Othello de William Shakespeare - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Othello de William Shakespeare E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Jouée pour la première fois sans doute en 1604 et publiée en 1622, cette tragédie de William Shakespeare (1564-1616) emprunte les éléments principaux de son intrigue à une nouvelle italienne du XVIe siècle parue à Venise en 1565.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Othello de William Shakespeare

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 52

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852295841

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Nito/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Othello, William Shakespeare (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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OTHELLO, William Shakespeare (Fiche de lecture)

Jouée pour la première fois sans doute en 1604 et publiée en 1622, cette tragédie de William Shakespeare (1564-1616) emprunte les éléments principaux de son intrigue à une nouvelle italienne du XVIe siècle parue à Venise en 1565. Il semble impossible de déterminer si le dramaturge anglais avait eu connaissance de l’original italien, paru dans De gli Ecatommiti de Giambattista Giraldi Cinthio, ou Cinzio (1504-1573), ou de sa traduction française de Gabriel Chappuys, publiée dans le Premier Volume de cent excellentes nouvelles (1584). Mais d’une histoire de meurtre assez sordide, il fait une tragédie de l’amour passionnel d’une intensité exceptionnelle, où le sacrifice de la femme trop aimée prend valeur de rite sacrificiel. Othello est la plus domestique de toutes les tragédies de Shakespeare, et celle dont l’intrigue, à l’exclusion de toute intrigue secondaire, est la plus resserrée autour de son héros tragique, l’inoubliable Maure de Venise. Elle a pour thème les convulsions de la jalousie, ce « monstre aux yeux verts » qui vient hanter un héros trop crédule, fragilisé par son statut d’étranger et marié par amour à la belle Desdémone, fille d’un Magnifico de la Sérénissime.

• L’inquiétude, le soupçon, la mort

La tragédie s’ouvre sur le mariage secret entre les deux amants que tout oppose et sur la vision d’un amour sublime qui fait fi de toutes les conventions. S’il est une pièce maîtresse dans le dispositif défensif de ce fragile bastion de la civilisation qu’est Venise, Othello, général des armées vénitiennes, mais ancien esclave devenu mercenaire, n’en incarne cependant pas les valeurs par la naissance ; sa présence n’est tolérée que tant qu’il n’enfreint aucune des lois de la bienséance. Brabantio, père de Desdémone, s’oppose au mariage de sa fille et crie à la trahison, avant de se résigner devant la raison d’État qui exige le départ d’Othello pour Chypre – où se déplace l’action à partir de l’acte II –, possession de Venise menacée par les Turcs ; reniant sa fille, il lance un avertissement prophétique dont saura se souvenir le Maure : « Surveille-la, Maure, si tu as des yeux pour voir :/ Elle a trompé son père, elle peut bien te tromper. » Or, dès la fin de l’acte I, celui qu’Othello nomme l’« honnête, honnête Iago », son enseigne et homme de confiance, discerne dans le jeu des contingences les contours d’un monstrueux complot, qui lui permettra de mettre en œuvre sa vengeance, gratuite, contre un général trop chanceux : « le plan est engendré ; à la Nuit, à l’Enfer/ De porter cette monstrueuse naissance à la lumière ». Improvisateur hors pair, metteur en scène des désirs et des fantasmes des autres, l’envieux Iago, à l’aide de sa dupe Roderigo (lui-même amoureux malheureux de Desdémone), manigance à l’acte II la perte de Cassio, lieutenant et ami de Desdémone et d’Othello, pour la seule raison qu’il possède « une quotidienne beauté dans sa vie/ Qui [le] rend laid » (V, 1). Une fois Cassio tombé en disgrâce auprès du Maure pour atteinte à l’ordre public, il ne reste plus à Iago qu’à inciter le lieutenant à plaider sa cause auprès de la belle Desdémone et, dans le même instant, à jeter le soupçon auprès d’Othello sur la nature de leur relation. La scène 3 de l’acte III, exactement au centre de la pièce, en représente le tournant : véritable corrupteur de mots et de regard, Iago tisse la toile qui prendra Othello au piège, insinuant d’abord le doute, puis le convainquant de la noirceur de la blanche Desdémone. Au début de la scène encore, le Maure se porte garant de l’innocence de Desdémone : « Excellente créature, que la perdition prenne mon âme/ Si je ne t’aime pas, et quand je ne t’aimerai plus,/ Le chaos sera de retour ». Mais sous nos yeux, assiégé par les soupçons que distille habilement son tentateur, voilà qu’il perd pied, vacille, jusqu’à ce que la « preuve oculaire » du mouchoir, gage d’amour dont il fit présent à Desdémone et que Iago a récupéré et placé chez Cassio, lui fasse voir en esprit la trahison imaginaire de sa femme : « Maintenant je vois que c’est vrai. [...] Qu’elle soit damnée, l’impudique catin : ô, qu’elle soit damnée. » Après l’acte IV qui voit Othello, aiguillonné par Iago, en proie à un véritable délire interprétatif, l’acte V met en scène le lent et inexorable sacrifice final, ces noces sanglantes à l’issue desquelles Othello étouffe Desdémone dans leurs draps de noces, rituel aussi poignant que monstrueux, puisque totalement inutile. Le Maure découvre alors, trop tard, l’inexplicable, la présence du mal parmi les hommes : « Je regarde ses pieds, mais ce n’est qu’une fable,/ Si tu es un diable, je ne peux pas te tuer. » Iago refuse, même dans ces derniers moments, l’explication qui pourrait rendre compréhensible le déchaînement monstrueux des passions : « Ne me demandez rien, ce que vous savez, vous le savez,/ À partir de maintenant, je ne dirai plus un mot. » Il ne reste plus alors à Othello qu’à châtier l’assassin de l’innocence absolue qu’il fut lui-même, par une mort que, lorsqu’il était encore le héros épique de l’acte I, il réservait aux barbares : « un jour, dans l’Alep,/ Alors qu’un Turc malveillant et enturbanné/ Battait un Vénitien, et dénigrait l’État,/ Je pris par la gorge ce chien circoncis,/ Et le frappai ainsi ».

• Un drame baroque

Ultime variation sur l’oxymore, figure obsédante de la pièce, le suicide final d’Othello – dans le même moment justicier et coupable –, Vénitien turc ou Turc vénitien, rend paradoxalement au Maure la dimension héroïque qu’avaient passablement mise à mal les maléfices d’un Iago machiavélien et maître de l’illusion. Car Othello