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Au début, ce récit était un scénario de film, mais l’auteure, tombée sous le charme de ses personnages, a choisi de leur donner une nouvelle existence dans un vrai roman, puisque chaque héros du livre a son propre droit au bonheur.
Marie Lancel est une dilogie romantique qui fait coïncider, de façon mystérieuse, des événements inattendus et des personnages touchants, drôles et parfois surréalistes pour donner à cette intrigue une tournure à la fois aventureuse et sophistiquée. La recherche du grand amour devient un objectif unique, qui transforme la vie de tous les protagonistes. Profondément immergés dans la quête de réalisation de leurs rêves, ils découvrent une autre dimension de la réalité, une nouvelle façon d’être qui guidera leur ambition.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Auteure-compositrice-interprète, écrivaine et actrice,
Anna Bondareva a édité son premier roman,
Mon Chemin de Perles, en Russie. En 2019, elle publie un ouvrage autobiographique intitulé
Beauté Éternelle. Le livre est paru également en Russie et aux États-Unis, sous le titre
Supermodel Forever, en 2020.
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Seitenzahl: 195
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Anna Bondareva
Marie Lancel
Roman
© Lys Bleu Éditions – Anna Bondareva
ISBN : 979-10-377-6772-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Rien ne laissait présager une mauvaise journée pour Pierre. Il semblait que tout dans cette vie se déroulait enfin selon ce plan grandiose qu’il s’était dessiné. À la fin de ses études à la faculté de droit de la Sorbonne, Pierre s’installe à Londres pour se rapprocher de sa chère cousine Evelyn.
Après un mariage infructueux avec un aristocrate britannique, Evelyn a décidé d’obtenir son diplôme du prestigieux Royal College of Art et d’ouvrir une galerie en plein centre de Londres, dans le quartier chic de Mayfair.
Evelyn, par bonté de cœur, a soutenu Pierre, avec qui elle était liée non seulement par des liens familiaux, mais aussi par une affection particulière – le premier amour de jeunesse.
Arrivé à Londres, Pierre erra oisif pendant six mois, puis décida de se lancer dans le cinéma. Après plusieurs projets infructueux, il avait peu confiance en son succès jusqu’à ce qu’il reçoive une lettre incroyable. Au moment où la lettre fatidique a été reçue, le scénario du film commandé était déjà sur la table, dans son bureau ; il a été livré par un coursier la veille.
Une certaine personne – un mystérieux étranger – souhaitait rester dans l’ombre et simplement transférer sur le compte de l’entreprise le montant nécessaire à la réalisation du film et même plus pour que Pierre Duris puisse mener à bien le projet et démarrer la production. Chaque jour durant la période préparatoire au tournage, Pierre remerciait sans cesse le Seigneur pour lui avoir envoyé une chance incroyable et même prélevait régulièrement des contributions en faveur des associations catholiques pour l’aide aux orphelins, pour rendre compte à tous les anges de l’incroyable chance qui lui a été accordée de manière si inattendue.
Le tournage a commencé en toute sécurité et tout se passait bien mieux que Pierre ne pouvait l’imaginer ! Mais dans ce beau sans nuages, un matin le téléphone sonna et tout a changé :
— Elle a disparu, pour le deuxième jour elle n’a pas été sur le plateau de tournage, et son téléphone portable est éteint !
L’assistant-producteur a appelé depuis le plateau.
Pierre ne savait absolument pas comment percevoir cette information, il était perdu et ne pensait qu’à la manière dont il ferait rapport au mystérieux Harry, dont l’existence n’est connue que de lui. Après tout, la principale condition d’Harry était la participation de l’actrice Marie Lancel dans ce film. C’est elle qui était censée jouer le rôle féminin principal, et personne d’autre ne peut simplement le faire remplacer.
— Si l’impensable se produit, tout est perdu ! Le film est en danger, la vie merveilleuse qui n’a jamais commencé est également en danger... Et Pierre Duris est maintenant lui aussi au bord de l’extinction !
Des pensées déprimantes ont pris possession de manière incontrôlable de la conscience brûlante du producteur. La meilleure chose qu’un descendant d’un général qui a servi avec Napoléon lui-même puisse trouver, est de boire un grand verre de scotch whisky, et le plus rapidement possible !
