Les Soeurs Calotem - Ammé Rose Ninetti - E-Book

Les Soeurs Calotem E-Book

Ammé Rose Ninetti

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Beschreibung

Voici l'aventure de trois soeurs, chacune dotée d'un pouvoir. Au décès de leur mère, elles décident de poursuivre la quête qu'elle avait entreprise : Sauver le roi Cadmus, immortel et piégé depuis six-cent ans par le gardien de la fleur de Doe, l'immense Bohoja. Il protège cette fleur, car elle ne pousse qu'en un seul exemplaire et cela tout les soixante ans. Elle donne la vie éternelle à celui ou celle qui la mange. Cadmus t-il condamner toute la terre à cause de son ego ? Nos soeurs parviendront-elles jusqu'au bout, saine et sauve ? Leur passée va-t-il les rattraper ? Vous allez le découvrir à la fin de cette épopée.

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Seitenzahl: 143

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Ähnliche


Sommaire

Epigraphe

PREAMBULE

Indication

TRIGGER WARNING

CHAPITRE I

CHAPITRE II

CHAPITRE III

CHAPITRE IV

DÉCHRONOLOGIE N°1

CHAPITRE V

CHAPITRE VI

DÉCHRONOLOGIE N°2

CHAPITRE VII

CHAPITRE VIII

DÉCHRONOLOGIE N°3

CHAPITRE IX

DÉCHRONOLOGIE N°4

DÉCHRONOLOGIE N°5

CHAPITRE X

CHAPITRE XI

DÉCHRONOLOGIE N°6

DÉCHRONOLOGIE N°7

CHAPITRE XII

DÉCHRONOLOGIE N°8

DÉCHRONOLOGIE N°9

CHAPITRE XIII

CHAPITRE XIV

DÉCHRONOLOGIE N°10

DÉCHRONOLOGIE N°11

CHAPITRE XV

FIN

ÉPILOGUE

MERCI

À mon futur, moi, peut-être autrice, ou peut-être pas. Et à vous qui avez tout suivi depuis les coulisses avant sa publication.

« PREAMBULE »

Dans cette épopée, vous n’allez pas suivre les aventures d’une sorcière, il n’est pas question d’anneau, ou de mage noir.

Ici, nous avons trois princesses qui verront leurs destins se diviser lors d’une même aventure.

Magie, créatures inconnues, décès et secrets de familles, sont les maîtres mots de cette histoire pleine de péripéties.

Vous allez découvrir leurs caractères, leurs émotions et leur passé au fil du récit. Vous vous sentirez certainement plus proches de l’une d’entre elles.

Les sœurs Calotem ont chacune un pouvoir qui leur est propre, dont elles ignorent encore l’entièreté de sa puissance.

Princesses d’un royaume qui s’effondre, elles vont tenter une traversée parmi les créatures et les dangers, afin de libérer le Roi Cadmus, pour qu’enfin le monde de Limled renaisse.

Cet acte suffira-t-il à nos sœurs pour arriver au bout de leur quête ? Vous le découvrirez en fin de cette fantastique aventure.

Cette lecture peut se faire en musique

TRIGGER WARNING

CE LIVRE CONTIENT DES SCENES DE VIOLENCE PHYSIQUE, MORALE ET SEXUELLE.

CHAPITRE I

ALYESKA CALOTEM

—Aly !

Le cri d'Asterin résonne dans les longs couloirs du château. Ses pieds nus martèlent le sol marbré courant jusqu'à ma chambre.

Elle ouvre la porte si brusquement qu’un immense courant d’air vient soulever les rideaux.

—Aly ! C’est…mère… s’éssoufle-t-elle.

Entre son regard rouge et larmoyant, la façon dont elle prononce « Mère », malgré moi, je comprends. Une bouffée de chaleur désagréable monte en moi et mon cœur s’emballe.

