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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis
Lorsque paraît
Nadja en mai 1928, André Breton (1896-1966) est une des figures les plus reconnues de l’avant-garde poétique en France.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Nadja d'André Breton
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 30
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852291874
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Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Nadja, André Breton (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Lorsque paraît Nadja en mai 1928, André Breton (1896-1966) est une des figures les plus reconnues de l’avant-garde poétique en France. Depuis 1924, la biographie du poète et théoricien du surréalisme en est venue à se confondre, pratiquement, avec le surréalisme même. D’où une condition dès sa parution particulière, faite à cette œuvre inassignable et déroutante : le manifeste qu’elle paraît constituer a parfois occulté son autonomie de lecture, et beaucoup s’en sont tenus, dès la parution, aux deux énoncés qui ouvrent et ferment le volume : « Qui suis-je ? » et « La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas ».
Le plan de Nadja est clair, et suit avec détermination une conduite sans cesse commentée de procès-verbal : un préambule naît de l’interrogation initiale (Qui suis-je ?). Puis, par des séquences de « glissades » et de « précipices », à travers Hugo, Flaubert, Eluard, ou les peintres Courbet et Chirico, des épisodes anciens sont évoqués, avant que le « point de départ » véritable soit indiqué, dans le récit (hôtel des Grands-Hommes) ou dans sa rédaction (au manoir d’Ango, près de Varengeville-sur-Mer)... Suit l’histoire de Nadja, d’abord journal des rencontres, depuis octobre 1926, avec une « créature toujours inspirée et inspirante », perdue et prostituée et cependant médium triomphante comme la Monelle de Marcel Schwob (Le Livre de Monelle, 1895). À l’appui sont fournis documents, éléments de conversations, fragments de lettres, dessins, photographies de ses yeux de « fougère », comme une justification du nom que Nadja s’est choisi et une garantie de renonciation au mythe de la fiction. La déception arrive, puis la séparation : « On est venu, il y a quelques mois, m’apprendre que Nadja était folle. À la suite d’excentricités auxquelles elle s’était, paraît-il, livrée dans les couloirs de son hôtel, elle avait dû être internée à l’asile de Vaucluse. » À la question douloureuse de la responsabilité collective, sociale, personnelle de cet internement, le récit précis des étapes de la séparation entre la fin août et la fin décembre apporte un contrepoint qui ne peut que souligner la proximité extrême du modèle nervalien, avant que le livre ne s’achève sur un épilogue qui met en lumière l’articulation de la vie et de l’écriture. Ruptures, ellipses, amorces, lignes de points, italiques et confrontations de l’image et du texte ne font que renforcer, d’un bout à l’autre du livre, le trouble dont il est le lieu privilégié.
Nadja n’est donc pas seulement le titre d’un livre, où il est question de la rencontre, des puissances du hasard et de la coïncidence, où la vie est en cause. Nadja