Notes sur la vie et les ecrits d'Euloge Schneider -  - E-Book

Notes sur la vie et les ecrits d'Euloge Schneider E-Book

0,0

Beschreibung

Fast 70 Jahre nach dem Tod des Eulogius Schneider stellt der Straßburger Drucker und Historiker Friedrich Karl Heitz Daten und Texte aus dem Leben des Revolutionärs zusammen, der von 1791 bis 1793 im Elsass gelebt und sich den Idealen der Französischen Revolution verschrieben hat. Heitz will damit die Grundlage für eine Biographie Schneiders schaffen, der mit 31 Todesurteilen die Monate der Schreckensherrschaft im Elsass geprägt hat. Er benutzt dazu neben den bekannten Drucken Artikel des Argos, der Zeitschrift Schneiders, und bis dato unveröffentlichte Dokumente.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 340

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Inhalt

[

Einleitung 2023]

Avant-Propos [1862]

Notes biographiques sur Euloge Schneider.

Écrits publiés en Allemagne depuis 1785 à 1790

Écrits publiés en France depuis 1791 à 1794

Pièces et Lettres diverses relatives a l’Arrestation et la Condemnation de E. Schneider

Table.

Errata.

Ouvrages du même auteur:

[

Anhang]

Abbildungen

Vita Eulogii

1793 Sep 29 « Décret qui fixe le maximum … »

1793 Nov 05 Todesurteil in Straßburg

1793 Gerichtsurteile

Literaturverzeichnis

Index

« Soyez raisonnables, et vous serez heureux! »

(Eulogius Schneider am 17.11.1793)

NOTES | sur la vie et les écrits | D’EULOGE SCHNEIDER, | accusateur public du Département du Bas-Rhin, | publiées par F. C. Heitz, Bibliothécaire-Archiviste de la Société des Sciences, Agriculture et Arts du Département du Bas-Rhin et de la Société pour la Conservation des Monuments historiques de l’Alsace. | Strasbourg, | Frédéric-Charles Heitz, Imprimeur-Libraire, Rue de l’Outre, 5. | 1862.

[Einleitung 2023]

Fast 70 Jahre nach dem Tod des Eulogius Schneider stellt der Straßburger Drucker und Historiker Frédéric-Charles (oder Friedrich Karl) Heitz Daten und Texte aus dem Leben des Revolutionärs zusammen, der von 1791 bis 1793 im Elsass gelebt und sich den Idealen der Französischen Revolution verschrieben hat. Heitz will damit die Grundlage für eine Biographie Schneiders schaffen, der mit 31 Todesurteilen die Monate der Schreckensherrschaft („terreur“) im Elsass geprägt hat. Er benutzt dazu neben den bekannten Drucken Artikel des Argos1, der Zeitschrift Schneiders, und bis dato unveröffentlichte Dokumente.

Wer in diesen ungewissen Zeiten 1793 die falsche politische Position einnahm, riskierte Kopf und Kragen. Dass Schneider nicht unumstritten war, zeigen die Eingaben der 8. und der 6. Section vom 12. Mai und 4. Juni 1793 (Seite 91 ff). Oder kam Schneider den sog. Volksrepräsentanten Saint-Just und Lebas in die Quere ? Das ist auch heute letzten Endes nicht ersichtlich. War er den beiden, die auch nicht gerade zimperlich waren, ein zu radikaler Sansculotte? Dass sie – und Robespierre und andere – nur vier Monate später selbst auf das Blutgerüst steigen mussten, beweist die chaotische Situation im Sommer 1794, der dann die Franzosen doch überdrüssig wurden.

Mehrfach wurde Schneider beschuldigt, österreichischer (siehe S. 191) Spion zu sein; als „Priester“ und „Ausländer“ wurden er und andere beschimpft. Sie, die als Sympathisanten der Revolution zahlreich von jenseits des Rheins ins Elsaß gekommen waren, wurden im Laufe des Jahres 1793 mehr und mehr als Unruhestifter2, ja sogar als Verräter angesehen. Raub und Unterschlagung sind weitere Anklagepunkte – neben dem Vorwurf, unanständig(« indecente et triomphale » siehe S. 193) nach Straßburg hineingefahren zu sein.

Nicht zuletzt dank der Arbeiten Betzingers (siehe Seite 261 ff) hat sich die Forschung Schneiders angenommen und sich um Sachlichkeit bei seiner Beurteilung bemüht.

1 (Schneider E. , Argos, oder der Mann mit hundert Augen, 1792)

2 [Schneider wehrt sich gegen den Vorwurf « de souffler la discorde »: Seite 121.]

Avant-Propos [1862]

Encouragé par le bienveillant accueil qu’ont rencontré nos précédentes publications, nous osons offrir à ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre cité un nouveau travail, relatif cette fois-ci à l’époque révolutionnaire.

Fidèle au rôle que nous nous étions déjà précédemment tracé, ce n’est pas une histoire que nous avons entrepris de composer. En réunissant les notices qui vont suivre sur la vie et les écrits de Schneider, nous n’avons eu d’autre prétention que celle de fournir des matériaux utiles à un futur biographe de l’homme dont le nom personnifie en quelque sorte le règne de la Terreur à Strasbourg.

A l’indication soit des ouvrages publiés par Schneider, soit des articles de sa main insérés dans son journal, nous avons <iv> pu joindre un certain nombre de lettres inédites, écrites après son arrestation et dont les autographes se trouvent dans notre collection. On peut à juste titre regarder également comme inédite la lettre qu’il adressa de sa prison à Robespierre. Quoique livrée à l’impression par les soins d’un ami, cette lettre ne fut pas répandue, les ennemis de Schneider en ayant arrêté la publication.

Juin 1862.

Notes biographiques sur Euloge Schneider.

Jean-George Schneider, naquit le 20 octobre 1756, à Wipfeld, petit village à 6 lieues de Hirtzfeld, en Franconie, de parents cultivateurs, peu fortunés.

