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.......Bon, de toute façon, elle va être bientôt tranquille. L'entrepreneur relava la tête, inquiet. Incrédule, il fixa Julia qui en profita pour lui asséner le premier coup.... -Je vous inculpe du meurtre de Hugo Parmentier. Des témoins vous ont vu quitter le parking une fois votre forfait accompli. -Je ne l'ai pas tué, madame, je vous le jure, commença à pleurnicher l'homme. J'ai juste aidé à redresser la porte en bois sur laquelle il avait été attaché. -Cloué, pas attaché, cloué dit-elle d'une voix forte et menaçante....
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Seitenzahl: 154
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Samedi 3 juillet, 23h30 Flamicourt
Dimanche 4 juillet. Huit heures
Epilogue
Julia Tradisi rejoignit le chef de la gendarmerie locale sur la place de la mairie, endroit le plus simple à trouver dans un village, avec l'église et le cimetière. Cet espace, encombré de quelques platanes et d'un vieil abreuvoir en pierre transformé en fontaine publique, baignait dans une lumière orange provenant de deux réverbères anorexiques.
L'officier grimaça au vu de ce spectacle. Le chef se sentit obligé de lui expliquer que le maire était très économe avec l'argent des contribuables.
-Les lampadaires restent allumés toute la nuit ?
-Non, non, tout s'éteint à minuit pile.
-Ah bon! Minuit pile, pourquoi pas.
-Le maire est économe sur tout, surenchérit le chef.
Il suffisait de voir l'état de délabrement de l'unique banc en bois pour s'en persuader.
Dubitative, se tournant vers l'unique édifice du lieu, elle ajouta, d'un air légèrement enjoué, que le reflet orangé des platanes sur la façade de la mairie était plutôt sympathique, voire un brin fantomatique.
Puis elle fit face au chef, avec son sourire narquois qui en avait énervé plus d'un.
Celui-ci, sans se démonter, leva les yeux au ciel. Ce qui fit rire l'officier.
-Mes excuses chef. Allez-y, faites moi un topo de la situation. Il nous reste trente minutes d'éclairage public.
Il lui expliqua succinctement et rapidement les faits.
-La victime a été retrouvée crucifiée sur une porte en bois pendant le final de la fête en cours, par une bénévole de l'association.
-Quel était le rôle de la victime dans cette association ?
-Il s'agit de l'association familiale du canton dont il en était le président depuis la dernière saison.
-Il était marié demanda- t'elle de but en blanc ?
Pris au dépourvu par cette question, le major fixa Tradisi, gêné.
-Euh ! Marié ? Il vivait avec une jeune femme. Après, étaient-ils mariés ? Le gendarme haussa les épaules.
-Qu'importe ! On s'en fout. Mais bon ! Quelqu'un a prévenu sa compagne?
-Oui, répondit l'adjudant Cernier d'un ton hésitant.
-Elle a été prévenue ou pas, s'impatienta l'officier ?
-Oui, je me suis rendu à son domicile.
Cernicr aimait bien la petite jeune femme surtout depuis qu'elle avait prise en charge son épouse complètement déprimée quelques temps après la naissance de leur enfant. Une délicieuse petite fille avec de gros problèmes digestifs. Bon, cela ne s'était pas passé aussi simplement que certains le pensaient mais ce petit bout de femme l'avait ramené des sables mouvants de la folie. Et il adorait sa femme. En son for intérieur, depuis cet épisode, il se sentait redevable et se devait de la protéger. Et là, il avait manqué à tous ses devoirs, du moins le croyait-il.
****
L'adjudant chef Cernier se souviendrait de cette soirée toute sa vie. Il n'avait pas eu besoin de toquer à la porte. Jeanne, car elle se prénommait Jeanne, avait déjà ouvert celle-ci, sans doute en ayant aperçu le véhicule de service. Et dans son regard, Cernier devina qu'elle avait compris.
-Où, demanda- t'elle ?
-La salle des fêtes. La porte de secours vers les champs. Je vais t'accompa....
Elle avait vivement refermé la porte au nez du gendarme. Décontenancé, l'adjudant s'apprêtait à frapper de nouveau quand celle-ci s'ouvrit à la volée. Jeanne passa devant lui, comme une folle, s'engouffra dans sa voiture et démarra dans un hurlement de moteur.
