Prémonitions - Emilie Remissonnel - E-Book

Prémonitions E-Book

Emilie Remissonnel

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Beschreibung

Élise, fraîchement arrivée à Paris pour se reconstruire après une séparation douloureuse, rejoint son frère, un policier expérimenté. Très vite, son don de voyance se manifeste, lui révélant des visions aussi énigmatiques qu’inquiétantes, directement liées à l’enquête de son frère sur un impitoyable tueur en série qui sème la terreur en assassinant de jeunes femmes. Poussée par un profond désir de justice, Élise décide de collaborer avec la police pour déchiffrer ces prémonitions. Une lutte haletante contre le temps s’engage alors, chaque seconde comptant pour arracher une vie aux griffes du danger. Parviendront-ils à percer les mystères de ces visions et à sauver la prochaine cible du tueur ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Emilie Remissonnel écrit pour se soustraire aux préoccupations du quotidien. À travers sa plume, son imagination prend vie, donnant naissance à des intrigues originales qui enchantent ses lecteurs.

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Seitenzahl: 273

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Emilie Remissonnel

Prémonitions

Roman

© Lys Bleu Éditions – Emilie Remissonnel

ISBN : 979-10-422-5309-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je dédie ce livre à ma fille, ma plus belle réussite,

la prunelle de mes yeux, pour toi, Marie.

Ainsi qu’à ma sœur, Sandra, et à ma tante, Danièle.

Je vous aime fort.

1

J’ai peur, j’ai froid, je me sens oppressée, j’ai la sensation de ne plus pouvoir respirer. Je regarde autour de moi affolée, mais je ne sais pas où je suis, tout est flou. C’est assez sombre et il y a comme du brouillard dans la pièce. Je pleure et tremble de partout. Je baisse les yeux, mes vêtements sont déchirés, je porte des collants noirs opaques, une robe bleu marine à fleurs et un gilet de couleur bleu indigo. Je remarque également que je suis pieds nus.

« Où sont mes chaussures ? »

Je me sens mal, je me trouve sur un lit, je me redresse et m’assieds tout en rapprochant mes genoux vers moi, je les entoure de mes bras en tremblotant. Mes collants sont arrachés à plusieurs endroits, je vois du sang séché, j’ai plusieurs égratignures sur mon corps et j’ai mal partout. Je relève la tête et essaie d’inspecter toute la pièce.

— Pas de chaussures ! dis-je tout haut.

Je remarque un petit bureau blanc avec une chaise de bureau et un miroir accroché au mur. Je suis attachée par la cheville, une chaîne accrochée au lit. J’essaie de l’enlever, mais n’y arrive pas, je continue de tirer de toutes mes forces, mais rien n’y fait.

J’entends du bruit, des bruits de pas. Le son se rapproche.

— Oh, mon Dieu, quelqu’un arrive ! dis-je, paniquée en murmurant.

Mon cœur s’emballe, je suis effrayée. Je fixe la porte tout en reculant, comme je le peux sur le lit, jusqu’au mur derrière moi.

Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvre et un homme entre. Il est grand, porte un jean bleu clair et un tee-shirt noir, ainsi que des chaussures de ville noires. Je n’ose pas lever mes yeux vers son visage, je tremble. Je m’entends lui dire d’une toute petite voix de me laisser partir, je le supplie. Il s’avance et je l’entends rire, son rire me jette un froid. Un frisson glacial me parcourt tout le long de la colonne vertébrale.

Il jette un sandwich et une peluche sur le lit. C’est un ourson gris qui tient un cœur rouge entre ses mains.

— Je reviens bientôt ! me dit-il en rigolant.

Puis il continue :

— Toi et moi on n’en a pas fini tous les deux !

Je n’arrive plus à bouger, mais mon corps continue de trembler. Je ne réussis pas à me contrôler. Je sens son regard de psychopathe sur moi, il m’oppresse, je me sens toute petite. Il me donne la sensation d’être une proie qui va bientôt se faire déchiqueter. J’aimerais être invisible. Je ne suis pas du tout rassurée.

Il reste un moment, là, à me fixer, puis il fait demi-tour et ferme la porte. Je l’entends verrouiller celle-ci et s’éloigner.