Tout jeune encore, Schneider manifesta un esprit heureusement doué et une grande obéissance. Il dut à ces qualités la protection du chapelain de son village, Valentin Fahrmann, chanoine de l’abbaye de Heydenfeld et cousin de l’évêque de Würtzbourg, qui résidait alors à Wipfeld. Cet ecclésiastique lui enseigna les éléments de la langue latine. Les progrès de son jeune disciple furent si rapides que bientôt il put l’envoyer à Würtzbourg suivre l’instruction du Gymnase, sous la direction des Pères Jésuites. Logé à l’hospice de Jules, il y changea son nom de baptême en celui d’Euloge. Après avoir fréquenté le Gymnase pendant trois années, et s’être distingué sous tous les rapports parmi ses condisciples, il fut reçu à l’Académie, dirigée alors par le bénédictin Rœser. Le jeune étudiant y fit de bonnes études, mais en meme temps il s’adonna au penchant d’une liberté effrénée, qui le fit bientôt tomber dans une profonde misère. Se trouvant sans ressources pécuniaires, il se décida d’entrer au couvent des Franciscains de Bamberg, où régnait la plus sévère discipline. On prétend que lors de sa réception, après une année de noviciat, le supérieur dit: « Euloge fera à l’ordre ou le plus grand honneur ou la plus grande honte. » <2> Schneider, après s’être livré, pendant trois années de séjour au couvent, à l’étude de l’hébreu et à la culture de la poésie, fut envoyé par son supérieur à Augsbourg pour y enseigner la langue sacrée dans le couvent des Franciscains. Ce fut dans cette ville, qu’en 1785, à l’occasion de la fête de Ste-Catherine, il prononça un sermon sur la tolérance, qui, en révélant son grand talent oratoire, lui suscita beaucoup d’ennemis parmi le clergé. Le doyen Umgelder, affligé des persécutions auxquelles fut en butte le jeune prédicateur, le recommanda au duc de Würtemberg. En 1786, ce dernier le nomma prédicateur de la cour, après avoir obtenu pour lui la dispense papale comme moine. Les idées libérales que Schneider avança dans ses sermons lui créèrent de nouveaux embarras; il quitta son poste au printemps de l’année 1789, pour accepter une place de professeur de belles-lettres et de langue grecque qui lui fut offerte à l’Université de Bonn.

Dans cette position il ne cessa de se faire des ennemis par ses manifestations libérales. La publication d’un recueil de poésies et d’un catéchisme ne firent qu’en accroître le nombre et ce fut avec enthousiasme qu’il suivit un appel que plusieurs personnes haut placées lui adressèrent de Strasbourg.

Schneider arriva dans cette ville, le 12 juin 1791. Seize jours après, il fut nommé doyen et professeur de l’Académie catholique et vicaire épiscopal du département du Bas-Rhin. Le 12 juillet de la même année, il prêta dans la Cathédrale le serment civique imposé alors aux ecclésiastiques. Le 11 novembre 1791 il fut élu membre du Conseil municipal de Strasbourg. Le 2 décembre il publia une thèse latine sur l’éducation. Le 1er juillet 1792 il mit au jour le premier numéro du journal: Argos, qu’il rédigea jusqu’au moment de son arrestation. Le 18 septembre 1792 il fut envoyé par le Conseil du département en qualité de Commissaire municipal à Haguenau pour y exercer les fonctions de Maire, dont il resta chargé durant trois mois. Le 19 février 1793 il fut élu Accusateur <3> public près le tribunal criminel du Bas-Rhin3. Le 5 mai suivant il fut investi du même titre auprès du tribunal révolutionnaire, dont Taffin était Président, Wolff et Clavel, juges. Lorsque le 8 octobre de la même année, Guyardin et J. B. Milhaud, Commissaires Représentants du peuple, établirent un éé de sûreté générale à Strasbourg, Schneider fut nommé membre de ce Comité.4

Par arrêté du 15 octobre 1793, les Représentants du peuple près les armées du Rhin et de la Moselle, Ehrmann, Mallarmé, J. B. Lacoste, J. Borie, Richaud, Niou, J. B. Milhaud et Ruamps, instituèrent le tribunal révolutionnaire auprès de l’armée, et les membres du tribunal révolutionnaire furent nommés membres de ce nouveau tribunal. Du 5 novembre au 15 décembre, Schneider, en sa qualité d’Accusateur public auprès de ce tribunal, fit condamner à mort 31 personnes, tant à Strasbourg, que dans les tournées que le tribunal, accompagné de la guillotine, fit à Mutzig, Barr, Obernai, Epfig et Schlestadt5. <4> Le 20 novembre 1793, Schneider abjura l’état sacerdotal dans le temple de la raison6 et le 14 décembre suivant il épousa à Barr, une demoiselle [Sarah] Stamm. Revenu à Strasbourg, le même jour avec sa jeune épouse, il fut arrêté le 15 à 2 heures du matin, par le Général Diéche, sur les ordres des Représentants St-Just7 et Lebas8.

On l’enferma à la maison de Justice aux Ponts-Couverts [=Gefängnis], puis on l’attacha à la guillotine sur la place d’Armes9. Enfin conduit dans une calèche à Paris, il fut emprisonné à l’Abbaye10 et plus tard à La Force.

Le 10 avril 1794 Schneider, condamné, à 10 heures du matin, par le tribunal révolutionnaire de Paris, fut guillotiné à 1 heure de l’après-midi. Ses dernières paroles furent: « Il est impossible d’être plus complaisant envers les ennemis de la République qu’en me faisant mourir. »

Parmi le grand nombre de biographies d’Euloge Schneider, nous citerons les suivantes:

Eulogius Schneider’s Leben und Schicksale im Vaterlande. {Vie et aventures de Schneider dans sa patrie.} Francfort 1790. 72 p. in 12. <5>

Schilderung der neufränkischen Apostel in Strassburg. {Portraits des apôtres français à Strasbourg}: Euloge Schneider, Jean-Jacques Kämmerer, Théodore-Antoine Dereser, François Schwind et Brendel. Sans lieu d’impression. 1792. 112 p. in 8

o

. – (NN, Schilderungen der neufränkischen Apostel in Straßburg, Eulogius Schneider, Johann Jakob Kämmerer, Thaddäus Anton Dereser, und Karl Franz Schwind, 1792).

