Plénitude - Anne Lasbouygues - E-Book

Plénitude E-Book

Anne Lasbouygues

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Beschreibung

Conçu comme un grimoire touristique, ce recueil invite à une promenade dans les secrets oubliés de la ville de Lourdes, ses légendes, sa tradition d’accueil, son patrimoine et son environnement naturel. Amusant, fantaisiste, grivois, poétique, romantique, philosophique, toujours laïc, chaque récit révèle l’atmosphère chaleureuse qui règne dans cette ville rayonnante.

À PROPOS DE L’AUTRICE

Voyageant dans l’univers des livres et de l’écriture depuis l’enfance, Anne Lasbouygues a fait escale à Lourdes. Charmée par cette ville fraternelle et internationale, l’auteure a pris sa plume pour partager son attachement au « cœur » des Pyrénées. La nature et les aspects les plus nobles de l’humanité occupent une place centrale dans sa vie, ses valeurs et ses priorités.

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Anne Lasbouygues

Plénitude

Secrets du cœur de Lourdes

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Anne Lasbouygues

ISBN : 979-10-422-7663-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À tous les petits et grands enfants

de Lourdes

Carpe Diem

C’est au pied de l’arc-en-ciel, qui s’élance de la vallée de Bigorre vers les hauteurs des Pyrénées, que prospère une cité attachante. Posée au bord du Gave, l’horizon s’y découpe en sommets finement dentelés et l’azur s’y prolonge mystérieusement dans le cœur des habitants. Dans cette ville de contes et de légendes, par une chaude journée d’été, j’ai découvert un fabuleux secret.

Lourdes. 17 h 00. 40 degrés à l’ombre. D’un geste souple et expérimenté, je clique sur la touche d’arrêt de l’ordinateur. Et je m’enfuis. Liberté.

La journée de travail est terminée. Ma vie commence dans ma voiture. Assise derrière un pare-brise surchauffé, dans un habitacle étouffant, je ne vois même pas mon maquillage défraîchi dans le rétroviseur. Je décolle en mode pilote automatique. Mon véhicule connaît le chemin. Il glisse dans la ville. Mon cerveau se focalise sur les touches de ciel bleu. Elles me font des clins d’œil au-dessus des immeubles qui, disciplinés, se promènent des deux côtés du boulevard. Quiétude.

Je crois entendre quelques bruits en provenance du monde extérieur : une mère qui sermonne ses enfants au passage piéton, le klaxon d’un conducteur pressé au feu rouge, quelques publicités à la radio. Ma main frôle le bouton d’arrêt. J’éteins cette boîte à sons trop bavarde. J’arrive dans l’embouteillage du centre-ville. Je profite du ralentissement quotidien pour admirer la silhouette familière du château fort, ancien fief Mirambel. Harmonie.

Je finis par atterrir doucement devant le Jardin des Tilleuls. Ma voiture stationne sur un petit coin d’ombre. Je commence ma promenade en longeant les bassins géométriques, allégories des eaux vives des montagnes. Je me dirige lestement vers l’écrin de verdure, où quelques promeneurs s’attardent sur les bancs accueillants. Sérénité.

La statue du Gave, toujours de bonne humeur, me salue la première. Les arbres de l’allée principale s’empressent de plaisanter sur ma mine flapie. Compatissante, la ronde de magnolias, qui sertit le pourtour de l’élégant kiosque à musique, m’invite à m’asseoir sous son ombre protectrice. Dans le jardin mélomane, je régale mon âme en profitant de la douceur de l’instant. Délice.

Le parfum des fleurs des tilleuls m’étourdit. Le temps n’existe plus. Ou alors il est peut-être ralenti par le murmure de l’eau, qui s’écoule éternellement des fontaines. Le vent chaud caresse mon visage. Les grillons dissimulés dans les pelouses commencent leur sérénade. Enchantement.

Bruns, verts, légers, je connais tous les grillons du jardin d’émeraude. Ma présence ne dérange pas leur chant mélodieux. Et ils ne manifestent jamais la moindre crainte lorsque je m’incline pour mieux les admirer. Le plus facile à reconnaître, le plus talentueux aussi, est celui auquel il manque une patte. Courageux et dégourdi, cela fait quelques semaines déjà qu’il habite sous mon banc, avec pour colocataires quelques escargots endormis. Amitié.

Hier, à ma grande surprise, j’ai fait la connaissance d’un nouveau grillon, jaune comme le soleil, dans le jardin fantasque. Blotti dans les pétales confortables du lilas des Indes, le soliste égayait le décor chamarré. Quelle bonne idée d’avoir choisi cette fleur qui mettait en valeur les reflets dorés de sa carapace ! Beauté.

Absolument pas timide, mon nouvel ami s’est laissé approcher et a même pris la pose. J’ai fait quelques photos du ténor du jour. J’ai bien vu qu’il me fixait d’un air malicieux. Intriguée, je me suis penchée vers lui pour mieux écouter son chant. Et j’ai entendu une mélodie envoûtante dont je me souviendrai toute ma vie : « Je garde le secret de l’amour », a-t-il stridulé, « je garde le secret de l’été. » Mystère.

Fascinée par ce sphinx minuscule, j’ai écouté avec respect l’énigme romantique. C’est alors que le grillon m’a murmuré son secret : la nuit dernière, il s’est laissé séduire par une demoiselle grésillonnante aux ailes iridescentes. À présent, afin de mieux lui plaire, il se fait beau dans son lilas en plein soleil. Ils ont rendez-vous ce soir pour un récital dans le kiosque à musique. Amour.

Dans le jardin lourdais, le mystère était si profond et mon émotion si vive, que je n’ai pas perçu les mots magiques que me murmurait le petit troubadour amoureux : une formule étrange, quelques mots de latin, une clef enchantée qui ouvrait la porte du secret si bien gardé. Ce n’est que la nuit suivante, lorsque le grillon est apparu dans mes songes, que j’ai reconnu la formule magique : « carpe diem », me chantait-il sous les rayons indiscrets de la lune, « carpe diem ».

Arrioutou

Il était une fois une fée des montagnes, qui s’était établie dans la Vallée des Gaves. Cette fée, nommée Arrioutou, aimait se faire jolie.

Un génie soupirait d’amour pour la belle Arrioutou. Il lui offrit un collier aux reflets bleutés assortis à la couleur de ses yeux. Chaque pierre précieuse du collier avait été façonnée par les elfes. Les célestines, les angélites et les calcédoines rivalisaient d’éclat avec les lapis-lazulis et les améthystes. Coquette, Arrioutou accepta ce cadeau avec ravissement. Elle porta le collier durant toutes ses promenades sur les sommets pyrénéens, d’où elle pouvait admirer les paysages qui font rêver même les fées.

Un soir de printemps, Arrioutou s’installa au sommet du Pic du Jer pour admirer les reflets du lac de Lourdes aux dernières lueurs du jour. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque les pierres précieuses de son collier s’animèrent d’un rayonnement irisé ! Bientôt tout le collier s’illumina autour du cou d’Arrioutou. Et dans le même temps, ses yeux devinrent étincelants. À son grand émerveillement, elle put lire dans les âmes de tous les êtres de la nature. Elle distingua d’abord les âmes mauves des campanules endormies auprès d’elle. Puis elle perçut les âmes inquiètes des renards tapis dans le sous-bois. Elle reconnut enfin l’âme souveraine de l’aigle qui volait silencieusement dans les hauteurs.