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Atypique à son époque, l’œuvre de Henri Bergson (1859-1941) rompt avec les traditions issues du kantisme et de la métaphysique traditionnelle.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Matière et mémoire d'Henri Bergson

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 41

Veröffentlichungsjahr: 2015

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ISBN : 9782852294929

© Encyclopædia Universalis France, 2016

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Couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Matière et mémoire d'Henri Bergson.

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Matière et mémoire

Atypique à son époque, l’œuvre de Henri Bergson (1859-1941) rompt avec les traditions issues du kantisme et de la métaphysique traditionnelle. Matière et mémoire, sous-titré « Essai sur la relation du corps à l’esprit », suit de sept ans sa thèse sur Les Données immédiates de la conscience (1889). Très au fait des recherches scientifiques de son temps, Bergson étudie le « rôle du corps dans la vie de l’esprit ». Pour lui, le cerveau en tant que matière – « une existence située à mi-chemin entre la „chose“ et la „représentation“ » – est un centre d’action, et non une collection de souvenirs. Organe qui permet le rappel du passé dans le présent en vue de l’action, jamais « il ne saurait faire naître une représentation ». Avec ce second ouvrage, Bergson engage la réflexion sur la voie d’une pensée de l’élan vital qui se confond avec les mouvements d’une liberté créatrice.

• Le travail de la mémoire

Dans l’« Avant-Propos de la septième édition », Bergson écrit : « Ce livre affirme la réalité de l’esprit, la réalité de la matière, et essaie de déterminer le rapport de l’un à l’autre sur un exemple précis, celui de la mémoire. » Cette thèse en apparence dualiste, tout le livre va s’efforcer de la dépasser. En effet, les philosophes – qu’ils soient idéalistes ou matérialistes, et contrairement au sens commun –, ont dissocié matière et esprit, et opéré une réduction de la métaphysique à la physique. Le sens commun, lui, considère la matière en tant qu’image. Sa perception est aussi sélection et fixation. C’est à cette activité du corps qu’est consacré le premier chapitre. Le dernier et quatrième chapitre en tire les conséquences, tandis que les deux chapitres intermédiaires traitent de la relation de l’esprit au corps. Dans l’optique qui est la sienne, Bergson se rapporte à l’histoire de la philosophie de façon critique. Elle est pour lui, avant tout, un réservoir de problèmes ou d’hypothèses dont les solutions s’avèrent le plus souvent insuffisantes, quand elles ne sont pas source « d’obscurités artificielles ». Ainsi, ceux qui, comme Descartes, font de « l’union de l’âme et du corps » un « fait irréductible et inexplicable », tout comme ceux – « épiphénoménistes » ou « parallélistes » – qui considèrent « la pensée comme une simple fonction du cerveau » ou qui se bornent à constater un parallélisme entre matière et esprit, participent d’un même préjugé qui ne tient pas compte de la réalité.

• Une pensée de l’image

Si l’on considère, en effet, la donnée centrale de la conscience, à savoir la mémoire, on ne peut que rejeter ces « hypothèses ». Le souvenir est d’une certaine façon la preuve que tout dans la conscience ne se joue pas au « présent du besoin », et donc qu’il y aurait bien dans le psychisme quelque chose de fondamentalement irréductible au corps. Dans le deuxième chapitre du livre (« De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »), Bergson va distinguer deux mémoires : la mémoire habitude acquise par simple répétition mécanique (lors de l’apprentissage, par exemple) et la mémoire singulière, non répétitive. « C’est en soi que le passé se conserve », et non dans le cerveau. Entre passé et présent, souvenir et perception, il existe une différence de nature : le passé se conserve intégralement, « en soi », alors que le présent passe. La matière n’est ni une chose purement extérieure et opaque (selon la conception réaliste) ni une simple représentation (selon la conception idéaliste) mais une « image » : une « image qui existe en soi », c’est-à-dire quelque chose qui « est avant la dissociation que l’idéalisme et le réalisme ont opéré entre son existence et son apparence. »

Les conséquences de telles analyses, reconnues par l’auteur lui-même comme difficiles, sont nombreuses : les rapports entre philosophie et psychologie sont rendus plus complexes. La philosophie doit aussi tenir compte des découvertes faites par les sciences de l’esprit : on verrait fort bien aujourd’hui Bergson s’intéresser aux découvertes des cognitivistes et des partisans d’un matérialisme tel que celui défendu par Jean-Pierre Changeux dans L’Homme neuronal. Dans le champ proprement philosophique, néanmoins, les questions ouvertes par Bergson ont encore un avenir, comme en témoignent les travaux de Gilles Deleuze.

Francis WYBRANDS

Bibliographie
H. BERGSON, Matière et mémoire, in Œuvres, édition du Centenaire, P.U.F., Paris, 1959 ; L’Âme et le Corps