Cernier hésita un instant.
-Et ? demanda Julia, inquiète de la suite à venir.
-Elle portait un fusil. Un fusil à pompe !
-Et?
-J'ai foncé avec mon véhicule. Je suis arrivé juste à temps. Elle braquait l'arme en direction d'un pickup. Elle n'a pas eu la possibilité d'appuyer sur la détente. Heureusement.
-Heureusement comme vous dites. Où est-elle ?
-En garde à vue à la gendarmerie où je compte retourner pour l'auditionner. Pour comprendre son geste. Elle n'a pas eu le temps de voir son compagnon. Mieux valait pas. Un agent est avec elle.
-Bien. Vous connaissez la procédure. En cas de besoin, appelez-moi. N'hésitez pas.
-Vous ne m'accompagnez pas ?
-Non, je me rends sur les lieux du crime. Je verrai cette dame plus tard.
-D'accord, je vous explique comment vous rendre au gymnase. C'est simple et en plus les gyrophares bleus vous guideront.
Tradisi allait s'éloigner quand elle demanda pourquoi cette femme avait menacé de tirer sur ce véhicule et qui en était le conducteur ?
-C'est un entrepreneur local quant au pourquoi de cette menace, je n'en sais rien. Il est reparti chez lui avec son avocat quand j'ai interpellé cette femme. Aussitôt. Je n'ai pas eu le temps de lui dire de rester. J'étais trop préoccupé à mettre la petite en sécurité.
-La petite, répéta - t'elle songeuse.
Puis elle redressa vivement la tête, une lueur de violence dans les yeux.
-Son avocat est déjà là ?
Cernier se frotta le nez, cherchant à comprendre le pourquoi de la présence de l'avocat.
-Sans doute était-il présent pour la fête. D'où sa présence dans le pickup.
-Ah oui, la fête !
Elle n'avait aucune idée de quoi il parlait mais comprenait que l'avocat et l'entrepreneur était ensemble. Peut-être ! Mais pourquoi partaient-ils aussi vite ?
-Tout compte fait, je ne pars pas. Je me rends à la gendarmerie et vous, retournez plutôt là où a été perpétré cet assassinat. Je vous y rejoins. La salle des fêtes, c'est ça ?
Sur ce, elle tourna les talons sans attendre de réponse. Elle remonta dans sa voiture de fonction et démarra aussitôt.
***
La cellule était moche, petite, laide, désagréable, avec des relents de vomis comme toutes les cellules de dégrisement. Elle y trouva la jeune femme, prostrée, assise toute droite sur le bas flanc en acier fixé au mur, le regard empli d'une profonde tristesse. Une gendarme se tenait à côté d'elle, également assise, la porte de la cellule entrouverte. Julia fit un léger signe de tête à l'agent. Celle-ci se leva, lâchant doucement la main de la jeune femme. Elle fit un mince sourire à l'officier et quitta les lieux, essuyant ses yeux rougis d'avoir pleuré.
Jeanne leva son visage vers cette étrange personne debout devant elle, totalement silencieuse.
-Je voudrais voir mon mari s'il vous plait, dit-elle d'une voix presque inaudible sans se lever, fixant le regard inexpressif de l'officier.
Depuis son entrée dans la gendarmerie, Julia évitait de laisser percevoir dans ses yeux son ressenti face à ces situations toujours plus troublantes et douloureuses au fil des ans. La noirceur de l'âme humaine faisait partie de son quotidien, noirceur dont la violence l'avait trop souvent amené au bord du gouffre.
Tradisi la détailla et se demanda comme un aussi petit bout de femme, menu, à l'allure fragile, au visage d'une grande douceur, avait pu se précipiter ainsi avec un fusil à pompe.
-Le fusil est plus grand et plus lourd que vous.
-Le canon était scié.
-Quand même.
-S'il vous plait murmura Jeanne !
Julia laissa entendre un soupir pas très professionnel.
-Venez, je vais vous accompagner.
-Vous me mettez les menottes ?
-Inutile. Vous n'avez plus de fusil !
L'officier s'engagea dans le couloir puis hésita, s'arrêta, se retourna.
