Peines d'Amour Perdues (Love's Labour's Lost in French) - William Shakespeare - E-Book

Peines d'Amour Perdues (Love's Labour's Lost in French) E-Book

William Shakespeare

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Beschreibung

Comédie de Shakespeare, traduite en français par François Pierre Guillaume Guizot (1787 - 1874), historien français et homme d'État. Publié en 1862. Selon Wikipedia: "Love's Labor's Lost est l'une des premières comédies de William Shakespeare, qui aurait été écrite au milieu des années 1590 et publiée pour la première fois en 1598".

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PEINES D'AMOUR PERDUES PAR WILLIAM SHAKESPEARE, TRADUCTION DE M. GUIZOT

published by Samizdat Express, Orange, CT, USA

established in 1974, offering over 14,000 books

Other Shakespeare comedies in French translation (by M. Guizot):

Tout Est Bien Qui Finit Bien    

Comme Il Vous Plaira    

La Comédie Des Méprises    

Mesure Pour Mesure

Le Marchand De Venise

Les Joyeuses Bourgeoises De Windsor

Le Songe D'une Nuit D'Été

Beaucoup De Bruit Pour Rien

La Méchante Femme Mise À La Raison

Le Jour Des Rois Ou Ce Que Vous Voudrez

Les Deux Gentilshommes De Vérone

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Ce document est tiré de:OEUVRES COMPLÈTES DESHAKSPEARE

NOUVELLE ÉDITION ENTIÈREMENT REVUEAVEC UNE ÉTUDE SUR SHAKSPEAREDES NOTICES SUR CHAQUE PIÈCE ET DES NOTES

PARISA LA LIBRAIRIE ACADÉMIQUEDIDIER ET Cie, LIBRAIRES-ÉDITEURS35, QUAI DES AUGUSTINS1862

NOTICE SUR PEINES D'AMOUR PERDUES.

PERSONNAGES

ACTE PREMIER

SCÈNE I,  Navarre.--Un parc avec un palais.

SCÈNE II,  La maison d'Armado.

ACTE DEUXIÈME

SCÈNE I,  Toujours en Navarre.--On voit un pavillon et des tentes à quelque distance.

ACTE TROISIÈME

SCÈNE I,  Une autre partie du parc.

ACTE QUATRIÈME

SCÈNE I,  Une autre partie du parc.

SCÈNE II,  DULL, HOLOFERNE et NATHANIEL.

SCÈNE III,  Une autre partie du parc.

ACTE CINQUIÈME

SCÈNE I,  Autre partie du parc.

SCÈNE II,  Devant la tente de la princesse.

NOTICE SUR PEINES D'AMOUR PERDUES.

De toutes les pièces contestées à Shakspeare, voici celle que sesadmirateurs auraient le plus facilement abandonnée; cependant cettepièce, imparfaite dans son ensemble et souvent faible dans ses détails,nous paraît un miroir où se réfléchit le véritable langage de la courd'Élisabeth, cet esprit pédantesque du siècle, ce goût de controverse etde logique pointilleuse qui influait sur le ton de la société dessavants comme du beau monde de l'époque.

Malgré ses défauts, la comédie de Peines d'amour perdues porte aussil'empreinte du génie de Shakspeare dans plusieurs scènes et dans laconception de presque tous les personnages. Biron et Rosaline sontl'ébauche des caractères inimitables de Bénédick et de Béatrice dansBeaucoup de bruit pour rien. Don Adriano Armado est un fanfaronamusant; son petit page est bien réellement une poignée d'esprit;Nathaniel le curé, Holoferne le magister, donnent aussi lieu à plusd'une scène comique et originale. Il n'est pas jusqu'à Dull leconstable, et Costard le paysan, qui ne contribuent à faire trouvergrâce à cette pièce, qui appartient, selon toute apparence, à lajeunesse de Shakspeare.

