Marxisme - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Marxisme E-Book

Encyclopaedia Universalis

0,0
6,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.

Mehr erfahren.
Beschreibung

Partez à la découverte du marxisme avec ce Grand Article Universalis !

Si elle implique nécessairement des problèmes philosophiques, la théorie de Marx n'est donc pas un système philosophique. Il en résulte, d'abord, qu'elle n'est pas achevée et, d'autre part, que son exposé n'a pas de commencement absolu, ni dans son ensemble, ni dans telle de ses parties ...

Un ouvrage spécialement conçu pour le numérique afin d’en savoir plus sur le marxisme

À PROPOS DES GRANDS ARTICLES D’UNIVERSALIS

La collection des Grands Articles d’Universalis rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles écrits par des spécialistes reconnus mondialement et édités selon les critères professionnels les plus exigeants.
Une sélection thématique, effectuée parmi les nombreux articles qui composent l’Encyclopaedia Universalis, permet au lecteur curieux d'en savoir plus sur un sujet précis et d’en faire le tour grâce à des ouvrages conçus pour une lecture en numérique.

À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes de renommée internationale et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), Encyclopaedia Universalis offre des réponses d’une grande qualité dans toutes les disciplines et sur tous les grands domaines de la connaissance. Elle est la référence encyclopédique du monde francophone.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
MOBI

Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2017

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341002714

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock

Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

Bienvenue dans ce Grand Article publié par Encyclopædia Universalis.

La collection des Grands Articles rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles :   ·  écrits par des spécialistes reconnus ;   ·  édités selon les critères professionnels les plus exigeants.

Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

Marxisme

Introduction

Si elle implique nécessairement des problèmes philosophiques, la théorie de Marx n’est donc pas un système philosophique. Il en résulte, d’abord, qu’elle n’est pas achevée et, d’autre part, que son exposé n’a pas de commencement absolu, ni dans son ensemble, ni dans telle de ses parties (par exemple, dans sa partie « économique », qu’expose Le Capital). D’où la fameuse réplique de Marx (à propos des guesdistes français) : « Ce qui est sûr, c’est que moi je ne suis pas marxiste... »

Mais cela ne signifie pas que la théorie de Marx ne soit pas systématique au sens scientifique, c’est-à-dire qu’elle ne définisse pas son objet d’étude de façon à en expliquer la nécessité objective. Ce qui confère à cette théorie son caractère systématique, en ce sens, c’est l’analyse des différentes formes de la lutte des classes et de leur connexion. C’est la meilleure définition qu’on puisse en donner, si tant est que le contenu d’une science puisse être enfermé dans une définition.

1. Classes et luttes de classes

Dans le Manifeste, Marx écrit : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. » Cette proposition doit être prise au sens fort : elle ne signifie pas que les luttes de classes ont été le principal phénomène qu’on puisse observer dans l’histoire ; ni même que les luttes de classes sont la cause profonde, plus ou moins directe, des phénomènes historiques. Elle signifie que les phénomènes historiques, qui sont la seule réalité de l’histoire, ne sont pas autre chose que des formes (diverses, complexes) de la lutte des classes. La précision apportée par Marx : « jusqu’à nos jours » – précision qu’on peut répéter aujourd’hui encore sans modification – ne signifie donc pas que la définition apparaîtrait partielle, inexacte, si l’on prenait en considération les « sociétés sans classes » qui ont précédé ou qui suivront l’histoire des sociétés « de classes ». Les sociétés sans classes ne révèlent pas (et ne révéleront pas) une réalité sociale plus profonde, plus générale que la lutte des classes, ou lui échappant (c’est généralement ce que l’anthropologie sociale va y rechercher), et par là même « sans histoire ». Les sociétés sans classes de l’avenir – dont les tendances de la société actuelle indiquent seulement certains traits – ne peuvent être que le résultat de la transformation de la lutte des classes sous l’effet de cette même lutte de classes. C’est pourquoi Marx et Engels ont toujours insisté sur le fait que les communautés primitives que découvrent la préhistoire et l’ethnographie n’ont rien de commun avec le communisme qui succédera au capitalisme comme mode de production et d’organisation sociales. L’analyse de tendances, qui est l’objet du matérialisme historique, ne peut consister, comme chez Hegel, à rechercher la vérité des fins dans l’accomplissement des origines.

Il importe de bien saisir ce point pour comprendre l’usage et la signification du concept de classe sociale dans le marxisme. En 1852, Marx écrivait à son ami Weydemeyer : « Ce n’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la société moderne, pas plus que la lutte qu’elles s’y livrent [...]. Ce que j’ai apporté de nouveau, c’est de démontrer : 1o que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2o que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3o que cette dictature elle-même ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classes. » Cette déclaration, faite à une époque où cependant Marx n’avait pas encore élaboré le concept de survaleur ou plus-value, c’est-à-dire le concept de l’exploitation spécifiquement capitaliste, nous éclaire sur la nature du renversement, mieux, de la révolution théorique opérée par Marx dans l’usage du concept de classes sociales. Les économistes et les philosophes classiques avaient déjà développé une théorie de la division de la société en classes en fonction des sources de revenus et de leur rôle dans l’accroissement du « produit net ». Témoin Quesnay dans son Tableau économique : « La nation est réduite à trois classes de citoyens : la classe productive, la classe des propriétaires et la classe stérile », désignant respectivement les fermiers capitalistes, les propriétaires fonciers et le personnel d’État, enfin l’ensemble de la population occupée dans l’élaboration (artisanale, industrielle) des « matières premières » (cette classification est très proche, on le voit, de celle qui distingue aujourd’hui les secteurs « primaire », « tertiaire » et « secondaire »). La Révolution française avait déterminé une substitution générale des représentations de la société en termes de classes aux représentations fondées sur les ordres ou les états. Saint-Simon et les saints-simoniens généralisaient cette idée : « Avant la Révolution, la nation était partagée en trois classes, savoir : les nobles, les bourgeois et les industriels. Les nobles gouvernaient, les bourgeois et les industriels les payaient. Aujourd’hui la nation n’est plus partagée qu’en deux classes : les bourgeois et les industriels. » (Catéchisme des industriels.) Puis ils la radicalisaient : « L’exploitation de l’homme par l’homme, voilà l’état des relations humaines dans le passé [...]. Les hommes sont donc partagés alors en deux classes, les exploitants et les exploités. » (Exposition de la Doctrine saint-simonienne