Muséologie - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Muséologie E-Book

Encyclopaedia Universalis

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La Muséologie, science qui s'applique à tout ce qui concerne les musées, leur histoire, leur mission et leur organisation, est née au XVIIIe siècle. Le plus ancien traité relatif à ce domaine date de 1727.

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341004275

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

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Muséologie

Introduction

La muséologie, science qui s’applique à tout ce qui concerne les musées, leur histoire, leur mission et leur organisation, est née au XVIIIe siècle. Le plus ancien traité relatif à ce domaine date de 1727. Dû à un marchand de Hambourg, Caspar F. Neickel, il donnait aux amateurs des conseils sur le choix des locaux les plus aptes à recueillir les objets de collection – aussi bien ceux provenant de la nature que les produits des sciences et de l’art –, sur la meilleure manière de les classer et de les conserver. Rédigé en latin, ce traité porte le nom de Museographia. La forme française « muséographie » a été en usage au XXe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Après celle-ci, dans un esprit d’unification, la France a adopté la forme « muséologie », correspondant à celle qui était employée dans les pays anglo-saxons.

Préparée par des recherches méthodiques au XVIIIe siècle, la muséologie a connu un brusque essor après la Révolution française. Au XIXe siècle, c’est surtout en Allemagne que l’on a étudié d’une façon rationnelle les problèmes posés par la situation des musées dans la société et par leur organisation. Au XXe siècle, le progrès des recherches muséologiques est dû au concours des différentes nations d’Occident, et notamment des pays anglo-saxons. L’utilité d’une organisation des musées sur le plan international est apparue après la Première Guerre mondiale, et en 1926, sur la proposition de l’historien d’art français Henri Focillon, fut créé l’Office international des musées, organe de la Société des nations, qui avait son siège à Paris. L’Office fut remplacé en 1947 par l’International Council of Museums (I.C.O.M.), créé sous l’égide de l’U.N.E.S.C.O. par M. Hamlin, directeur du musée des sciences de Buffalo (États-Unis). Cette institution, qui comporte des comités nationaux et qui organise des réunions internationales, a également son siège à Paris ; son organe d’expression est la revue Museum. Des cours de muséologie sont donnés, généralement dans des universités, mais sans véritable continuité, tandis que l’enseignement de cette discipline dans le cadre de l’École du Louvre a depuis 1941 un caractère permanent.

La muséologie comprend deux grandes sections qui, il faut le signaler, sont en opposition : la conservation et l’exploitation. Quant à l’historique des musées, il en est l’indispensable introduction.

1. Les musées

• Trésors et collections

Le goût de la collection est sans doute fort ancien : à l’âge paléolithique déjà, l’homme rassemblait des séries de coquillages, de cailloux, d’os d’animaux qui pouvaient servir d’ornements vestimentaires et qui constituèrent les premiers « trésors ». Mais cette activité fut tout d’abord due à la préoccupation de la vie dans l’au-delà ; ainsi, les Égyptiens formaient d’immenses dépôts d’objets, souvent réalisés en matériaux de luxe, qui sont de véritables musées funéraires. Dans l’Antiquité classique, des objets précieux provenant de donations et d’ex-voto furent rassemblés auprès des temples, et, dès le IVe siècle avant J.-C., ces trésors étaient ouverts aux visiteurs, d’abord les pèlerins et bientôt les touristes. À l’époque hellénistique, les princes de l’Orient grec réunissent non seulement des ouvrages dont ils constituent des bibliothèques considérables, mais des chefs-d’œuvre de la sculpture ou de la peinture grecques, dont certains remontaient à l’époque archaïque. On a retrouvé à Pergame des éléments de la collection de sculpture formée au IIe siècle par les Attale. Dès ce moment, les marchands ou courtiers facilitèrent les échanges d’œuvres d’art.

Avec les Romains apparaît une nouvelle source de la collection : le butin des armées victorieuses ou des gouverneurs de provinces conquises. Les pillages de Sylla en Grèce, ceux de Verres en Sicile sont restés célèbres. Bientôt les Romains se montrent avides de curiosités de la nature, ou des œuvres de l’art grec, achetant ou faisant faire, à défaut d’originaux, des copies des chefs-d’œuvre de la sculpture ou de la peinture. Tout les intéresse : camées, objets d’écaille, vases en pierres dures, tissus orientaux, mosaïques précieuses, pierres fines, objets d’ambre et bois précieux. Les premières préoccupations « muséologiques » se traduisent, à l’époque classique, par les mesures de conservation prises pour protéger les statues chryséléphantines des temples contre les rigueurs du climat, et, plus tard, par les prescriptions données par Vitruve, architecte du temps d’Auguste, pour la construction des pinacothèques, qui doivent être orientées vers le nord, cette situation lui paraissant plus favorable à la préservation des couleurs. Les Romains n’ont pas créé d’institutions publiques qui auraient rempli le rôle de musée, mais les trésors des temples et les collections rassemblées par des bienfaiteurs dans les thermes et sous les portiques, où se déroulait une partie de la vie antique, constituaient de véritables musées publics. Cette origine privée des collections publiques est un trait qui apparente les musées du monde romain à ceux des États-Unis d’aujourd’hui. Cependant, sous l’Empire, on se préoccupe de recruter un personnel spécialisé, les aeditui, chargé de la garde de ces collections.

La Chine des Han (206 av.-220 apr. J.-C.), où les empereurs entreprirent des fouilles pour retrouver les bronzes rituels archaïques des époques Shang et Zhou, avait déjà montré pour l’amateurisme un goût qui prit un caractère particulièrement raffiné sous les Song ; il se perpétua jusqu’à l’époque moderne à la cour de l’empereur, tandis qu’en Occident il ne survécut pas à la chute du monde antique.

Pendant le haut Moyen Âge occidental, les rassemblements d’objets précieux se feront dans les trésors des églises, où seront conservées notamment les œuvres byzantines et orientales et, à partir du XIVe siècle, dans les trésors princiers. C’est l’Italie de la Renaissance qui, recherchant les témoignages de l’art antique, créera la notion moderne de musée, où les objets exposés prennent une valeur d’exemple pour les artistes et les humanistes. Le mot « musée », en son sens actuel, apparaît dans la seconde moitié du XVe siècle à propos des collections des Médicis, car, dans l’Antiquité, le mot grec mouseion, ou le mot latin museum, quand ils ne concernaient pas un temple ou un lieu consacré aux Muses, désignaient, comme le Mouseion d’Alexandrie, une sorte d’université ou de collège de savants, et chez les particuliers un lieu réservé aux entretiens philosophiques.

L’élargissement du champ des connaissances humaines, dû au culte des hommes illustres et aux découvertes multiples qui s’accomplirent au XVIe siècle (celles de l’art et des lettres antiques, des sciences, des civilisations étrangères à l’Occident), allait stimuler la création de musées de toutes sortes : musées d’histoire, d’art, d’histoire naturelle, musées de sciences. En Allemagne, le terme Wunderkammer désigne une collection de curiosités de la nature et le terme Kunstkammer une collection artistique. En France, on dit un « cabinet », « cabinet de raretés », quand il s’agit d’objets insolites fournis par la nature ou d’objets précieux. Ce mot prendra au XVIIe siècle une valeur internationale. Le terme « curieux », employé pour désigner un amateur, apparaît au XVIe