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1996, quartier de La Défense. Un appel anonyme parvient au commissariat de Puteaux, pour signaler une agression sur le parvis. A leur arrivée, le Commissaire Cervin et ses hommes découvrent le corps d'un homme assassiné peu de temps auparavant. Qui était-il ? Pour quelle raison a-t-il été abattu au pied des tours ? Stéphane, jeune cadre dynamique, rencontre Julie dans le train qui les amène dans le quartier de La Défense. le premier travaille dans une banque, la seconde dans un ministère. Ils sympathisent t deviennent intimes, tandis que Stéphane se met dans la peau d'un détective privé pour élucider le mystère de l'assassinat de son collègue, en partenariat avec le Commissaire Cervin. Stéphane réussira-t-il à résoudre l'affaire avec la police sans mettre en danger Julie ?
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Seitenzahl: 88
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Meurtre à la Défense
Sylvie Valence
Roman
Chapitre 1
Quartier de la Défense, 1996.
Lundi soir, commissariat de Puteaux, 18 heures.
— Allô ? Oh mon Dieu !
— Allô ? D’où appelez-vous, madame ?
L’inconnue raccrocha.
Cette place était située sur le site de la Défense, dans le quartier numéro 7. Elle était entourée du dôme Imax – cinéma futuriste – et de deux tours abritant l’une, un ministère et l’autre, une banque à laquelle on accédait par deux passerelles.
Une demi-heure plus tard, les hommes du commissaire Cervin arrivèrent sur les lieux. Un attroupement s’était formé autour du corps. C’était l’heure de sortie des bureaux. Il fallait évacuer toutes ces personnes qui s’étaient agglutinées autour des barrières que la police avait installées. Beaucoup pouvaient avoir aperçu quelque chose et ils allaient devoir les interroger les uns après les autres. Le légiste était déjà sur place et avait commencé ses constatations. Cervin alla le retrouver.
— Alors, Marot, qu’en pensez-vous ?
— Il est mort depuis une heure environ, tué à bout portant.
— A-t-on retrouvé des papiers ?
— Non, rien du tout.
— Bon, dit-il en se tournant vers ses lieutenants et jetant un coup d’œil autour de lui, faites circuler des photos dans le quartier. Il était peut-être employé dans l’une de ces tours.
Les secours emportèrent le corps et, après avoir éloigné les derniers curieux, la police repartit. Les conversations iraient sans doute bon train dans la soirée et le lendemain, au retour des employés de bureau.
Le commissaire et ses hommes travaillèrent toute la nuit. Ils dupliquèrent les photos de la victime et les distribuèrent, dès la première heure, à toutes les entreprises présentes sur le site.
— J’espère qu’on trouvera rapidement qui c’est. Sinon, on devra visiter toutes les tours… Je pense qu’on va voir un maximum de personnes…
Chapitre 2
Il allait monter, comme tous les matins, dans le train de 8 heures. Il travaillait à la Banque de l’Océan. Il l’aperçut, assise à la fenêtre, près de la dernière porte de la voiture, et alla s’asseoir à côté d’elle.
— Bonjour.
Elle tourna la tête vers lui et lui rendit son salut. Il reprit la parole.
— Vous avez vu hier soir ? Un type s’est fait tuer à côté du dôme.
— Ah bon ? Non, je n’étais pas au courant. Je suis partie tôt et je passe par la galerie marchande le soir.
— Où travaillez-vous ?
— Dans un ministère et vous ?
— Une banque.
Elle repensa à la première fois qu’elle l’avait remarqué, son regard rieur posé sur elle, quelques mois plus tôt. Il discutait avec un sans-abri, un poste de radio allumé à fond. Elle l’avait vu parler à cet homme, le sourire aux lèvres, jusqu’à la gare de la Défense, puis l’avait oublié, tandis qu’il montait tous les matins dans la même voiture qu’elle et ne cessait de l’observer durant tout le trajet, en silence. Jusqu’à ce matin où, écoutant d’une oreille distraite un jeune chanter des chansons de Souchon, pas vraiment dans le tempo, ils s’étaient regardés et s’étaient souris d’un air complice. Depuis, elle avait remarqué qu’il venait toujours s’asseoir à quelques places d’elle et passait son temps à la regarder. Mais, jusqu’à présent, il ne lui avait encore jamais adressé la parole.
