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La littérature arabe a vécu jusqu'au XIXe siècle sur ses propres concepts, en définissant ses propres catégories. C'est dire qu'en ce domaine toute manipulation imprudente conduit à l'incompréhension, tout rapprochement hasardeux altère la réalité des faits. Si l'on s'entête ici à partir du concept de littérature, tardivement...

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Veröffentlichungsjahr: 2015

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ISBN : 9782852297456

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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Littérature arabe

Introduction

La littérature arabe a vécu jusqu’au XIXe siècle sur ses propres concepts, en définissant ses propres catégories. C’est dire qu’en ce domaine toute manipulation imprudente conduit à l’incompréhension, tout rapprochement hasardeux altère la réalité des faits. Si l’on s’entête ici à partir du concept de littérature, tardivement et fort mal défini d’ailleurs en Europe, on sera contraint de procéder à une cueillette de réalisations disparates où l’on aura reconnu des traits conventionnellement retenus pour définir le « littéraire ».

Les Arabes ont attendu la fin du XIXe siècle pour attribuer au mot adab le sens de littérature et signifier ainsi que leur production allait souscrire à des normes devenues peu ou prou universelles. En attendant ce ralliement et l’évolution qui s’ensuivit, il faut analyser cette œuvre monumentale par référence à la stratégie culturelle qui fixa l’essentiel de ses orientations. Ainsi pourrons-nous percevoir le mouvement qui l’anime, comprendre les règles de son économie et adopter des lignes de force spécifiquement littéraires, reliées à l’histoire et non plus à l’événement dynastique.

Un fait s’impose à l’observation : si la poésie précède l’islam de plusieurs siècles, c’est autour du Coran que se déploie le dispositif culturel arabe. Les disciplines linguistiques – la grammaire et la philologie, la lexicographie, plus tard la rhétorique – entreprennent d’établir le pouvoir du discours sur la langue. La pensée, le temps et l’espace sont colonisés par le théologien avec – et contre, dans une certaine mesure – le philosophe, l’historien, le géographe. La loi est l’objet d’une élaboration sans cesse affinée du texte juridique et politique. Tout relève d’une entreprise scientifique conduite par des clercs.

Cette entreprise n’a pas été menée à son terme sans conflits violents. Comme le révèle le flux des conversions, l’Islam n’a pas gagné immédiatement à sa cause les peuples conquis. Il n’a pas réduit sans mal les résistances idéologiques et culturelles, à commencer par celles des Arabes eux-mêmes dont la société tribale ne devait jamais se remettre des coups qui furent portés à son organisation. Mais il faut noter qu’assez vite le refus opposé à la foi nouvelle joue un rôle beaucoup moins important que la volonté d’y adhérer pour mieux se disputer la puissance qu’elle confère. Aussi assiste-t-on à un travail interne effectué, à tous les niveaux, par des éléments ethniquement, idéologiquement et culturellement différenciés. On est loin d’avoir épuisé l’étude de ces affrontements d’une grande âpreté dont l’historiographie officielle a occulté bien des aspects.

Cette entreprise n’est pas restée non plus imperméable aux influences. Par définition multiraciale et même multiconfessionnelle puisqu’elle a laissé subsister, entre autres, les communautés juive et chrétienne, la nouvelle société se mettait en demeure de réaliser son équilibre... Mais, là aussi, le conflit a été rude. L’irrésistible ascension politique de l’ethnie iranienne, gardienne des fastes de la civilisation sassanide, la préservation du savoir et de la pensée helléniques, la subsistance d’échos de la spiritualité indienne, l’exportation du modèle berbéro-arabe vers une Andalousie qui allait profondément en remanier les traits, tout cela désigne les sites où allait se tenter la synthèse. L’élément spécifiquement arabe allait y prendre sa place, mais au prix d’une adaptation qui allait le conduire loin de ses paysages d’origine.

Au cœur des conflits et largement ouverte aux influences, cette culture reste dominée par le scientisme et se tourne tout entière vers la connaissance. Le genre littéraire le plus authentiquement arabe, la poésie, y fait peu à peu figure de distraction futile. Son corpus archaïque a beau servir aux grammairiens de modèle linguistique, elle a beau constituer un exercice social des plus appréciés, prendre place en toute éducation comme ornement de l’esprit et parure de la parole, elle est exclue de l’élaboration culturelle décisive. La poésie va se limiter à la célébration des grands personnages et propager un discours fermement tenu par les exigences d’une morale et les nécessités de la politique. La poésie lyrique, éclatante de promesses jusqu’à la fin du IIe siècle de l’hégire (c’est-à-dire le VIIIe siècle après J.-C.), est vite saisie par l’exercice d’école et s’affadit à trop répéter ses rythmes et ses images. Les derniers élans de création véritable devront être cherchés dans les textes de quelques grands mystiques.