Jeanne s'arrêta également et la regarda indécise.
-Pourquoi vouliez-vous tuer cet entrepreneur ?
-Parce qu'il avait déjà menacé de tuer mon mari.
-Et pourquoi voulait- t'il le tuer ?
-Parce qu'il n'aimait pas les pédés, surtout ceux qui touchaient sa femme !
-Votre mari était pédé, euh, homo ?
-Non.
-Je ne comprends pas ! Les homos ne touchent pas les femmes.
-Mon mari, à ses heures perdues, était tailleur et un peu maniéré comme ils le sont souvent.
-Ah ! Et il couchait avec la femme de cet entrepreneur ?
-Non, non, mais il avait pris en main tous les costumes de la fête d'aujourd'hui et automatiquement, il faisait les retouches directement sur les participantes.
-Ah oui, cette fameuse fête. Les costumes, les retouches ! Vous n'étiez pas de la fête ?
Pas de réponse. En face d'elle, l'officier voyait un être totalement anéanti. Puis elle reprit :
-Et donc, l'autre personne croyait qu'il touchait sa femme ! De plus, il pensait que votre mari était homosexuel. Il me semble bien compliqué cet entrepreneur. Qui vous l'a dit ?
-Qui m'a dit quoi ?
-Que cet individu croyait que votre mari touchait sa femme !
-Il l'a dit à mon mari le jour où il a menacé de le tuer !
-C'était quand ?
Jeanne balbutia quelques mots inaudibles.
-Et vous, qu'est-ce que vous en pensiez ?
Jeanne la regarda et les larmes coulèrent de nouveau sans bruit sur ses joues.
-Mon mari ne touche pas les gens, madame. Mon mari est un homme doux et respectueux.
Puis dans un murmure, elle reprit :
-C'était un être doux.
Reniflant plusieurs fois, elle essuya son nez dans sa manche et rajouta que l'entrepreneur croyait qu'il profitait de la situation pour tripoter sa femme. Puis d'une voix plus forte, elle ajouta :
-Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire, il la frappait bien, lui !
-Qui frappait qui ? demanda Julia un peu décontenancée.
-L'entrepreneur frappait sa femme. Elle me l'avait dit et parfois ça se voyait.
-Ah ! Evidemment ! C'est plus simple que de faire un ourlet. Et vous croyez qu'il a tué votre mari ?
-Je ne sais pas.
-Pourquoi avez-vous tout de suite pensé que votre mari était décédé ? Comment cette idée s'est elle insinuée dans votre esprit ?
-Je connais bien l'adjudant, je l'ai lu dans ses yeux.
-Mais vous avez pris votre fusil avec la ferme intention de tuer.
-Ma vie est foutue autant que cela serve à quelque chose et que sa femme soit libérée.
-C'est une façon de voir. Ce fusil, d'où sort-il ?
Jeanne ne répondit pas. Ses yeux semblaient se noyer dans un déluge d'images sans fin. Julia reconnaissait là les frontières invisibles avec un monde parallèle foutraque dans lequel son esprit s'était déjà aventuré. Et d'où, il était difficile de revenir.
-Dites-moi, pourquoi son avocat était avec lui dans sa voiture ? Ca fait un sacré témoin contre vous ?
La jeune femme sursauta.
-S'il vous plait, je voudrai voir mon mari !
Julia soupira une nouvelle fois, doucement. Tout n'était que douceur et tendresse chez cette femme et elle allait partir en prison car, lorsqu' on utilise une arme contre quelqu'un, on va en prison.
-Il bosse au black et il doit passer au tribunal la semaine prochaine, ajouta- t'elle comme ça, de but en blanc, sans lien avec la situation présente.
-J'ai du mal à vous suivre. Comment savez-vous ça ?
-C'est un petit village ici. Tout se sait et en plus il n'est pas très malin. Ils sont souvent ensemble.
Et Jeanne se mit à pleurer, debout, les bras le long du corps, totalement désemparée.
Tradisi la regarda et lui demanda si la robe qu'elle portait avait été confectionnée par son mari ?
Julia n'avait jamais fait dans la dentelle et savait que ses questions à l'emporte pièce désarçonnaient souvent ses interlocuteurs. Il lui arrivait quand même de regretter ces démonstrations verbales parfois blessantes, comme en ce moment. Mais c'était trop tard.