Il était de taille moyenne, avait les cheveux courts, châtain, et un charme certain.
— Je m’appelle Stéphane, et vous ?
— Julie. Alors comme ça, il y a eu un meurtre ? Cela va mettre de l’animation dans le quartier ! Savez-vous ce qui s’est passé ?
— Non, pas vraiment. Lorsqu’on est sortis, à 18 heures 30, la police et le SAMU étaient là et pas mal de curieux aussi.
Le train entrait dans la gare de la Défense. Ils se levèrent et sortirent du wagon, puis de la station et continuèrent à parler de l’affaire, tout en se dirigeant vers leur lieu de travail. Il reprit.
— Vous faites quelque chose à midi ?
Elle le regarda, amusée, et répondit :
— Je ne sais pas encore, pourquoi ?
— Peut-être pourrait-on se voir, non ?
— Oui, pourquoi pas ?
Ils fixèrent une heure de rendez-vous et partirent chacun de leur côté.
Il la regarda s’éloigner. Pourtant, cela ne paraissait pas chose facile au premier abord. Elle semblait indifférente à ses regards, à ses sourires. Ce matin-là, il avait pris comme prétexte ce qui s’était passé la veille et cela avait suffi à briser la glace. Ils allaient même se voir le midi. Il n’en revenait pas. Il entra dans sa tour.
Lorsqu’elle arriva à la cafétéria, elle aperçut deux de ses collègues assises à une table. Elle se dirigea vers elles, après s’être fait servir au comptoir.
— Salut, alors, il paraît qu’il y a eu de l’animation hier soir ?
— Oui, tu en as entendu parler à la télé ?
— Non. Hier, j’étais chez le kiné. C’est ce matin, dans le train que je l’ai appris. C’est mon admirateur qui me l’a dit. Il est très sympa, on a rendez-vous pour déjeuner.
Sophie la regarda, interloquée par sa réaction.
— Tu m’étonnes beaucoup, toi qui es si méfiante d’habitude ! En même temps, cela fait un bout de temps que vous vous observez.
— C’est juste pour le connaître un peu plus, rien de bien méchant !
Elles finirent leurs boissons et montèrent à leur étage. Elles travaillaient au service juridique. Dans les couloirs, d’habitude calmes, les conversations des uns et des autres se rapportaient toutes à l’évènement de la veille et chacun avait son opinion à donner.
Julie alluma son ordinateur.
***
Il prit l’ascenseur, tout le monde parlait de l’affaire. Il sortit au vingt et unième étage et alla directement dans son bureau. Ses fenêtres donnaient sur la tour du ministère, il se demandait où était situé celui de Julie.
Christine, une secrétaire, vint aux nouvelles.
— Salut, Stéphane, tu as lu le journal ce matin ? Il y a la photo du type qui a été tué. Tu devrais y jeter un coup d’œil, on le connaissait…
— Qu’est-ce que tu racontes ? Fais voir ?
Elle la lui donna…
— Ce n’est pas possible… C’est Leroux ! Tu as vu le chef ?
— Pas encore, je voulais ton avis.
Ils sortirent de la pièce et se dirigèrent vers le bureau du directeur financier. Stéphane frappa à la porte et entra, suivi de Christine.
— Bonjour, monsieur Caron. Nous sommes là à cause de l’homme qui a été tué hier. La police a distribué des photos ce matin. Vous devriez y jeter un œil. On dirait Christian Leroux, de la Comptabilité.
Le directeur prit la photo.
— Vous en êtes sûr ?
— Oui, monsieur, c’est bien Christian.
— D’accord, alors il faut prévenir le commissariat pour le leur dire. Christine, appelez la police. Nous allons certainement avoir droit à plusieurs interrogatoires, réservez votre journée.
