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Isolés en pleine montagne, nous profitons de nos vacances d'été pour camper sur le domaine abandonné acquis par mon père quelques années auparavant. Une nuit, dans un cadre lugubre et effrayant, nous sommes témoins de phénomènes mystérieux qui bouleversent le déroulement des vacances et qui chambouleront pour toujours notre perception du monde qui nous entoure. Le scénario estival se transforme et nous plonge dans un climat d'inquiétude qui virera progressivement au cauchemar paranormal. En plein coeur du Portugal rural des années 90, les situations angoissantes et teintées de mystère se succèdent de manière inattendue. Mon père, personnage complexe et imprévisible, n'aura de cesse de compliquer une situation déjà critique, par ses réactions étonnantes, ajoutant à notre aventure de succulentes anecdotes. Entre angoisse, peur et rires, les personnages joviaux font de cette histoire véridique un récit à la fois agréable, intriguant et fantastique, qui laisse une place privilégiée à l'imagination, tout en spéculant sur l'inconnu.
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Seitenzahl: 87
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Je tiens à remercier profondément mes parents Carlos et Catherine pour la fabuleuse enfance qu’ils ont pu m’offrir et pour les fantastiques expériences qui nous conduiront à être les protagonistes de cette histoire incroyable.
Sans oublier tous ceux qui se reconnaîtront et qui m’ont soutenu comme Laura ou Renaud, je dédie cet humble récit à mon père Carlos qui par ses efforts, son travail et sa volonté a fait du Moulin un endroit fabuleux et désormais indissociable de notre famille.
PROLOGUE
I.
DE PARIS AU MOULIN
II.
LE PREMIER INCIDENT
III.
LA RECHERCHE DANS LA MONTAGNE
IV.
L’ATTENTE ANGOISSANTE
V.
LES SIGNAUX
VI.
PAPA ?! RACONTE-NOUS !
VII.
LA VISITE
EPILOGUE
ANNEXE
Après avoir raconté cette histoire au compte-gouttes à quelques privilégiés de mon entourage proche, j’ai décidé d’utiliser la plume afin de sceller, par la force des mots, cette aventure avant que ma mémoire fasse disparaitre certains détails de cet étrange incident. Mon intention est de faire de ce livre le gardien des curieuses et mystérieuses anecdotes de cet improbable épisode de notre vie. Avec l’idée de n’oublier aucun détail, ma volonté est de transmettre l’intensité des évènements qui nous ont fait vivre une expérience à la fois angoissante, inexplicable et tout à fait hors du commun. J’espère ainsi pouvoir maintenir vive la flamme des émotions perçues pendant ces incroyables et inoubliables vacances qui font de cette histoire familiale une expérience extraordinaire, fantastique mais absolument réelle.
Bien que presque vingt-cinq ans se soient déjà écoulés, cet été énigmatique reste encore présent dans notre mémoire. Mes parents, ma sœur, mon cousin Pascal et moi gardons le même souvenir de ce qui s’est passé. Cependant, les évènements n’ont pas eu le même impact sur l’imagination de chacun d’entre nous, ni sur la vision du monde qui nous entoure. Cette aventure marquera notre inconscient au fer rouge mais ne nous laissera pas la même cicatrice. Ma mère gardera un âpre souvenir enveloppé de terreur. Mon père profitera de l’expérience pour assoir encore un peu plus quelques-unes de ses théories excentriques, et pour ma part je resterai à mi-chemin entre effroi et désir d’en savoir plus.
Il faut savoir que ma famille est un peu atypique. Principalement pour ce qui est de mon père. Il s’agit d’une de ces personnes qui vous fait vivre et connaitre des choses extraordinaires, simplement pour s’embarquer, de manière inconsciente, dans des situations invraisemblables. Il a le don d’aller à l’encontre de la pensée commune. S’il existe différents chemins rapides et sûrs qui permettent d’atteindre un objectif, mon père choisira, sans hésiter une seconde, de prendre un autre sentier, tortueux, et de foncer têtebêche vers les obstacles. Malgré sa capacité pour compliquer les choses simples, il est, étonnamment, toujours capable de trouver une solution à ces situations pleines d’anecdotes surréalistes. Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont fait découvrir en voyageant, camping, montagnes, plages, châteaux, grottes et ruines préhistoriques. J’ai passé à leurs côtés de nombreux week-ends à monter et démonter des moteurs de vieilles voitures, à planter des tomates ou des concombres dans le jardin ou encore à poser du carrelage dans la salle de bain. Tout ce que j’ai pu apprendre avec mon père quand d’autres seraient restés à la maison, ou seraient allés de fête en fête, n’a pas de prix.
Ma mère est très bien éduquée, respectueuse, agréable et terriblement drôle et joyeuse. D’une grande simplicité naturelle, elle ne se plaint jamais et a toujours le sourire. Tout le monde l’apprécie beaucoup, à juste titre, pour sa gentillesse ou sa disponibilité et c’est peu de le dire.
Ce qui caractérise le mieux mon père est, sa capacité d’adaptation, son intelligence pratique, l’intérêt qu’il porte à l’inconnu et surtout une incroyable capacité à ne pas percevoir les problèmes comme le reste du monde.
Mes parents aimaient beaucoup voyager. Avec peu d’argent, beaucoup d’ingéniosité et de travail, ils avaient transformé un camion de transport de miel en camping-car suréquipé. Grâce à tous ces efforts, nous avons pu voyager un peu partout jusqu’à ce qu’ils achètent un terrain au Portugal, en pleine montagne, avec un très vieux moulin à eau. A partir de ce moment, les voyages entre France, Espagne, Italie et Portugal commencèrent à se réduire. Les vacances n’avaient plus qu’une seule destination : le "Moulin".