Pierre n’a même pas dit à Evelyn d’où venait le gros argent du film. Et maintenant, la décision n’était pas facile. Mais, après tout, il avait l’habitude de l’appeler dans les situations les plus désespérées.
Pierre remarquait souvent qu’à petites doses, l’alcool lui donnait le courage qui lui manquait. Alors maintenant, quelques gorgées du liquide ambré ont été instantanément récompensées par la fraîcheur, et l’agitation soudaine s’est estompée de quelques pas dans l’ombre : tout autour redevint radieux et sans nuages. Pierre a décidé d’agir seul et de ne rien dire à Harry jusqu’à ce que tout soit éclairci.
— Envoyez d’urgence quelqu’un à l’appartement de mademoiselle Lancel ! Après tout, elle ne pouvait pas avoir disparu dans l’abîme du néant !
Après avoir donné l’ordre par téléphone à ses assistants, Pierre, de manière inattendue pour lui-même, a pu déclarer qu’il joue le rôle d’une personne puissante qui est capable de régler des problèmes. Un instant, il se réjouit même de cette disparition, et s’imagina déjà triomphant qui retrouvait l’actrice disparue et parvenait à résoudre le dilemme sans que personne n’intervienne.
— C’est encore mieux si j’y vais moi-même et que je vérifie. Que se passe-t-il là-bas, pensa Pierre en se versant une nouvelle un verre de whisky.
La montée d’adrénaline s’est calmée et la peur a pénétré à nouveau dans la tête du producteur, dessinant toutes sortes de scénarios.
Au bout de quelques minutes, l’idée d’aller dans l’appartement de Marie lui parut absolument ridicule, et il décida de fermer le bureau et d’aller chez lui prendre un bain. Il devait se préparer pour la soirée à la galerie d’Evelyn, prévue pour le vernissage d’une nouvelle exposition.
— Le tournage est suspendu jusqu’à demain matin et à ce moment-là, tout ira probablement mieux, pensant-il ainsi.
Pierre a pris l’ascenseur pour descendre de l’immeuble de bureaux. Il a décidé de rentrer chez lui à pied pour se détendre et se débarrasser de ses pensées déprimantes.
Le soleil printanier entrait par la porte du balcon entrouverte et illuminait l’appartement meublé avec goût de l’actrice lorsque deux hommes entrèrent par la porte d’entrée, qui était déjà ouverte.
Un gâchis créatif régnait sur la table basse : une pile de scripts, dont certains étaient ouverts au milieu, avec des paragraphes spéciaux de texte surlignés au marqueur jaune vif, une bouteille de vodka à moitié finie et un cendrier débordant reposé sur un grand piano à queue blanc dont le couvercle était ouvert.
Sur la cheminée, près du miroir, se trouvent plusieurs photographies-portraits encadrées de l’actrice Marie Lancel, sur l’une desquelles une belle jeune femme tenait un beau chat tout doux.
Le chat qui miaulait attira l’attention des hommes, et ils se dirigèrent vers la cuisine, où l’animal domestique affamé les attendait près de sa gamelle. L’un des hommes a versé du lait du réfrigérateur au chat, tandis que l’autre continuait à scruter la pièce.
— Écoute, peut-être qu’elle a laissé son ordinateur portable quelque part et vérifie la salle de bain, au cas où il y aurait quelque chose d’important là-dedans !
Les hommes ont quitté l’appartement les mains vides, ce dont ils ont dû précipitamment signaler par téléphone à leur patron, à Pierre Duris.
Comme d’habitude, beaucoup de monde s’est réuni dans la galerie pour le vernissage. Evelyn, comme il sied à l’hôtesse de la soirée, a prêté attention à chaque invité important et acheteur potentiel. Elle l’a fait avec aisance, et en la matière elle était une vraie spécialiste, un pro. Avec une passion extraordinaire, Evelyn s’est consacrée au travail, car cela l’a aidée à se distraire des pensées sur sa vie personnelle ; plusieurs années après le divorce, elle n’a jamais réussi à rencontrer ce seul et unique chevalier qui l’emmènerait loin, très loin sur un cheval blanc.