Eulogius Schneiders, ehemaliger Maire zu Strassburg, ernste Betrachtungen über sein trauriges Schicksal, nebst einem flüchtigen Rückblick auf seinen geführten Lebenswandel, von ihm selbst kurz vor seiner Hinrichtung niedergeschrieben, und von einem seiner Zeitgenossen, der Gelegenheit hatte, seit mehreren Jahren ihn in der Nähe zu beobachten, herausgegeben und mit Anmerkungen begleitet. {Méditations sérieuses d’Euloge Schneider, ci-devant Maire de Strasbourg, sur son sort tragique, suivies d’un aperçu de sa vie, écrites par luimême peu avant son exécution, publiées et annotées par un de ses contemporains, qui depuis plusieurs années a eu l’occasion de l’observer de près.} Paris et Leipzig, 1794. 54 p. in 12. –

(Schneider E. , Ernste Betrachtungen über sein trauriges Schicksal, von ihm selbst ..., 1794). Cette pièce apocryphe qui contient un grand nombre de fausses indications, comme par exemple, la qualité de Maire de Strasbourg donnée sur le titre à Schneider, n’est d’aucune valeur historique.

Eulogius Schneider’s, ehemaliger Professer in Bonn, Schicksale in Franckreich. {Aventures d’Euloge Schneider, ci-devant professeur à Bonn, en France.} Strasbourg

11

, 1797. 147 p. in 12. – (NN, Eulogius Schneiders ehemaligen Professors in Bonn etc. Schicksale in Frankreich, 1797).

Engelberti Klüpfel theologici Friburgensis Necrologium sodalium et amicorum literariorum, qui auctore superstite <6> diem suum obierunt, Friburgi et Constantiae, 1809, in 8

o

. Cet ouvrage renferme une biographie de Schneider {p. 95-103} – (Klüpfel, [1809]).

Dans l’Appel de la Commune de Strasbourg à la République et à la Convention nationale {Livre bleu, I, p. 22}, se trouve le passage suivant relatif à Schneider:

Cependant malgré la destitution du corps administratif, il existait encore deux partis parmi les oppresseurs de la commune; à la tète de l’un était Monet, quelques-uns de ses affidés et la propagande; à la tête de l’autre était Schneider, Commissaire civil près le tribunal révolutionnaire, et puis le petit nombre de citoyens de Strasbourg qui avaient de l’influence auprès de la populace, ou qui étaient membres des corps constitués. – La chute de Schneider ne fit qu’assurer le règne de Monet.

Un des hommes les plus estimables de son temps, M. P..., dans un mémoire inédit sur l’Histoire de l’esprit public à Strasbourg depuis le 9 Thermidor II, nous fait connaître son opinion sur Schneider dans le passage suivant:

Le temps est venu où l’on peut exprimer son opinion sur Schneider. Chacun est maintenant convaincu que sa chute doit être attribuée non à ses actions comme accusateur public auprès du tribunal révolutionnaire, auxquelles il a été forcé par les ordres des Commissaires Représentants du peuple, mais uniquement au courage avec lequel il a dénoncé ouvertement certains Représentants à l’occasion de la prise des lignes de Wissembourg et à l’énergie avec laquelle il a protesté contre les friponneries de la faction qui tyrannisait en despote la ville de Strasbourg ainsi que le département du Bas-Rhin.12 <7> S’il avait agi conformément à leurs désirs, s’il avait condamné à mort tous leurs adversaires, c’est à dire les plus purs patriotes du Bas-Rhin, ainsi que toutes les personnes incarcérées au Séminaire; s’il avait déporté dans l’intérieur de la France tous les citoyens de notre province et abandonné leurs biens aux propagandistes, attirés par ce butin qu’on leur avait promis dans notre ville; s’il avait accédé enfin au plan de noyades13 que les Représentants St-Just, Lebas et le Général Diéche avaient arrêté, certes on ne l’eût pas arrêté au temps où il la été, mais probablement il aurait subi le sort de Carrier et de Lebon.

Malgré les fautes nombreuses qu’il a commises et qui furent les conséquences de son immense amour-propre, de la haute idée qu’il avait de ses talents, de son caractère rancuneux et de son tempérament sanguin, Schneider est mort innocent sous le rapport politique, et ce ne furent que des traîtres ceux qui l’ont accusé d’être de connivence avec les ennemis de la République.14

La Gazette universelle d’Augsbourg du mois de décembre 1845 et de février 1846, un grand nombre d’autres journaux ainsi que de Dictionnaires biographiques, dont l’énumération serait trop longue, contiennent des notices plus ou moins étendues sur la vie de Schneider. <9>

3Elvert en était Président, Spielmann, Silberrad, Gérard, Albert et Hauswald, juges, et Schwindenhammer, greffier.

4 Les membres qui composèrent ce é furent: André, Procureur-généralsyndic du Département; Teterel, membre du Département; Monet, Maire de la commune de Strasbourg; Schneider, Accusateur public; Martin, Procureur de la commune; Jung, officier municipal; Fibich, peintre; Edelmann, aîné, membre du Directoire du Département; Clavel, membre du tribunal du District; Nestling, membre du Directoire du Département; Wolff, membre du tribunal du District; Sarrez, administrateur du District; Suppléants: Birkicht, teinturier; Edelmann, le jeune, membre de la municipalité; Neumann, membre du Département; Stahl, brasseur; tous membres de la Société populaire.