Ma mère était partie pour une quête périlleuse et en connaissance de cause. Elle était obstinée par l’idée de ce que les légendes disent: le roi Cadmus immortel, prisonnier depuis six-cent ans de l’immense Bohoja, gardien de la fleur de Doe*.

Les soldats qui accompagnaient notre mère se sont battus corps et âme pour la protéger.

*voir annexe page 241

Ma mère tenait toujours à se battre quoiqu'il lui en coûte et cela lui a coûté la vie.

Tous les soldats s’écroulent de fatigue à leur arrivée. Les jambes tremblantes, la mine défaite. Ils pleurent la mort de leur reine, mais aussi celle de leurs compagnons, se sacrifiant pour assurer leur retour jusqu’à Calothia.

Nous ne pourrons jamais assez les remercier, d’avoir pris le temps de rapatrier son corps inerte jusqu’à nous.

Elle est méconnaissable et défigurée par des incisions d’une profondeur inestimable. La main qui contient normalement sa bague de protection est déchiquetée, laissant entrevoir les os, les nerfs et les articulations qui composent son poignet. Et hélas, le bijou demeure introuvable.

Voxe, son Pajb*, suit son corps jusqu'à l'autel*, où il est officiellement annoncé devant le royaume que la reine Constance Ropmalys, épouse Calotem, a péri au cours de sa quête.

*voir annexe page 241 *table de pierre sur lequel le corps est déposé pour être inhumé.

Nous sommes inconsolables, je serre la seule main restante de ma mère pendant des heures, en l’implorant de se réveiller. Bellone trouve refuge dans sa chambre, sans dire un mot. Asterin, à mes côtés, les yeux détournés de son corps sans vie, essaye de retenir ses larmes malgré son hypersensibilité.

Il faut que quelqu'un d'autre que notre père se montre fort. La mort de la reine allait créer des conflits politiques au sein du royaume. La moindre faiblesse est à proscrire.

Ma mère est une femme magnifique, même une fois sa vie envolée.

Elle a des cheveux blancs semblables aux miens, qui d’ordinaire réfléchissent la lumière. Maintenant, ils ont quelque peu terni.

Des yeux d’un vert semblable aux pierres les plus précieuses, dont Bellone a hérité, mais que nous ne verrons plus qu’à travers elle. Lorsqu’Asterin sourit, avec exactitude, c’est celui de mère que l’on perçoit.

Je me souviens, lors de nos câlins avant le coucher, d'une odeur sur sa peau semblable à celle de l’orange, une odeur réconfortante. J’aurais probablement dû éterniser celui qui

avait précédé son départ, car j’ai peur d’oublier cette fragrance naturelle.

Je vais l’oublier ?

Pourquoi n’a-t-elle pas décidé d'attendre le Snid pour partir sauver Cadmus? Elle savait que même en voyageant uniquement de jour, des Orros pouvaient surgir.

Elle a choisi la trajectoire la plus courte, n’ignorant pas qu’Athia est le continent le plus peuplé de ces monstres. Son obstination lui a été fatale.

Je lis, dans les contes et légendes qui peuplent la bibliothèque royale, que les Orros sont des créatures dont la taille est semblable à un humain. Leurs corps ressemblent à la roche qui tapisse nos sols, mélangés à une texture boueuse, terreuse. Ils sont dépourvus de parole, mais possèdent des yeux d’un rouge tel, qu’ils font penser à du sang. Ils marquent les esprits de ceux qu’ils croisent avant de se faire violemment massacrer. Ils sont incapables de réflexion ou de sens moral, comme des morts-vivants. Certains racontent qu’il s’agit en réalité des habitants de chaque ville avant cette catastrophe naturelle, vantant le fait

d’avoir tout vu de leurs propres yeux, tout en échappant à une mort imminente. Depuis, une partie du royaume s’est divisé. À leurs yeux, nous sommes des tueurs.

N’ayant jamais pris les temps d’étudier la question, je ne me mets pas d’un côté plus que de l’autre.