Ce qui frappe est que cette littérature néglige l’individu parce qu’elle se méfie de ses surprises. Elle essaie d’en représenter un portrait modelé par l’idéologie dominante. Elle veut en orienter le dessin et admet fort peu d’effets de rupture. Littérature de la norme et de la répétition, elle efface l’individuel devant le collectif, le particulier devant le général. Tout y privilégie l’abstraction unifiante au détriment de la différence et du réel. C’est pourquoi le récit n’a pu y prendre racine et encore moins le théâtre : car c’est un être humain idéalisé en ses vertus et fixé dans ses attitudes qu’elle envisage et dont elle veut délimiter étroitement le rapport au monde. La littérature reste ainsi sous la surveillance du discours scientifique dont les enjeux sont eux-mêmes soigneusement définis. Même la maqāma, délivrée de ses mendiants et surchargée d’effets linguistiques, vire à l’exercice de connaissance. Les clercs font bonne garde, qui coulent la vie dans des abstractions ordonnées et réduisent l’imaginaire aux sites explorés par la raison, raison islamique qui seule a le droit de légitimer les métaphores.

Tout cela explique la place réservée à la littérature dite « populaire » et tout spécialement au conte. Activité ludique, elle peut accompagner le social, mais ne saurait se situer dans la culture. Elle est en fait qualifiée de futile, voire d’infantile. C’était reconnaître d’ailleurs que cette littérature portait des traces de désir, qu’elle débusquait des ombres et découvrait d’étranges violences ; bref, qu’elle était dangereuse comme un miroir offert à ce qui existe mais ne se pense pas. Infériorisée et marginalisée, cette littérature va entrer dans le ghetto de l’infraculture.

Ces données permettent de mieux suivre l’évolution des écritures, telle qu’elle va être ici retracée. Cette évolution raconte aussi la prodigieuse aventure d’une langue, à l’origine réservée à une communauté restreinte et ignorée, soudain mise en demeure de s’imposer à tout un empire et d’exprimer les desseins de toute une civilisation. On conçoit mieux dès lors l’impressionnante mutation qu’a dû subir cette culture pour accéder à la modernité. Car le mouvement est inverse cette fois : ce que l’on peut appeler l’arabité ne part pas à la conquête du monde, elle en reçoit l’assaut en plein cœur. Il faut soigneusement interroger l’histoire économique et politique de cette période, analyser l’évolution des sociétés et des mentalités, scruter avec attention les représentations que l’on se fait aussi bien de soi-même que de l’Autre présent en soi, pour comprendre les métamorphoses de l’écriture arabe.

Durant le XIXe siècle et jusqu’au premier conflit mondial, les genres anciens se perpétuent ou essaient de s’adapter avec plus ou moins de bonheur aux nouvelles sensibilités. Mais c’est une rupture qui se prépare et une réorientation radicale des fonctions et des formes littéraires. La Seconde Guerre mondiale, qui touche cette fois directement les pays arabes du Moyen-Orient au Maghreb, constituera un tournant décisif. Les conflits de la décolonisation maintiendront le mouvement vers l’éclosion d’une conscience moderne. De crise en crise, la littérature, étroitement ajustée aux normes de la production universelle dont elle se nourrit maintenant de façon naturelle, accompagne l’histoire, en fait son texte profond et s’en veut parfois l’annonciatrice.

1. La poésie

La poésie est la seule forme d’écriture qui accompagne sans discontinuité le destin culturel arabe. Seule à le constituer avant la révélation du Coran, perdant son hégémonie mais gardant le prestige du verbe inspiré lors de la mise en place de la culture islamique, elle accumule un ensemble énorme de textes dont aucune périodisation historique ne peut rendre compte, encore moins le caricatural découpage selon les dynasties, leur âge d’or, leur décadence.

