Planète Terre - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Planète Terre E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Avant d'être un concept, la Terre fut une donnée : d'abord, la Terre nourricière – autrement dit, la « terre végétale » –, puis, la Terre où l'homme vit, par opposition à la mer, c'est-à-dire les terres émergées. Tout naturellement, cette Terre, siège de l'humanité, était le centre du monde, qui...

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341004831

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © NikoNomad/Shutterstock

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Planète Terre

Introduction

Avant d’être un concept, la Terre fut une donnée : d’abord, la Terre nourricière – autrement dit, la « terre végétale » –, puis, la Terre où l’homme vit, par opposition à la mer, c’est-à-dire les terres émergées. Tout naturellement, cette Terre, siège de l’humanité, était le centre du monde, qui s’ordonnait autour d’elle, y compris le ciel, dont le mystère autorisait d’y voir la transcendance des affaires terrestres. Cette Terre-là n’avait pas de forme précisée, sinon d’être, de prime abord, une étendue plate, aux marges de laquelle s’étendaient des limbes mystérieux : rien ne laissait supposer – et, d’ailleurs, la question ne se posait pas – qu’elle fût un objet de forme déterminée, situé dans un univers défini, encore moins qu’elle puisse y être en mouvement. Les Sumériens et les Égyptiens, qui furent les premiers astronomes, d’emblée de grande qualité, ne l’imaginaient pas.

Ce sont les Grecs qui, les premiers, conçoivent que la Terre est un objet en forme de sphère ; à partir de là, ils effectuent des mesures, certaines d’une étonnante exactitude. En dépit des positions scolastiques, souvent obscurantistes, le consensus sur la sphéricité de la Terre demeurera du Moyen Âge à la Renaissance, même s’il n’est pas toujours franchement exprimé : l’idée du voyage de Christophe Colomb en découle.

La conception de la forme de la Terre, acquise dès l’Antiquité, marque une première étape qui lui donne son autonomie de globe terrestre, à l’extension limitée. La conception de son mouvement, qui ne sera élaborée qu’à la Renaissance, lui donnera son statut de planète dans l’Univers.

Jusque-là, en raison des apparences premières, la voûte céleste paraissait tourner autour de la Terre, ainsi centre de l’Univers, même si les planètes, non encore reconnues comme telles, semblaient être des étoiles aux mouvements complexes, pour lesquelles il fallut concevoir des voûtes emboîtées et des trajectoires relevant d’« épicycles » centrés les uns sur les autres, en un système qui atteignit une complication extravagante : au seuil de la révolution copernicienne, il ne fallait pas moins de quarante-neuf épicycles pour rendre compte des mouvements du ciel et établir les almanachs, d’une façon satisfaisante d’ailleurs.

Le bouleversement que constitue l’abandon du géocentrisme, entrevu par Aristarque de Samos au IIIe siècle avant J.-C., déclenché par le De revolutionibus orbium coelestium, dont la tradition dit que Copernic en tint les épreuves d’imprimerie sur son lit de mort, en 1543, codifié par l’Astronomia nova, publiée en 1609 par Kepler, rencontra de vives résistances. Les célèbres procès de 1616 et de 1633 faits par le Saint-Office à Galilée, et que celui-ci perdit sans être convaincu, en sont l’illustration la plus connue : « Eppure si muove »... C’est que, bien qu’il n’ait pas conçu lui-même la place et les mouvements de la Terre dans le système solaire, Galilée, en inventant la lunette astronomique – on observait jusqu’alors à l’œil nu –, avait découvert les satellites de Jupiter, illustrant ainsi, par comparaison, l’exactitude du nouveau concept de révolution céleste.

Que ces idées soient aujourd’hui familières, maintenant que les satellites artificiels en donnent une constante démonstration, ne diminue pas le fait qu’elles constituèrent la première grande révolution culturelle ; celle-ci, en effet, changea définitivement l’idée que l’homme se faisait de lui-même en l’excluant du centre de l’Univers, puisque la Terre n’y était pas.

