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L’histoire se déroule dans une vieille bâtisse située dans la campagne, éloignée de tout. Elle fut un ancien bagne, puis une prison avant de devenir un couvent avec ses miradors et ses murs sinistres ; avec ses sœurs cloîtrées ; son jardinier et l’abbé, les seuls hommes. Dans ce huis clos surviennent un meurtre et une disparition inquiétante. Les religieuses font appel aux enquêteurs très connus Harry et Luc. Tout le monde est suspect mais la possibilité d’une intrusion extérieure n’est pas exclue. Le suspense reste jusqu’au bout. Qui, du duo Harry et Luc ou vous, trouvera en premier le ou les coupables ?
À PROPOS DE L'AUTEURE
Amoureuse des livres, Marie-Christine Dimanche a toujours pris beaucoup de plaisir à inventer des histoires. Inspirée par un fait divers, elle propose aux lecteurs Meurtres au couvent, un roman dont l’intrigue surprendra plus d’un.
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Seitenzahl: 92
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Marie-Christine Dimanche
Meurtres au couvent
Roman
© Lys Bleu Éditions – Marie-Christine Dimanche
ISBN : 979-10-377-5703-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
I
« Suzanne. Veuillez m’appeler Luc, j’aurais besoin de lui parler d’une affaire de meurtre, et de disparition, au Carmel, sur la colline des suppliciés, à une heure d’ici. »
L’inspecteur Harry, la cinquantaine, célibataire, gras et bedonnant. À peine un mètre soixante, chauve, de petits yeux en boutons de bottine, des lunettes en écaille, le costume strict gris. Il vient de parler à sa secrétaire, mademoiselle Suzanne, la cinquantaine également, fidèle à la « maison » depuis vingt ans.
La vieille fille, plus souvent au bureau que chez elle, brune, chignon classique, tailleur strict de couleur sombre, petites lunettes rondes. Pas mal de sa personne, mince, de grands yeux bleus. Elle tape au clavier de sa machine les dossiers des affaires criminelles dont s’occupe Harry, son patron. Elle répond également au téléphone.
Luc, la quarantaine, le bras droit du patron, le suit dans tous ses déplacements, et l’aide dans ses enquêtes. Un beau brun ténébreux, aux yeux noirs, souvent habillé de pantalons de velours à grosses côtes, de pulls shetland, et d’un blouson. Il est marié à Jeannine, la fille de Harry.
Luc est en train de travailler un dossier dans son petit bureau exigu, avec, pour seul ameublement, une table en vieux bois, remplie de dossiers, une petite lampe branlante, une armoire du même bois que la table. C’est tout ce que peut contenir la petite pièce peinte en beige. Dire que quand Luc est coincé toute la journée dans ce petit endroit éclairé d’une seule fenêtre il est fou de joie quand le patron lui annonce une nouvelle enquête est un euphémisme. C’est ce qu’il attend généralement depuis des semaines, aller loin du bureau pour une affaire criminelle.
Mademoiselle Suzanne venant de l’appeler, il traverse donc tout guilleret l’entrée où elle travaille.
« Salut ma belle, toujours aussi sexy ? »
Elle le regarde d’un œil amusé. Il entre chez le patron, qui se trouve aussi être son beau-père ! Celui-ci est dans une pièce un peu plus grande, avec deux fenêtres. Un grand bureau en bois rustique, rempli de dossiers, une lampe, trois fauteuils de velours vert foncé, dont l’un où se trouve Harry. Les deux autres sont placés face au bureau pour les visiteurs. Un grand tapis bordeaux en laine se trouve dessous l’ensemble. Sur les murs, tapissés de papier vert clair, des cadres avec, à l’intérieur, des coupures de journaux relatant les affaires criminelles élucidées par leurs soins.
