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Extrait : "LE CHŒUR : À table, à table, amis ! le temps est précieux ; Au rendez-vous nos beautés sont fidèles ; Elles sont belles, Point cruelles ; Les vins sont vieux, Les mets délicieux, En vain Dans le lointain Le cor résonne, Nous n'attendons personne : Malheur aux amants, aux buveurs attardés ! Pour eux les cœurs sont pris, et les flacons vidés."
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Seitenzahl: 70
Veröffentlichungsjahr: 2015
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EAN : 9782335054804
©Ligaran 2015
Un site demi-solitaire. D’un côté, une maison fermée et isolée. En face, dans un petit bois, une tente dressée pour un rendez-vous de chasse ; de jeunes Seigneurs et de jeunes Femmes y sont réunis.
PIQUILLO.
DON CARLOS DE MENDOCE, connu sous le nom de DON DIÈGUE.
DON FABRICE D’OLIVARÈS.
DON ANTONIO PAEZ.
DON HENRIQUE.
L’ALCADE ZAMBULOS.
SILVIA.
LEONOR.
UNE CAMÉRIÈRE.
SEIGNEURS ET DAMES, ALGUAZILS, DOMESTIQUES.
Le premier acte, aux portes de Séville ; les deuxième et troisième actes, à Séville, vers 1650.
Don Antonio Paez, Don Henrique, seigneurs et dames, puis Silvia.
(Silvia soulève le rideau de sa tente.)
Les mêmes, puis Fabrice, en dehors de la tente.
Silence, messieurs, silence !
Qu’y a-t-il, et que voyez-vous ?
Une ombre qui me fait l’effet d’être au service d’un assez drôle de corps ; venez voir plutôt.
Ah ! ah ! qui diable cela peut-il être ?
Mais il me semble qu’il n’y a pas à chercher longtemps, et qu’à cette heure de nuit, il n’y a guère dehors que les amants et les voleurs.
Eh bien, amant ou voleur, je saurai qui il est.
(Il sort par l’ouverture du fond et va se placer entre Fabrice et la maison.)
Et moi aussi.
Que me voulez-vous, messieurs, et qu’avons-nous à faire ensemble ?
Vrai-Dieu ! si je ne me trompe pas… Qu’en dites-vous, Silvia, vous qui savez votre Madrid sur le bout du doigt ?
Je dis que, s’il est aussi aimable, aussi beau et aussi noble que celui dont il a emprunté la tournure, je l’embrasse.
(Elle s’approche de Fabrice et lui fait sauter son chapeau.)
Don Fabrice d’Olivarès !
Je vous dois un baiser, monseigneur.
Allons, je vois bien que ce que j’ai de mieux à faire, c’est de le prendre.
Tu n’es donc pas mort ?
Mais vous voyez…
Et ton coup d’épée, qu’en as-tu fait ?
J’en ai guéri.
Et tu viens en chercher un autre à Séville ?
Point, messieurs : je voyage pour affaires de famille.
Laissez donc : lorsqu’on se promène à cette heure et dans un endroit comme celui-ci, ce n’est pas sans mauvaise intention contre la bourse des passants ou la fille de son voisin.
Une mandoline !
Messieurs… il n’y a plus de doute, et voilà la preuve du crime.
Eh bien, j’en conviens, messieurs, je suis amoureux.
Amoureux ! vous ! par quelle aventure ?
La voici en deux mots : je logeais en face d’une jeune dame des environs de Burgos, qui habitait Madrid avec une vieille tante. Quelque chose que j’eusse pu faire, impossible de parvenir jusqu’à elle ; des duègnes muettes, des valets sourds ; c’était à croire à la magie.
Pauvre marquis !
Cependant, comme, depuis deux mois, je suivais mon inconnue, au spectacle, à la promenade, à l’église, je commençai à m’apercevoir qu’elle m’avait remarqué.
Fat !
Non, sur ma parole. Alors je me décide à faire un pas de plus, je risque la sérénade.
Comment ! au bout de deux mois, tu n’en étais encore que là ?
Oh ! ne l’interrompez pas, messieurs ; à la manière dont la chose se prolonge, nous en avons pour quelque temps.
Au contraire, nous sommes arrivés. À peine étais-je installé sous les fenêtres de ma belle, qu’un homme, un esprit, un démon, arrive au grand galop de son cheval, saute à terre et tombe sur mes musiciens à grands coups de plat d’épée ; ils se sauvent ; je jette mon manteau, j’appelle à moi l’inconnu, nous croisons le fer, et, ma foi, à la troisième botte, il me donne ce charmant coup d’épée dont vous avez entendu parler.
Et comment appelles-tu ce cher gentilhomme ?
Est-ce que j’ai eu le temps de lui demander son nom ? Tu es adorable, toi !… Il m’a passé son épée au travers du corps ; je suis tombé à la renverse, et, retrouvé le lendemain matin à la même place, on m’a rapporté chez mon père, qui a été désespéré, non pas précisément à cause de moi, je crois, mais à cause de son nom, dont je suis le seul soutien. Trois jours après, lorsque je repris connaissance, je sus qu’en sa qualité de premier ministre, mon père poursuivait mon inconnu ; j’eus beau soutenir qu’il s’était battu en brave chevalier, en brave gentilhomme, et non en assassin, on ne voulut pas m’entendre. Heureusement, mon homme n’était plus à Madrid.
Il s’était donc sauvé ?
La même nuit… Mais le plus malheureux de tout cela, c’est qu’il avait emmené avec lui Léonor.
Ta belle ?
Pardieu ! oui, ma belle… Aussi il ne faut pas demander si je me suis dépêché de guérir ; la chose aux trois quarts faite, je me suis mis en route. Je suis parvenu à découvrir leurs traces, et, tandis que mon père fait inutilement chercher mon homme du côté de la Galice et des Algarves, je l’ai rejoint à Séville.
Et quand cela ?
Hier au soir… Et vous voyez que je ne perds pas de temps ; cette nuit, je commençais ma ronde.
Comment, la dame de tes pensées… ?
Demeure là.
Dans cette maison ?
Dans cette maison.
Mais il n’y a dans cette maison que don Diego !
Vous le connaissez ?
Oui, non, peut-être… Vous dites qu’il s’appelle don Diego, une espèce de sage, de solitaire, d’anachorète, qui va toujours pensant, écrivant ?
C’est cela même.
Et vous dites qu’il habite cette maison ?