Douce suppose que Shakspeare a emprunté le sujet de cette pièce à unroman français, et qu'il l'a placée en 1425 environ. Il est difficiled'établir d'une façon positive l'année de la composition de cettecomédie, mais il est certain qu'elle a été écrite de 1587 à 1591.

PERSONNAGES

FERDINAND, roi de Navarre.

BIRON,         )

LONGUEVILLE,   ) seigneurs attachés

DUMAINE,       ) au roi.

BOYET,      ) seigneurs à la suite de la

MERCADE,    ) princesse de France.

DON ADRIEN D'ARMADO, original espagnol.

NATHANIEL, curé.

HOLOFERNE, maître d'école.

DULL, constable.

COSTARD, paysan bouffon.

MOTH, page de don Adrien d'Armado.

UN GARDE DE LA FORÊT.

LA PRINCESSE DE FRANCE.

ROSALINE,   )

MARIE,      ) dames à la suite de la

CATHERINE,  ) princesse de France.

JACQUINETTE, jeune paysanne.

OFFICIERS ET SUITE DU ROI ET DE LA PRINCESSE.

La scène se passe dans le palais du roi de Navarre et dans les environs.

ACTE PREMIER

 SCÈNE I,  Navarre.--Un parc avec un palais.

LE ROI FERDINAND, BIRON, LONGUEVILLE ET DUMAINE.

LE ROI.--Que la Renommée, objet de la poursuite de tous les hommespendant leur vie, reste gravée sur nos tombeaux d'airain et nous honoredans la disgrâce de la mort! En dépit du temps, ce cormoran qui dévoretout, un effort, pendant l'instant où nous respirons, peut nousconquérir un honneur qui émoussera le tranchant de sa faux, et fera denous les héritiers de toute l'éternité. Courage donc, braves vainqueurs,car vous l'êtes, vous qui faites la guerre à vos propres passions, etqui combattez l'immense armée des désirs du monde.--Notre dernier éditsubsistera dans toute sa force, la Navarre deviendra la merveille dumonde; notre cour sera une petite académie, adonnée au repos et à lacontemplation. Vous trois, Biron, Longueville et Dumaine, vous avez faitserment de vivre avec moi pendant trois ans, compagnons de mes études,et d'observer les statuts qui sont rédigés dans cette cédule: vosserments sont prononcés; maintenant signez, et que celui qui violera leplus petit article de ce règlement voie son déshonneur écrit de sapropre main. Si vous êtes armés de courage pour exécuter ce que vousavez juré, signez votre grave serment, et observez-le.

LONGUEVILLE.--Je suis décidé: ce n'est qu'un jeûne de trois ans; si lecorps souffre, l'âme jouira. Les panses trop bien remplies ont depauvres cervelles, et les mets succulents, en engraissant les côtes,ruinent entièrement l'esprit.

DUMAINE.--Mon aimable souverain, Dumaine se mortifiera; il abandonne auxvils esclaves d'un monde grossier ses plaisirs plus grossiers encore: jerenonce et je meurs à l'amour, à la richesse et aux grandeurs, pourvivre en philosophe avec eux et vous.

BIRON.--Je ne puis que répéter à mon tour la même protestation. J'aidéjà fait les mêmes voeux, mon cher souverain: j'ai juré de vivre,d'étudier ici trois années. Mais il y a d'autres pratiques rigides,comme de ne pas voir une seule femme jusqu'à ce terme, article qui,j'espère, n'est pas enregistré dans l'acte; de ne goûter d'aucunenourriture durant un jour entier de la semaine, et, les autres jours, dene manger que d'un seul mets, autre point qui, j'espère, ne s'y trouvepas non plus; et encore de ne dormir que trois heures par nuit, sansjamais être surpris les yeux assoupis dans le jour (tandis que moi, macoutume est de ne jamais songer à mal toute la nuit, et même de changeren nuit la moitié du jour), troisième clause qui, j'espère, n'est pasnon plus mentionnée dans l'écrit. Oh! ce sont là des tâches bien arides,trop pénibles à remplir: ne pas voir les dames, étudier, jeûner et nepas dormir!

