Lunyu [LOUEN-YU] (Entretiens de Confucius) (anonyme) - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Lunyu [LOUEN-YU] (Entretiens de Confucius) (anonyme) E-Book

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Les Entretiens (ou Analectes) de Confucius (Kongzi) constituent la base de la pensée confucéenne, au point d'être l'un des tout premiers livres qu'il convient de lire en matière de pensée chinoise.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Lunyu [LOUEN-YU] (Entretiens de Confucius).

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Veröffentlichungsjahr: 2017

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ISBN : 9782341006057

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Tarapong Siri/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Lunyu [LOUEN-YU] (Entretiens de Confucius) (anonyme) (Les Fiches de Lecture d'Universalis).

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Lunyu (Entretiens de Confucius)

Les Entretiens (ou Analectes) de Confucius (Kongzi) constituent la base de la pensée confucéenne, au point d’être l’un des tout premiers livres qu’il convient de lire en matière de pensée chinoise.

Quoique plusieurs textes soient traditionnellement attribués à Confucius (env. 551-479 av. J.-C.), aucun texte n’est vraisemblablement de la main du philosophe. Ces Entretiens ne font pas exception. L’histoire de l’ouvrage est longue, et des zones d’ombre subsistent. Le Lunyu est au départ une compilation réalisée durant la période des Royaumes combattants (465-221 av. J.-C.) et provenant de plusieurs auteurs, dont certains appartiennent au moins à la deuxième génération de disciples. Cette compilation se transmit à travers trois versions unifiées au milieu de la période Han, formant le texte de base des versions ultérieures. Par la suite, le livre fit l’objet de plus d’une dizaine de grands commentaires et de corrections jusqu’à ce qu’une édition officielle soit promulguée en 999 pour les examens impériaux. Mais le texte de référence et le commentaire officiel du Lunyu sont dus à l’édition réalisée par le philosophe Zhu Xi (1130-1200) à la lumière des commentaires des grands penseurs de la dynastie Song. À partir des Qing (1644-1911), des lettrés de plus en plus nombreux se détourneront des préoccupations purement philosophiques pour entreprendre des recherches philologiques sur l’histoire du texte.

La version actuelle du Lunyu, qui ne suit pas de plan précis, se divise en vingt chapitres (pian) dont les titres n’indiquent pas des thèmes, mais seulement les deux premiers caractères du chapitre concerné.

• Apprendre : un exercice constant ancré dans la tradition

Le maître mot de la doctrine qui ressort des Entretiens pourrait être le premier caractère de l’ouvrage : apprendre (xue). Dans une société en profonde mutation et qui restera pendant plusieurs siècles en quête de repères, Confucius affirme le primat de l’étude. Il prétendait lui-même ne faire que transmettre l’enseignement des Anciens qu’il considérait comme la valeur la plus sûre. Cette étude comporte d’abord un aspect théorique et traditionnel. L’homme qui aspire au bien doit commencer par apprendre les classiques de l’Antiquité et se vider de lui-même pour se conformer, extérieurement mais plus encore dans son cœur, aux rites. Ceux-ci sont le gage de la modération dans le comportement et de la progression dans la vertu. Partageant avec d’autres courants de pensée la croyance en un âge d’or où la sagesse était pratiquée sans défaillance, Confucius ne prône pas un conservatisme stérile. Son but est d’orienter et de vivifier la conduite de ses contemporains. L’étude ne saurait donc se limiter à une dimension livresque. L’homme de bien étudie les classiques pour appliquer les rites des sages et imiter leur conduite. Ainsi l’« apprendre » confucéen est autant pratique que théorique. Cette étude est de chaque moment, et la méditation sur l’ancien doit être la source de connaissances nouvelles ou le moyen d’une meilleure connaissance du présent. Mais l’étude confucéenne est plus large encore. En affirmant que « parmi trois passants, je peux certainement trouver mon maître », le philosophe montre à quel point la diversité que l’on trouve chez autrui peut être une source d’enseignement pour soi-même. C’est cette même confiance dans les capacités de la nature humaine qui fait apparaître Confucius comme étonnamment moderne quand il affirme que « l’enseignement est ouvert à tous sans distinctions ».

L’ancrage dans les rites et la sagesse antique n’est pas moins manifeste en ce qui concerne l’art de gouverner, préoccupation constante des penseurs de l’époque. Confucius estime que la réussite dans le gouvernement repose sur le respect des rites et l’attitude exemplaire du souverain. C’est seulement par la vertu que celui-ci pourra acquérir la faveur du peuple et même l’adhésion des peuples voisins.