Trouver un partenaire parmi les clients était absolument impossible, puisque Evelyn portait encore le nom de famille bien connu de son mari, c’est pourquoi personne n’a osé d’inviter une femme d’un tel rang à un rendez-vous. En même temps, c’est précisément cette circonstance qui a permis à Evelyn de mener à bien ses affaires. Par conséquent, il est devenu une habitude pour elle d’utiliser les services de sites de rencontres sur Internet, et chaque semaine, il y a un nouveau candidat pour des rendez-vous intimes.
Pierre est venu au vernissage non pas seul, mais en compagnie de deux jolies blondes, qu’il a commandées en agence d’escorte spécialement pour cette occasion.
— C’est bien d’être producteur ! a-t-il chuchoté à l’un d’eux des filles. Tu vois, maintenant nous te connaissons, et je ferai de toi une star comme Marie Lancel !
Evelyn vit son cousin bien-aimé en compagnie de deux beautés et s’avança vers lui à travers la foule de visiteurs, succombant à son ancienne pulsion d’adolescente, elle décida de faire preuve d’autoritarisme :
— Мerci d’avoir pris le temps de venir à mon vernissage. Et maintenant, venez dans mon bureau, tout de suite, nous avons un besoin urgent de parler d’un sujet important !
Pendant un instant, l’anxiété diurne de Pierre revint ; il lui sembla soudain qu’Evelyn était consciente de ses problèmes sur le plateau ; à la vitesse de l’éclair, il prit la décision de tout lui avouer, espérant ainsi se faire un allié dans une affaire difficile.
— Ma chérie, comment vas-tu ? Tout va bien, tu as changé coiffure ? Tu vas venir avec moi à Ibiza, tu me le promets depuis longtemps, il y a là de riches clients pour ta galerie…
Evelyn regarda son reflet dans le miroir antique suspendu au-dessus de son bureau. Après une pause, et ajustant son maquillage sur ses lèvres, elle jeta un coup d’œil à Pierre avec condamnation.
— Tu sais qu’il y a quelque chose en toi qui me fait agacer, qui sont ces deux filles aux longues jambes… tu amènes des filles légères ici, pourquoi ici ? Oui, c’est vrai, celle qui est la plus grande, plutôt jolie. Mais Pierre ! Quand vas-tu grandir !
— Сe ne sont que des figurants du film sur lequel je travaille en ce moment. J’ai promis à ces beautés provinciales de leur montrer Londres. Le tournage bat son plein.
Pierre, se mettant à quatre pattes, se mit à s’amuser devant Evelyn, imitant un orang-outan.
— Te souviens-tu comment on jouait dans le domaine normand, comme nous étions bons ! J’aimerais pouvoir revenir à cette époque. Et si on y allait le week-end prochain ?
Le producteur a commencé à caresser les mollets fermes d’Evelyn, couverte de bas de dentelle.
— Dieu, tu étais bonne...
Evelyn s’est immédiatement indignée.
— Ah étais ? Et maintenant ? Suis-je vraiment vieille ?
— Non, non, qu’est-ce que tu es, ma chérie, tu es la meilleure ! Bien comment une fille immature peut-elle se comparer à toi ? Tu es mon diamant ! Comme un bon vin, il se bonifie et s’adoucit avec l’âge, au fil des années tu es de plus en plus belle !
Evelyn, ne croyant pas ses paroles, a repoussé le mièvre Pierre. Elle s’approche à nouveau du miroir pour dissoudre cheveux coiffés en chignon élégant.
— Tu sais, je vais me marier ! Très bientôt !
Pierre a été surpris et s’est immédiatement levé de ses genoux. Il sourit sournoisement et reprit une expression extrêmement sérieuse sur son visage.
— Ce n’est pas possible, ma chérie ? Quand ? Avec qui ? Écoute-moi bien, Evelyn, j’ai besoin d’avoir une conversation sérieuse avec toi...
— Allez mon petit Pierre, des clients m’attendent dans la galerie, qu’as-tu encore fait ?