L’étude sérieuse de ce corpus devrait s’appuyer avant tout sur une histoire exhaustive de la langue dont nous ne disposons pas, pas plus que nous ne disposons du véritable état d’une production originelle qui précéda l’Islam de plusieurs siècles et ne fut mise que très partiellement par écrit au cours des Ier et IIe siècles de l’hégire, à temps néanmoins pour servir de base à la définition d’un art poétique au IIIe siècle. Il faut ajouter que les distinctions entre poésie dite préislamique et poésie umayyade, entre cette dernière et la poésie dite abbasside sont purement idéologiques et concourent plus à renforcer la croyance en une mutation radicale, et bénéfique, qu’à rendre compte de la réalité des choses.

Il est donc nécessaire de mettre en évidence une situation culturelle avant de procéder à une description du texte qui lui est rattaché. Cette situation fait apparaître un paradoxe que la synthèse islamique va s’efforcer de réduire. Le Coran déclenche la mise en place d’un dispositif qui ne trouvera son équilibre que plus de deux siècles plus tard. L’une des volontés de la nouvelle société est de bouleverser de fond en comble les assises sociales, économiques, politiques et juridiques de la société bédouine. L’unification, la centralisation sont les mots d’ordre dominants de l’idéologie musulmane. Au centre du dispositif, le Coran, texte révélé en langue arabe. Or cette langue n’a fait l’objet d’aucune réflexion, ses pratiques grammaticales sont diverses, son lexique est multiple, sa graphie tout à fait imprécise. L’établissement de la vulgate coranique, sa mise par écrit, sa compréhension, tout cela exige un instrument mis au point et surtout unifié. Or seuls les Arabes, en majorité des Bédouins, manient cette langue, et leur poésie est le seul texte (en dehors des contes et légendes) qui puisse servir de référence. C’est donc elle qui va servir de base à la réflexion linguistique. On entreprend de la fixer. C’est ici que surgit l’interrogation sur l’authenticité de ces textes que philologues, grammairiens et informateurs se sont évertués à rassembler, à forger diront certains.

Le problème étant parfaitement insoluble et l’incertitude totale, il nous faut retenir l’hypothèse choisie comme vérité par la culture arabe elle-même pour saisir les mécanismes de sa mise en place. Car il y a eu choix : de l’aveu même des critiques (al-Ǧumaẖī, Ibn Qutayba...), tout ne pouvait et ne devait pas être retenu d’une production pléthorique. La poésie, certes, était le conservatoire de la langue, la mémoire vivante des exploits et surtout des qualités d’une race. Mais elle présentait des inconvénients graves : c’était un exercice futile à l’heure du règne de la connaissance scientifique, subversif dans ses écarts à l’heure de la norme révélée, déplacé par le souvenir qu’il magnifiait d’un humanisme et d’un mode de vie que le nouvel ordre allait supporter de plus en plus mal. Il fallait faire de ce souvenir une simple nostalgie reléguée dans les mémoires au point de devenir un mythe, et ne plus jamais lui accorder qu’une fonction strictement contrôlée. Les représentations de l’imaginaire bédouin mis sous surveillance prenaient place dans « la culture »... elles devenaient de la littérature.

Le choix s’est exercé à tous les niveaux : lexique, thèmes, poèmes et surtout poètes. On a décrété que des tribus entières, comme par hasard tardivement converties, n’avaient pas de poètes, telle celle de Ḥimyar, ces Yéménites du Sud qu’allait poursuivre l’ostracisme, mais aussi celle des Quraysh qui n’aurait pas eu de grand poète avant de donner le jour à Muḥammad – que rien n’irritait plus que d’avoir été traité de poète. Car il le fut à la récitation de ces fulgurantes sourates mekkoises dont la poésie est si profonde. Il lui fallut jeter l’anathème, dans le Coran même, sur ces dangereux créateurs d’illusion, tout à la fois pour imposer une infranchissable distinction entre verbe sacré et parole profane, et, dans le même mouvement, pour obliger ces redoutables manieurs du langage à mettre leur arme au service de la foi nouvelle. Quelques-uns d’entre les réfractaires payèrent de leur vie leur refus de se plier et l’on n’a presque plus rien des poèmes qui, sans doute aucun, ont été écrits contre la jeune religion.

Il reste que le corpus réuni par les anthologues postérieurs, avec d’ailleurs une remarquable minutie scientifique pour certains d’entre eux mais dans les limites indiquées, s’inscrit dans la sensibilité culturelle arabe et va servir de base à la définition d’un art poétique.