Avant de l’enfermer à jamais dans son cercueil d’éternité, l’enchanteresse Madame Merlande, utilise son pouvoir qui lui permet de lire dans l'esprit des défunts, leurs derniers de jours vie et leurs actions. Elle fait des mouvements horizontaux, qui vont et viennent des pieds à la tête, du corps de ma mère, mais sans la toucher. Une incantation sort de sa bouche et de minuscules particules étincelantes, sortes de ses mains pour s’imprégner au corps inerte. Elle est comme en transe :

« Bryor-rymno-ryor »

La médium énonce ceci :

—Votre mère utilise son pouvoir pour que le soleil dure sur Athia tout le long du périple. Elle a les traits tirés. Utiliser son pouvoir des jours durant sans cesse l’épuise. Elle ne se rappelle pas si c'est la nuit ou le jour. Elle arrête son pouvoir pour se ressourcer. Je perçois que le

soleil se couche et la nuit prend le relais. Les Orros qui se terrent dans le sol surgissent du sol comme une fleur qui aurait poussé d'un seul coup. La reine s'excuse auprès des soldats. Ils se battent, elle y compris.

C’était bien son genre, elle était courageuse, elle avait une hargne qui parfois effrayait notre père, alors, qu’elle tienne absolument à combattre malgré sa fatigue, ce n’est pas surprenant.

Madame Merlande reprend :

—Mais sa magie a perdu de sa puissance après tout ce temps sans repos. Je vois sa fidèle Voxe se défendre avec rage en déchiquetant le visage des Orros, paralysés par terre grâce au peu de puissance qui reste en possession de votre mère.

Elle sanglote soudainement :

—Dans le feu de l'action, personne ne se rend compte que leur reine est à terre, se faisant tuer par un Orros. Renifle-t-elle. Il lui mange la main gauche et déchiquette son corps de ses énormes griffes de harpie.

Les soldats restants se débarrassent des Orros qu'il y a autour d'elle. Voxe l'emporte sur son dos jusqu’à leur retour ici.

En ce qui concerne le parfait état de conservation du corps de votre mère, un des soldats à un pouvoir presque semblable au votre ma jeune

Princesse. Il l’a donc enveloppé de glace pour la conserver. Annonce-t-elle en ma direction.

Et malgré ce chemin éreintant et périlleux, les soldats nous ont ramené notre mère. Ils se sont dévoués à elle jusqu'au bout pour que nous puissions la retrouver, en dépit de ceux qui se sont sacrifiés. Nous leur devons tant.

Les mains tremblantes au dessus d’elle, je confectionne un cercueil de glace, pour qu'à jamais elle garde son apparence.

« Kyrir-Meryr-fayir »

Nous organisons une cérémonie. Nous fêtons la mort de mère de façon traditionnelle, bien qu’elle fut tuée. Ici, la mort est une libération, même si c’est plus difficile cette fois, le rite est célébré comme pour tous les autres, en musique suivie d'un buffet et d'une beuverie dansante.

Asterin ôte ses gants qui camouflent ses mains mécaniques, avant de provoquer une pluie d'étoiles filantes, en dépit des vraies larmes qui pourraient surgir. Depuis la fenêtre de sa chambre, tel un feu d’artifice, Bellone lance des étincelles de flamme qui renferment sa peine, visible jusqu’ici. Elle refuse de participer, car elle dit avoir peur de conscientiser la mort de notre mère.

Chaque Calothiens et Calothiennes apportent des fleurs à déposer au pied du cercueil.

La commémoration n’est pas aussi joyeuse que les précédentes.

Au fur et à mesure de la soirée, chacun des habitants regagne leur maison, dans le plus grand des silences jamais entendus. Même les bruits de leur pas lourd de peine, ne perce pas ce calme. Père est le premier de la famille à rentrer au château avec nos grands-parents. Voxe est endormie sur le cercueil. Asterin et moi observons le ciel, qu’elle a créé en raison de ses émotions qu’elle n’extériorise pas.