LE ROI.--Votre serment de vous abstenir de ces trois points estprononcé.

BIRON.--Permettez-moi de répondre non, mon souverain. J'ai simplementjuré d'étudier avec Votre Altesse, et de passer ici à votre courl'espace de trois ans.

LE ROI.--Biron, avec cet article, vous avez juré les autres aussi.

BIRON.--Par oui et par non, mon prince; alors mon serment n'était passérieux.--Quel est le but de l'étude? Apprenez-le-moi.

LE ROI.--Quoi! c'est de savoir ce que nous ne saurions pas sans elle.

BIRON.--Voulez-vous parler des connaissances cachées et interdites àl'intelligence ordinaire?

LE ROI.--Oui; telle est la divine récompense de l'étude!

BIRON.--Allons, je veux bien jurer d'étudier, pour connaître la chosequ'il m'est interdit de savoir.--Par exemple, je veux bien étudier poursavoir où je pourrai dîner, lorsque les festins me seront expressémentdéfendus. Et encore, pour savoir où trouver une belle maîtresse, quandles belles seront cachées à mes yeux. Ou bien, m'étant lié par unserment trop difficile à garder, je veux bien étudier l'art del'enfreindre sans manquer à ma foi. Si tels sont les fruits de l'étude,et qu'il soit vrai qu'elle apprenne à connaître ce qu'on ne savait pasavant, je suis prêt à faire le serment, et jamais je ne me rétracterai.

LE ROI.--Vous venez justement de citer les obstacles qui détournentl'homme de l'étude, et qui donnent à nos âmes le goût des vainsplaisirs.

BIRON.--Sans doute, tous les plaisirs sont vains: mais les plus vains detous sont ceux qui, acquis avec peine, ne produisent pour fruit que lapeine; comme de méditer péniblement sur un livre, pour chercher lalumière de la vérité, tandis que son éclat perfide ne sert qu'à aveuglerla vue éblouie. La lumière, en cherchant la lumière, enlève la lumière àla lumière. Ainsi, les yeux perdent la vue avant de trouver une faiblelueur dans les ténèbres. Étudiez-moi plutôt comment on peut charmer sesyeux, en les fixant sur des yeux plus beaux, qui, s'ils les éblouissent,servent du moins d'étoiles à l'homme qu'ils ont aveuglé. L'étuderessemble au radieux soleil des cieux, qui ne veut pas être approfondipar d'insolents regards: ces infatigables travailleurs n'ont jamais riengagné qu'un vil renom fondé sur les livres d'autrui. Ces parrainsterrestres des astres du ciel, qui donnent un nom à chaque étoile fixe,ne retirent pas plus de fruit de leurs brillantes nuits, que ceux qui sepromènent à leur clarté sans les connaître: trop savoir, c'est neconnaître que la gloire, et tout parrain peut donner un nom.

LE ROI.--Comme il est savant en arguments contre la science!

DUMAINE.--Il est fort instruit dans l'art d'empêcher les autres des'instruire.

LONGUEVILLE.--Il sarcle le bon grain et laisse croître l'ivraie.

BIRON.--Le printemps est proche, quand les oisons couvent.

DUMAINE.--Et la conséquence, quelle est-elle?

BIRON.--Qu'il faut que chaque chose se fasse en son temps et en sonlieu.

DUMAINE.--Rien pour la raison.

BIRON.--Quelque chose donc pour la rime.

LONGUEVILLE.--Biron ressemble à une gelée jalouse, qui attaque lespremiers-nés des enfants du printemps.

BIRON.--Eh bien! oui; et pourquoi l'été se vanterait-il avant d'entendrele chant des oiseaux? Pourquoi me glorifierais-je de productionsprématurées? A Noël, je ne désire pas plus les roses, que je ne désirela neige dans les jours où Mai se montre émaillé de fleurs nouvelles;mais j'aime chaque fruit dans sa saison. Quant à vous, il est trop tardmaintenant pour étudier: ce serait monter sur le toit de la maison pouren ouvrir la porte.

