Procréation - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Procréation E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Le terme Procréation est souvent réservé à notre espèce, comme s'il était plus digne que celui de reproduction, qu'on utilise plutôt pour les animaux. En fait la plupart des animaux, et tous les mammifères, si nous prenons ce terme dans son sens littéral, ne se reproduisent pas mais procréent, puis...

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ISBN : 9782341004572

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Lenetstan/Shutterstock

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Procréation

Introduction

Le terme procréation est souvent réservé à notre espèce, comme s’il était plus digne que celui de reproduction, qu’on utilise plutôt pour les animaux. En fait la plupart des animaux, et tous les mammifères, si nous prenons ce terme dans son sens littéral, ne se reproduisent pas mais procréent, puisque les descendants qu’ils conçoivent sont tous différents entre eux et qu’ils diffèrent aussi de leurs géniteurs.

Cette originalité est la conséquence de loteries biologiques successives dans l’héritage chromosomique, loteries qu’il faut rappeler succinctement : la méiose, qui produit des cellules sexuelles mâles ou femelles (gamètes) qui se sont diversifiées en séparant au hasard les paires de chromosomes homologues ; la mutation, qui introduit du variant accidentel dans l’hérédité ; la séduction, qui apparie un individu avec tel autre du sexe opposé ; la fécondation, qui permet à un gamète mâle (spermatozoïde) porteur de singularité biologique de fusionner avec un gamète femelle (ovule) lui aussi singulier. Ces événements à base génétique sont modulés par les caractéristiques, toujours uniques, de l’environnement, autour du génome (facteurs épigénétiques), autour de l’organisme (facteurs écologiques) et autour de la personne (facteurs culturels). C’est pourquoi la procréation sait produire du nouveau, et il semble que cela soit sa raison d’être !

Il y a bien longtemps que les hommes ont compris la liaison entre l’accouplement et la naissance : il leur suffisait d’observer le comportement des animaux domestiques et le délai constant qui sépare, dans chaque espèce, le coït de la mise bas. Il n’empêche que la chaîne des événements physiologiques qui va de la formation des gamètes à la fécondation, puis à la naissance, était restée obscure jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Pourtant, avant même d’avoir compris les grandes lignes de la procréation, on s’essayait à en maîtriser le cours, soit en prétendant agir sur le sexe ou la qualité du bébé, soit en supprimant la grossesse après une fécondation non souhaitée. Même si des progrès remarquables autorisent notre compréhension des mécanismes de la procréation, et notre intervention pour la maîtriser, il reste beaucoup à apprendre à toutes les étapes de ce processus. Comme dans les autres domaines des sciences du vivant, la plus grande partie des recherches actuelles sur la procréation se déroulent, au niveau moléculaire, par la caractérisation des gènes contrôlant chaque fonction et des gènes mutés induisant des pathologies. Mais des propositions de plus en plus efficaces sont apparues au niveau médical pour limiter le nombre d’enfants (contraception), ou l’augmenter dans les cas d’infécondité (Assistance médicale à la procréation : A.M.P.), ou encore éviter la naissance d’enfants anormaux (diagnostic prénatal et avortement médical). Il est important aussi de souligner les progrès récents et remarquables dans l’assistance aux femmes enceintes, l’obstétrique et la périnatologie, grâce auxquels la plupart des conceptions ayant dépassé leur premier trimestre conduisent à la procréation d’un enfant viable. Rappelons en effet que la mortalité infantile était de l’ordre de 30 p. 100 dans l’Europe du XVIIIe siècle. Toutefois la procréation humaine n’a pas bénéficié seulement de l’art médical ou, plus récemment, de la recherche scientifique : il est indéniable que les avancées sociales (alimentation des mères, qualité de l’eau, hygiène, repos...) et l’encadrement législatif (cf. NAISSANCE - Grossesse) ont influencé le succès de la procréation au moins autant que les progrès médico-techniques.

1. Biologie de la reproduction sexuée

• Les cellules sexuelles

Les gamètes, aussi appelés « cellules sexuelles », sont des éléments microscopiques produits par tout individu sexué, chacun selon son sexe, et qui se rencontrent par la fécondation où ils concourent à produire ensemble un nouvel être. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que ces cellules furent observées pour la première fois et nous ne savons pas encore tout sur leur genèse, leur biologie et les systèmes moléculaires qui leur permettent de se reconnaître et de s’apparier. Les gamètes montrent d’énormes différences (taille, forme, caractéristiques) entre les deux sexes, liées aux nécessités de la fécondation, mais ils apportent chacun la moitié de l’information génétique du nouvel individu.

Le gamète, qu’il soit masculin (spermatozoïde) ou féminin (ovule), est le résultat d’une longue évolution cellulaire caractérisée par le déplacement, la division, et la spécialisation d’une cellule originaire ou gonocyte. Dans l’espèce humaine les gonocytes apparaissent en surface du jeune embryon puis, vers la quatrième semaine de son développement, migrent vers les ébauches des glandes sexuelles ou gonades qu’ils vont coloniser. La fabrication des gamètes, ou gamétogenèse, aura lieu ensuite dans ces gonades (testicule, ovaire).

Quand les gonocytes colonisent l’ébauche de gonade tout en se multipliant, la région qu’ils envahissent détermine la différenciation sexuelle : le peuplement en gonocytes se fait dans la région corticale pour l’ovaire et dans la région médullaire pour le testicule. C’est aussi au cours de la première moitié de la grossesse que se différencient chez le fœtus les conduits génitaux et les organes génitaux externes. On sait que la différenciation de l’appareil génital s’effectue dans le sens mâle sous l’influence des hormones sécrétées par le testicule fœtal, et que sa différenciation spontanée va dans le sens femelle en l’absence de ces hormones.

À l’intérieur de la gonade, la gamétogenèse va transformer les gonocytes en gamètes. Cette évolution est complexe et comprend une forme de division cellulaire originale, la méiose, spécifique des cellules germinales. Par la méiose, les deux lots de chromosomes qui avaient été hérités, l’un du père, l’autre de la mère, seront redistribués équitablement dans deux cellules filles, mais après avoir été mélangés. Ainsi le gamète disposera d’un génome absolument nouveau et imprévisible, d’autant que des échanges entre chromosomes – ou des mutations – sont venus modifier les chromosomes d’origine. De plus, les gamètes apportent chacun la moitié du nombre normal de chromosomes (n = 23) dans l’œuf fécondé, de telle sorte que la diploïdie somatique (2 n = 46) est restituée à chaque génération à la suite de l’union d’un gamète mâle à un gamète femelle.

Spermatogenèse

Les gonocytes, ayant peuplé le testicule, se multiplient et donnent naissance aux spermatogonies. C’est l’évolution des spermatogonies en spermatozoïdes qui constitue la spermatogenèse.