Dès l'instant où elle décide de rentrer, les étoiles ont disparu, comme si elles n’avaient jamais été là. Lorsque j’appelle Voxe pour regagner le château, elle ne bouge pas d’un poil. Je m’avance vers elle pour la caresser et la réveiller, mais rien. Elle respire, mais semble très profondément endormie.

Les Pajbs ont une imprégnation des émotions de leur maître, si le maître meurt, ils restent à leurs côtés à jamais, et se laissent mourir.

C'est la première fois, que je constate de mes propres yeux que ce que les livres nous enseignent sont potentiellement vrai.

Cela veut donc dire que Voxe ne se réveillera jamais ?

Mon Pajb et celui de ma mère sont les derniers de leurs espèces. Normalement les croisements de races ne se font pas, sauf cas extrêmes. Ils se sont donc accouplés, pour faire perdurer leurs existences. Mais comme Voxe est probablement endormie pour toujours, nous ne savons pas si les petits naîtront. Nous n’avons jamais étudié la question. À ce moment-là, la peine de Sixo émane en moi comme une journée de pluie. Comme s’il s’agissait de ma propre peine.

Pas besoin de mot, je ressens tout ce qu’il ressent et inversement. Sixo et moi, regagnons ma chambre, avec un sentiment d’amertume qui m’était encore inconnu.

Cela vient-il de moi ? Ou de mon familier ?

CHAPITRE II

BELLONE

Ça fait un mois qu’elle nous a quittées. Le temps semble suspendu, mais notre tristesse continue d’exister.

J’ai bizarrement l’impression que ça me touche plus que mes sœurs, alors que maman ne me montrait jamais le quart d’affection qu’elle avait pour elles.

Vivre sans elle ne nous a jamais paru concevable. C’était une reine forte, fière et indépendante et nous tentons de prendre exemple sur elle.

Petite, je l’observais beaucoup tirer à l’arc. Je m’entraînais en cachette et j’y avais pris goût. Ma grande sœur me soutenait, en dépit de l’indifférence de maman, même le jour où je lui ai présenté une cible percée à six reprises en son centre.

J’ai fini par développer le même don qu’elle sans, qu’elle soit fière de moi. Elle ne l’a jamais été.

Ma grande sœur a un pouvoir étroitement lié à celui de maman. Lire dans les constellations et communiquer avec nos ancêtres qui les habitent, c’est son don. Ce qui, par conséquent, facilitait ses entraînements sur les étoiles et leur manipulation. Elles passaient beaucoup de temps ensemble, et sincèrement je les enviais.

Quant à ma petite sœur, elle lui a donné goût à la lecture des contes et légendes et de ce qu'ils nous apprennent. Je garde toujours en mémoire cette vision comme un tableau, d’elle et de maman assises côte à côte dans la bibliothèque. Leurs cheveux, dont la couleur, étaient parfaitement identiques, s’entremêlaient dus à la brise qui pénétrait par les fenêtres, discutant de ce qu’elles lisaient. Dans mon coin, survolant les pages d’un livre, je n’ai retenu que le nom de celui qui l’a écrit, un certain Eliott C. J’avais un œil sur elles en idéalisant la place de ma sœur, mes cheveux entremêlés à ceux de maman.

Maman était connue pour son obstination. Dès qu’elle avait une idée en tête, il fallait que ce soit réalisé le plus vite possible. Et si elle pouvait le faire elle-même, c’était encore mieux.

Elle avait donc choisi de partir. Une décision que personne ne pouvait lui enlever de la tête, même si l’on argumentait sur le fait, qu’il était préférable d’attendre le Snid.

C’est une période qui ne surgit que tous les soixante ans. Six mois sur treize de pluies diluviennes, durant lesquelles, la seule et unique fleur de Doe voit le jour, au pied du volcan de Joapr.

Il ne pleut jamais en dehors de cette période.