« Ah ! Te voilà ! Il y a quelque chose pour nous. On vient de me téléphoner, j’ai pris l’affaire. On part en fin de matinée. Demande à Jeannine de te préparer une valise, pour quelques jours. »
« Enfin ! C’est où ? Voilà un travail loin de mon bureau qui sent le renfermé. J’espère que c’est un club au bord de la mer ? »
« Non, Luc. C’est un couvent… Le Carmel où se trouvent les nonnes, sur la colline des suppliciés. C’est une vraie prison, et nous en avons certainement pour un moment. Il y a un meurtre, et une disparition. Désolé. »
II
La voiture, une traction avant Citroën noire, arrive enfin en haut d’une petite route sinueuse, entourée de ravins. Le couvent était un bagne, il y a quelques années, après la guerre. De l’extérieur, il n’a pas changé. Une grande bâtisse avec des fenêtres fermées par de gros barreaux de fer. Une très grande porte en ferraille, avec, au milieu, un judas. Les seuls vestiges qui témoignent que cet endroit était un bagne sont les miradors aux coins de cette grande bâtisse. L’inspecteur Harry sonne. Le timbre de la sonnette fait penser à un son de clochette. Luc a tout loisir, avant que quelqu’un ne vienne ouvrir, de regarder ce paysage bien sinistre. « Si l’intérieur est aussi triste. »
Ses sombres pensées sont dérangées par un petit bruit venant du judas. Quelqu’un est en train de les regarder certainement. Une petite voix se fait entendre tout à coup.
« Messieurs, s’il vous plaît. Vous désirez ? »
« Nous sommes les inspecteurs Harry et Masclou. Vous nous attendiez, ma sœur. »
Tout en parlant, ils tendirent leur carte de police.
« Oh. Veuillez m’excuser messieurs, je pensais que vous n’alliez arriver que demain, et, avec ce qu’il se passe ici, nous avons un peu peur. »
Une lourde clef tourne dans la serrure, et la porte massive s’ouvre enfin sur une petite sœur, toute menue, qui arrive à peine à la ceinture de l’inspecteur Harry. Elle a peut-être dans les 70 ans. Les quelques cheveux qui dépassent du voile sont blancs. Ses yeux sont très bleus, et cachés par des lunettes pour la myopie. Ce qui frappe les policiers, c’est d’abord son air affolé.
« Sœur Marie-Thérèse, doyenne du couvent. »
« Nous sommes enchantés, sœur Marie-Thérèse. »
« Je vais vous conduire à la mère supérieure, sœur Dorothée. Elle vous expliquera. »
Elle les fait traverser un jardin de fleurs, de toutes les couleurs, sur des pelouses bien vertes, bien tondues, à l’anglaise. Il y a aussi de petites tonnelles, trois bancs sous de grands marronniers ombragés. Une allée partant de la lourde porte d’entrée traverse le jardin, qui fait tout le tour du couvent. Sœur Marie-Thérèse fait entrer, par une porte vitrée, les deux hommes, dans un grand corridor au carrelage rouge, avec, sur un mur, un crucifix. Luc se met à frissonner, il fait froid et humide. Elle frappe à une petite porte en bois. Une voix répond :
« Oui, entrez. »
Quand elle ouvre la porte, on voit tout d’abord une sœur, assise derrière une table en bois. Elle ne paraît pas très grande, elle non plus, des cheveux bruns, des yeux sombres derrière des lunettes en métal, qui ne sont pas de la toute dernière mode. La pièce est meublée sobrement : deux chaises en bois, une petite bibliothèque. Sur le sol, ce même carrelage rouge, au mur, un crucifix et des tableaux représentant la vie du Christ. Une voix assez sèche coupe court à leurs observations.
« Messieurs. Sœur Dorothée. Je vais aller vous montrer le corps. Nous n’avons touché à rien. Il y a également la disparition d’une jeune novice. »
La sœur précède les deux hommes jusqu’à une grande bibliothèque. Tout autour de la pièce, de grandes armoires vitrées, rustiques, avec, sur les étagères, de vieux livres, et quelques-uns plus récents. Au milieu de la pièce se trouvent un grand tapis, et un grand canapé usé, avec deux petits fauteuils de chaque côté, dans un état moyen.
