024

2, allée Jacques-Offenbach – 76520 Franqueville-Saint-Pierre

[email protected] 

ISBN : 978-2-487593-14-5 

Dépôt légal : Octobre 2024

Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour tous pays.

Florence Albertani

 

 

 

 

 

 

Les nouvelles d’un ciel troublé

 

Histoires brèves

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Collection L’Écharpe blanche 

 

L’Écharpe d’Iris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Certains passages de cet ouvrage abordent des thèmes sensibles et sont traités de manière littéraire. Nous vous invitons à lire avec discernement et à apprécier la profondeur des sujets explorés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une folie surprenante

 

 

 

C’est toujours la même chose ! Il ne se rappelle jamais rien ! 

Les « shots » endiablés, la testostérone qui suinte sur la piste de danse, la lumière vaporeuse qui fait ressembler les corps dansants à des mannequins mobiles dans un train fantôme, tous ces ingrédients mélangés lui font perdre la raison. Cette nuit, il se souvient d’une seule chose : une danseuse. Une danseuse avec la volupté et la grâce d’un corps en suspension, flottant et éthéré comme de la poussière d’étoile. Cette jeune femme irradiait un mystère impénétrable avec sa chevelure qui tombait comme une cascade sur ses épaules et son regard qui brillait comme un phare se diffusant sur l’océan. Chacun de ses mouvements était une définition de l’élégance et de la légèreté. 

 

Devant le miroir, Marc s’adresse à lui-même, un sourire maladroit et hésitant. À ce moment précis, une image le traverse. Celui d’une poitrine à la nuit tombée, éclairée par la robe étincelante du cosmos qui surplombe la ruelle devenue déserte. Puis, une nuque parfumée, coiffée par une chevelure ébène. Aurait-il embrassé la danseuse énigmatique ? 

Un chapelet de souvenirs se déploie dans la crypte de sa mémoire sélective. À présent, il se souvient de la gamme de nuances fleuries de ses sous-vêtements, la douceur de ses lèvres alcoolisées, le bercement de sa voix calme et feutrée. Même la texture de sa langue sur sa peau reste intacte dans son palais nourri par le feu de ses réminiscences : sensuelle, chaude et sucrée comme le breuvage pimenté d’un alcool pour danser. 

 

Elle s’appelait Eva. Elle s’appelle Eva. Eva comme évanescence. Un brouillard luminescent qui apparaît miraculeusement et se dissipe dans le néant. Eva lui a proposé de prendre un autre verre chez elle. Elle habite à quelques dizaines de mètres du piano bar dans un studio old school d’un immeuble vieillissant. À peine ont-ils franchi le seuil de son appartement qu’Eva fait tomber ses bas résille sur le sol. 

Sous la lumière crue de son salon, elle décide de lui appartenir. Immense, habitant le corps seyant et musclé d’une athlète de haut niveau, elle lui dévoile une nudité qui le surprend. Comme si la nuit lui avait menti sur la délicatesse de son ossature en porcelaine, comme si l’enclos de la jeune femme avait décidé de rétablir la vérité à travers le halo continu et bruyant d’une lumière blafarde aussi laide qu’inutile. 

Marc se rappelle avoir été déçu, le temps d’un instant. Puis, il a goûté à sa peau comme on goûte à un fruit défendu, piquant et juteux. Elle a passé ses mains espiègles un peu partout, marquant une savoureuse pause sur son gland en érection. 

Il se souvient avoir attendu longtemps avant qu’elle se décide à lui donner son intimité. Hésitant à glisser ses doigts avides dans son antre de femme passionnée, Marc a patienté, les paumes ouvertes et actives sur son nombril pour tenter de l’encourager. Puis, il s’est passé quelque chose d’étrange qu’il ne s’explique toujours pas. Elle a brusquement cessé ses caresses, s’est défait de son emprise et a murmuré dans une voix étrangement distante : 

– Pas ce soir, tu vas être déçu… 

Puis, c’est un trou noir qui s’empare de lui lorsqu’il essaie de faire revenir à la surface de ses pensées la suite de cette aventure érotique. 

Dans la douche, il perçoit une forme boursouflée couleur sang qui s’étale entre ses cuisses. Comme si la jeune femme l’avait mordu dans cette géographie sensible. Pourtant, rien ne lui revient en mémoire, à part ses baisers langoureux dans la nuit clairsemée et ce corps à corps incendiaire devant la cheminée éteinte de ce studio abîmé par le temps. 