5 On trouve les jugements du Tribunal révolutionnaire dans la Copie exacte du soi-disant Protocolle du Tribunal révolutionnaire établi à Strasbourg, p. 16–38, ajouté à la fin du Recueil de pièces authentiques servant à l’histoire de la révolution à Strasbourg ou les actes des représentants du peuple en mission dans le département du Bas-Rhin sous le règne de la tyrannie des Comités et Commissaires révolutionnaires de la Propagande et de la Société des Jacobins à Strasbourg. Strasbourg, Dannbach et Ulrich, 2 vol. in 8o, ouvrage connu sous le nom de livre bleu, et dans Beiträge zur Geschichte der Menschheit oder actenmässige Sarnmlung der blutdürstigen Urtheile des berüchtigten Revolutions-Commissairs Schneider und Consorten. Strasbourg, Lorenz et Schuler. 92 p. in 8o. – Le nombre des condamnations à mort, pendant le temps où Schneider fut accusateur public, s‘élève à 31 {celui des condamnations à mort prononcés sans la participation de Schneider, tant par le Tribunal criminel que par les Conseils de guerre, s‘élève à 62, ce qui forme un total de 93 victimes de la Révolution}.

6 Nom qu’on donnait alors à la Cathédrale, changée en temple de l’Être suprême le 7 mai 1794.

7 [Louis-Antoine-Léon de Saint-Just de Richebourg (* 25. August 1767 in Decize bei Nevers; † 28. Juli 1794 in Paris) war ein französischer Politiker zur Zeit der Französischen Revolution.]

8 [Philippe-François-Joseph Le Bas oder Lebas (* 4. November 1764 in Frévent; † 28. Juli 1794 in Paris) war ein französischer Revolutionär und Politiker, der seit September 1792 dem Nationalkonvent angehörte; 1794 mit Robespierre, Saint-Just und anderen hingerichtet.]

9 [heute: Place Kléber; siehe Abb. 6 und Abb. 8.]

10 [Das Prison de l’Abbaye – Teil der Abtei Saint-Germain-des-Prés – war ein sogenanntes Staatsgefängnis (Prison d’État) in Paris; siehe Abb. 11.]

11 L’indication du lieu d’impression est fausse. L’ouvrage qui nous parait avoir pour auteur F. Cotta n’a pas été imprimé à Strasbourg.

12 Voir les articles sous la date du 1er (hier Seite 126 ff) et du 15 octobre (hier Seite 135.

13 Voir l’article du 6 février 1795 (hier Seite 233 ff).

14 Voir le jugement de Schneider sous le 10 avril 1794.

Notice sur les Écrits d’Euloge Schneider accompagnée de Pièces inédites.

Écrits publiés en Allemagne depuis 1785 à 1790.

1785.

Ode auf den Rettertod Leopolds von Braunschweig15, von einem Franciscanermönch. {Ode sur la mort héroïque de Léopold de Brunswig par un Franciscain.} {Euloge Schneider.} Bamberg, 8 p. in 8o.

Volkslied auf denselben {Chanson populaire sur le même}. 4 p. in 8o.

Ces deux poésies se trouvent aussi dans le recueil de poésies de Schneider, p. 7 et 12.

L’auteur ajoute la note suivante à la seconde poésie: « Je composai les deux poésies au couvent d’Augsbourg. Lors de l’annonce dans les journaux de la mort de Léopold, un moine me demanda si Léopold avait été catholique? Non, lui répondis-je. – Alors, répliqua le moine, il n’avait plus loin à descendre. » <10>

Der Guckkasten. Ein komisches Heldengedicht in drei Gesängen. Aus den hinterlassenen Papieren des berühmten Eulogius Schneider. {La chambre obscure. Poème héroïcomique en trois chants, tiré des papiers du fameux Euloge Schneider.} Francfort et Leipzig, 1796. 56 p. in 12.

Avec la devise: Raritäten seyn zu sehn

Schöne Raritäten!

{Il y a des curiosités à voir, de belles curiosités.}

Ce Poème finit par les deux vers suivants:

In der Welt ist alles Tändeley

Orgelum, Orgelum, Orgeley.

{Dans ce monde tout est badinage et jeu d’orgue.}

25 Novembre 1785.

Toleranz-Predigt, gesprochen bei der Feier des Ste-Catharinenfestes in Augsburg {Sermon sur la tolérance, prononcé à l’occasion de la fête de Ste-Catherine à Augsbourg}, par E. Schneider. Augsbourg, 1785. 6 p. in 8o. –

Ce fut ce sermon qui, tout en suscitant à son auteur de nombreux ennemis dans le clergé catholique, lui procura par les soins du duc régnant de Würtemberg, la dispense papale de l’ordre monastique.

On trouve dans le recueil des poésies de Schneider, p. 94, l’Épître qu’il adressa au doyen de l’Empire, le Seigneur de Beroldingen, en lui envoyant le sermon sur la tolérance.

1787.

Freimüthige Gedanken über den Werth und die Brauchbarkeit der chrysostomischen Erklärungsreden über das Neue Testament und deren Uebersetzung {Pensées franches sur la valeur et l’utilité des discours explicatifs de Chrysostome sur le Nouveau Testament et de leur traduction}, von Eulogius Schneider, Herzogl. Würtembergischen Hofpredigers. Augsbourg, 1787. 56 p. in 8o. <11> Cet opuscule, duquel il parut aussi une édition à Stuttgart, a été publié par l’auteur comme avant-propos et prospectus de l’ouvrage suivant:

Chrysostomus Reden über das Evangelium Johannis {Les discours de Chrysostome sur l’Évangile de St-Jean}, übersetzt von Eulogius Schneider. Augsbourg, 1787-1789. 5 tomes in 8o.

De philosophiæ in sacro tribunali usu. Stuttgart, 175 p. in 8o.

20 Octobre 1788.

Empfindungen an meinem drei und dreissigsten Geburtstage, an meinen Freund Brunner. Geschrieben zu Stuttgart den 20ten October 1788 {Sentiments à mon trente-troisième jour de naissance, adressés à mon ami Brunner. Ecrits à Stuttgart, le 20 octobre 1788}, par E. Schneider. 12 p. in 8o.

L’auteur, après avoir laissé un libre cours à sa piété filiale, donne des détails sur son éducation, sur sa vie monastique de neuf longues années et sur sa délivrance par le duc de Würtemberg. « Mais, dit-il, le zéphir du bonheur ne me caressa pas longtemps, car bientôt le ciel s’obscurcit de nuages noirs et de toutes parts des dangers m’entourèrent sous mille formes, car je ne léchais point la poussière des princes mortels, je parlais comme je pensais et je regardais d’un œil dédaigneux les artifices des courtisans qui jurèrent ma mort. » Schneider termine en se réjouissant de l’appel bienvenu qui lui était adressé des bords du Rhin.

