Madame Bovary de Gustave Flaubert - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Madame Bovary de Gustave Flaubert E-Book

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Première des œuvres publiées par Gustave Flaubert (1821-1880), Madame Bovary (1857) vaut d’emblée à celui-ci un procès pour outrage à la morale et à la religion, mais aussi un succès important qui ne se démentira jamais, même si l’accueil fait par la critique, mis à part un Baudelaire enthousiaste et un Lamartine bouleversé, s’avère plus réservé.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Madame Bovary de Gustave Flaubert

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 54

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852292703

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Madame Bovary, Gustave Flaubert (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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MADAME BOVARY, Gustave Flaubert (Fiche de lecture)

Première des œuvres publiées par Gustave Flaubert (1821-1880), Madame Bovary (1857) vaut d’emblée à celui-ci un procès pour outrage à la morale et à la religion, mais aussi un succès important qui ne se démentira jamais, même si l’accueil fait par la critique, mis à part un Baudelaire enthousiaste et un Lamartine bouleversé, s’avère plus réservé. C’est ainsi que son héroïne rejoint vite la galerie des personnages les plus célèbres de la mythologie romanesque.

Lorsqu’il s’attelle, en 1851, à l’âge de trente ans, à la rédaction de ce roman, Flaubert a déjà beaucoup écrit. Mais ses textes de jeunesse, souvent autobiographiques, marqués d’influences voyantes dont surtout celle du romantisme, lui paraissent trop imparfaits pour être publiés. Aussi, achevant la première œuvre qu’il juge accomplie, La Tentation de saint Antoine, la soumet-il à l’avis de ses amis écrivains, Maxime du Camp et Louis Bouilhet. Ceux-ci rendent un verdict sévère : Flaubert se fourvoie dans des sujets trop ambitieux, d’un lyrisme outrancier. Il lui faut s’imposer plus de discipline : « Prends un sujet terre à terre, un de ces incidents dont la vie bourgeoise est pleine. »

• Du fait divers au roman

Écoutant leurs conseils, Flaubert s’empare alors d’un fait divers qui avait défrayé la chronique normande sous Louis-Philippe : l’épouse d’un officier de santé du nom de Delamarre s’était empoisonnée. Comment une petite bourgeoise de province en arrive-t-elle à se donner la mort ? C’est ce à quoi, durant plus de quatre ans de labeur, l’écrivain va s’employer à répondre, au gré d’une biographie imaginaire.

Fille d’un gros cultivateur cauchois, Emma Rouault a été élevée chez les religieuses où elle a nourri son imagination de récits édifiants, mais aussi de romans de chevalerie lus en cachette. Revenue à la ferme familiale, elle se languit dans l’attente du grand amour. Paraît alors Charles Bovary, officier de santé venu soigner son père. Marié à une virago, il s’éprend de la jeune fille. Bientôt veuf, il demande sa main. Le couple s’installe alors à Tostes, hameau dépourvu de distractions, puis, à la demande d’Emma, à Yonville, gros bourg proche de Rouen, où le voisinage de quelques notables, le pharmacien Homais, l’abbé Bernisien, le percepteur Binet ou Léon Dupuis, clerc de notaire, apporte davantage de vie sociale.

Emma donne naissance à une petite fille. Mais, déçue par la monotonie de sa vie et par son mari, un imbécile dénué de talent et d’ambition, elle est prête à n’importe quelle aventure. Aussi succombe-t-elle facilement aux avances de Rodolphe, hobereau célibataire et coureur de jupons qui ne voit qu’une passade là où elle vit une passion. Il prend la fuite dès qu’Emma songe à quitter son mari pour lui. Voyant son rêve s’écrouler, celle-ci est atteinte de commotion cérébrale.

Rétablie, Emma tente vainement de trouver un réconfort dans la religion. Retrouvant par hasard Léon Dupuis pour qui elle avait eu de l’attirance, elle se donne à lui et reprend sa vie faite de mensonges et d’oubli des réalités. Depuis longtemps, par ennui et par goût du luxe, elle s’est mise à dépenser sans mesure et à accumuler les dettes. Comme elle ne peut les acquitter, le marchand Lheureux entame contre elle une procédure de saisie. Prise de panique à l’idée que sa vie secrète soit soudain révélée, ne trouvant aucun secours, elle ne voit d’autre issue que le suicide. Après avoir absorbé de l’arsenic, elle meurt dans de grandes souffrances : « Elle ne tarda pas à vomir du sang. Ses lèvres se serrèrent davantage. Elle avait les membres crispés, le corps couvert de taches brunes, et son pouls glissait sous les doigts comme un fil tendu, comme une corde de harpe près de se rompre. » Accablé par le chagrin, découvrant enfin la vraie nature de sa femme, Charles la rejoint bientôt dans la mort. À Yonville, le quotidien reprend ses droits. Homais reçoit la Légion d’honneur.

• Une apparente froideur

« C’est la faute de la fatalité » dit Charles avant de disparaître. Et c’est bien le sentiment d’un implacable engrenage qu’a voulu rendre Flaubert, avec la froideur d’un greffier et la minutie d’un médecin légiste. Cette apparente impassibilité impressionne les premiers lecteurs dont Lamartine, désolé de la fin impitoyable infligée à Emma. L’auteur d’ailleurs en rajoute, prétendant avoir fait une « œuvre d’anatomie ». Tout au long de la rédaction du roman, il ne cesse, dans ses lettres, de se plaindre de la dureté de la tâche et de ce que l’exercice qu’il s’impose, un « tour de force inouï », va contre sa nature : « Ce livre, tout en calcul et ruses de style n’est pas de mon sang » ; « Nul lyrisme, pas de réflexions, la personnalité de l’auteur absente » ; ou encore : « Sujet, personnages, tout est hors de moi ».

En fait, ce n’est pas parce que Flaubert ne dit pas « je », ne fait pas irruption dans le récit et ne prend pas parti qu’il est absent de son œuvre. Dès la première phrase du roman, il est là, dans la salle de classe où entre le jeune Charles, et il restera toujours au premier plan, mais en filigrane.