Je me lève et me dirige vers cette porte. Mes jambes sont tremblantes, je traîne la chaîne qui est accrochée à ma cheville. Je tape de toutes mes forces, mes poings sont en sang. Je pleure et hurle le plus fort possible en espérant que quelqu’un m’entende.

— Laissez-moi sortir !

Je suis désespérée, je me laisse tomber devant la porte en pleurant.

— Je vous en supplie !

Je continue de pleurer et de donner quelques coups de poing dans la porte.

— Laissez-moi sortir !

Je lève les yeux vers le plafond, mes larmes continuent de couler.

— Pitié…

Je reste un moment, là, sans bouger en pleurant. Puis je fixe le sol, je remarque alors qu’il y a des rayures sur le plancher. En regardant bien, je me rends compte que ces rayures sont dues au frottement de la chaîne que j’ai à ma cheville, mais je viens juste d’arriver.

Comment ?

Pourquoi ?

Y aurait-il eu d’autres filles avant moi, ici ? Je me sens complètement désemparée. Au bout d’un moment, je me relève et me dirige vers le bureau. J’ouvre le tiroir, il y a des feuilles vierges et des stylos à l’intérieur. Je referme le tiroir, puis me tourne vers le miroir et me vois… J’ai alors un mouvement de recul.

« Mais ce n’est pas moi ! »

La fille que je vois dans le miroir doit avoir une vingtaine d’années, elle est brune, les cheveux longs, les yeux verts.

Je me réveille en sursaut, le souffle court, je m’assieds, je suis en nage. Je suis complètement déboussolée, je regarde autour de moi, je suis dans une chambre. J’essaie de reprendre mes esprits, où suis-je ? Une personne entre d’un coup dans la chambre, me faisant sursauter.

— Ça va ? Je t’ai entendue crier !

Je le regarde, surprise, l’air hagard, puis je le reconnais. Je me rappelle que je suis chez mon frère. J’ai débarqué chez lui hier pour me ressourcer à la suite de ma séparation. Il me prend la main et me sourit.

— Lisy, ça va ?

— Euh, oui, oui, j’ai fait un cauchemar.

Il me regarde tendrement.

— Hum, tu as eu une prémonition ?

Je le regarde, je sens des larmes couler sur mes joues. Je sais qu’il est très protecteur envers sa petite sœur et il me connaît par cœur. Je lui souris pour tenter de le rassurer.

— Ça va, Alex, ne t’inquiète pas !

— Arrête ! Je te connais, princesse !

Il me sourit et continue :

— Et vu comment tu étais en transe lorsque je suis entré, c’est que tu as eu une prémonition !

— Oui…

— De plus, pour que tu te mettes à pleurer, c’est que ce que tu as vu a dû te choquer.

Je me sens nauséeuse en me remémorant ce que je viens de voir, ma respiration est haletante et je tremble. Dans mes prémonitions, je suis la personne que je vois, je ressens tout, leurs peurs, leurs colères, leurs douleurs, toutes leurs émotions. Ce qui parfois est très éreintant.

Alex me serre plus fort la main et me dit tendrement :

— Raconte-moi…

— Tu es sûr ?

— Oui, raconte-moi ta prémonition, petite sœur.

— D’accord.

— Vas-y, je t’écoute.

Je me calme, essuie mes larmes et essaie de me concentrer. J’inspire et expire pour me recentrer, puis commence à lui raconter.

— J’étais enchaînée dans… dans… une pièce sombre.

— Hum.

— Il n’y avait pas de fenêtre.

— D’accord.

— Il y avait un lit, j’étais dessus.

— Hum.

— J’étais enchaînée par la cheville au lit.

Il relève un sourcil et me demande :

— Par la cheville, tu dis ?

— Oui. J’essayais de retirer la chaîne, mais pas moyen.

— Et tu as vu quelqu’un ?

— Un… Un homme est entré dans la pièce.

Je m’arrête quelques instants pour reprendre mon souffle. Mon frère se lève et se dirige vers le couloir. Il revient quelques minutes plus tard avec un verre d’eau. Il me le tend en souriant.

— Tiens, princesse !

— Merci, Alex.

