Monsieur Sauvage - Eléonore Leïla Brousse - E-Book

Monsieur Sauvage E-Book

Eléonore Leïla Brousse

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Beschreibung

Mélodie, Harmonie et Amadeus sont trois orphelins qui avaient perdu l’espoir d’être adoptés ensemble, et ce, jusqu’à l’arrivée de Monsieur Sauvage. Qui est donc cet homme élégant et charmant ? Quel intérêt a-t-il pour ces enfants ? Commence alors leur nouvelle vie dans un décor aussi sublime qu’inquiétant.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Eléonore Leïla Brousse est une chanteuse qui a toujours aimé jouer avec les mots. Dès son plus jeune âge, elle se passionne pour la lecture avec un attrait particulier pour les contes et les récits fantastiques. C’est donc tout naturellement qu’elle élabore Monsieur Sauvage.

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Seitenzahl: 81

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Eléonore Leïla Brousse

Monsieur Sauvage

Roman

© Lys Bleu Éditions – Eléonore Leïla Brousse

ISBN : 979-10-377-5189-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Les orphelins

Mélodie, Harmonie et Amadeus avaient perdu leurs parents dans un accident de cuisine assez incongru, un matin de juin. En effet, alors qu’ils cuisinaient le petit-déjeuner pour leurs petites têtes blondes, comme ils le faisaient tous les matins, le four contenant les délicieux petits pains dont eux seuls avaient le secret avait explosé, sans aucune raison. Le bruit tonitruant et sinistre avait bien sûr réveillé les deux sœurs et leur petit frère qui n’avaient eu d’autre choix que de se précipiter dehors pour ne pas finir calcinés.

C’est ainsi que les deux jumelles de neuf ans et leur frère de quatre ans s’étaient retrouvés seuls et orphelins.

Nul n’est besoin de préciser qu’à ce stade-là de l’histoire, les petits, traumatisés, s’étaient laissé guider par les adultes qui les avaient fait passer de foyer en foyer sans que cela n’aboutisse vraiment à quoi que ce soit. Il y avait bien eu une recherche pour une éventuelle famille lointaine, mais il semblait qu’en dehors de leurs parents, aucune autre famille n’existait.

Personne ne voulait adopter trois enfants à la fois, mais le lien qui unissait ces trois-là semblait résister à tout, même au monde des adultes.

Chaque fois qu’un enfant était adopté par une famille, il y restait quelques mois, parfois même cela se passait plutôt bien, mais il finissait toujours par revenir à l’orphelinat auprès de sa fratrie.

Trop malheureux dans le cas d’Amadeus qui finissait par se laisser aller à la morosité. On aurait dit que sa tristesse était un puits sans fond, à tel point que les familles d’accueil finissaient par le ramener.

Dans le cas des jumelles, c’était plutôt la guerre des nerfs. Elles poussaient toutes les familles d’accueil à bout, même les plus tolérantes et patientes.

Au bout d’un certain temps, l’administration de l’orphelinat n’essaya même plus de les placer, consciente que l’on ne pourrait jamais les séparer et qu’il serait bien trop dur de leur trouver une famille pour tous les trois.

Quelques années passèrent. Ce qui, cela va sans dire, sembla être une éternité pour les enfants. Mélodie et Harmonie avaient aujourd’hui douze ans, ce qui selon les éducateurs et les assistantes sociales commençait à être trop vieux pour encore s’imaginer accueillies dans une nouvelle famille. Amadeus, quant à lui, avait sept ans et encore la possibilité d’être adopté, toujours selon les adultes qui l’entouraient et qui déploraient son acharnement à vouloir rester avec ses sœurs.

Par une fin d’après-midi caniculaire, alors que le soleil se couchait, laissant derrière lui les vapeurs vibrantes de chaleur qui émanaient du goudron, un homme, entre 50 et 60 ans à la peau tannée par les années, se présenta à l’orphelinat de Sainte Eugénie où se trouvaient nos trois petits héros.

Il disait se sentir vieillir et souhaitait porter secours à des orphelins en besoin de famille dans l’optique de les élever comme sa propre chair et d’en faire ses dignes héritiers. Tous les enfants étaient venus dans la cour pour observer ce monsieur à l’air sévère mais aux yeux étincelants et vifs. Lequel de ces enfants n’aurait pas rêvé repartir avec ce grand monsieur, loin de ce lieu sordide ?

Et bien pas tous car dans le fond de la cour étaient assis Mélodie et Harmonie, Amadeus serré contre elles. Le regard du monsieur se tourna vers l’arbre sous lequel ils étaient assis. Il soutint le regard vibrant et provocateur de Mélodie, sourit et se tourna de nouveau vers la directrice de l’orphelinat.