• Un art poétique

La poésie arabe se présente sous forme de poèmes à rime et à mètre uniques. Le mètre est constitué par un nombre déterminé de pieds dont la nature, le nombre et les altérations sont strictement réglementés. Chaque pied est constitué par une succession de brèves et de longues rythmée par des accents fixes et un accent de rime. Le poème n’a pas de forme fixe, excepté pour un genre dont il sera question à propos de la poésie andalouse. Il peut aller du distique à la laisse de plus de cent vers.

Dès le IIe/VIIIe siècle, al-Khalīl b. Aḥmad présenta une théorie explicative de la métrique arabe qui a fait l’objet d’importants travaux récents (K. Abū Deeb, G. Awad, G. Bohas). La réflexion linguistique et sémantique aboutit à un premier essai de définition par Ibn Qutayba au IIIe siècle de l’hégire (IXe s.). En fait, cet auteur n’est pas un poéticien. Il entreprend une synthèse de la culture islamique et attribue à la poésie la place qui lui revient. Ce faisant, il présente un modèle du poème (qaṣīda) dont il codifie l’organisation thématique. De là date le célèbre schéma tripartite : nasīb, raḥīl, madīḥ (introduction élégiaque, voyage vers le destinataire du poème, éloge de celui-ci), qui requiert un commentaire.

L’art poétique défini par Ibn Qutayba donne la prééminence au grand poème officiel et privilégie ainsi le panégyrique au détriment d’autres genres qui se partageaient l’exercice poétique. Il en codifie, dans le même temps, l’organisation. Or ce n’est pas le corpus archaïque qui fournit ce modèle, mais la production postérieure qui le met au point et les contemporains d’Ibn Qutayba qui l’imposent définitivement. Pour cette raison, déjà, ils ne sauraient recevoir le nom de « néo-classiques » qu’on leur a donné (R. Blachère entre autres). Ils fondent au contraire le classicisme. On ne sortira guère de la voie qu’empruntent Abū Tammām, avec une écriture particulière, il est vrai, al-Buḥturī et Ibn ar-Rūmī au cours du IIIe/IXe siècle.

En fait, la qaṣīda est une synthèse et juxtapose les trois registres essentiels dont joue effectivement la production archaïque : le nasīb, élégie et poème d’amour, recueille l’expression du lyrisme individuel et collectif. Méditation mélancolique sur soi-même et sur le caractère inéluctablement clos du destin, il laisse parler l’âme et le cœur. Le raḥīl place l’homme dans l’espace et lui fait affronter, et vaincre, la terrible hostilité de la nature. Dans cette exaltation des qualités humaines, la langue fait appel à toutes ses ressources descriptives et expressives. Restait la dimension sociale, que le madīḥ inscrit dans le poème. Ce rapport aux autres emprunta plusieurs formes mais le panégyrique l’emporta finalement, marquant l’orientation donnée à la fonction du poète.

Ainsi se trouve dessiné le modèle idéal de la qaṣīda, ébauchée implicitement une hiérarchie des genres et codifiée une écriture dont même le lexique doit se soumettre aux règles du bon goût. L’académisme va jusqu’à interdire aux poètes « modernes » de transgresser ces canons. C’était à la fois imposer une certaine forme de poésie, l’attribuer aux pères fondateurs d’une écriture archaïque soigneusement passée au crible, et la fixer pour modèle intangible. La critique raisonnera pendant des siècles sur ces données. Il faudra attendre les philosophes logiciens, tout particulièrement al-Fārābī (IVe/Xe siècle) et Ibn Sīnā (Avicenne, Ve/XIe siècle), pour engager la réflexion sur d’autres voies et analyser le poétique comme mode particulier de production de sens. Alors apparaît l’opposition fondamentale entre énoncé propre à établir une vérité et énoncé poétique. La distinction s’opère entre une raison mise au service de la connaissance et le poétique, instrument de l’imaginaire. Dès lors al-Ǧurǧānī et Ḥāzim al-Qarṭaǧannī pouvaient présenter leurs remarquables analyses.

• La poésie archaïque

Les historiens arabes de la littérature maintiennent son nom de poésie de la Ǧāhiliyya, terme désignant la période précédant la révélation de l’Islam, par conséquent celle de l’« ignorance ». Apocryphes ou authentiques, ses plus célèbres poèmes, les Mu‘allaqāt