Je prends le verre et le bois d’une traite. Je le pose sur la table de nuit. Je reprends la suite de ma prémonition :

— Il a déposé sur le lit de quoi manger, m’a fixé quelques instants et ensuite il est parti, mais il a dit qu’il allait revenir.

J’ai tapé sur la porte à en avoir les poings en sang, j’ai hurlé de toutes mes forces, mais…

— Mais personne n’a entendu ?

Je relève la tête et lui fais signe que non.

— Quand je me suis regardé dans le miroir, c’est une jeune femme brune aux yeux verts que j’ai vue !

— Hum…

— Elle doit avoir une vingtaine d’années.

Je me sens oppressée.

— J’ai ressenti sa peur Alex, elle est effrayée. Je t’en supplie… Il faut l’aider !

Je me mets de nouveau à pleurer.

— Il faut l’aider !

— Je sais… Calme-toi.

Il me prend dans ses bras pour me rassurer, il caresse mes cheveux comme lorsque j’étais petite et qu’il voulait me réconforter. Ça, c’est mon grand frère, toujours à s’inquiéter pour moi ! Il est toujours présent pour moi, il m’a appelé tous les jours ces derniers temps pour que je ne sombre pas lorsque celui que je pensais être l’homme de ma vie m’a quitté du jour au lendemain sans une explication, comme une sous merde !

Puis au bout de quelques mois, il m’a proposé de venir passer quelque temps chez lui afin de m’éloigner de tout ce qui me rappelait Lucas. Du coup, j’ai accepté et je suis monté à la capitale le lendemain.

J’ai toujours été différente, des prémonitions j’en ai depuis très longtemps. J’ai tenté de cacher mon don de voyance afin de ne pas être considérée comme une illuminée. Mais cela fait partie de moi, et je me rends compte que je ne serais jamais comme les autres. Cela doit être pour cela que l’homme que j’aimais m’a finalement quittée, mais finalement, c’est peut-être un mal pour un bien. On ne peut pas forcer une personne à nous aimer. Et puis, je ne suis peut-être pas faite pour l’amour !

— Que peux-tu me dire d’autre ?

Je sursaute, mon frère vient de me sortir de mes pensées. Je réfléchis quelques instants en me concentrant sur ce que j’ai vu.

— Il… Il y avait un ourson en peluche avec un cœur sur le lit, c’est l’homme qui le lui a jeté.

Mon frère a un mouvement de recul et me fixe, perdu dans ses pensées.

— De quelle couleur la peluche, Lisy ?

— Hein ?

— De quelle couleur la peluche ?

Je me redresse sur le lit, tout en l’observant et réfléchissant à sa question.

— Euh, grise…

— Hum… Et… Et le cœur rouge ?

Mon frère se prend la tête dans ses mains.

— Pour… Pourquoi ?

— Merde !

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Il me regarde dans les yeux, je vois bien qu’il est tourmenté.

— Nous sommes sur une affaire, Lisy.

— Oui, et ?

— Une jeune femme a été retrouvée morte au parc des Buttes-Chaumont il y a plusieurs jours… il y avait les traces sur sa cheville montrant qu’elle avait été attachée.

Il s’arrête un moment avant de continuer :

— Et… On a retrouvé sur elle une peluche grise avec un cœur rouge.

Mon cœur s’emballe à nouveau.

— Oh, mon Dieu ! Donc ce que j’ai vu c’est lorsqu’il la gardait séquestrée !

— Tu m’as dit que la jeune fille que tu as vue dans le miroir était brune aux yeux verts c’est bien ça ?

— Oui ! Elle avait les cheveux longs.

— Merde !

— Quoi ?

— Dans ce cas, j’ai bien peur que tu aies vu la prochaine victime…

— QUOI ?

— Car la jeune fille qui est à la morgue était blonde aux yeux bleus.

— Oh, mon Dieu !

— J’espère que je me trompe, mais je sais d’expérience que tes prémonitions sont généralement exactes !

— Pourquoi ai-je rêvé de ça ?

— Je ne sais pas !

— D’habitude, ce sont des choses anodines ou alors parfois des catastrophes naturelles, mais je n’ai jamais rêvé d’enlèvement !

— Peut-être parce que tu vis à la campagne ! me dit-il en rigolant.

Je lui donne une claque sur le genou.