• L’homme de bien et sa vertu

L’idéal moral prôné par Confucius est celui de l’homme de bien, littéralement « l’homme noble » (junzi), qu’il oppose à « l’homme de peu » (xiaoren). La noblesse dont il s’agit ici, quoique s’inspirant d’un concept social, prend chez Confucius un sens moral. Au contraire de l’homme de peu qui ne voit que son profit, l’homme de bien pratique la vertu parfaite (ren), ou du moins tend vers elle, jusqu’au sacrifice de la vie s’il le faut. Cette vertu parfaite est souvent appelée vertu d’humanité ou « sens de l’humain », du fait de son homonymie avec le mot « homme » et de son caractère graphique qui semble représenter la relation entre deux êtres humains. Dans les apophtegmes du Lunyu, Confucius fait à plusieurs reprises la critique ou l’éloge de personnes diverses. Mais rares sont à ses yeux ceux qui, comme son disciple Yan Hui, s’approchent de la vertu parfaite. Confucius lui-même se considérait comme éloigné de la vertu parfaite.

Cette vertu n’est cependant pas un idéal inaccessible et celui qui la désire ardemment la possède déjà en lui-même. Quoiqu’il parle souvent de cette vertu, Confucius la définit rarement. Il affirme cependant que la vertu parfaite c’est « aimer les autres ». Dans cet amour, on commence par s’établir soi-même. On peut alors puiser en soi ce qui permet d’aider les autres à parvenir à leur accomplissement. Cette vertu est inséparable de la droiture du cœur (zhong) et de la mansuétude (shu) que le maître définit comme « ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse ». La vertu parfaite inclut aussi la réalisation des vertus liées à la situation sociale. De là découlent la piété filiale envers les parents et les fidélités spécifiques envers le souverain comme envers ses amis, qui sont devenus des concepts fondamentaux de la morale chinoise.

Si Confucius n’eut pas en son temps le succès qu’il avait escompté, ses idéaux résonnèrent constamment chez les lettrés chinois jusqu’au XIXe siècle. À partir de cette époque, le confucianisme fut remis en question. Mais, par des déclarations immortelles comme « entre les quatre mers, tous les hommes sont frères », Confucius apparaît encore comme ouvrant la voie à des idéaux modernes.

Pierre MARSONE

Bibliographie
Les Entretiens de Confucius et de ses disciples, in S. Couvreur éd. Les Quatre Livres, 1895 ; rééd. Cathasia, Paris, 1949 ; Entretiens de Confucius, A. Cheng éd., Seuil, Paris, 1981 ; Les Entretiens de Confucius, P. Ryckmans éd., Gallimard, Paris, 1987Confucius. The Analects, R. Dawson éd., Oxford University Press, 1993Confucius, entretiens avec ses disciples, A. Lévy éd., Flammarion, Paris, 1994.
Études
A. CHENG, « Le Pari de Confucius sur l’homme », in Histoire de la pensée chinoise, Seuil, Paris, 1997H. FINGARETTE, Confucius. The Secular as Sacred, Harper & Row, New York, 1972D. L. HALL & R. T. AMES, Thinking Through Confucius, State University of New York Press, Albany, 1987J. LÉVI, Confucius, Pygmalion, Paris, 2001.

CONFUCIUS ET CONFUCIANISME

Introduction

Deux millénaires et demi durant, ou peu s’en faut, la pensée, la fable et l’influence de Kongzi, notre Confucius, ont formé une grande part des Chinois, des Coréens, des Vietnamiens, des Japonais et jusqu’à certains Européens. Si même on la compare à celle de Mahomet ou du Bouddha, la marque de ce moraliste semble exceptionnellement tenace :

Il ne parla qu’en sage, et jamais en prophète Cependant on le crut, et même en son pays.

Voltaire avait raison : il est vrai qu’on le crut, hélas, au lieu de s’en inspirer. Au milieu du XXe siècle, notamment, à l’heure même où le président Mao vouait le vieux maître aux gémonies, alors que dans Comment devenir un bon communiste ? Liu Shaoqi se référait aux empereurs modèles de la doctrine, Yao et Shun, une société d’études confucéennes, un peu naïve peut-être, mais à plus d’un égard digne de sympathie, s’organisait discrètement à Genève, sous l’impulsion d’un citoyen suisse. Si peu nombreuse qu’on la sût, et si peu efficace, on remarquait avec des sentiments mêlés qu’elle écrivait à ses correspondants en restaurant un comput censément confucéen. Vers le même temps, le sinologue américain Herrlee Glessner Creel publiait Confucius, the Man and the Myth, pour célébrer en Kongzi un précurseur de la démocratie libérale.

Qu’on la juge mauvaise ou bonne, une action aussi générale, aussi durable, aussi profonde, aussi tyrannique parfois, hélas, mérite qu’on l’examine avec objectivité.

1. Confucius et son temps

• Le trop célèbre auteur du « Lun yu »

Du mythe...