Jeanne la regarda, déstabilisée par cette remarque un peu déplacée, les yeux grands ouverts et emplis de larmes.
-Oui. Elle est jolie, n'est-ce pas dit- elle toujours en pleurant.
Julia trouvait que le vêtement bien que informe et passablement froissé, possédait un je ne sais quoi et tendait à donner une grande fraicheur à cette jeune femme.
Puis, sans ajouter un mot, elle la prit dans ses bras.
-ça va être un moment difficile, vous le savez bien.
-Oui, mais je veux le revoir une dernière fois, s'il vous plait.
Les deux femmes quittèrent la brigade dans un fourgon en compagnie de deux agents dont le chauffeur. L'officier savait qu'elle était hors cadre en l'embarquant avec elle, sans menottes et sans l'autorisation du juge. Mais elle n'en avait cure.
Cette femme voulait revoir son compagnon, assassiné de façon bestiale et semblait ne plus vouloir vivre sans lui. Alors, autant lui accorder sa demande somme toute normale en ces circonstances et, peut être, l'empêcher de mettre fin à ses jours.
Elle tourna la tête vers elle et la détailla de la tête au pied, sans aucune discrétion. Jeanne ne sembla pas gênée par ce regard incisif qui semblait la disséquer sans ménagement.
Le corps reposait sur une civière posée à terre à l'arrière de la salle des fêtes, recouvert d'un drap blanc.
La scène du crime était protégée comme l'exige le règlement. Les gendarmes de la brigade maintenaient les gens à l'écart. Quelques flashs de portables éclataient çà et là. Mais le public s'était dispersé dans le calme, sans bruit, choqué qu'une soirée aussi fantastique se soit terminée de façon si dramatique. Le groupe d'intervention habituel de la gendarmerie était à pied d'œuvre et passait au peigne fin les alentours pour tenter de récolter tous les indices possibles. La porte sur laquelle avait été crucifiée la victime faisait l'objet d'une très grande attention.
L'officier avait analysé la scène d'un œil professionnel. Elle ne voulait pas qu'un individu peu scrupuleux vienne pervertir l'acte final de ce théâtre tristement humain et que la femme de la victime aperçoive ou devine ce qu'il était arrivé à son compagnon.
Un homme vêtu d'une tenue blanche s'approcha des deux femmes et leur fit signe de le suivre après leur avoir tendu les sempiternelles surchaussures blanches. Tradisi soutenait Jeanne d'une seule main tant elle semblait légère.
L'homme s'approcha de la civière, leva la tête vers l'officier qui lui donna son assentiment. Il retira délicatement le drap recouvrant le visage de la victime, seul fragment du corps non abimé.
Jeanne s'agenouilla dans l'herbe fraîche et le caressa doucement. Ses doigts effleuraient ses joues, glissant le long des yeux ouverts semblant regarder un univers sans fond. Elle déposa un léger baiser sur le front, sur le nez puis sur les lèvres.
Ses larmes coulaient sans cesse, tombant sur le visage de son compagnon.
Puis, son corps fut pris de soubresauts de plus en plus violents, accompagnés de hoquets incontrôlables, au point que l'officier dut la ceinturer des deux bras et l'éloigner du lieu. Rapidement, efficacernent, sans un hurlement, sans un cri, sans un bruit.
Deux pompiers professionnels ayant aperçu la scène la prirent en charge. Ils l'installèrent dans l'ambulance rouge, fermant la porte derrière eux pour la préserver de la curiosité d'un petit groupe d'individus qui s'étaient approchés du véhicule de secours. Un médecin, proche de la victime semble - t'il, les rejoignit après s'être fait connaître auprès des forces de l'ordre.
L'officier fit signe à un gendarme de s'assurer de la sécurité du fourgon tout en lui indiquant que personne ne devait quitter cet endroit sans son autorisation formelle. Le gendarme confirma ses ordres et prit position après avoir invité fermement les curieux à se retirer.
Ce qu'ils firent non sans maugréer. Quelques flashs brillèrent ici et là sans beaucoup de conviction. Les images apparaissant sur leurs écrans étaient d'un intérêt médiocre.