— Hum… T’es con !

— Hé, c’est peut-être pour ça !

— Mouais…

— Mais bon, tu sais bien ce que tata nous disait toujours ?

— Oui, il n’y a pas de hasard.

— Exact ! Finalement, tu es certainement là pour nous donner un coup de main.

— Mouais !

— J’en suis certain !

— Hum ! Je suis censée être venue en vacances.

— Mouais !

— Bon, pour une période indéterminée, mais bon !

Alex se met à rire, tout en me regardant tendrement.

— Tu as hérité du même don que notre tante, et elle est de très bons conseils !

— Oui, je sais, mais n’oublie pas que toi aussi.

— Moi ? Non !

— Arrête ! tu l’as comme papa ! C’est juste que vous ne voulez pas le développer !

— Non, papa et moi nous n’avons que des intuitions, ce n’est pas comme toi !

— Si tu le dis !

Il me sourit, puis me fait un clin d’œil.

— Mais là, essaie de te rendormir. On en reparlera demain.

— Hum, d’accord.

— Allez, princesse, pense à autre chose.

Il s’approche de moi pour m’embrasser sur mon front comme lorsque j’étais enfant.

— À demain, princesse.

— À demain, Alex.

Je me rallonge afin de trouver ma position pour me rendormir. Alex se lève et se dirige vers le couloir, il ferme doucement la porte. Je vide mon esprit afin de ne plus voir ni ressentir ce qui était dans ma prémonition et je m’endors au bout de quelques minutes.

2

Alex appuie sur le réveil, se lève directement sans faire de bruit afin de ne pas réveiller sa petite sœur. Il part directement se doucher, sous le jet d’eau chaude, il repense au cauchemar de Lisy.

— Mon Dieu ! J’espère me tromper !

Il sort de la douche, s’essuie puis retourne dans sa chambre pour s’habiller. Il prend le temps de prendre un bon petit déjeuner, puis cherche un papier et un crayon dans le tiroir de l’entrée afin de laisser un mot à Lisy, il pose dessus un double des clés.

Puis il attrape sa veste, sort de l’appartement, ferme la porte à clé et part directement au poste de police.

Sur la route, il appelle sa tante, elle décroche au bout de cinq sonneries :

— Allo !

— Bonjour, tata !

— Bonjour, mon chéri !

— Comment tu vas ?

— Je vais bien, la routine pour moi et toi ?

— La routine également.

— Lisy est bien arrivée ?

— Oui, hier !

— Super… Ce dont elle a besoin, elle le trouvera avec toi !

— C’est-à-dire ?

— Ça, vous le découvrirez tout seul mon grand !

— Hum…

— Tu voulais me demander quelque chose concernant ta sœur, toi… N’est-ce pas ?

— Comme d’hab… Tu sais toujours tout !

— Non, je ne sais pas tout !

— Mouais !

— Non, je ne sais pas tout !

— Écoute tata, Lisy a eu une prémonition cette nuit.

— Hum…

— Du moins, je pense que c’en est une.

— Explique-moi !

— Les détails qu’elle m’a dit avoir vus coïncident avec une affaire sur laquelle je suis, et j’ai peur qu’elle ait vu la prochaine victime.

— Je vois…

— J’ai un mauvais pressentiment, tata…

— Je comprends.

— Tu penses que je me trompe ?

— Hum… Je pense qu’il n’y a pas de hasard.

— Oui ! C’est ce qu’on s’est dit tous les deux cette nuit.

— Écoute, mon grand…

— Oui ?

— Lisy et toi, vous êtes complémentaires.

— C’est-à-dire ?

— Vous vous complétez chacun, l’un ne va pas sans l’autre.

— Hum…

— Vous êtes fusionnels, si tu préfères !

— OK, OK.

— Tu comprendras avec le temps, mon garçon !

— Peut-être…

— Ah, ah. C’est sûr même !

— Mais concernant Lisy, elle n’a jamais eu de telles prémonitions auparavant.

— Oui, mais là, elle est en contact direct avec toi, et tu es sur cette enquête.

— Je vois.

— Il faut que tu aies confiance en toi, mon chéri, et aussi en ta sœur. Vos dons sont complémentaires, je vous l’ai toujours dit.

