Mémoire - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Mémoire E-Book

Encyclopaedia Universalis

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La Mémoire est la propriété de conserver et de restituer des informations. Cette propriété n'est pas exclusivement propre à l'homme. Celui-ci la partage avec les organismes vivants et certaines machines, de sorte qu'il est nécessaire de préciser de quel type de Mémoire on parle. L'hérédité elle-même...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341004152

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © D. Kucharski-K. Kucharska/Shutterstock

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Mémoire

Introduction

La mémoire est la propriété de conserver et de restituer des informations. Cette propriété n’est pas exclusivement propre à l’homme. Celui-ci la partage avec les organismes vivants et certaines machines, de sorte qu’il est nécessaire de préciser de quel type de mémoire on parle. L’hérédité elle-même, en tant que conservation et transmission des informations nécessaires à la vie, peut être considérée comme une mémoire. La mémoire humaine est complexe dans la mesure où elle est le produit d’une triple évolution sur trois échelles de temps : phylogénétique (car l’espèce humaine est issue d’une longue évolution au cours des temps géologiques), historique (selon le temps générationnel) et génétique (relative au temps individuel). L’organisme humain dispose de plusieurs niveaux de mémoire plus ou moins complexes. Au niveau biologique, les cellules et les tissus sont capables de mémoire, d’une mémoire élémentaire, certes, mais réelle, en ce qu’elle comporte des phénomènes aussi variés que l’immunisation ou l’accoutumance aux drogues. Le deuxième niveau correspond à la mémoire du système nerveux, qui est essentiellement de type associatif et qui permet des acquisitions dont la complexité correspond à celle des structures nerveuses intéressées, en même temps qu’elle dépend des conditionnements et des apprentissages sensorimoteurs ; c’est à ce niveau que se rattachent la plupart de nos habitudes consistant, par exemple, à marcher, manger, à conduire un véhicule. Le troisième niveau est celui de la mémoire représentative (correspondant au sens courant du mot « mémoire ») ; il est extrêmement complexe, car il nécessite des opérations mentales qui permettent de se représenter les objets ou événements en leur absence et dont les principaux modes sont le langage et l’image mentale visuelle. Néanmoins, le langage n’est pas un mode inné de représentation, et c’est la raison pour laquelle la mémoire de l’homme actuel est aussi le résultat d’une évolution historique. De l’histoire de l’homme est né le langage, ainsi que son intelligence et des « produits » culturels qui permettent notamment la faculté d’évaluer le temps ; sans celle-ci, notre mémoire serait incomplète ; les systèmes chronologiques, le calendrier, le découpage horaire, par exemple, rendent possible la référence au passé dans nos souvenirs. Enfin, la mémoire adulte est le résultat d’une évolution génétique, qui a suivi, à partir de l’enfance, les étapes de la maturation, de l’acquisition du langage et du développement des structures logiques.

L’étude de la mémoire, qui n’est parvenue à son âge scientifique qu’avec l’école behavioriste et, surtout, depuis la révolution informatique, semble remonter à l’Antiquité. Selon une tablette datant d’environ 264 avant J.-C., Simonide de Céos, poète grec du VIe siècle avant J.-C., aurait découvert la méthode des lieux, qui consiste à transformer en images mentales ce qu’on doit apprendre et à situer ces images par rapport à un itinéraire connu (telle rue, par exemple ; tel ou tel emplacement à l’intérieur d’une maison, etc.). Cette conception d’une mémoire envisagée comme réserve d’images sera très répandue et s’imposera pratiquement jusqu’à Descartes. Quelques auteurs cependant n’y souscriront pas ; c’est notamment le cas d’Aristote, pour qui la mémoire se caractérise par une sorte de recherche apparentée au syllogisme (préfiguration de l’opération logique) et par une référence au passé. À partir de Descartes et des philosophes anglais du XVIIIe siècle, le langage reprend ses droits et les images ne sont plus considérées comme le mode de représentation dominant de la mémoire ; Hume et James Mill notamment voient en celle-ci un réseau associatif de souvenirs. La période scientifique commence avec le psychologue allemand Hermann Ebbinghaus (1850-1909), qui publie en 1885 la première étude expérimentale de la mémoire et qui établit la première courbe de l’oubli. Après lui, Alfred Binet étudie la mémoire des textes, Bartlett la déformation des souvenirs, Pierre Janet l’évolution de la mémoire, Théodule Ribot l’estimation temporelle des souvenirs... Mais la méthode expérimentale demeure alors fondée plutôt sur des observations que sur des données quantifiées. La rigueur scientifique en la matière est venue principalement de John Watson et de ses successeurs, qui, guidés par les principes du behaviorisme, ne prennent en considération que les faits observables, c’est-à-dire les stimulations que reçoit l’organisme et les réponses qu’il fournit. Pendant cette période et jusqu’aux années 1950, l’étude de la mémoire, tout en gagnant en rigueur, y perdra néanmoins du point de vue de la richesse et de la pertinence des théories, le mécanisme de base retenu étant alors l’association, ainsi que le conditionnement, et toute hypothèse sur des mécanismes mentaux, tels que les images et les opérations logiques, se trouvant ainsi bannie. L’essor de l’informatique, issu de l’effort de guerre, entraîna, à partir de 1950 environ, une révolution technique et théorique qui amena à concevoir la mémoire humaine non plus comme un « filet » dont les mailles sont les souvenirs, mais comme un ordinateur.

C’est essentiellement cette conception qui sous-tend les grandes théories actuelles, en se modulant en fonction des principales voies d’approche du problème. L’approche psychologique regroupe toutes les méthodes d’étude qui supposent l’intégrité des mécanismes ; elle cherche à identifier les principales structures et les principaux codes de la mémoire, les mécanismes d’enregistrement, de stockage et de récupération de l’information... L’approche neurophysiologique ou pathologique s’intéresse aux structures nerveuses qui jouent un rôle dans la mémoire ; elle s’occupe par exemple d’évaluer, d’après leur activité électrique ou chimique, l’importance de ces dernières et, par là, de déterminer leur rôle spécifique. Chez l’animal, des lésions provoquées ou des stimulations émises au moyen d’électrodes implantées de façon permanente permettent d’entrevoir le rôle de telle ou telle structure. À cette méthode d’investigation correspondent, chez l’homme, les lésions naturelles ou certaines stimulations électriques effectuées pendant une opération sur le cerveau. Les progrès considérables de la biochimie de la mémoire ont, pour leur part, ouvert un champ d’étude très important. Toutes ces voies d’approche – psychologique, neurophysiologique, biochimique – convergent parfois, mais leurs résultats ne permettent pas d’élaborer une théorie générale.

1. L’approche psychologique

L’