LE ROI.--Eh bien! quittez-nous, retournez chez vous: adieu.

BIRON.--Non, mon gracieux souverain. J'ai fait serment de rester avecvous, et quoique j'aie défendu l'ignorance et la barbarie, par desarguments plus forts que vous ne pouvez en alléguer en faveur de votrecéleste science, je n'en garderai pas moins constamment la parole quej'ai jurée, et je supporterai chaque jour toutes les privations destrois années fixes. Donnez-moi l'écrit, que j'en prenne lecture, et jesouscrirai mon nom à ses plus rigoureux décrets.

LE ROI.--C'est vous rendre à propos, pour vous racheter de la honte quiallait vous couvrir!

BIRON, lisant.--Item. «Que nulle femme ne s'approchera de ma cour, àdistance d'un mille.»--Cet article a-t-il été proclamé?

LONGUEVILLE.--Il y a quatre jours.

BIRON.--Voyons sous quelle peine.--(Lisant.) «Sous peine de perdre lalangue.» Qui a décerné cette peine?

LONGUEVILLE.--Hé! c'est moi.

BIRON.--Eh pour quelle raison, cher seigneur?

LONGUEVILLE.--Pour les éloigner de cette cour, par la terreur de cettepunition.

BIRON.--Voilà une dangereuse loi contre l'urbanité. (Lisant.) Item.«Si un homme est surpris parlant à une femme dans l'espace de ces troisannées, il subira l'ignominie publique que toute la cour jugera à proposd'infliger.» Pour cet article, vous le violerez vous-même, monsouverain; car, vous savez bien qu'ici vient en ambassade la fille duroi de France, pour vous parler à vous-même.--Une jeune princesse pleinede grâce et de majesté! Elle vient traiter avec vous de la cession del'Aquitaine à son père, vieillard décrépit, infirme, et détenu dans sonlit. Ainsi, c'est un article fait en vain, ou c'est en vain que cetteillustre princesse vient à votre cour.

LE ROI.--Qu'en dites-vous, seigneurs? Cela a été tout à fait oublié.

BIRON.--C'est ainsi que l'étude est toujours en défaut; tandis qu'elles'occupe de ce qu'elle voudrait acquérir, elle oublie de faire ce quiest nécessaire; et lorsqu'elle atteint l'objet qu'elle poursuit avec leplus d'ardeur, c'est une conquête qui ressemble à celle d'une villeincendiée: aussitôt gagnée, aussitôt perdue.

LE ROI.--Nous sommes contraints de violer ce décret; mais c'est lanécessité qui nous force à souffrir ici le séjour de la princesse.

BIRON.--La nécessité nous rendra tous mille fois parjures dans l'espacede ces trois années, car chaque homme naît avec ses penchants, qui nesont jamais domptés par la violence, mais toujours par une grâcespéciale.--Si je viole ma foi, mon apologie sera cette excuse: je ne mesuis parjuré que par la force de la nécessité; aussi je souscris mon nomsans réserve à ces lois, et je consens que celui qui les enfreindra dansla moindre partie en soit puni par une honte éternelle: les tentationssont pour les autres comme pour moi; mais je crois, malgré la répugnanceque je montre, que je serai encore le dernier à violer monserment.--Mais n'y a-t-il aucune récréation qui soit permise?

LE ROI.--Oui, il y en a: notre cour, vous le savez, est fréquentée parun illustre voyageur d'Espagne. Cet homme possède toutes les bellesmanières du monde: sa tête est une mine de phrases. Un homme dontl'oreille est flattée du son de ses vaines paroles, comme de l'harmoniela plus ravissante; homme, au surplus, d'une politesse accomplie, et quele juste et l'injuste semblent avoir choisi pour être l'arbitre de leursdisputes. Cet enfant de l'imagination, ce sublime Armado, dans lesintervalles de nos études, nous racontera, en termes pompeux, lesprouesses de maints chevaliers de l'Espagne basanée, qui ont péri dansles querelles du siècle.--A quel point il vous amuse, messieurs, c'estce que j'ignore; mais pour moi, je proteste que j'aime beaucoup àl'entendre mentir, et je le ferai entrer dans la troupe de mesménétriers.