— Je sais.

— Très bien !

— Merci, tata.

— De rien. Si besoin, tu sais que je suis là.

— Je sais et Lisy le sait aussi.

— Prends bien soin d’elle, elle a beaucoup perdu confiance en elle depuis… Lui.

— Je sais, et je lui en veux, tu sais !

— Je sais, mais la colère ne mène nulle part !

— Oui, je le sais bien, mais je n’arrive pas à lui pardonner. Il l’a complètement brisée. Elle a beau tout faire pour le cacher. Je la connais par cœur. Depuis lui, c’est une coquille vide.

— C’est pour ça que je t’ai dit de faire ton possible pour qu’elle vienne chez toi ! C’est un nouveau chapitre qui s’écrit pour elle. Alors, sois à ses côtés, encourage-la, et elle s’épanouira à nouveau, si ce n’est mieux qu’avant ! Tu verras !

— J’ai confiance en toi. Je te promets d’être là pour elle. Comme toujours !

— N’oublie pas de t’épanouir également ! Mais, vous verrez !

— Rahh, tu m’intrigues, mais j’imagine que tu ne me diras rien de plus.

— Tu as tout compris.

— C’est à nous de faire nos propres choix !

— Eh, oui !

— OK, merci, tata.

— De rien. Prenez soin de vous, mes enfants. À bientôt.

— À bientôt, tata. On t’embrasse très fort tous les deux.

***

Arrivé dans son bureau, il accroche sa veste sur le porte-manteau puis reprend les éléments de l’enquête afin de les analyser à nouveau. Au bout d’une demi-heure, deux de ses collègues arrivent dans la pièce.

— Salut, Alex !

— Salut Noah ! Pierre !

Pierre regarde autour de lui et demande :

— Lola n’est pas encore arrivée ?

— Non !

— Ça va ? demande Noah.

— Oui ! répond Alex.

— Que fais-tu, Alex ? demande Pierre.

— Je revois à nouveau le dossier que l’on a sur l’affaire.

— OK. Et tu as du nouveau ?

— Non, pas pour le moment.

— OK.

— Mais… A-t-on déclaré récemment une disparition inquiétante d’une jeune femme brune aux cheveux longs, les yeux verts ?

Noah et Pierre regardent Alex surpris.

— Pourquoi tu demandes ça ? demande Noah.

— Et bien… J’espère me tromper, mais je crois qu’une autre fille a été enlevée par ce malade.

— Quoi ? répond Noah.

— Et comment tu sais ça, toi ? demande Pierre.

— Une personne que je connais a eu…

Il s’interrompt quelques instants.

— À eu quoi ? demande Pierre.

— Elle a eu une prémonition, dit-il en les fixant dans les yeux plusieurs minutes sans ciller.

— C’est une blague Alex ?

Alex continue de les regarder tous les deux avec sérieux.

— Non, ce n’est pas une blague !

— Hum ! répond Noah.

— Je vous dis que ce n’est pas une blague !

Il hausse la voix tout en continuant :

— Alors, vérifiez-moi ça !

— OK ! OK ! répond Pierre en levant les mains.

— Salut, les gars !

— Salut, Lola ! répondent Noah et Alex.

— Hello ! répond Pierre.

Elle se dirige vers son bureau, pose sa veste sur la chaise, ainsi que son écharpe, puis rejoint les garçons.

— Alors ? Qu’est-ce qu’on a ?

— Je veux que l’un d’entre vous vérifie s’il n’y a pas eu une disparition concernant une jeune femme brune aux yeux verts dernièrement.

— Euh… Pourquoi ? demande Lola.

— Alex a vu une voyante ! répond Pierre en rigolant.

— Une voyante ? Sans déconner ! répond Lola.

Elle se met à rire aussi.

— Je ne savais pas que tu croyais à ce genre de truc !

— Ne vous moquez pas ! s’énerve Alex.

— Wooh ! Calme-toi, Alex ! répond Noah.

— Ouais… Vous devriez avoir l’esprit un peu plus ouvert vous trois !

Alex ne supporte pas ce genre de jugement, il sait que sa sœur en a souffert. Et dès que ça la concerne, il est sur la défensive.

— Nous sommes juste étonnés de t’entendre dire ça ! Nous te pensions cartésien !