-Ce doit être dur pour elle, lui dit l'adjudant s'étant approché discrètement. Et cela va l'être encore plus quand elle apprendra ce qu'on lui a fait.
Tradisi opina de la tête.
-D'où sort-elle ce fusil au canon scié ?
-Aucune idée mais apparemment, elle connaissait bien l'endroit dans lequel il se trouvait.
-Exact. Il faudra creuser cette histoire. Ce n'est quand même pas banal. A croire que ce drame était inéluctable.
Julia laissa son regard passer de la scène de crime violemment éclairée par les spots des services techniques de la gendarmerie vers l'ambulance des pompiers dont la lumière bleue du gyrophare donnait un aspect lugubre à cet endroit prévu pour briller de mille feux.
-Des indices ?
-Pour l'instant rien de bien précis. La porte en bois sur laquelle la victime a été crucifiée nous cause des soucis. Elle n'a rien à faire ici et personne ne sait comment elle est arrivée là, ou ne s'en souvient.
-Vous avez déjà commencé des interrogatoires ?
-Oui, tout le monde est choqué mais rien de bien intéressant ne sort. Tous mes hommes non utilisés pour sécuriser les lieux relèvent les noms et adresses des nombreux témoins présents.
-Effectivement cela doit faire du monde releva Julia en jetant un regard circulaire. Les brigades des alentours se sont déplacées rapidement ?
-Tout à fait. Je les appelé selon vos ordres et toutes se sont dépêchées de nous porter assistance. Même les collègues se trouvant sur place pour assister à cette soirée se sont mis à ma disposition.
-C'est ce meurtre qui les fascinent à ce point ?
-Sans doute un peu mais pas mal de familles de gendarmes participaient au spectacle.
-Etonnant pour des gendarmes. D'habitudes, ils sympathisent peu avec la population locale. Vous pouvez m'en dire un peu plus sur la victime.
L'adjudant s'apprêtait à assouvir la curiosité somme toute professionnelle de son supérieur quand un léger craquement leur fit tourner la tête.
Un véhicule s'approchait lentement dans un feulement doux, presque inaudible. Privilège des véhicules électriques.
-Ah, voilà le médecin légiste et le juge.
-Ils viennent ensembles ?
-Ils sont mari et femme, alors ils s'arrangent pour être de permanence en même temps. C'est pratique ; en plus ils sont très compétents et très abordables. Vous verrez, c'est parfois un peu épique.
-Pas de famille ?
-Si, l'Etat, sourit l'adjudant.
Alors que le légiste se rendait auprès du corps dès sa descente du véhicule, le juge s'approcha d'eux.
-Claude Dambert, le procureur m'a demandé de mener cette enquête annonça t'il en tendant la main au colonel après avoir également salué l'adjudant.
-Lieutenant-colonel Julia Tradisi, en charge de tous les crimes et meurtres dépendants des gendarmes de ce secteur depuis le premier juillet et, accessoirement, conseillère technique auprès de la police nationale pour tout autre crime et assassinat en tant que commissaire divisionnaire, selon les nouvelles lois en cours et les absurdités de nos honorables hommes et femmes politiques.
-Ah, enfin, un gendarme qui se rebelle.
-Bof, répondit-elle. Qu'en pensez-vous chef ?
Le juge ne lui donna pas le temps de répondre, à son grand soulagement.
-Au turbin dans ce paisible département depuis avant-hier quoi. Belle entrée en matière colonelle. Bienvenue chez nous. Avez-vous eu au moins le temps de vider vos cartons ?
La colonelle le regarda droit dans les yeux et constata une lumière espiègle au fond de ses iris.
-Je vis dans un meublé à la caserne et ne trimballe avec moi que le strict nécessaire, ce qui représente quand même pas mal de bagages mais pas trop pour me permettre de décamper en cas d'urgence.
-Vous allez plaire à ma femme, sans aucun doute. Elle adore les départs dans l'urgence.
Un léger sourire apparut sur le visage du gendarme. Il me plait bien ce juge ; Une tête avenante, pas trop mal physiquement et de l'humour. Reste à savoir s'il est vraiment compétent sinon il peut aller aux chiottes.