— Ce n’est pas moi, c’est ELLE ! Marie ! Elle est partie et elle est partie nulle part, je ne sais pas quoi faire, Evelyn ! C’est la fin !
Pierre sortit une photo de Marie Lancel de la poche intérieure de sa veste club avec boutons dorés et le tendit à Evelyn.
— Tiens, c’est Marie Lancel ! Il n’y avait personne dans l’appartement à part le chat ; elle n’a pas de petit ami, elle n’a pas non plus de parents. Je ne sais pas ce que je vais dire à Harry !
Evelyn a regardé la photo de l’actrice avec attention, puis la mise dans un dossier avec d’autres documents sur son bureau.
— Qui est Harry ? Banquier ? Bien ! Il semble que j’ai tout compris !
Pierre sourit avec ironie et commença à embrasser les mains d’Evelyn, mais elle n’a pas succombé à ses tours.
— Bon, ça y est, ça suffit ! J’ai dit que j’y penserai. Prends ton temps. Nous devons réfléchir à quoi dire à ton Harry !
Le jeune guitariste Léonid est venu à Paris il y a un an de Saint-Pétersbourg, où il a réussi à acheter un faux passeport roumain, dans lequel il a collé sa photo, et maintenant il se sentait lui-même un Européen à part entière. À Paris, on l’appelait Léo.
Léo était un mec facile à vivre et prêt à toute aventure ; il devait gagner sa vie en jouant de la guitare sur les trottoirs et dans le métro. Parfois, il réussissait à gagner un peu d’argent dans un café comme serveur ; cet argent n’a jamais suffi pour le logement, le musicien a donc dû chercher des squats – des locaux abandonnés, le plus souvent en banlieue. Parfois, il avait des copines parisiennes, avec qui les relations, en règle générale, ne duraient pas plus de quelques nuits. Pendant la période été-printemps, Léo pouvait passer la nuit sous ciel ouvert. Il avait toujours un sac de couchage avec lui, et, ce soir-là, le musicien comptait s’installer avec sa guitare sur le Pont des Arts.
Se réchauffant avec du vin rouge, Léo commença à composer sa nouvelle chanson :
Et la nuit est si jeune
Et le tonnerre n’a pas encore frappé
La tristesse a disparu sans laisser de trace
J’ai besoin de toi et je te trouverai
Mon amour je te trouverai...
Léo a senti que quelqu’un le surveillait de près, mais il a continué à jouer jusqu’à ce qu’un homme âgé, grand, avec une noble barbe grise et des yeux perçants, parle au musicien.
— Quelle nuit merveilleuse, vous ne trouvez pas ?
L’homme parlait anglais. Léo a été surpris que le barbu ait parlé de la nuit, car c’est d’elle qu’ils chantent dans sa chanson en russe. Léo connaissait l’anglais bien mieux que Français. Dans son Saint-Pétersbourg natal, il a reçu une bonne éducation – un diplômé des études approfondies anglais, puis entre au conservatoire national, qu’il quitte en deuxième année.
L’homme à la barbe était Harry. Harry continuait d’écouter les chansons de Léo ; le musicien a décidé de chanter une chanson du répertoire des Beatles pour son auditeur anglophone.
— Ceci est spécialement pour vous :
When I find myself in trouble
Mother Marie comes to me
Whispers words of wisdom… let it be…
— Qu’il en soit ainsi !
Harry tapa sur l’épaule de Léo avec approbation, ce qui remonta le moral du musicien et remercia le gentleman d’un hochement de tête courtois.
— La semaine prochaine, j’ai besoin d’un homme comme toi. Appelez-moi demain, j’attendrai et paierai le double du prix !
Harry dit à voix basse et mit un billet de cinquante euros et sa carte de visite dans le chapeau de collection de Léo.
Léo a continué à jouer ; il attendit que l’homme soit hors de vue, et ce n’est qu’après cela qu’il prit la carte et l’argent dans ses mains.
Sur du papier gaufré épais et coûteux de couleur ivoire, des lettres dorées ont été gravées :
— Harry le Vénitien, pensa Léo. Pourquoi pas un florentin ?
