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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis
Une des œuvres les plus difficiles et les plus diversement interprétées de G. W. F. Hegel (1770-1831), la
Phénoménologie de l’esprit (1807), ne peut être abordée sans guides sûrs.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Phénoménologie de l'esprit de Hegel
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 52
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852294974
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Phénoménologie de l'esprit, Hegel (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Une des œuvres les plus difficiles et les plus diversement interprétées de G. W. F. Hegel (1770-1831), la Phénoménologie de l’esprit (1807), ne peut être abordée sans guides sûrs. S’agit-il, en effet, d’un préambule au système ou bien, déjà, d’une première version du système soit « la forme que prend l’édifice total – connaissance et action – qui cherche à rendre compte de l’expérience » (P. J. Labarrière) ? L’œuvre est-elle achevée et cohérente, ou non ? Ces questions ne relèvent pas seulement de l’interprétation érudite. Elles conditionnent l’approche de l’œuvre.
Hegel part des difficultés que, selon lui, la philosophie critique de Kant n’a pu résoudre : sujet et objet demeurent irrémédiablement séparés, si bien que le sujet reste simplement à l’extérieur de l’être. Réconcilier savoir et absolu, telle est la tâche qu’il se donne. Il faut donc dépasser le strict point de vue de la représentation afin de penser, de façon organique, les rapports entre pensée et être. « Le vrai est le tout. Mais le tout n’est que l’essence s’achevant par son développement. » De même, les figures de la conscience (de la plus immédiate à la plus complexe, de la « certitude sensible » au « savoir absolu ») ne sont que les moments d’un processus total, englobant, qui, seul, est vrai. Cette totalité est à penser en tant que « système » – « le savoir n’est effectif et ne peut se trouver présenté que comme science ou comme système » – et non pas comme agglomérat de figures juxtaposées selon des modalités extérieures à leur propre devenir. « Appréhender et exprimer le vrai non comme substance, mais précisément comme sujet », tel est le projet que Hegel définit dans la Préface au livre, écrite après sa rédaction. Le sujet dont il est ici question n’est pas celui, empirique ou transcendantal, de la représentation (le moi), mais l’Absolu lui-même. La Phénoménologie de l’esprit se veut donc l’auto-déploiement de la vérité se révélant progressivement dans l’élément de la conscience. Il est important de souligner que les diverses figures de la conscience ne se déploient pas de façon linéaire ou mécanique mais selon un mouvement négatif (négativité) qui est au cœur même de ce que Hegel appelle « dialectique ». Chaque figure n’existe que par rapport à la précédente qu’elle nie, tout en conservant en elle ce qu’elle a de vivant. Figure qui, à son tour, sera dépassée en une autre, selon un mouvement qui est la totalité elle-même s’auto-déployant.
Trop souvent, les présentations et usages scolaires de la Phénoménologie n’ont voulu voir en elle qu’une « collection » de figures autonomes (la certitude sensible, la belle âme, la dialectique du maître et de l’esclave...). Il en résulte une vision « abstraite », séparée, de ce qui fait corps dans un tout non fragmentable, si ce n’est pour des besoins qui en nient le sens. Ces lectures partielles ne sont toutefois pas étrangères à l’œuvre qui les a déjà, d’une certaine façon, comprises en les interprétant comme « fixation » à un moment passé que la conscience naturelle ne veut pas perdre, par désespoir ou par crainte. Ce dogmatisme de la conscience commune n’est critiqué par Hegel que dans la mesure où il conduit à refuser le mouvement, à se fermer sur soi par refus de son autre. La conscience naturelle est déjà dans le vrai, mais elle l’ignore. S’il est possible d’entendre l’œuvre comme une « introduction » au système, il ne faut pas oublier, que, d’une certaine façon, dans l’ignorance de soi la plupart du temps, nous sommes déjà dans la philosophie et participons à l’absolu. Cette conscience en mouvement vers la manifestation totale de soi n’est ni historiciste (ce serait commettre un contresens que de concevoir les diverses « stations » de l’esprit selon un ordre chronologique) ni dogmatique, en ce que la contingence loin d’être ravalée à un rang subalterne est pensée comme constitutive même du système. Le temps est à penser sous la lumière d’une éternité avec laquelle il se réconciliera. Conscience, Conscience de soi (ou Autoconscience), Raison, Esprit, Religion, Savoir absolu – telles sont les étapes d’une véritable odyssée de l’esprit qui fascina des lecteurs aussi différents que Martin Heidegger, Alexandre Kojève, Jean Wahl, Herbert Marcuse, et qui reste pour nombre de commentateurs contemporains une œuvre toujours et encore à méditer.
Francis WYBRANDS
« Sans spinozisme, pas de philosophie », disait Hegel, et cela marque déjà l’une des orientations de sa pensée. Car, en son temps, on ne se référait pas innocemment à Spinoza. Nous pouvons maintenant affirmer : « pas de philosophie moderne sans hégélianisme ».