« Comme vous pouvez le constater, il s’agit de notre bibliothèque. C’est ici que les mères supérieures viennent se retirer pour lire la Bible ou les bréviaires. Elles viennent ici le soir, bien souvent, avant de se coucher, et c’est ce matin, à 9 h, quand sœur Timothée est venue ouvrir les volets de la pièce, qu’elle a trouvé le corps. »
C’est à cet instant que, suivant le regard de la mère supérieure, les deux inspecteurs voient enfin le cadavre. Ils n’avaient pas remarqué deux pieds dépassant de derrière le canapé. La morte était cachée derrière.
« Nous n’avons touché à rien. Nous attendons d’un instant à l’autre le médecin, l’ambulance, et vos collègues qui viennent pour les empreintes et les indices. Ils attendaient que vous soyez là. »
« Oui. Leurs découvertes peuvent nous apporter beaucoup de choses pour notre enquête, l’heure du crime par exemple. »
Les deux hommes s’approchèrent du corps. Quand on regarde le visage de la morte, ce qui frappe le plus, c’est son air horrifié. À l’expression des traits du visage, avec la bouche semi-ouverte, on devine que, lorsqu’elle a vu son assassin, elle fut très surprise. Ses lèvres et ses ongles exsangues montrent que la victime a dû perdre beaucoup de sang. D’ailleurs, la robe de la pauvre sœur en est imbibée, et une large tâche a rougi le tapis. Le corps a été à moitié dissimulé avec ce dernier. L’arme du crime, un gros poignard, est plantée en plein cœur.
« Vous me parliez d’une disparition également, ma sœur ? »
« Oui. Mathilde, une jeune novice. La dernière fois que nous l’avons vue, c’était hier soir, vers 20 h. Elle partait de la bibliothèque. »
« Je suis désolé de vous dire cela, ma sœur, mais elle devient la principale suspecte. Toutes les sœurs sont suspectes, car, à part elles, dans ce couvent… »
L’air courroucé, la nonne se signa.
« Mais il y a aussi le jardinier, Fernand. Ça fait 30 ans qu’il est là. Il était déjà là à l’époque du bagne. Il y a aussi l’abbé, le père Jacob qui fait la messe tous les soirs à 19 h. »
« J’aimerais interroger tout le monde. Et de l’extérieur, il n’y a personne qui vient ? »
« Non. Pour les livraisons, c’est la sœur Tourière qui est logée dans une petite pièce près de la porte d’entrée. C’est une petite conciergerie. Quelques fois, c’est le jardinier qui descend au village avec le petit bus. Maintenant, si vous voulez, je vais vous montrer votre chambre. Vous prendrez la mienne, moi je partagerai celle de sœur Dominique, puis vous reviendrez voir le médecin. »
« Non ma sœur, dit Luc. Si cela ne vous dérange pas, nous allons l’attendre ici. Nous voudrions entendre ce qu’il a à dire. Il va arriver d’un instant à l’autre. D’ailleurs, le voilà. »
III
« Docteur Le Moine. Inspecteur Harry et votre second, je présume ? Où se trouve le corps ? Vous n’avez touché à rien, j’espère ? »
Le petit homme chauve se pencha au-dessus du cadavre, en posant sa sacoche à côté de lui. Il l’examine. Pendant ce temps, l’homme qui est là pour les empreintes, prend des photos des lieux, et essaye de trouver le moindre indice, avec les deux inspecteurs. Puis, délicatement, ils enlèvent le poignard de la poitrine de la victime, en prenant un mouchoir, pour ne pas mettre leurs empreintes. Ils mettent l’arme dans un petit sac. Puis le corps est emmené.