6,99 €
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis
En 1774 paraît un court roman épistolaire dont la fortune dépasse rapidement son jeune auteur.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Les Souffrances du jeune Werther de Goethe
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
A propos de l’Encyclopaedia Universalis :
Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 30
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852295964
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock
Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr
Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact
Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Souffrances du jeune Werther, Goethe (Les Fiches de lecture d'Universalis).
Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).
En 1774 paraît un court roman épistolaire dont la fortune dépasse rapidement son jeune auteur. Si Les Souffrances du jeune Werther expriment bien la « crise » du Sturm und Drang, moment pré-romantique, « tempête et assaut » des années 1770-1780 en Allemagne, J. W. von Goethe (1749-1832) s’attachera par la suite à lui donner une dimension trans-historique : « Werther [...] appartient à l’histoire particulière de quiconque, doué d’un sens inné de liberté, se débat au milieu des contraintes sociales d’un monde vieilli et doit apprendre à s’y reconnaître et à s’y adapter. » Comment lire Werther aujourd’hui ? En se gardant, comme Goethe le dira à Eckermann, « d’éprouver l’état pathologique où [Werther] a pris naissance », on tentera d’être au plus proche d’un texte construit comme un appel insistant, formulé à partir d’un nombre limité de mots.
Les Souffrances du jeune Werther, Goethe. Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), le premier, sut mettre en scène, notamment dans Les Souffrances du jeune Werther (1774), le terme métaphorique de sublimation pour « caractériser » et « travailler » certains états d'âme. Illustration de Tony Johannot. (AKG)
Voilà le maître mot du texte de Goethe : le sentiment (Gefühl, mais aussi Empfindung), et sa famille, « sentir » (fühlen, empfinden), ou encore la capacité à sentir (Gefühlbarkeit). Tel est le don et la malédiction du jeune Werther, qui détermine toute son histoire : ses souffrances (Leiden), sa passion (Leidenschaft) au sens presque christique, et la compassion qu’il suscite (Mitleiden). « Sentir » engendre ici un mode de narration particulier, qui n’est chronologique que par la nécessité de transmettre une histoire fatale. Son effet premier est de faire entrer en résonance une voix individuelle avec une voix collective, presque anonyme, à travers la parole de l’éditeur qui relaie celle de Werther.
Le roman de Goethe a toutes les apparences d’une œuvre classique élaborée comme une tragédie en trois actes : Werther à Wetzlar, rencontre de Charlotte, arrivée d’Albert, le futur mari de l’aimée (livre I) ; départ de Werther avec l’ambassadeur dont il est le secrétaire, démission, retour auprès de Lotte, nostalgie, mélancolie (livre II). Ces deux premières parties laissent entendre la voix du seul Werther, qui s’adresse à Wilhelm, un ami dont on ignore tout. Car Werther, comme plus tard Oberman qui en reprend le procédé, est un roman par lettres « monodique ». Mais la troisième partie, qui raconte le suicide de Werther, laisse, elle, la parole à l’éditeur, qui complète les ultimes billets de l’infortuné par des témoignages recueillis. La narration reprend alors le cours « historique » que Werther se voit contraint d’abandonner dès lors que, dominé par la passion, il rencontre Lotte : « Je suis content et heureux, par conséquent mauvais historien. » La narration atteint aussi à l’anonymat d’une voix collective, émanation du petit peuple qui accompagne le convoi funèbre, et expression épique à la manière d’Ossian, dont Werther traduit les chants.