— Eh bien, non !

— C’est étonnant ! rétorque Lola.

— Certaines personnes… ont… réellement des dons… s’énerve-t-il avant de continuer.

— Le problème ce sont tous ces charlatans qui font n’importe quoi ! Et qui les font passer pour des menteurs !

— OK ! OK ! Ne t’énerve pas, Alex ! répond Lola en lui souriant.

— D’ailleurs, j’ai toujours suivi mon intuition !

— Oui, mais ce n’est pas pour autant que nous pensions que tu pouvais croire à des trucs comme ça ! répond Noah.

— À chacun ses croyances ! répond à nouveau Alex.

Alex se lève et quitte le bureau pour se diriger vers le bureau du capitaine. Il vient d’avoir une idée et souhaite en parler avec son supérieur.

3

Je me réveille, m’étire tel un chat dans ce grand lit. Je tends la main afin d’attraper mon portable qui est posé sur la table de nuit, j’appuie sur le bouton et regarde l’heure. Je vois qu’il est déjà 9 h 39. Mon frère doit être parti travailler depuis un moment déjà. Je vais sur l’application YouTube et mets de la musique. Je reste encore quelques instants dans mon lit, je remonte la couette sur mon visage et me mets en boule, je ferme les yeux et me remémore ma prémonition de cette nuit. Je ressens encore la peur de cette jeune fille, j’en ai froid dans le dos. Je finis par me lever et je me dirige vers la salle de bain. Une fois à l’intérieur, je m’appuie sur le lavabo et me regarde dans le miroir… Je vois à nouveau le visage terrifié de cette jeune femme. Ses yeux, d’un vert profond, dégageaient une peur incontrôlable. J’en ai la tête qui tourne. Je ferme les yeux, secoue la tête et ouvre le robinet afin de me mettre de l’eau sur le visage. Je relève la tête et regarde à nouveau le miroir, et là c’est bien moi que je vois.

— Hum… J’ai vraiment une sale tête ! Pour changer !

Je continue de fixer le miroir et je vois encore une fois le visage effrayé de cette jeune femme. Je serre les poings et ferme les yeux.

— Bon, ressaisis-toi, Élise ! Pense à des chats ! C’est mignon des chats ! Tu ne peux malheureusement pas faire grand-chose pour elle !

Je me retourne, enlève mon short et débardeur en soie noire et entre dans la douche. Je reste un moment sous le jet d’eau chaude, essayant de ne penser à rien. Cela me fait du bien. J’attrape le shampoing et en verse un peu dans ma main avant de le reposer. Je ferme les yeux et me lave les cheveux, puis me rince. Ensuite, je prends le gel douche, me lave et me rince. Je sors de la douche, attrape une petite serviette pour enrouler mes cheveux, ensuite j’en prends une grande que j’enroule autour de moi. Je me dirige vers le miroir et essuie avec une autre serviette la buée. Je m’essuie, sèche mes cheveux et me maquille légèrement les yeux.

— Ah, je fais un peu moins peur maquillée !

Une fois terminé, je me dirige dans ma chambre. J’ouvre ma valise et en sors un ensemble noir en dentelle, un jean bleu, un tee-shirt à manches longues en dentelle noire et col V. Je m’habille et me dirige dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Lorsque j’entre, je vois sur la table, un bol, un verre, une cuillère, un couteau, du pain, beurre, confiture, une bouteille de lait et une bouteille de jus d’orange. Je souris, mon frère m’avait tout préparé avant de partir travailler. Je me prépare un café en utilisant la senseo et m’installe. Je me décide pour un jus d’orange et une tartine beurre confiture de framboise. Je déjeune tranquillement en lisant le mot qu’Alex m’a laissé avec ses clés.

« Bonjour, petite sœur…

Je t’ai préparé de quoi déjeuner… Il y a de la confiture de framboise… ta préférée !

Tu vois, j’y ai pensé en faisant les courses !

Je pars au poste, je dois vérifier quelque chose qui me travaille… Mais rejoins-moi vers midi et demi, on ira manger ensemble. Je t’ai préparé une surprise !

À tout à l’heure, princesse !

Bisous, je t’aime.