Le roi Cadmus était parti en quête de la fleur de Doe. Elle avait le pouvoir de rendre immortel quiconque la mangeait. Enfin, c’est ce que racontent les livres écrits par cet Eliott C.

Finalement, j’ai peut-être fait plus que survoler les pages.

Beaucoup sont aussi partis dans ce périple de l'immortalité, mais ne sont jamais revenus. Il y a un trop grand nombre d'Orros qui peuplent les autres pays pour parvenir à finaliser cette quête de la vie éternelle.

Père, a essayé de dissuader maman de partir, car il refusait de l’accompagner. Il répétait souvent : «je ne peux, me permettre, de mourir pour une quête aussi futile, que de sauver quelqu'un qui a choisi de mettre sa vie en péril, pour une satanée fleur». Maman, qui avait déjà pris sa décision, était partie malgré tout avec des soldats.

Le dénouement, on le connaît.

Alyeska est enfermée dans sa chambre. Elle l’a transformée en une immense forêt hivernale. Des arbres de toutes parts, un sol enneigé qui nous arrive aux genoux. Sixo est si blanc, qu’il est presque invisible dans ce manteau de neige. Des flocons tombent lorsqu’Aly pleure. Alors elle ne sort presque pas, car c'est là qu'elle se sent le plus à même de vider son esprit des choses négatives.

Par ma fenêtre, ce soir encore, pendant que tout le monde dort, ou presque, j'aperçois Asterin parler aux étoiles dans le jardin. Elle s’assoit en tailleur, les mains vers le ciel, dont la lumière de la lune fait réfléchir leurs armatures, confectionnées par le forgeron Pron. Toute la nuit durant, elle demande conseil aux étoiles, sur comment faire face à la tristesse qui la ronge. Asterin est la seule à entendre le langage des étoiles, parmi lesquels certains de nos ancêtres sont présents pour la guider et où mère est maintenant. Il n’y a qu’elle qui arrive à lui parler. Asterin est isolée du monde des vivants depuis la cérémonie d'enterrement, nous ne la voyons jamais. Je fais exception à la règle lorsque je peux l'apercevoir depuis ma chambre lors de ses sorties nocturnes.

Quant à moi, j'occupe mes pensées en tirant des flèches sur toutes les cibles disponibles jusqu'à ce qu'elles soient totalement transpercées. Arc à poulie ou arbalète, une corde et une flèche et je me sens apaisée.

Concentrée sur le centre de la cible, je baisse mon monocle viseur. Je prends une longue inspiration tout en tirant la corde et la flèche vers moi. Je bloque cette bouffée d’air et lâche tout au moment d’expirer, de façon parfaitement synchronisée. Et j’admire de voir la pointe de la flèche se planter dans le centre de la paille teintée de rouge.

Je me persuade, que maman m’observe quand même depuis le ciel et me félicite, cette fois-ci, de mon exploit.

Le fabricant de cibles a beaucoup de travail, grâce, ou à cause de moi suivant les points de vue. J’use pas loin de trente cibles par jour et je dois entourer ma main gauche de bandages, brûlée par la corde de l’arc.

Père, essaie de faire bonne figure, mais on voit bien ses yeux rouges, comme s’il avait pleuré intensément peu de temps avant. Son front plissé comme s’il avait mal à la tête et sa jambe tremblante lorsqu’il est assis. Alors grand-père

Eunice l’aide à diriger le royaume pour éviter que la tristesse ne joue un rôle dans ses prises de décision.

Notre grand-père est quelqu'un qui a beaucoup d'humour et tourne toujours tout à la rigolade. Ça m’a beaucoup aidé, lorsque je sentais une tension envers moi de la part de maman. Il me regardait les pupilles centrées sur son nez, tirant parfois la langue et j’esquissais un sourire.

Mais le temps n'est pas à la plaisanterie, il doit aider père à la gestion du royaume, duquel il était autrefois souverain.