Cette pièce se trouve aussi dans le recueil des poésies de Schneider p. 120.

15 Le duc Léopold de Brunswig se noya en se dévouant généreusement pour sauver les enfants d’une mère éplorée, lors d’une inondation de l’Oder près de Francfort. – (Schneider E. , Auf Leopolds Tod, 1792).

Mai 1789.

Épître à M. le professeur Feder, à Würtzbourg, par E. Schneider. 4 p. in 8o. <12> Cette épître se termine ainsi: « Maudire le fanatisme, briser le sceptre de la stupidité, combattre pour les droits de l’homme, ah! ce ne sont pas les courtisans qui sont en état de le faire. Il faut pour cela des âmes libres, qui préfèrent la mort à l’hypocrisie et la pauvreté à l’esclavage. Sache que parmi de telles âmes la mienne n’est pas la dernière! »

Cette pièce se trouve aussi dans les poésies de Schneider, p. 135.

25 Juillet 1789.

Auf die Zerstörung der Bastille {Sur la prise de la bastille}, von E. Schneider. 4 p. in 8o.

Cette poésie, qui se trouve aussi dans le recueil des poésies de Schneider, p. 145, se termine par la strophe suivante: « Nulle Lettre de cachet, nul Telle est notre volonté ne décidera dorénavant de notre sort. L’arbitraire tyrannique se trouve enseveli sous les ruines de la Bastille, et le Français est maintenant un homme libre. »

Novembre 1789.

Das Bild des guten Volklehrers {Le portrait du bon instituteur du peuple}. Zwei Predigten von E. Schneider. Heilbronn, 16 p. in 8o.

18 Décembre 1789.

Jesus als Sohn Gottes und als Lehrer der Menschheit {Jésus fils de Dieu et instituteur de l’humanité} vorgestellt in zwei Predigten von Thaddäus und Schneider. Bonn, 45 p. in 8o.

20 Décembre 1789.

Predigt über den Zweck Jesu bei der Stiftung seiner Religion {Sermon sur le but de Jésus-Christ en fondant sa religion}, von Dr Eulogius Schneider, Professor der schönen <15> Wissenschaften und der griechischen Sprache. Gehalten in der Hofkapelle zu Bonn, don 20ten December 1789. Text: Jesaias VIII, 12. Bonn, 1790, 19 p. in 8o.

Ce sermon fut prononcé en présence de l’archevêque de Cologne qui en avait prescrit le texte.

22 Décembre 1789.

Rede über den gegenwärtigen Zustand und die Hindernisse der schönen Litteratur im katholischen Deutschland {Discours sur l’état actuel des belles lettres dans l’Allemagne catholique}, gesprochen von Professor Eulogius Schneider. Bonn, 1789. 50 p. in 12.

Schneider prononça ce discours à l’ouverture de son cours de littérature à l’Université de Bonn.

Après s’être plaint de la manière despotique de laquelle la raison fut tyrannisée de tous les temps par des hommes poussés par leurs intérêts, l’auteur dit: « Cependant dans tous les siècles il y eut des hommes qui ne se laissèrent pas entraîner par l’erreur, mais ils ne possédèrent pas la force d’y mettre un frein. »

Ce discours se trouve aussi imprimé à la fin du recueil de ses poésies.

1er Janvier 1790.

Gedichte {Poésies} von Eulogius Schneider. Avec le portrait de l’auteur. Francfort, 1790, 192 p. in 12.

Ce recueil de poésies est dédié par l’auteur à Louise, Princesse héréditaire de Wied-Neuwied, née Comtesse impériale de Witgenstein-Berlenbourg.

Schneider dit dans la préface {p. IX}: « Il y a quelques années qu’un ecclésiastique catholique d’Augsbourg publia une collection de lignes rimées, où il n’est question ni d’amour ni de filles. Mais comme, malgré ma consécration, je me sens comme les autres enfants d’Adam et que d’ailleurs je fais une distinction entre l’amour et la débauche ... je confesse volontiers que je n’ai pu faire dix poésies sans qu’il n’y en eût au moins une qui exprimât l’un des sentiments les plus universels de l’humanité. » <14> Il ajoute: « Je prie les critiques de songer qu’une poésie n’est nullement une confession ni une profession de foi. »

Le grand nombre d’éditions de cette collection publiée encore en 1812 à Francfort, paraît témoigner en faveur de ces poésies.

1790.

Elegie an den sterbenden Kayser Joseph II {Élégie à l’empereur Joseph II, mourant}, von Professor Schneider, Bonn, 8 p. in 8o.

Cette élégie, réimprimée à un grand nombre d’éditions, se trouve aussi insérée dans le recueil des poésies de Schneider. Elle lui suscita beaucoup d’ennemis, et la 9me strophe fut surtout la cause de nombreuses persécutions contre lui. La voici

Und gelangtest Du zum Throne,

Griffest Du dem Höllensohne

Fanatismus in’s Gesicht:

Ha! da spie das Ungeheuer

Schwefeldampf, und Gift, und Feuer;

Ganz besiegtest Du es nicht.

{Et lorsque Tu parvins au trône, Tu saisis en face le fanatisme, fils de l’enfer; Ah! le monstre alors vomit de la vapeur de soufre, du venin et des flammes; Tu ne parvins pas à le vaincre totalement.}

14 Fevrier 1790.

Predigten für gebildele Menschen und denkende Christen {Sermons à l’usage des hommes éclairés et des Chrétiens pensants}, von Eulogius Schneider, ehedem Herzoglich Würtembergischer Hofprediger, jetzt Professor der schönen Wissenschaften zu Bonn, Mit Genehmigung einer geistlichen Obrigkeit {Avec approbation ecclésiastique}. Breslau, 14 février 1790, 156 p. in 8o.