Alex »

Je souris, il est adorable mon grand frère. Je regarde l’heure, il est déjà 11 h.

Je débarrasse la table, remplis le lave-vaisselle. Je prends la clé de l’appartement, je prends ma veste de moto en cuir, mon écharpe et mon casque. Je sors et ferme la porte. Je descends et me dirige vers ma moto. Je cherche les clés dans la poche de ma veste, les sorts et allume le moteur. Je ferme les yeux… J’aime entendre ce doux ronronnement, je sors les gants du casque, le mets, ainsi que mes gants, monte sur ma moto et pars me promener dans Paris avant de rejoindre mon frère.

Paris…

La ville la plus romantique du monde ! C’est vrai que c’est magnifique ! Nous devions nous programmer un week-end en amoureux ici avec Lucas. Mais malheureusement, cela ne s’est jamais fait. La douleur dans ma poitrine revient dès que je pense à lui, je sens les larmes me monter aux yeux. J’essaie de penser à quelque chose d’autre. Je dois l’oublier et passer à autre chose. Avec le recul, je sais qu’il n’était pas fait pour moi !

Je regarde l’heure sur le cadran, il est midi et quart. Je me gare comme je peux, et mets le GPS puis redémarre afin de me diriger vers le poste pour rejoindre mon frère.

Je me gare devant le poste de police, descends la béquille avec le pied. Je retire mes gants et enlève mon casque puis descends de ma moto. Je me dirige vers l’entrée, et avance vers l’accueil. Une policière d’une quarantaine d’années, cheveux poivre et sel, les yeux marron, me regarde en souriant.

— Bonjour, puis-je vous aider ?

Je lui souris à mon tour et lui réponds :

— Bonjour, je viens voir le lieutenant Petit. Pourriez-vous m’indiquer le chemin s’il vous plaît ?

— D’accord, vous êtes ?

Je lui souris à nouveau et lui réponds :

— Je suis sa sœur, il m’a dit de le rejoindre vers midi et demi.

— D’accord, puis-je voir votre pièce d’identité ?

— Euh… Oui.

Je prends mon portefeuille dans ma poche intérieure et lui montre ma carte nationale d’identité. Elle la regarde, me sourit à nouveau et me dit :

— Prenez l’ascenseur sur votre droite, le bureau de votre frère est au quatrième étage.

— D’accord, merci beaucoup !

Je lui rends son sourire, range ma carte d’identité dans mon portefeuille que je mets dans ma poche puis me dirige vers l’ascenseur. J’appuie sur le bouton et attends que les portes s’ouvrent. Je regarde l’heure sur mon portable, il est 12 h 35, je suis en retard ! Les portes s’ouvrent, je laisse trois policiers sortir avant d’entrer dans la cage d’ascenseur. J’appuie sur le bouton du quatrième étage, je ferme les yeux. Je ne me sens pas rassurée, j’ai toujours peur que les câbles lâchent.

« Pourquoi ? Bonne question ! J’ai dû faire une chute dans une autre vie ! »

La porte s’ouvre, je sors et me retrouve dans un couloir. Une policière sort de l’un des bureaux, je me dirige vers elle et lui demande :

— Bonjour, pourriez-vous m’indiquer le bureau du lieutenant Petit s’il vous plaît ?

— Oui, bien sûr c’est le cinquième bureau sur la gauche.

— Super ! Merci beaucoup. Bonne journée à vous.

Elle me regarde, surprise, me sourit et me répond :

— Mer… Merci… À vous aussi !

Je lui souris à mon tour et avance vers le bureau de mon frère. La porte est ouverte, je me prépare à entrer lorsque j’entre soudainement en collision avec une personne qui en sort ! Je recule, stupéfaite, la personne devant moi commence à râler.

— Et merde ! Fais chier !

Je remarque alors que je lui ai renversé son café sur lui. Je me sens honteuse. Je prends aussitôt un paquet de mouchoirs en papier dans ma poche et lui en tends un. Il relève alors la tête vers moi et se fige d’un coup en me voyant, j’imagine qu’il ne s’attendait pas à se faire renverser son café ! Je le regarde en lui souriant, mais je suis mal à l’aise. Il reste figé sur moi !