Malgré leurs grandes différences de caractères, ils ont toujours su parvenir à un équilibre et une continuité, même si c’était parfois un peu chaotique, mais très animé. Je crois pouvoir affirmer, sans trop m’éloigner de la vérité, que la quasi-totalité de mes vacances d’été pendant mon adolescence ont été originales et différentes de celles de mes amis. Pleines de surprises, d’imprévus, d’apprentissage et d’émerveillement. Toutefois, aucunes n’auront été aussi surprenantes et incroyables que celles de l’été 1996 au "Moulin".
Deux jours de routes et de chemins éclectiques entre la jungle urbaine de la périphérie parisienne et le petit village archaïque de la Beira Baixa portugaise. Il ne s’agissait pour l’instant que du préambule de nos vacances au Moulin.
Mille cinq cents kilomètres à bord de notre camping-car rustique, quelques pauses pipi, deux ou trois visites éclairs des villes étapes et presque toujours une ou deux roues à changer. Nous n’étions pas seulement séparés par la distance physique et les paysages, mais également par les coutumes des villes que nous traversions. Il y avait un abîme entre la frénétique capitale française et le rythme au ralenti d’un petit village portugais. Nous passions en moins de deux jours d’une des villes les plus actives d’Europe à une petite bourgade dans la région la plus humble du Portugal. Au-delà de voyager vers le sud, il semblait que nous voyagions cent ans vers le passé. En réalité, c’était ce que nous cherchions. Déconnecter, se détendre en pleine nature et profiter de la paisible tranquillité de la montagne.
Nous nous approchions, les températures n’avaient cessé de grimper au fur et à mesure que nous avancions vers le sud. De plus en plus de champs et de montagnes s’offraient à nos yeux et de moins en moins de gens se faisaient remarquer. Les routes devenaient inexorablement de plus en plus étroites et leur état se dégradait au fil des kilomètres. Nous savions qu’il ne restait, d’ores et déjà, que quelques minutes. Nous pouvions déjà voir au loin la montagne qui encerclait le village comme un amphithéâtre naturellement majestueux. Je trépignais d’impatience alors que mon père se sentait soulagé d’arriver enfin à bon port.
Comme chaque année, nous garions le camping-car sur la petite esplanade de terre battue à côté de l’église à quelques mètres du château en ruines. C’était depuis toujours notre lieu de campement préféré. Nous étions ainsi un peu retirés du centre ce qui nous permettait de ne pas gêner les curieux avec notre immense véhicule. De plus, cette petite place très tranquille et excentrée, surmontait pratiquement tout le village et nous offrait une vue imprenable sur la montagne. Juste en face de nous s’érigeait, d’un côté la muraille en ruines qui entourait les restes du robuste donjon en pierre du douzième siècle ; et de l’autre, la vieille église qui comptait bien peu de paroissiens. L’endroit était parfait pour y laisser le camping-car à l’abri des regards indiscrets, d’autant plus que nous pouvions accéder directement au chemin forestier qui menait au moulin sans couper par le village. D’ici, nous pouvions deviner au loin le Moulin au milieu de la montagne. Comme un petit rituel d’arrivée, nos premiers gestes étaient toujours les mêmes : d’abord nous nous rassemblions derrière l’église au coin de l’esplanade. Là, à l’ombre du vieil olivier, nous suivions du regard la route romaine escarpée qui grimpait dans la montagne en imaginant le trajet avec les yeux rivés sur le petit chemin : nous descendions du village à pied pour prendre le vieux sentier. Nous passions ensuite le petit pont sur la rivière et nous commencions à gravir avec difficulté la route romaine pavée jusqu’à la petite forêt de pins qu’il fallait traverser pour enfin arriver à notre petit paradis. Là-haut, au milieu de nulle part, notre petite oasis nous attendait entre rochers gigantesques de granite et bosquets de pins et de genets.
Le Moulin est, comme son nom l’indique, un ancien moulin à eau plusieurs fois centenaires que nous reconstruisions pour en faire notre résidence de vacances, éloignée de la ville et en pleine nature. La propriété se situait à deux ou trois kilomètres du village d’à peine cent habitants. Eloigné de tout, il était entouré par une magnifique chaine montagneuse réputée pour ses légendes et ses gigantesques pierres de granite aux formes extravagantes et mystérieuses. A deux pas de la maison en reconstruction passait la petite rivière qui, des siècles auparavant, faisait tourner la roue à aube du moulin. Le petit village était déjà très isolé des autres villages alentours puisqu’une seule route en cul de sac accédait à celui-ci. Même ainsi ce n’était rien par rapport au Moulin. Il n’existait qu’un seul chemin entre le village et le moulin que seul un véhicule tout-terrain pouvait emprunter pour monter dans la montagne. Notre voisin le plus proche mettrait plus de vingt minutes à dos d’âne avant d’arriver chez nous. La tranquillité était le maître mot de ce que nous recherchions avec le Moulin. Là, notre intention était de nous ressourcer et de déconnecter. Perdus au milieu de la montagne, sans électricité ni eau courante, nous allions nous réconcilier avec la nature. L’autre aspect du calme et du dépaysement qui émanait du village était dû aux villageois. A la fois accueillants et à l’affut de tout commérage possible, ils vivaient comme cent ans auparavant. Certains se déplaçaient à l’aide d’un âne, d’autres, plus modernes, possédaient de vieilles motos des années soixante. Dans les rues, nous pouvions voir les femmes au visage marqué par des années de dur labeur déambuler toutes de noir vêtues, avec des lourds fardeaux de bois sur la tête. Seuls le chant du coq tôt le matin, les chiens qui pourchassaient