La buée commence à recouvrir les miroirs de la douche. Dans le flou qui se répand, il ne voit plus rien. Lorsqu’il tente de s’asseoir pour marquer une seconde de répit, il ressent une vive douleur qui le traverse depuis le haut de ses cuisses jusqu’à l’extrémité du bas du dos. Un élancement qui lui fait penser aux courbatures après l’endurance sportive. Pourtant, il s’échauffe régulièrement et il n’a pas fait de sport hier soir. Marc rit intérieurement en imaginant la panoplie d’acrobaties que l’inconnue lui a peut-être proposée et que sa mémoire a préféré oublier. Il reste un long moment à genoux, mirant son reflet dans le pommeau métallique de la douche. Quand il relève son visage fatigué, la buée a disparu. Debout, il ressent, une nouvelle fois, cette douleur vive lui parcourir l’échine. Dans le miroir, il aperçoit son corps nu intact. 

Pendant un court instant, son regard dérive vers le reflet du miroir opposé. L’image lui retourne le cœur : une traînée sombre s’étend depuis le creux de ses cuisses au sommet de ses fesses. Son corps a été meurtri à l’avant et à l’arrière. La trajectoire de la blessure lui semble étrange, comme si elle résultait du passage en force d’un objet solide entre ses cuisses viriles. Il pense alors à une série de petits jeux coquins, sur fond de défis et d’adrénaline, qui auraient tourné en jeux macabres. 

À présent, sa tête se met à tourner, il sent que quelque chose est en train de remonter de son estomac vers sa gorge. En quelques secondes, un liquide transparent se répand sur le sol humide qui s’évapore. La douleur qu’il ressent dans ses articulations s’est amplifiée. Une nouvelle fois, il ouvre le pommeau de douche et fait couler l’eau froide sur le sol maculé et son corps douloureux. Très rapidement, il se sent soulagé et la nausée disparaît. 

Lorsqu’il s’habille, il essaie de reconstituer le puzzle de la soirée. Mais sa pensée échoue dans l’abîme du néant dès qu’il essaie de franchir le seuil de l’interdit posé par la jeune femme. Ces morceaux de chair bleu sont-ils le fruit de cette soirée un peu alcoolisée ou bien ont-ils un lien avec un autre événement ? 

Sur le lit, la sonnerie de son téléphone retentit. Un numéro inconnu s’affiche. Marc hésite à répondre. Il laisse passer l’appel. La lumière du plafonnier grésille et s’éteint. L’explosion sourde le détourne, un instant, de ses questions sans réponses. Un message apparaît. Il ne s’agit pas d’un message vocal, mais écrit. En provenance du numéro inconnu. 

 

Hello mon cœur, c’est Eva… je voulais savoir si tu avais enfin dessaoulé et si tu avais envie de me revoir comme j’en ai envie… 

 

Marc se demande s’il doit répondre immédiatement et s’il doit répondre tout court. Mais sa curiosité mêlée d’inquiétude est beaucoup trop vive pour qu’il boude cette opportunité de savoir ce qui s’est réellement passé entre cette femme et lui. 

Sur le point de répondre, il reçoit un autre message… 

 

J’espère que tu te souviens de moi… 

 

Marc décide de répondre du tac au tac : 

 

Oui, je me souviens. Pour être franc avec toi, j’avoue ne pas me rappeler vraiment ce qui s’est passé entre nous… 

 

Après un temps qui lui semble une éternité, Eva lui répond. Une réponse claire et limpide qui l’éclaire dans sa requête. 

 

Eh bien, tu t’es montré convaincant et nous avons passé la nuit ensemble… 

 

Marc sent que sa mémoire est en train d’accoucher d’une réalité honteuse, mais il ne parvient pas encore à l’identifier. Un dernier message et une dernière image vont le soulager du fardeau de ce questionnement irrésolu. 

 

J’espère que tu as aimé la surprise que je t’ai réservée…  

 

Le mot « surprise » lui fait l’effet d’une bombe. C’est alors que la suite de la soirée lui revient parfaitement en mémoire. Finalement, Marc a décidé de résister à la pudeur d’Eva en la suppliant. Rapidement, elle a capitulé devant tant d’insistance et de désir. 

Une fois convaincue, il a glissé sa main pleine de tentations à travers la dentelle de sa culotte, approchant prudemment son sexe du sien. Contre toute attente, une toison foisonnante débordait alors qu’il franchissait à peine la zone interdite. Bien que surpris, il a décidé d’aller plus loin, mais la jeune femme l’a ramené vers son décolleté sensuel, lui proposant un autre verre avant de passer aux choses sérieuses. À ce moment-là, naïf, il pensait qu’il s’agissait d’une excessive pudeur ajoutée à un certain embarras devant sa pilosité qu’elle n’avait pas eu le temps de soigner. 