Harry retournait à son appartement, conduisait sa limousine de collection Rolls Royce le long de la Seine, tournait sur l’avenue Paul Doumer, près du Trocadéro, et descendait au garage souterrain pour laisser la voiture là-bas. L’appartement spacieux était presque vide. Au milieu de l’immense salon se dressait un canapé, malmené un drap de toile grossière, et près de la fenêtre, se tenait une massive table à manger en chêne – c’est toute la décoration.
Le Vénitien est allé aux toilettes pour changer de vêtements. Troquer un élégant costume anglais contre une chemise en flanelle à carreaux et un jean usé. Le dernier détail de la nouvelle image était un chapeau noir tricoté, sous lequel Harry réussit à cacher toutes ses luxueuses boucles grises.
Sortant de la porte d’entrée chic de sa maison, Harry se dirigea vers le cimetière Passy. Le cimetière de Passy est aménagé comme un jardin suspendu, il s’élève au-dessus du Trocadéro et se situe juste en face du Palais de Chaillot. Pour y accéder, il faut contourner la colline et franchir la porte monumentale de style Art déco créée par l’architecte René-Félix Berger. En s’approchant de l’entrée principale, il glissa la clé de cuivre dans le trou de la serrure et disparut dans la nuit.
Léo a décidé de passer la nuit avec Matilde, une copine, qu’il a fièrement invité à boire un verre au Café Flor du boulevard Saint-Germain.
— Maintenant, tout ira bien pour moi, et nous irons certainement avec toi à Venise, ma chérie ! Ce mec me donne un boulot, et là je vais commencer une nouvelle vie, iras-tu avec moi ?
Heureux comme un enfant, Léo a montré la carte de visite d’Harry à Matilde, qui a ri de façon incontrôlable quand il a essayé de l’embrasser.
Dans le nouveau look, Harry était méconnaissable. Au cimetière Passy dans la cabine d’observation, avec toutes sortes d’inventaires et archives, Harry alluma la radio, sur lequel son artiste préféré, J.J. Cale, a été diffusé. C’est peut-être pour cela qu’il aimait Léo, car il rappelait incroyablement le chanteur de rock américain dans sa jeunesse.
Harry chanta en même temps que la musique, écrivant quelque chose dans un grand carnet posé sur une petite table à côté du réfrigérateur. Pendant un moment, son regard s’est posé sur une photo en noir et blanc de style rétro d’une jeune femme qui se tenait encadrée en argent sur son bureau. Harry s’assit dans un fauteuil à bascule recouvert de peau de mouton et ferma les yeux, il semblait qu’il attendait quelque chose et se concentrait sur ses pensées.
— Ouvre, s’il te plaît, ouvre vite...
Marie se tenait au cimetière et frappait désespérément aux portes fermées.
En étant à l’intérieur de la cabine du gardien sur des dizaines de mètres de l’entrée principale, personne ne pouvait entendre les cris de Marie, mais Harry avait un instinct différent, au-delà de la compréhension des simples mortels. En un instant, il se leva et sortit à la rencontre de Marie ; il savait sans aucun doute que c’était elle, et il l’attendait.
Marie Lancel était assise sur une petite valise et soutenait son menton d’un poing. Elle regarda attentivement un jeune couple passer à moto s’arrêter à un carrefour et s’embrasser passionnément. Harry trouva la jeune femme dans cet état et la consacra avec une petite torche de poche. Marie n’a pas remarqué Harry ; elle était complètement absorbée par la scène du trottoir et parlait toute seule :
— Pourquoi tu m’as quitté, je ne comprends pas pourquoi et ce qu’il me reste maintenant quand tu n’es plus là ?
Harry se mit à siffler, au rythme des paroles de Marie, et prenant une gorgée de whisky dans le flacon d’argent, il l’a toujours eu avec lui. Il a entamé une conversation avec Marie, en français.
— Chère Mademoiselle ! C’était le mois d’avril et les cerises épanouies. Mais les nuits sont trop froides pour que vous restiez ici dans un mince imperméable !
Harry tendit le flacon de whisky à Marie. Silencieusement sans quitter les yeux d’un couple des amoureux dans la rue, Marie l’a pris et a pris une petite gorgée.