BIRON.--Armado! c'est un des plus illustres mortels: un homme à motsnouvellement raffinés, le vrai chevalier de la mode!

LONGUEVILLE.--Ce bouffon de Costard et lui feront notre divertissement.Ainsi donc, à l'étude, trois ans sont vite passés.

(Entrent Dull et Costard tenant une lettre.)

DULL[1].--Quelle est la personne du duc?

[Note 1: Dull; ce mot veut dire insipide, ennuyé.]

BIRON.--Le voici, l'ami; que veux-tu?

DULL.--Je représente moi-même sa personne, car je suis un officier depolice; mais je voudrais voir sa personne propre en chair et en os.

BIRON.--Voilà le duc.

DULL.--Le seigneur Arme... Arme... vous salue: il y a de vilaines chosessur le tapis; cette lettre vous en dira davantage.

COSTARD.--Monsieur, le contenu[2] de cette lettre me touche aussi, moi.

[Note 2: Jeu de mots intraduisible sur contents, contenu, etcontempt, mépris.]

LE ROI, prenant la lettre.--Une lettre du magnifique Armado!

BIRON.--Quelque mince qu'en soit le sujet, j'espère, par la grâce deDieu, de sublimes paroles.

LONGUEVILLE.--Beaucoup d'espérances pour peu de choses! Dieu veuillenous donner la patience.

BIRON.--D'écouter ou de nous abstenir d'écouter.

LONGUEVILLE.--D'écouter patiemment, monsieur; et de rire modérément; oude nous abstenir de l'un et de l'autre.

BIRON.--Allons, monsieur, ce sera comme le style de la lettre nousmontera l'humeur à la gaieté.

COSTARD.--La matière, monsieur, me regarde, comme concernantJacquelinette. La forme en est que j'ai été pris sur le fait.

BIRON.--Sur quel fait?

COSTARD.--Dans le fait et dans la forme[3] qui suivent, monsieur, troischoses à la fois: j'ai été vu avec elle dans la maison de la ferme,assis avec elle, et surpris à la suivre dans le parc; lesquelles choses,mises ensemble, sont dans le fait et la manière suivantes.--A présent,monsieur, quant à la manière... c'est la manière dont un homme parle àune femme, pour la forme... en quelque forme.

[Note 3: Manner et form. Jeux de mots qui n'existent que dansl'anglais.]

BIRON.--Et la suite, l'ami?

COSTARD.--La suite sera comme sera la correction qu'on me donnera, etDieu veuille protéger la bonne cause!

LE ROI.--Voulez-vous écouter la lettre avec attention?

BIRON.--Comme nous écouterions un oracle.

COSTARD.--Telle est la simplicité de l'homme, d'écouter les penchants dela chair.

LE ROI, lit.--«Grand lieutenant, illustre vice-roi du firmament, etseul dominateur de la Navarre, Dieu terrestre de mon âme, et patronnourricier de mon corps.

COSTARD.--Il n'y a pas encore là un mot de Costard.

LE ROI, lisant.--«Il est de fait...

COSTARD.--Cela peut être ainsi; mais s'il dit que cela est ainsi, iln'est, lui, à dire vrai, qu'ainsi[4]...

LE ROI.--Paix[5]!

[Note 4: Le genre d'esprit de Costard est principalement de tirer despropositions précédentes des conséquences contradictoires et absurdes.]

[Note 5: Paix, absence de bruit, ou absence de guerre. Costard s'attacheau dernier sens.]

COSTARD.--Soit à moi et à tout homme qui n'ose pas se battre!

LE ROI.--Pas le mot.

COSTARD.--Pas le mot des secrets des autres, je vous en prie.

LE ROI, continuant de lire.--«Il est de fait qu'affligé d'une