L’idée de noyer sa langue dans un puits envahi par les mauvaises herbes ne le réjouissait pas trop, mais l’excitation était à son comble et il n’était pas du genre à se laisser refroidir pour si peu… Il se rappelle avoir parcouru ses lèvres dans les plis de son bas-ventre, un long moment avant qu’elle accepte d’ouvrir son entrejambe énigmatique. 

Plus tard, beaucoup plus tard, il était étendu dans des draps de soie, nu, dans l’attente fiévreuse de son sexe ardent. Le dos face à lui, Eva a retiré ses vêtements, les uns après les autres, comme pour mieux prolonger le mystère de son intimité secrète. 

Sans un mot, nue dans sa jupe en cuir, elle a marqué une pause et lui a bandé les yeux. Puis, avec voracité, sa langue sinueuse s’est promenée sur le corps de Marc, à l’abandon. Il se souvient avoir aimé cette balade silencieuse. C’est seulement au bout de plusieurs longues minutes, alors qu’il sombrait dans un demi-sommeil, qu’il a senti quelque chose de beaucoup plus dur se mouvoir sur son bas-ventre. Quelque chose qui lui semblait familier et étranger à la fois. 

Cette chose s’est engouffrée entre ses cuisses avec une persévérance qui l’étonnait. Il aurait aimé regarder, mais sa fatigue lui piquait les yeux et immobilisait ses bras. 

Dans un mouvement brusque, Eva est parvenue à le faire quitter sa position dorsale. 

À plat ventre, il a senti son sexe se réveiller, excité par le contact avec le lit. 

Puis, la chose rigide a tenté une nouvelle incursion. 

À ce moment-là, tenaillé par la peur, les lèvres de Marc se sont entrouvertes pour prononcer un refus qu’il a été incapable d’exprimer avec fermeté. 

Le sommeil avait gagné la partie et, à présent, il s’agissait pour Marc de se laisser aller aux frémissements d’un rêve érotique. 

De son côté, Eva était lancée, rien ne pouvait l’arrêter, pas même la gêne à l’idée que Marc puisse être horrifié. 

La chose s’est glissée une fois, puis deux, à l’intérieur de son rectum de plus en plus serré. Malgré la fatigue, Marc n’a pas pu résister à la douleur ressentie et s’est retourné brutalement, retirant au passage le tissu qui lui servait de bandeau. 

Au-dessus de lui, un être androgyne tentait de le pénétrer avec vigueur. Un être qui envoyait valser le mythe de la belle inconnue rencontrée deux heures auparavant. Un être qui lui proposait de remplacer le confort d’un sexe accueillant par la dureté d’un phallus en érection. 

Maintenant, il se remémore la scène avec netteté et précision. Devant l’un des miroirs de sa chambre, il se lance un dernier regard, entre écœurement et rire intérieur. 

Puis, il décide de prendre son courage à deux mains et de répondre à Eva : 

 

Maintenant, je me souviens de tout. Par contre, si je peux me permettre, nous ne sommes pas vraiment synchros. Il te reste encore un bout de chemin à effectuer. 

 

Puis, il lui adresse une photo d’un homme pourvu d’un vagin et ajoute un commentaire subliminal. 

 

C’était il y a un an… Comme tu as pu le constater, je suis un homme aujourd’hui, et je ne prends de plaisir qu’avec le sexe d’une femme. Une belle continuation à toi… 

 

Content de sa réponse, Marc se sent enfin libre. 

Libre d’avoir osé cette vérité dans un monde de jugements étriqués et moralistes. Libre d’avoir été une femme qui est devenue un homme. Un homme sans ambivalence, sans compromis. Un homme dont personne ne soupçonne aujourd’hui le chemin qu’il a dû emprunter pour devenir ce qu’il est. 

Dans la clarté de ce nouveau jour, il décide de changer une chose, une seule qui modifiera son rapport à lui-même et aux autres : l’assumer pleinement, sans le moindre soupçon de honte. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un enfant terrible 

 

 

 

Toutes les nuits, Gabriel se dit qu’il devrait aller voir ce qui se passe dans le sous-sol de sa maison. 

 

Interdit face à ses parents qui le taraudent de questions pour connaître la raison de son sommeil agité, il boude son petit déjeuner, pourtant si savoureux, d’ordinaire. Aujourd’hui est un jour spécial ! Aujourd’hui, il célèbre ses dix ans ! Le temps passe si vite que cela lui en donne presque le vertige. 

Pour l’occasion, sa mère lui a préparé son plat favori : des œufs brouillés avec une nuance de jasmin et de rose qu’il ne parvient pas à toucher. 

Quant à son père, il lui a offert un chiot, un cavalier King Charles qu’il a ramené d’un voyage à Londres trois jours plus tôt.