Collection comprenant dix sermons, dédiée au Cardinal Prince-évêque de Passau. Il en existe plusieurs éditions.

Un contemporain en parle ainsi: « Bien que ces sermons eussent déplu <15> au duc de Würtemberg, devant lequel ils furent prononcés, parce qu’il y était moins question de ses droits que de ses devoirs, tous les journaux littéraires apprécièrent ces discours comme des chefs-d’œuvre et placèrent leur auteur au premier rang des orateurs sacrés de l’Allemagne catholique. »

18 Juillet 1790.

Katechetischer Unterricht in den allgemeinsten Grundsätzen des praktischen Christenthums {Catéchisme des principes les plus généraux du christianisme pratique}, herausgegeben von Eulogius Schneider, Professor zu Bonn. Bonn et Cologne, 18 juillet 1790, 96 p. in 12.

Ce catéchisme, dont la première partie comprend le dogme et l’autre les préceptes moraux du christianisme, fut autorisé par le Conseil ecclésiastique de Bonn. L’auteur déclare qu’il n’a pas voulu écrire un catéchisme catholique, mais un livre pratique élémentaire de la religion et de la morale, séparée de la dogmatique, et où il ne fut question que de l’existence de Dieu, de l’immortalité de l’âme et de la Providence divine, considérées comme les fondements de la doctrine des devoirs.

Toutes les facultés de théologie, à l’exception de celles de Saltzbourg et de Würtzbourg, désapprouvèrent ce livre, nouveau en son genre, et au mois de novembre 1790 défense fut faite aux libraires de le vendre. Mais cette défense, ainsi que cela a toujours eu lieu en pareil cas, ne fit qu’attirer sur l’ouvrage l’attention générale. La contrefaçon en livra des milliers d’exemplaires au public et toute l’Allemagne en fut inondée. Un rescrit du cabinet du Roi du mois de Mai 1792 défendit la vente du livre sous peine de 100 florins d’or {800 fr.} d’amende et le professeur Schneider se vit forcé de donner sa démission. Le duc, heureux d’être débarrassé d’un homme qui lui créait des difficultés continuelles avec le clergé, le gratifia de 100 carolins et lui fit payer en outre une année entière de ses émoluments.

C’est cet incident qui détermina Schneider à s’expatrier et à se rendre à Strasbourg.

Aout 1790.

Die ersten Grundsätze der schönen Künste überhaupt, und der schönen Schreibart insbesondere. {Les premiers <16> principes des beaux-arts en général et du beau style en particulier.} Herausgegeben von Eulogius Schneider, Professor zu Bonn. Bonn, 1790. 211 p. in 12.

Ce livre, qui contient le cours professé par Schneider à l’Université de Bonn, fut publié sur la demande du Curateur de cette Université, Son Exc. le Seigneur Spiegel de Diesenberg.

Écrits publiés en France depuis 1791 à 1794

10 Juillet 1791.

Die Uebereinstimmung des Evangeliums mit der neuen Staatsverfassung der Franken. Eine Rede bei Ablegung des feierlichen Bürgereides in der Domkirche zu Strassburg gehalten {La conformité de l’Évangile avec la nouvelle Constitution des Français. Discours prononcé à la prestation solennelle du serment, dans la Cathédrale de Strasbourg}, von Eulogius Schneider, bischöflichen Vikar, am 10ten Heumonath des IIten Jahres der Freiheit. Strasbourg, 16 p. in 8o.

« Il fut réservé à nos temps, dit l’auteur, de renverser le colosse du despotisme, de briser les chaines de la tyrannie, de rétablir la dignité de l’homme et du citoyen, de mettre en relief les préceptes de la raison et de l’Évangile et de vivre dans les lumières de la vérité et de la liberté. Ce n’est que maintenant que nous pouvons nous dire chrétiens, ce n’est qu’aujourd’hui que nous commençons à devenir frères! »

Kämmerer, vicaire épiscopal du Bas-Rhin, rendant compte de ce sermon dans son journal intitulé: Die neuesten Religionsbegebenheiten in Frankreich {Les récents événements religieux en France}, 1re année, dit p. 165:

« La réputation qu’Euloge Schneider s’est acquise d’être un des premiers orateurs de l’Allemagne, se confirme aussi en France. Une preuve convaincante en est le discours qui fut couronné par l’approbation de tous les citoyens de Strasbourg. Quel homme de sentiment pourrait résister à l’éloquence entraînante de Schneider? C’est grand dommage que Schneider soit venu au monde un siècle trop tôt! » <18> Ce discours réimprime en Allemagne y fit beaucoup de sensation et suscita une brochure sous ce titre:

Des Herrn Eulogius Schneider Irrthümer und Gefährlichkeiten in der Rede von der Uebereinstimmung des Evangeliums mit der neuen Staatsverfassung der Franken. Von einem katholischen Weltpriester bemerket und freundschaftlichen Briefen beigesetzt. {Les erreurs et les dangers du Sieur Euloge Schneider dans le discours sur la conformité de l’Évangile avec la nouvelle Constitution des Français. Relevés par un prêtre catholique séculier et joints à des lettres amicales.} Sans lieu d’impression. 1792. 46 p. in 8o.

L’auteur anonyme de ce pamphlet adresse à Schneider les reproches les plus amers. L’amitié qui règne dans ses lettres est peu sympathique, car non seulement il traite Schneider de calomniateur, d’homme léger et méchant, mais il termine en disant: « Monsieur Schneider! Poissardes de Paris!! N’oubliez pas le dernier jugement. N’oubliez pas le jour du Christ. N’oubliez pas le plus grand jour de lumière qui se trouvera placé entre l’enfer, le ciel et la terre!!! »

Aout 1791.

Lettre de E. Schneider, adressée au journal: Ristritto de l’État, publié à Francfort.

Dans cette lettre, insérée au no. 141 {3 avril} du journal mentionné, Schneider dénonce comme calomniateurs irréfléchis, les personnes qui, dans le seul but de lui nuire auprès de ses compatriotes, ont répandu le bruit qu’il s’était marié à Strasbourg.