— Je vous prie de m’excuser ! Je n’aurais pas dû arriver comme ça ! Te… Tenez, pour vous essuyer… J’espère que vous ne vous êtes pas brûlé ?

Je m’avance pour l’aider à essuyer le café, lui ne bouge pas et continue de me regarder sans rien dire.

Deux autres personnes sortent du bureau et éclatent de rire en voyant leur collègue qui reste figé comme une statue, restant silencieux.

— Et alors Noah ! Tu ne sais plus parler ! lui dit le jeune homme.

— En même temps, ce n’était pas très poli ce que tu as dit à cette jeune femme ! lui lance la policière.

Je les regarde un à un, tous les trois, celui qui m’est rentré dedans est grand, châtain les yeux vert émeraude.

« Il est vraiment beau ! »

Il a un regard ensorcelant ! J’imagine qu’il doit en avoir du succès celui-là ! Le deuxième est un peu plus petit, blond aux yeux bleus, son sourire est très communicatif, il a un certain charme également ! Et la jeune femme est une magnifique rousse aux yeux bleus, grande, élancée. Ils me regardent tous les trois, puis la jeune femme me demande :

— Vous cherchez quelqu’un ?

— Euh… Oui, pardon ! Je cherche le lieutenant Petit.

Son regard change lorsque je finis ma phrase, je perçois de la jalousie dans ses yeux.

« Hum… En pincerait-elle pour mon frère ? »

Le blond me répond alors :

— Il est là !

Il m’indique le bureau, puis crie en direction de mon frère :

— Eh ! Alex ! Il y a une ravissante jeune femme pour toi ici !

— Super ! J’arrive !

Ils se regardent tous les trois stupéfaits, puis me fixent à nouveau comme une bête curieuse. Quelques minutes plus tard… Minutes qui me paraissent une éternité devant ces trois personnes, mon frère sort et me prend dans ses bras.

— Ça va princesse ?

Je lui souris, et lui réponds :

— Oui ! Ça va !

— Tu as réussi à te rendormir après ta prémonition ?

Je n’ai pas le temps de répondre que ses collègues lui sortent en cœur :

— C’est ELLE, la voyante ?

Je les regarde, ils ont l’air d’être sceptiques. Je ne peux les blâmer, ce n’est pas toujours évident de croire en quelque chose que l’on ne voit pas. Alex ne répond pas à leur question, mais leur fait comprendre que cela ne les regarde pas.

— Bon, c’est la pause, les gars ! Alors à tout à l’heure !

Mon frère ne prend même pas la peine d’attendre une réponse de leur part, il m’attrape par les épaules et me demande :

— Tu es prête ? Je t’emmène dans un endroit que tu vas adorer !

— Euh… OK !

— Donne ton casque, je vais le laisser sur mon bureau. Tu le récupéreras tout à l’heure.

— D’accord !

Je lui donne alors mon casque, il entre dans le bureau. Ses trois collègues restent là devant moi sans rien dire. Je vois bien qu’ils me prennent pour une illuminée. Mon frère revient et nous partons vers l’ascenseur.

— Ça a été ce matin ?

— Oui ! Et toi ?

— Oui !

— Tu t’es levée vers quelle heure ?

— Vers 9 h 30, merci pour le petit déjeuner !

— De rien ! Qu’est-ce que je ne ferais pas pour ma petite sœur ? me dit-il en me faisant un clin d’œil.

Nous entrons dans l’ascenseur, les portes se referment et je vois que ses collègues n’ont toujours pas bougé d’un pouce et restent à nous fixer.

— Euh ! Je crois que tes collègues pensent que tu sors avec moi !

Il part à rire.

— Laisse-les croire ce qu’ils veulent ! Ils sauront bien assez tôt que tu es ma sœur !

— Tu n’aurais pas dû leur dire pour la prémonition ! Ils me regardent comme si j’étais une illuminée !

Il me prend dans ses bras et tente de me consoler :

— Ne t’inquiètes pas petite sœur, bientôt ils ne te regarderont plus comme ça…

— Mouais, si tu le dis !

— Mais non ! T’inquiète pas !

— Tu sais, j’ai l’habitude !

— Je sais

— Les gens ont peur de ce qui est différent… Et je suis différente.

— La différence est parfois une très belle chose !