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Dans l'état actuel des connaissances, définir scientifiquement ces vertébrés que l'on nomme couramment mammifères est une véritable gageure que nous ne nous proposons pas de tenir. Il semble pourtant, a priori, parfaitement possible, voire facile, de trouver des caractères généraux et communs à...
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Seitenzahl: 47
Veröffentlichungsjahr: 2016
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ISBN : 9782341004084
© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © D. Kucharski-K. Kucharska/Shutterstock
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Dans l’état actuel des connaissances, définir scientifiquement ces vertébrés que l’on nomme couramment mammifères est une véritable gageure que nous ne nous proposons pas de tenir. Il semble pourtant, a priori, parfaitement possible, voire facile, de trouver des caractères généraux et communs à l’homme, au cheval et au rat. D’une façon plus générale, il est possible de définir un groupe de vertébrés vivant actuellement, groupe que l’on désigne par classe des Mammifères. Les quelque 5 000 espèces qui constituent cette classe présentent les caractères fondamentaux suivants : allaitement des petits grâce à des glandes lactéales, importante musculature faciale, aorte unique à gauche, deux condyles occipitaux, mandibule composée d’un seul os, excrétion azotée sous forme d’urée et, au moins à l’origine de certaines lignées, corps couvert de poils.
Déjà, Aristote avait reconnu l’existence d’un ensemble de vertébrés quadrupèdes, vivipares et porteurs de poils. Il faut tout de suite préciser que les Monotrèmes, animaux ovipares (cf. infra), sont, dans ces conditions, exclus ; ils ne furent découverts qu’au XVIIIe siècle. C’est seulement dans la dixième édition (1758) du Systema naturae que Linné emploie le terme Mammalia ; les Cétacés et les Chiroptères, qui avaient jusqu’alors été respectivement classés avec les Poissons et les Oiseaux, prennent enfin une position systématique logique. Les grands traits de la classification des Mammifères sont fondés sur l’anatomie de l’appareil génital femelle, depuis les travaux d’Henri Ducrotay de Blainville (1834) et enfin de Thomas Henry Huxley (1880). Les deux sous-classes de Mammifères actuels sont les suivantes : d’une part, les Protothériens (ovipares), ou Monotrèmes, représentés aujourd’hui par l’ornithorynque et les quatre espèces d’échidnés, et, d’autre part, les Thériens (vivipares). Ces derniers sont subdivisés en Métathériens, ou Marsupiaux (par exemple le kangourou), qui sont des vivipares aplacentaires, et Euthériens ou Placentaires.
Une telle classification, applicable aux Mammifères actuels, paraît simple. Les choses se compliquent lorsqu’on veut reconstituer l’histoire paléontologique des Mammifères. En effet, depuis la découverte par l’Américain E. D. Cope (1870) de Reptiles permiens d’Afrique du Sud présentant des caractères prémammaliens, les recherches paléoanatomiques n’ont fait que confirmer ce qui est devenu depuis un des plus beaux exemples concrets de l’évolution des Vertébrés : l’origine reptilienne des Mammifères. On connaît, à l’heure actuelle, un ensemble de formes s’étalant du début du Permien jusqu’au Lias (soit environ sur 80 millions d’années), qui constitue une suite d’étapes structurales allant du stade reptilien au stade mammalien. Ces étapes s’enchaînent, pour la plupart d’entre elles, logiquement les unes aux autres, parfois sans montrer de solution de continuité. Il devient alors très difficile de déterminer la frontière entre ces mammifères fossiles et les reptiles qui leur ont donné naissance. L’analyse d’une forme fossile ne peut évidemment porter que sur son squelette. Il a donc fallu déterminer un certain nombre de critères squelettiques, en particulier crâniens, cela afin de distinguer un « reptile » permotriasique d’un « Mammifère » triasicojurassique. D’une part, cette détermination est encore très discutée ; d’autre part, la recherche même des critères discriminatoires soulève un problème fondamental : celui de la valeur de la conception classique de la systématique animale.
Dès l’apparition au Carbonifère d’un stade « Reptile » à partir des Amphibiens primitifs, il semble que deux lignées se soient différenciées très tôt : l’une, dite Diapside, qui a conduit aux Dinosaures, aux Oiseaux et aux Reptiles actuels, et l’autre, dite Synapside, qui a abouti aux Reptiles mammaliens et aux Mammifères.
Pour montrer concrètement le « passage » Reptile-Mammifère, il faut analyser les trois exemples de transformations structurales crâniennes qui se sont produites au cours de l’évolution : la formation du palais secondaire, l’agrandissement de la cavité cérébrale et les modifications de l’articulation craniomandibulaire.
Les Diapsides possèdent un palais mou, membraneux et très peu ossifié. Chez les Synapsides, les prémices d’un palais mammalien, dur et osseux, apparaissent déjà chez les Reptiles Pélycosauriens (Permien). Mais c’est chez les Reptiles Cynodontes (Trias moyen) que l’on observe pour la première fois un palais mammalien complet (fig. 1). Les deux vomers reptiliens sont soudés en un seul vomer médian, tandis que des processus ventraux issus de chaque maxillaire et de chaque palatin s’affrontent sur la ligne médiane. Ainsi les narines internes (choanes) sont rejetées loin en arrière. Ces Reptiles mammaliens pouvaient donc déjà mâcher leur nourriture et respirer en même temps. À la fin du Trias, les Ictidosauriens présentent un palais secondaire complet.
Cynodonte : crâne. Crâne de Cynodonte en vue ventrale (d'après Brink).
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