Il ajoute: « Quand je me serais marié, je n’eusse certainement pas commis un grand crime aux yeux des gens éclairés, car je n’aurais fait qu’user d’un droit dont la hiérarchie romaine nous a cruellement privés et que la Constitution française nous a rendu. »

11 Septembre 1791.

Die Quellen des Undanks gegen Gott, den Stifter und Gründer unserer weisen Staatsverfassung {Les sources de l’ingratitude envers Dieu, l’auteur et le fondateur de notre sage Constitution}, dargestellt in einer Predigt über <19> Lukas XVII, 47, am 13ten Sonntage nach Pfingsten, von Eulogius Schneider, bischöflicher Vikar des niederrheinischen Departements, im IIIten Jahr der Freiheit. Strasbourg, Simon, 16 p. in 8o.

Schneider divise ce sermon en trois parties; dans la première il établit que c’est le manque de lumières qui est la première cause d’opposition contre les lois sacrées de la nouvelle Constitution; dans la seconde, que c’est le manque de probité, et dans la dernière, que c’est l’absence de courage et de résolution.

2 Octobre 1791.

Die Würde und die Pflichten eines Wahlmanns. Eine Rede bei dem Beschluss der Wahlgeschäfte des Weissenburger Distrikts, gehalten in der St-Johannis-Kirche zu Weissenburg {La dignité et les devoirs d’un électeur. Discours prononcé lors de la clôture des opérations électorales du District de Wissembourg}, von Eulogius Schneider, bischöflichen Vikar, am 16ten Sonntag nach Pfingsten. Wissembourg, chez Sonntag et Zögger, 14 p. in 8o.

L’orateur en développant dans ce discours l’importance et la dignité du mandat d’électeur, dit:

« Jadis on nous donnait des administrateurs, des juges, des prêtres, sans nous consulter, sans avoir égard à nos vœux et à nos besoins. Des princes étrangers ou d’ignorants prélats, ou des nobles orgueilleux, avaient seuls le droit de nous désigner ceux qui seraient chargés de veiller sur notre propriété et sur notre foi ... Tous ces maux ont disparu, nous ne sommes plus de simples machines, que la Cour fait marcher ou arrêter, nous élisons nous-mêmes nos administrateurs, nos juges et ceux qui nous doivent instruire dans la religion. C’est à la Constitution que nous devons cette prérogative, et c’est dans vos mains, nobles électeurs, que nous l’avons déposée. Vous êtes les dépositaires de nos droits les plus sacrés. Vous déciderez de notre bonheur ou de notre malheur. »

11 Octobre 1791.

Discours sur le mariage des prêtres, lu à la Société des amis de la Constitution, séante à Strasbourg, le 11 octobre 1791, <20> par un prêtre fonctionnaire {Euloge Schneider}. 7 p. in 8o.

Le même discours se trouve en allemand dans les Briefe über das Elsass {Lettres sur l’Alsace}, p. 96 et suiv.

En voici l’introduction:

« Frères et amis, Un de mes collègues vous a exhortés et conjurés, de ne faire aucune démarche qui puisse accélérer l’abolition du célibat ecclésiastique. Il croit qu’en se mariant, les prêtres constitutionnels détruiraient encore le peu de confiance qui leur reste, et qu’il faut sacrifier leur droit à l’intérêt public. Je rends justice à ses intentions, sans partager sa manière de voir. Je crois au contraire que perpétuer le célibat, c’est perpétuer le scandale; et que le seul moyen de rendre aux prêtres l’estime et la confiance publiques, est l’abolition du célibat. Mon assertion paraît peut-être un peu paradoxale, peut-être trop hardie: mais elle est fondée, elle est vraie; et vous la trouverez telle, quand j’aurai développé mes preuves.

Pour statuer sur le mariage des prêtres, Messieurs, il faut répondre à trois questions:

1. Le mariage des prêtres est-il permis?

2. Le mariage des prêtres est-il nécessaire?

3. Le mariage des prêtres est-il exécutable? »

L’auteur développe dans son discours ces trois points en y répondant affirmativement, et il termine en disant:

« Voilà, Messieurs, mes réponses aux trois questions que je me suis propose de résoudre. Si vous en êtes contents, je demande que la Société décide qu’elle soutiendra de toutes ses forces le prêtre catholique qui donnera le premier, dans notre département, l’exemple de la sensibilité du civisme et du courage. »

En suite de ce discours, l’Évêché fit placarder dans toute la ville des affiches en français et en allemand, portant la communication suivante:

« Il paraît dans le public un discours imprimé, prononcé à la Société des amis de la Constitution de Strasbourg, par M. Schneider, en faveur du mariage des prêtres. Les fidèles pouvant en prendre du scandale, M. l’Évêque du Bas-Rhin, ainsi que MM. les vicaires composant son Conseil, le désavouent.

A Strasbourg, le 22 octobre 1791.

Signé: + François-Antoine Brendel, Évêque du Bas-Rhin.

Lex, 1er vicaire, Herrenberger, Berolet, Laurent, Gross, Sausserote, Kämmerer, Simond, André, vicaires épiscopaux, Jobin, Müller, vicaires directeurs. » <21> L’affiche allemande porte à la place du mot désavouent: « que le discours a excité leur plus grand déplaisir et n’a jamais été approuvé. »

On lit au sujet de cet arrêté dans le journal: Geschichte der gegenwärtigen Zeit {Histoire du temps actuel}, p. 128:

« On ne s’étonnera pas que l’affiche inconstitutionnelle ait été arrachée partout et méprisée par tous les patriotes éclairés comme un attentat criminel à la liberté de la parole et de la presse. »

6 Novembre 1791.

Empfindungen eines Franken beim Anblick der jungen Eichen, die den 6ten November des IIIten Jahrs der Freiheit an dem Altar des Vaterlandes gepflanzt worden. Zum Besten der Hausarmen. {Sentiments d’un Français à la vue des jeunes chênes, plantés le 6 novembre an III de la liberté, prés de l’autel de la patrie16. Au bénéfice des pauvres honteux.} Poésie de E. Schneider. 4 p. in 8o.

