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Le terme de maniérisme est couramment employé aujourd'hui pour désigner principalement certaines manifestations artistiques réalisées en Europe entre 1520 et 1620 environ. Ainsi entendu, le maniérisme recouvre pratiquement presque tout le XVIe siècle européen ; stylistiquement, il se situe entre l'apogée de la Renaissance et les débuts du baroque et du classicisme.
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Le terme de maniérisme est couramment employé aujourd’hui pour désigner principalement certaines manifestations artistiques réalisées en Europe entre 1520 et 1620 environ. Ainsi entendu, le maniérisme recouvre pratiquement presque tout le XVIe siècle européen ; stylistiquement, il se situe entre l’apogée de la Renaissance et les débuts du baroque et du classicisme.
Comme les termes de baroque et de classique, le terme de maniérisme a été, en outre, étendu à des œuvres de n’importe quel siècle et de n’importe quel pays. Cette extension est d’autant plus abusive que la notion de maniérisme est en elle-même fort confuse et souvent employée illégitimement.
L’épithète « maniériste » apparaît pour la première fois au XVIIe siècle chez Fréart de Chambray (1662) et le terme de maniérisme seulement à la fin du XVIIIe siècle, pour devenir tout à fait courant au XXe. En héritant des idées et des préjugés du XVIIe siècle, les historiens ont porté sur le maniérisme un jugement d’abord négatif. Ce préjugé s’est maintenu jusqu’au XXe siècle où les travaux des chercheurs européens permirent, en la situant dans le temps, d’approfondir la notion de maniérisme, de la valoriser en attirant l’attention sur des œuvres d’art souvent négligées, parfois dépréciées, ou même inconnues. Les grandes expositions de Naples (1952) et d’Amsterdam (1955), de Manchester (1964), de Paris (1965-1966) les révélèrent à un large public. Le titre de l’exposition d’Amsterdam en 1955, Triomphe du maniérisme européen, symbolise le moment le plus haut de la tendance « expansionniste » du terme maniérisme, tendance sur laquelle on n’allait pas tarder à revenir ; les actes du congrès de New York de 1961-1962 (en particulier dans les communications de Craig H. Smyth, John Shearman), l’exposition de Manchester en 1964, qui s’intitulait modestement Between Renaissance and Baroque, reflétèrent les préoccupations toutes nouvelles des historiens et leurs réticences dont témoigne aussi un éditorial célèbre du Burlington Magazine (avr. 1965). L’emploi du mot maniérisme pour désigner des manifestations artistiques extrêmement différentes les unes des autres parut, à juste titre, à beaucoup dangereux et bien souvent inadéquat ; certains historiens préfèrent donc même y renoncer.
Chez Vasari, le terme maniera est employé de deux façons différentes. La première acception a le sens de style : l’art « ancien » de Giotto (maniera vecchia) est ainsi opposé à l’art « moderne » de Léonard (maniera moderna). D’autre part, Vasari qualifie cette maniera moderna de bella maniera : pour lui, elle implique certaines qualités exceptionnelles, l’harmonie et la mesure (regola, ordine, mesura, disegno), l’imagination et la fantaisie (fantasia). Ainsi entendue, la bella maniera exprime, comme l’a bien montré John Shearman (1963-1965), l’idéal « courtois » et raffiné du XVIe siècle, tel que l’incarne, par exemple, le Courtisan de Baldassare Castiglione. La recherche de beauté et de grâce s’y confond avec celle de perfection, de « savoir-faire », de virtuosité et d’élégance.
Dans ce sens, le terme de maniera n’est évidemment jamais employé de façon négative et ne correspond pas du tout à l’adjectif « maniéré » (manieroso, manierato) qui a aussi un sens péjoratif.
Le point de vue de Vasari est, naturellement, basé sur la certitude de la supériorité de la Renaissance et de ses grands créateurs, en particulier de Michel-Ange. Cependant, peu à peu, l’idée d’une décadence des artistes du XVIe siècle par rapport à la perfection idéale de Michel-Ange va se faire jour (déjà chez G. B. Armenini, 1587). Elle sera formulée avec une force singulière par Giovanni Pietro Bellori (1672). Il s’élève contre ceux qui abandonnèrent l’étude de la nature et vicièrent l’art avec la maniera définie comme une « idée fantastique fondée sur la pratique et non sur l’imitation ». En fait, Bellori, en condamnant les imitateurs de Michel-Ange et de Raphaël, initiateurs de cette mode artistique, situe historiquement ce mouvement.
Les mêmes critiques se retrouvent chez Malvasia (1678), Baldinucci (1681), tandis que le terme de maniérisme est employé en France par Fréart de Chambray (1662), qui l’applique péjorativement à un groupe d’artistes comprenant le cavalier d’Arpin et Lagrenée. Enfin, en 1792, Luigi Lanzi crée le terme de maniérisme (manierismo) dont il donne une analyse critique entièrement négative (o sia alterazione del vero), lui déniant toute originalité puisqu’il est basé sur la seule imitation et la répétition des mêmes formules. Lanzi fixe aussi les limites chronologiques de ce style, qui vont du sac de Rome en 1527 à l’avènement des Carrache.
Au début du XIXe siècle, on considérait encore généralement le maniérisme comme un style sans importance historique : c’est ainsi que Heinrich Wölfflin (1888) croyait à une évolution ininterrompue du classicisme de la Renaissance au baroque du XVIIe siècle, termes qui s’opposaient, pour lui, de façon antinomique, comme le classicisme et le romantisme. Cependant C. Gurlitt (1887) avait déjà décrit une Renaissance tardive avec Michel-Ange. Les artistes de cette époque, pour Alois Riegl (1908), ne sont pas de simples copistes, puisqu’ils ont créé un art original, l’art décoratif. H. Busse (1911) croyait aussi à l’existence de cette période intermédiaire. M. Dvorak (1918), en reprenant magistralement toutes ces intuitions, affirmait l’autonomie du style maniériste : pour lui, tandis que les élèves de Raphaël renouvelaient le langage décoratif, une nouvelle peinture religieuse naissait dont la conception était entièrement opposée au rationalisme naturaliste de la Renaissance. Les données essentielles de cet art sont le mouvement, la fantaisie, le drame, le subjectivisme et l’expressionnisme.