Il était l’heure d’aller se coucher pour les enfants et dans le dortoir régnait une excitation inhérente aux soirées d’été où la fatigue et l’engourdissement liés à la chaleur faisaient ressortir la violence et la mauvaise humeur des enfants déjà tendus d’ordinaire. Les éducateurs essayaient de calmer les enfants et de les faire taire, en criant et menaçant comme à leur habitude. Le silence se fit quand la directrice entra dans le dortoir. Elle ne venait pratiquement jamais voir les enfants, encore moins dans le dortoir, et sa présence suffisait à glacer le sang des enfants, même par une soirée aussi chaude. Elle s’avança entre les rangées de lits et s’arrêta vers les trois du fond, ceux des trois orphelins depuis longtemps mis à l’écart. Elle leur dit : « demain, vous préparerez vos affaires, monsieur Sauvage viendra vous chercher en fin de matinée » puis s’en retourna, sans un regard pour les autres enfants.

Le lendemain matin, les deux sœurs et leur petit frère emballèrent le peu d’affaires qu’ils avaient, c’est-à-dire deux tenues et un pyjama chacun et un ours en peluche pour Amadeus, et attendirent assis sur leur lit qu’on vienne les chercher. Les enfants qui allaient être placés n’avaient pas le droit de dire au revoir aux autres enfants. Ils devaient attendre seuls, et sans un bruit s’ils étaient plusieurs, dans le dortoir, jusqu’à l’arrivée de leur nouvelle famille.

Un peu avant midi, la directrice en personne vint chercher la fratrie. Elle leur ordonna de ne pas « tout foutre en l’air » encore une fois, de bien se comporter et d’obéir aux exigences de leur nouveau père d’accueil.

« Voilà qui n’augure rien de bon », chuchota Mélodie.

« C’est certain », chuchota Harmonie en serrant plus fort la main de son petit frère.

Il était là, habillé d’un costume gris élégant, il sourit en les voyant entrer.

« Pourquoi nous ? » demanda aussitôt Mélodie.

La directrice la fusilla du regard. Si elle avait pu les frapper sur le champ avec la canne, comme elle avait l’habitude de le faire, elle n’aurait pas hésité une seule seconde.

« Vous ne m’avez pas l’air d’être des enfants ordinaires », répondit monsieur Sauvage.

Cela fit rire Amadeus, ce qui détendit les deux sœurs.

« Monsieur Sauvage, je vous les confie. Je vous aurai prévenu, ce sont des enfants irrécupérables. Bonne chance ! Quant à vous, j’espère bien ne plus jamais vous revoir ».

« Merci madame la directrice. Allons-y maintenant si vous le voulez bien ».

Les enfants suivirent monsieur Sauvage, traversèrent la cour, passèrent le portail et virent la voiture étincelante qui les attendait.

« Elle vous plaît ? Montez », dit-il avec un sourire en coin.

Le trajet se fit dans le silence. Mais pas un silence pesant, un silence paisible.

Le manoir

Ils arrivèrent en début de soirée, le soleil était déjà bien bas, dans une immense propriété au portail en fer forgé imposant. Elle semblait être entourée de grands murs en pierre, même si on ne pouvait pas dire s’ils faisaient vraiment le tour du domaine, tant celui-ci était grand.

Après avoir suivi un chemin à travers des sous-bois pendant dix bonnes minutes, en voiture, ils aperçurent enfin la maison. Ce n’était d’ailleurs pas une maison mais un gigantesque manoir. Le bâtiment était en pierres grises et le toit semblait être fait de tuiles en ardoises presque noires. Il y avait, semblait-il, deux niveaux, et sur la gauche une petite tour avec un étage en plus.

« Je sais que le bâtiment semble un peu défraîchi et peut-être même sinistre mais vous verrez, l’intérieur est beaucoup plus accueillant. Vous aurez chacun une chambre, sauf si dans un premier temps vous préférez dormir ensemble. Il y a quatre chambres à l’étage, une salle de jeux et deux salles de bain. La chambre au fond du couloir droit qui se trouve dans la tour ainsi que la salle de bain attenante sont à moi. Vous pourrez disposer du reste. En bas à droite se trouve la salle à manger et derrière, les cuisines. À gauche, le petit salon, et la porte à côté, mon bureau. Je vous prierai de rester en dehors de celui-ci ».

« Et qu’est-ce qu’il y a derrière le petit salon à la base de la tour ? » demanda Amadeus avec une lueur d’excitation dans les yeux.

« J’ai bien peur de vous décevoir mon garçon, mais il n’y a rien. L’accès a été clos par le mur du petit salon, il y a bien longtemps et de toute façon, ce ne devait être qu’une pièce vide avec des escaliers, je suppose ».

La voiture s’arrêta devant la grande porte bleue, le chauffeur descendit et leur ouvrit. Devant la porte se trouvait un vieux monsieur en costume, une dame à peine plus jeune dans une robe grise avec un tablier blanc immaculé, à l’air très strict, et un monsieur souriant en salopette verte.

« Les enfants, je vous présente monsieur Komodo notre majordome, il s’occupera de vous avec madame Puma qui est notre cuisinière et qui tient la maison. Monsieur Léo, quant à lui, est notre jardinier et homme à tout faire, je vous demanderai de le laisser accomplir ses tâches sans trop le déranger. Bon, entrons, si vous le voulez bien ».