— Bien, monsieur, dirent Christine et Stéphane.
Midi moins cinq. Julie attrapa ses affaires et partit. Lorsqu’elle arriva près des pyramides, il était déjà là.
— Je suis venu plus tôt, expliqua-t-il. Je ne vais pas pouvoir rester jusqu’à 14 heures.
Elle le regarda d’un air interrogateur. Il reprit :
— Il y a du nouveau dans l’affaire. Le type qui s’est fait tuer travaillait dans ma boite et… Je le connaissais.
— Oh, je suis désolée.
— Merci, je dois remonter. Vu les circonstances, mon chef va sûrement avoir besoin de nous si la police vient au bureau. Désolé, je vous raconterai demain matin.
— D’accord. Bon courage.
Ils se séparèrent et Julie se dirigea vers le centre commercial.
Chapitre 3
Le téléphone sonna. Le commissaire Cervin décrocha.
— Cervin, j’écoute.
— Bonjour, commissaire, monsieur Caron à l’appareil. Je suis directeur financier à la Banque de l’Océan. Je vous appelle au sujet de l’homme qui s’est fait tuer hier. Je le connaissais, il travaillait dans mon service. Il s’appelait Christian Leroux.
— Merci, monsieur Caron, dit Cervin. Peut-on se voir ? Dans un quart d’heure ?
— D’accord, je vous attends.
Le commissaire raccrocha et appela ses adjoints, les lieutenants Laurent et Moretti.
— On va à la banque. La victime travaillait là-bas.
Lorsqu’ils arrivèrent au pied de la tour, il y avait une certaine effervescence dans le hall. C’était la pause méridienne et le personnel savait maintenant qui avait été tué.
— C’est fou… C’est bien lui…
— Mais qui a pu faire cela ?
Après avoir obtenu de l’hôtesse d’accueil l’étage du service financier, il se dirigea vers les ascenseurs et s’arrêta au vint-et-unième. Ils passèrent devant le bureau de Stéphane et arrivèrent près de celui de la secrétaire qui les invita à entrer chez le directeur.
— Bonjour, messieurs, asseyez-vous. Désirez-vous quelque chose ? Un café ?
— D’accord pour le café, dit le commissaire.
La secrétaire sortit du bureau et revint avec un plateau. Ensuite, elle s’éclipsa pour aller retrouver son collègue et ami.
— Stéphane ?
— Oui ?
— La police est dans le bureau de Caron.
— OK, préviens-moi quand ils auront terminé.
Voyant la mine interrogative de sa collègue, il ajouta :
— J’ai juste quelque chose à demander au patron.
Cervin regardait le directeur. Il semblait relativement calme, au moins autant qu’on pouvait l’être dans ces circonstances. Il devait avoir la quarantaine, était assez grand et mince et paraissait sportif. Cervin passa aux choses sérieuses.
— Vous m’avez précisé tout à l’heure que vous connaissiez la victime, monsieur Leroux. Savez-vous s’il avait des ennemis ?
— Non, je ne pense pas. Mais il n’était qu’un employé. Je ne le connaissais pas intimement. L’un de mes collaborateurs était proche de lui.
— Pourriez-vous l’appeler, pour que nous puissions lui poser quelques questions ?
— Oui, bien sûr.
Le directeur demanda à Stéphane de venir. Celui-ci entra cinq minutes plus tard.
— Quelles étaient vos relations professionnelles et personnelles avec M. Leroux ?
— J’ai fait plusieurs stages avec lui, sur les systèmes financiers et les relations avec l’étranger. Christian était assez réservé et avait une vie ordinaire, sans histoires. Mais, peut-être cachait-il quelque chose, je l’ignore.
Cervin se tourna vers Caron.
— Je vous remercie messieurs. Monsieur Caron, pouvez-vous me donner l’adresse de monsieur Leroux ?
Le directeur appela sa secrétaire qui revint avec l’adresse du disparu. Le commissaire et ses lieutenants quittèrent la tour et se rendirent aussitôt au domicile de la victime.