Sur la motion, faite à la Société des amis de la Constitution, de planter des chênes autour de l’autel17 de la patrie, on se rendit en procession à la plaine des bouchers pour procéder à cette plantation; c’est à l’occasion de cette cérémonie que Schneider composa cette poésie.

2 Décembre 1791.

De novo rerum theologicarum in Francorum imperio ordine Commentatio {Du nouvel ordre de choses ecclésiastique en France}, quam lectionibus publicis primo Decembris die inchoandis praemittit Eulogius Schneider, Phil. ac Theol. Doctor, Reverendissimi Episcopi Argentinensis18 Vicarius, Jurisprud. ac Éloquentiae pastoralis Professor P. O. Facultatis Theologicae ex parte Catholicorum Decanus. Argentinae Typis F. G. Levrault, Universitatis typographi. Anno recuperatae libertatis tertio. 11 p. in 4o.

Nous donnons ici l’extrait d’un article contenu dans les Neuesten <22> Religionsbegebenheiten in Frankreich {Les récents événements religieux en France}, 2me année p. 7, et relatif à cette dissertation de Schneider:

« Il n’est pas nécessaire de recommander les ouvrages de Schneider. Quiconque a la moindre connaissance en littérature sait qu’il est l’un des plus grands savants, un des hommes les plus éclairés et les plus sincères de notre époque. Je me bornerai donc à donner le résumé de cette dissertation. L’auteur cherche à prouver que notre nouvelle Constitution exige des changements, non dans la religion qui est un effort continu vers la vertu et la sagesse et repose par cette raison sur des bases nécessaires, universelles, inébranlables [=unerschütterlich] et invariables mais dans la théologie.

Avant de réformer la théologie, il faut se demander ce qu’un peuple libre a le droit d’exiger d’un citoyen-ecclésiastique? D’abord il doit exiger de lui qu’il acquière une connaissance claire de la pure et simple religion de Jésus, débarrassée des scories théologiques, et ensuite que par elle il s’efforce de maintenir et de rehausser la félicité du peuple. Jésus ne fit pas de différence entre les diverses opinions des hommes et d’après lui ce ne sont que la vertu et la probité qui doivent les rendre heureux.

Que doit enseigner le professeur de dogmatique? Les seules vérités fondamentales sur lesquelles repose la religion, à savoir qu’il existe un Dieu et que l’âme de l’homme est immortelle. Toutes les autres propositions sont inventées par la soi-disant dogmatique et nous ne devons point les accepter à moins de nous remettre sous le joug des prêtres, en leur permettant de décider ce que nous devons croire pour obtenir notre salut. »

A la fin de cette dissertation se trouve un programme des cours de la Faculté théologique catholique de Strasbourg, dont les professeurs étaient:

Jean-Jacques Kämmerer, Euloge Schneider, Thaddäus Antoine Dereser, Antoine-Jean Dorsch, Charles-François Schwind, Jobin et Millier.

Voici le programme des cours annoncés par Schneider:

Euloge Schneider, Docteur en philosophie et en théologie, vicaire épiscopal, notable de la ville de Strasbourg, Doyen de la Faculté théologique, fera un cours sur la jurisprudence pastorale d’après la nouvelle Constitution de l’Empire français et sur l’éloquence de la chaire. Il offre aussi de faire des cours sur les beaux-arts et sur les belles-lettres.

29 Décembre 1791.

Die Franken an die biedern Deutschen. {Les Français aux loyaux allemands.} Poésie de E. Schneider. 4 p. in 8o. <23> L’auteur avertit les Allemands que les Français ne combattront que pour la liberté du genre humain et contre les tyrans. « Si nous sommes vaincus, dit-il, vous aussi vous retournerez sous leur joug et vous retomberez dans l’esclavage! C’est pour cette raison que vous devez faire cause commune avec nous. »

6 Janvier 1792.

Discours sur l’éducation des femmes, prononcé à la Société des amis de la Constitution, séante à Strasbourg, par Euloge Schneider, l’un de ses membres. Portant la devise: Amicus Socrates, sed magis amica patria. Strasbourg, Treuttel, 8 p. in 8o.

Schneider présente dans ce discours ses observations sur le Projet d’un établissement national pour l’éducation des femmes à Strasbourg, par Chayrou, principal du Collège national, {8 p. in 4o }, lu à la Société. Ce fut le même Chayrou qui publia en 1792, la Feuille de Strasbourg.

« Vous ne trouverez pas mauvais, citoyens et citoyennes, dit-il, qu’un ecclésiastique se mêle de cette discussion épineuse et délicate. Le même hasard qui m’a rangé dans la classe des prêtres, m’a aussi mis à même de connaître et d’apprécier des instituts d’éducation établis pour l’autre sexe. Lorsque je remplissais les fonctions de prédicateur de la cour à Stuttgart, j’étais en même temps chargé de l’instruction religieuse de jeunes demoiselles qui se trouvaient alors réunies dans un institut très-analogue à celui qui vous a été proposé par M. Chayrou. »

L’orateur proteste contre l’éducation des filles dans des pensionnats en disant:

« Mettez les filles dans un pensionnat quelconque, elles n’y trouveront pas cet intérêt qui les lie à leurs mères. Jamais l’art ne pourra égaler la nature. Ne suffit-il pas que la mère forme le cœur et les mœurs de sa fille? Quant aux sciences et aux connaissances accessoires, ne trouvera t-élle pas partout des professeurs ou des maîtresses habiles? En réunissant ainsi l’éducation maternelle avec l’instruction scientifique, on parviendra à en former une épouse aimable, une mère digne de ce nom auguste. »

Schneider termine son discours ainsi:

« Quand nous aurons un jour discuté les principes généraux de l’éducation et de l’instruction publique, je tâcherai de résoudre le grand problème de l’éducation des femmes. Pour ce moment je me borne à déclarer que toute sorte d’institut collégial est, selon moi, incompatible avec les vrais principes de <24> l’éducation nationale, et je demande la question préalable sur le projet de M. Chayrou. »

30 Janvier 1792.