Plus tard venue que l’astronomie, la géologie sera à l’origine des deux autres révolutions culturelles qui changeront les conceptions de l’homme. Par la compréhension de la nature des fossiles, qui ne fut vraiment acquise qu’avec la Renaissance, naquit l’idée de faunes et de flores se succédant dans le temps, idée qui conduira à la notion d’évolution, ramenant l’homme à son simple statut d’espèce parmi d’autres dans un monde vivant en constante transformation ; les résistances au transformisme ne seront pas moindres au XIXe siècle que les résistances à l’héliocentrisme aux XVIe et XVIIe siècles : Darwin y jouera le rôle d’accusé principal, à l’instar de Galilée.

Enfin, il faudra attendre le XXe siècle pour que les développements de la géochimie permettent d’accéder à la mesure absolue du temps, ouvrant des perspectives dont l’unité de mesure est le million d’années. L’histoire humaine se trouve ainsi ramenée à l’état d’ultime péripétie dans l’histoire de la Terre, péripétie dont la brièveté invite à réfléchir sur son avenir.

1. Données générales

• La forme de la Terre : du globe au géoïde

Le globe terrestre

Il appartient aux Grecs d’avoir établi que la forme de la Terre était sphérique et d’en avoir, pour la première fois, estimé la grandeur.

Dès le Ve siècle avant J.-C., Anaxagore avait remarqué la forme circulaire de l’ombre portée de la Terre, lors des éclipses de Lune. Au IIIe siècle avant J.-C., Ératosthène de Cyrène avait trouvé entre Syène (Assouan) et Alexandrie une distance de 5 000 stades pour 7 degrés 12 minutes d’angle, soit 250 000 stades environ pour la circonférence terrestre, correspondant à peu près à 44 000 kilomètres, mesure exacte à 10 p. 100 près. D’autres mesures de cette circonférence seront effectuées au cours des siècles qui suivront, souvent moins exactes, la plupart du temps sous-estimées : ainsi, celle de 30 000 kilomètres environ retenue par Ptolémée, au IIe siècle après J.-C., dans sa Syntaxe mathématique, plus connue au Moyen Âge sous le nom arabisé d’Almageste. Cette sous-estimation décida du voyage de Christophe Colomb en 1492, dans lequel il ne se serait sans doute pas engagé, avec les moyens de navigation de l’époque, s’il avait su devoir affronter 10 000 kilomètres de plus pour atteindre l’Asie par l’Ouest ; heureusement, l’Amérique était là qui sauva son entreprise en lui donnant une signification inattendue... La réalité de la sphère terrestre, qui venait d’être figurée sous la forme du premier globe connu, construit par Martin Behaim en cette même année 1492, était donc démontrée ; ce fait fut définitivement confirmé par la circumnavigation entreprise en 1519 par Magellan et achevée en 1522, sans ce grand capitaine, mort en route, à Mactan, dans l’île de Cebu (Philippines).

La mesure plus exacte des coordonnées terrestres sera faite au siècle suivant, à l’instigation de l’Académie des sciences de Paris, qui fut chargée en 1668, par Colbert, son fondateur, d’établir une véritable carte géographique de la France, « plus exacte que celles qui ont été faites jusqu’icy ». Commença ainsi une aventure qui s’achèvera en 1799 par la définition du mètre, base du système métrique, lequel verra le jour en 1810. Les mesures faites par l’abbé Jean Picard, grâce à la méthode de la triangulation mise au point au XVIe siècle par les Hollandais, sur la « méridienne » Paris-Amiens, donnèrent 57 064 toises (du Châtelet) pour un degré d’arc de méridien ; soit 40 034 kilomètres pour la circonférence terrestre, valeur très voisine des mesures actuelles. (La toise du Châtelet, ainsi nommée parce qu’elle représentait la distance entre deux crochets fixés dans les murs du Châtelet, à Paris, valait 1,948 8 m ; rappelons que toises, pieds, pouces avaient des valeurs différentes d’un pays à l’autre, voire d’une province à l’autre.)

L’ellipsoïde terrestre