— Nous aussi, nous étions heureux, et avons fait le tour de Paris la nuit ! Et après - rien. Depuis de nombreuses années, il y a du vide autour de moi. Comme c’est injuste ! Pourquoi certains sont-ils retirés de la vie plus tôt, alors que d’autres doivent rester ici ?
Quand Mari eut fini de parler, elle regarda autour d’elle, mais Harry n’était plus là.
— Attendez, vous avez oublié votre flacon !
Marie commença à examiner le flacon d’argent et y remarqua une élégante gravure ; à la base même il y avait une inscription : « Pour Marie du Vénitien ». Marie haussa les épaules de surprise et, pour une raison quelconque, elle a souri.
Son état d’âme a quelque peu changé, elle ne voulait plus pleurer. Elle a décidé de prendre un taxi :
— À l’Île Saint-Louis, s’il vous plaît, à l’Hôtel des Deux Îles.
Dans un taxi, Marie regardait par la fenêtre sa ville bien-aimée Paris, où se sont passées son adolescence et sa jeunesse, où elle était toujours heureuse et calme. Au cours des sept dernières années, elle a vécu à Londres, où elle a eu une carrière réussie. Cependant, après la mort de Bastian, elle n’a jamais pu rencontrer la personne avec qui elle aimerait partager le reste de sa vie. Remplie de fantaisie romantique, Marie, dès l’enfance, rêvait d’un grand amour, un et unique ; une fois pour toute la vie ! Bastian était son seul et unique amour et ils allaient se marier. Un accident cruel les a séparés à jamais et maintenant, des années plus tard, elle est revenue à Paris pour comprendre pourquoi continuer à vivre.
— Madame, nous sommes déjà arrivés...
Marie ne pas comprit tout de suite qu’il était temps de sortir de la voiture. Le chauffeur de taxi l’a aidée à décharger sa valise jusqu’au porche de l’hôtel, devant lequel à ce moment-là Léo est passé par hasard.
Le séduisant Léonid a l’habitude de faire facilement connaissance. Dès qu’il a vu une jolie femme solitaire, il a immédiatement essayé de faire tout son possible pour que Marie fasse attention à lui.
— Madame, je vous demande pardon, Mademoiselle ! Quelle beauté ! Laissez-moi vous aider…
Marie, confuse, ne répondit pas, et se dépêcha de tirer la poignée de la valise, qui était déjà saisie par l’entreprenant musicien.
— Croyez-moi, chère madame, vous n’avez rien à craindre, je suis un bon gars, et je vais juste vous aider avec votre valise et c’est tout !
Marie, en silence, se rendit. Elle a été rassurée par le fait que Léo ne la reconnaissait pas comme une aсtrice connue et elle s’est quelque peu détendue. Lorsqu’ils montèrent ensemble dans l’ascenseur, pour la première fois depuis longtemps, elle sentit le regard d’un homme posé sur elle d’une manière différente, pas du tout comme si un réalisateur ou un producteur la regardait ; en un instant, elle a voulu aimer ce type, et elle ne s’attendant pas à de telles pensées d’elle-même. Marie était pressée de se rappeler pourquoi elle était venue à Paris.
— Merci, puis-je payer, ou ?
— No, madame ! Aujourd’hui, je paierai tout moi-même, je passe une bonne journée et j’aime tout le monde !
Léo sourit largement et tapota sa poche de poitrine, où il gardait ses essentiels ; papiers et argent. Le musicien a tenu sa promesse et a amené Marie à la porte de la chambre d’hôtel.
Marie entra dans une petite pièce cosy. Cet hôtel lui était familier. Avant de partir pour Londres, elle a longtemps vécu dans le nord de Paris, à Montmartre. Après avoir déménagé en Angleterre, il lui était incroyablement difficile de se séparer de son quartier préféré, et pour ne pas plonger dans l’abîme des souvenirs turbulents associés à une vie passée avec Bastian, Marie a séjourné dans d’autres quartiers de la ville.
Marie est allée prendre un bain, après quoi, aussitôt, elle s’est endormie. Cette nuit-là, elle a fait un rêve dans lequel Léo était, et elle s’est sentie exceptionnellement bien avec lui dans ce rêve.